Images
Images

Prologue

Matin d’hiver. Station Châtelet. « La chance appartient à tout le monde ! » Sur l’affiche étincelante de la Française des Jeux, un homme jovial rappelle au chaland que son bonheur l’attend peut-être au coin de la rue. Qu’on la nomme pari, grattage ou tirage, oui, la chance est bien là, postée en embuscade, prête à s’offrir. D’ailleurs, « 100 % des gagnants » ne l’ont-ils pas déjà tentée ?

Au pied de l’affiche, couché sur le quai face au mur souillé, un homme. Ou plutôt une ombre anonyme et broussailleuse, pelotonnée dans une maigre couverture sur un carton d’emballage. S’il est vrai que la chance appartient à tout le monde, qu’est-il advenu de la sienne ? Sans doute perdue au fil des épreuves de la vie ; peut-être gaspillée au vent des mauvais choix de l’existence ; vraisemblablement oubliée dans le recoin de quelque triste passé. À moins, tout simplement, qu’il n’en ait jamais eu. Que la donne, dès le départ, ait été faussée pour lui, que ce soit par la naissance, la maladie ou les coups du sort, de la fatalité.

Soudain, une main gantée vient glisser un billet de banque bleuté soigneusement plié dans le gobelet en plastique à côté de la tête de l’ombre. Le cliquetis des bracelets de luxe, le parfum délicat la font sursauter, se retourner brutalement. « Merci. Merci beaucoup Madame. » Sourires. « Ce n’est rien. Bonne journée. Et bon courage à vous. »

La main gantée s’éloigne lentement vers l’avant du quai, l’ombre sourit intérieurement à cette belle journée de chance qui commence. La nuit a passé paisiblement, dans la chaleur du métro, alors que tant d’autres erraient dans la froidure des rues désertées. Ce billet providentiel va ensoleiller sa journée autant que le beau sourire de la main gantée, silhouette élégante qui restera gravée dans sa mémoire d’ombre.

Assise dans la rame bondée, la main gantée a déjà oublié l’ombre. Elle ne cesse de songer à cet autre, à qui elle tenait tant, et qu’elle vient de perdre cette nuit. À quoi sert d’être – paraît-il – si belle et cultivée, de posséder l’argent et l’éducation, d’habiter là où prospèrent les rêves des autres, si c’est pour y demeurer désespérément seule, incapable de garder auprès de soi celui que l’on aime ? Mais peut-être est-ce finalement cela, le destin des mains gantées ?

Et puis, quand on n’a pas de chance…

1.
Pourquoi la chance ?

— Maître, est-ce que vous croyez en la chance ?

 Je ne sais pas. Mais elle semble tellement croire en moi !

La vie est parfois injuste. Pourquoi certains réussissent-ils avec aisance quand d’autres enchaînent les échecs ? Pourquoi certains sont-ils chroniquement heureux et bien dans leur peau alors que d’autres multiplient les revers au fil d’une existence morne ou marquée par la détresse ? Pourquoi certains se réalisent-ils là où d’autres végètent ? Quels sont les ingrédients d’une « vie belle » ? En quoi sont-ils fondamentalement différents de ceux qui font les « vies ratées », marquées par la déveine et le désespoir ?

Depuis toujours les philosophes, les moralistes, les éducateurs se sont interrogés sur ce mystère. Plus près de nous les psychologues, les sociologues et les thérapeutes ont à leur tour tenté de dégager – sans toujours parvenir à se mettre d’accord – les principes qui fondent les existences heureuses, riches et accomplies. Le cœur du débat tient d’ailleurs dans la recherche de cet équilibre subtil (et idéologiquement sensible) entre ce qui serait de l’ordre de l’environnement et de ses déterminismes, face à ce qui ressortirait plutôt d’une action individuelle marquée par les décisions et les choix.

Cartes du destin, pouvoir de la volonté, caprices du hasard…

Concernant l’environnement, il semble évident que les cartes distribuées par le destin ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Fortuna, fille de Jupiter et de Nona, la plus jeune des trois Parques, était considérée dans l’Antiquité romaine comme la divinité présidant aux événements fortuits de la vie humaine. Puissance arbitraire, elle distribuait au gré de ses caprices le bon et le mauvais au cœur de l’existence des mortels, posait les fondations des devenirs glorieux comme celles des destinées tragiques ou tout simplement banales. Et il en est toujours ainsi, certains disposent dès le départ de ressources exceptionnelles là où d’autres, moins favorisés, démarrent dans l’existence démunis de presque tout. C’est bien entre ces deux extrêmes que se déploie depuis la nuit des temps l’immense diversité des devenirs humains, à travers ces milliards d’histoires individuelles, toujours uniques mais pourtant si semblables, car marquées par des règles du jeu souvent identiques. Ces cartes de départ, issues de la donne initiale de la naissance, marquées par l’histoire et la géographie autant que par la génétique et la culture, sont elles-mêmes très diverses. Le pays dans lequel on voit le jour, l’époque et le milieu social où l’on grandit, les principes et les règles de vie de sa communauté d’origine sont parmi les cartes maîtresses de nos destinées. Viennent rapidement s’y ajouter d’autres cartes, plus personnelles mais tout aussi puissantes, souvent issues des caprices de l’hérédité et portant sur l’apparence physique, la robustesse et la santé, les capacités intellectuelles ou artistiques.

Plusieurs de ces éléments s’imposent à nous sans que nous ayons pu les choisir ; d’autres peuvent être, avec plus ou moins d’effort, remis en question au fil du temps. D’où sans doute l’intérêt que l’on aime à porter, en matière de destinée, à ce que l’on pourrait appeler les exceptions remarquables, celles qui nous donnent le sentiment que le jeu n’a, finalement, pas pris la tournure initialement prévue par la déesse Fortuna. Il est en effet des itinéraires de vie qui contredisent manifestement ce que semblait promettre la donne initiale de la partie. Certains, incroyablement favorisés par la nature et la naissance, s’en iront finalement gâcher leurs talents et leurs richesses, se perdre dans quelque sombre impasse de la vie, irrémédiablement marqués par l’échec et la nostalgie du temps perdu qui jamais ne se rattrape. D’autres, lancés dans l’existence sans le moindre atout, défavorisés par la naissance, désavantagés par la Nature ou contraints par un milieu social atone ou délétère, n’en déploieront pas moins d’incroyables talents, mettant leur énergie et leur intelligence au service d’un accomplissement reconnu, sortant la tête haute de leur condition d’origine afin d’accomplir un destin d’exception auquel rien ne semblait les prédisposer.

Dès lors, si l’on admet que les déterminismes de la naissance ne font pas tout, il apparaît que la volonté individuelle, l’esprit de décision et le libre arbitre ont aussi leur place dans les ingrédients de la réussite, du bonheur et de l’accomplissement. Admettons que tout individu puisse être en grande partie considéré comme responsable de ce qui lui arrive ; les facteurs clés de son succès, que celui-ci soit professionnel ou personnel, devraient donc principalement résider à l’intérieur de lui-même. À ce stade, le choix demeure lui aussi très ouvert. Une forte personnalité et un caractère affirmé, forgés au fil des expériences et des épreuves de l’existence, font indubitablement partie des ressources nécessaires à la réalisation de soi. Mais il en est bien d’autres. Là où certains convoqueront sans hésiter le talent, l’intelligence et le travail afin d’expliquer leur succès, d’autres ne jureront que par la persévérance, le courage et la volonté dont ils ont su faire preuve. À la discipline et à la rigueur ainsi qu’au respect des règles, d’autres opposeront la créativité, l’innovation et l’esprit d’aventure, toutes qualités leur ayant permis de valoriser leur parcours de vie hors des sentiers battus du conformisme et de la reproduction sociale. Enfin, à la détermination de l’individu seul face aux difficultés et aux épreuves, on opposera aussi la force irrésistible du collectif, celle qui permet à chacun de s’élever aux côtés de l’Autre, grâce à sa présence et avec son soutien.

Aussi, face au constat d’une distribution initiale souvent peu équitable se dessine en filigrane l’idée réconfortante d’un destin forgé in fine par chacun de nous, à travers nos décisions, nos arbitrages et nos choix de vie. Bref, si l’on ne maîtrise jamais les cartes reçues au démarrage du grand jeu de l’existence, chacun peut néanmoins apprendre à utiliser au mieux celles qu’il détient pour optimiser la donne initiale de la Fortune, fût-elle défavorable.

Mais entre les déterminismes incontrôlables et la toute-puissance du libre arbitre, il semble bien qu’existe un troisième facteur, sorte d’ingrédient fantôme dont on constate la présence et le pouvoir sans être toujours en mesure d’en maîtriser l’usage. Ce troisième facteur, porteur de tous les fantasmes, semble investi d’une telle force qu’il peut à lui seul briser les carcans sociaux les plus rigides et contrecarrer les volontés les plus fermes. Qu’on le nomme hasard ou aléa, coïncidence ou accident, il est capable de faire irruption à tout instant dans le cours de nos vies, pour le meilleur et parfois pour le pire. C’est ingrédient mystérieux et insaisissable, c’est ce que l’on appelle communément… la chance.

Mais dans le fond, qu’est-ce que la chance ? On peut sans doute la définir d’une façon neutre et très générale comme cette mystérieuse part d’imprévu favorable liée aux événements fortuits de la vie. Mais à l’échelle individuelle, celle de la personne considérée par les autres (sinon par elle-même) comme chanceuse, la chance ne saurait se limiter à un simple hasard heureux. Car enfin, à quoi reconnaît-on qu’on a eu de la chance ? Nous employons généralement cette expression lorsque advient un événement fortuit (généralement bénéfique, mais pas toujours) qui va influencer favorablement le cours de notre vie. Mais ce qui fait de cet événement une chance, c’est qu’il advient suivant des conditions non connues de nous et qui semblent en outre échapper totalement à notre contrôle.

D’où viennent ces événements aussi bénéfiques qu’inattendus ? Pourquoi les coups de chance adviennent-ils à certains quand d’autres semblent collectionner revers, déveine et mauvaise fortune ? Question de destin, de Providence ou de bonne étoile, vous diront les uns. Esprit positif inné ou comportement extrêmement adaptable face aux réalités du monde, affirmeront les autres. Probabilité statistique ou simple hasard, trancheront à nouveau quelques esprits forts. Illusion d’attribution et justification a posteriori, concluront les plus sceptiques. Autant de façons possibles de regarder et de tenter d’interpréter cette fascinante catégorie de l’expérience humaine que l’on appelle la chance et qui – qu’on y croie ou qu’on en doute – conserve parmi les ingrédients de la réussite une image aussi fascinante qu’ambiguë, pour ne pas dire sulfureuse.

La mauvaise réputation

Car autant l’avouer, la chance n’a pas bonne presse. Certes, elle contribue régulièrement et sans se faire prier à nourrir sa part d’actualité. Que ce soit au travers de tel grand gagnant d’une loterie européenne ou d’un jeu télévisé, de telle gloire improbable de la téléréalité, ou de telle anecdote issue du flot quotidien des faits divers, la chance peut éclore au détour de mille concours de circonstances, d’autant plus heureux qu’ils étaient inattendus ou partis sur un mauvais pied (retrouvailles familiales inattendues, sauvetages inespérés, hasards insolites, etc.). Nous-mêmes pouvons nous réjouir sincèrement de tel ou tel coup de chance vécu par un proche ou (ce qui est encore mieux) par nous-mêmes. Mais si la plupart des récits de la chance en action nous captivent, il arrive aussi qu’ils nous irritent ; et si nombre d’entre nous, sans trop se l’avouer, espèrent en secret que la chance viendra un jour frapper à leur porte, certains n’hésitent pas non plus à disqualifier d’avance les bonnes fortunes qui pourraient ainsi leur advenir. Il semble en effet que ce qui a été obtenu par chance (ou du moins le croyons-nous) pose problème sur trois points essentiels. Celle-ci serait en effet à la fois incontrôlable, fragile et injuste.

La chance est incontrôlable

L’une des principales raisons de notre méfiance vis-à-vis de la chance et de ses éventuels bienfaits est qu’ils échappent à toute forme de maîtrise et d’influence. L’authentique coup de chance est par définition fortuit. Et en la matière, l’effort et la volonté semblent n’avoir que peu d’impact. Bref, hasard heureux et coïncidences favorables demeurent rebelles à toute prévision, à toute planification, à toute anticipation. Car Homo sapiens a toujours rêvé de domestiquer sa chance. C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles il inventa la magie, technique censée lui permettre d’activer des forces occultes déclencheuses de chance pour lui-même… voire de malchance pour son ennemi. Certes, le contrôle des aléas de nos destinées par la magie n’est plus aussi pratiqué qu’il y a quelques siècles mais le monde demeure plein de ces aventuriers de la chance, éternels joueurs bien décidés à reprendre le contrôle sur les hasards de leur existence, toujours en quête de la martingale qui leur permettra d’emporter une bonne fois pour toutes le jackpot du destin.

La chance est fragile (et donc instable)

Un vieux proverbe français affirme qu’« il n’est chance qui ne se retourne ». On retrouve là l’idée déjà défendue au XVIIe siècle par Baltasar Gracian1, pour qui « chance qui dure est toujours suspecte ». Car oui, telle est bien cette autre raison qui nous conduit à nous méfier de cette satanée chance : celle-ci serait en effet éminemment volatile, capricieuse et changeante, sujette aux emballements… autant qu’aux retournements intempestifs. « Personne n’a de chance tous les jours », nous rappelle le poète grec Bacchylide, contemporain de Socrate. Il serait par conséquent fort imprudent de vouloir bâtir quoi que ce soit de durable sur le socle sablonneux de la chance. Nos petites superstitions du quotidien aiment d’ailleurs à se nourrir de ces proverbes et dictons selon lesquels tout le monde ne saurait impunément avoir de la chance en même temps (« Le bonheur des uns fait le malheur des autres »), qu’un trop-plein de chance dans un domaine doit obligatoirement se payer par de la malchance dans un autre (« Heureux au jeu, malheureux en amour ») et que la roue de la chance, elle aussi, ne cesse jamais de tourner (« Qui rit vendredi dimanche pleurera »). Jusqu’à Jules Romains, qui conclut pour nous en ces termes : « Il y a des moments où tout vous réussit. Il ne faut pas s’effrayer : ça passe2… »

La chance est injuste

Il est enfin une ultime raison, et non la moindre, qui devrait nous conduire à nous défier d’une excessive confiance dans notre chance : cette dernière nous conduit parfois à obtenir des choses que, dans le fond, nous n’avons rien fait pour gagner. « La chance, c’est ce qu’on ne mérite pas », affirme l’essayiste Paul Guth, qui y voit « la seule forme laïque du miracle3 ». On retrouve cette même idée chez l’écrivain Jean Guehenno, qui avoue : « Ce qui me vient par chance m’a toujours fait un peu peur. J’ai l’impression que cela ne m’est pas dû et je me crois vite un voleur4. » Mais sans doute est-ce le sociologue Roger Caillois qui parvient à toucher avec le plus de pertinence le malaise de nombre d’entre nous face à la chance lorsqu’il écrit que cette dernière : « n’est pas seulement la forme éclatante de l’injustice, de la faveur gratuite et imméritée, elle est aussi la dérision du travail, du labeur patient et acharné, de l’épargne, des privations consenties en faveur de l’avenir ; en un mot de toutes les vertus nécessaires dans un monde voué à l’accroissement des biens5 ». En d’autres termes, le seul endroit où la chance aurait le droit de passer avant l’effort et le travail, c’est… dans le dictionnaire.

Cela veut-il pour autant dire qu’il n’y aurait, comme l’affirme une certaine sagesse populaire, « de la veine que pour la canaille » ? Non, sans doute. Mais le fait est que la chance comme la malchance ne semblent guère s’attarder sur les qualités morales de ceux à qui elles s’attachent, pour le meilleur ou pour le pire. En d’autres termes, au-delà de la compétence, du mérite, de l’effort et du travail, c’est plus globalement le problème de la responsabilité que pose l’irruption de la chance dans nos vies. Et les coups de chance sont d’autant plus considérés comme illégitimes que l’on ne parvient pas à tisser un lien logique entre la chance en question et l’action de celui ou celle qui l’a reçue.

Réapprendre à aimer la chance

Quoi qu’il en soit, si cette mauvaise réputation peut se comprendre, elle est en grande partie injustifiée. Elle repose en effet sur une conception très limitée, et pour tout dire très restrictive, de l’expérience de la chance. Peut-on regarder les choses différemment ? Oui, si l’on considère que la chance constitue peut-être une réalité d’une autre nature, infiniment plus subtile et complexe. Peut-être la chance, par exemple, n’a-t-elle pas uniquement à voir avec les seuls caprices de la fortune ou des probabilités. Mieux encore, le fait que certains semblent rencontrer dans leur vie davantage d’occasions favorables que les autres nous apporte peut-être la preuve qu’il y a derrière certaines existences marquées par la chance un véritable savoir-faire, une authentique compétence de vie.

Et si l’on pouvait à tout âge réapprendre à cultiver sa chance, c’est-à-dire à provoquer autour de soi et de ses proches l’apparition régulière de circonstances aussi inattendues que favorables ? Pour ma part, depuis plus de trente ans, je prends plaisir à enseigner à celles et à ceux que l’on me confie quelques clés simples permettant de concilier l’équilibre, la réussite et la réalisation de soi, au fil d’une vie marquée par l’optimisme et l’enthousiasme. Il m’est même arrivé de faire un bout de chemin avec certains d’entre eux, afin de leur apporter quelque éclairage à l’heure des incertitudes, de la solitude ou des épreuves. Mais dans tous les parcours de vie que j’ai accompagnés ou qu’il m’a été donné de partager, la chance et la malchance ont eu leur rôle à jouer ; et ce rôle fut souvent déterminant. Car la chance, qu’on le veuille ou non, est aussi et avant tout une ressource. Sans doute moins maîtrisable que d’autres, souvent plus impalpable, mais une ressource quand même, bien réelle et dotée d’une puissance extraordinaire pour qui sait en respecter les principes et les règles. Dès lors, si la chance mérite que l’on en fasse aujourd’hui l’éloge, c’est pour quelques raisons simples :

Nous vivons dans un monde riche de possibilités à venir autant que de menaces en gestation. Nos vies – que ce soit sur un plan personnel, familial ou professionnel – sont souvent marquées par la remise en question des repères traditionnels ainsi que par la montée des incertitudes de toutes natures, tant pour nous-mêmes que pour ceux qui nous entourent. Créatures douées de raison mais confrontées en permanence à l’imprévisible, nous nous découvrons chaque jour limités dans nos connaissances et bombardés par des informations nombreuses autant qu’incomplètes, alors même qu’il nous faut prendre des décisions importantes. Ainsi, notre volonté d’affronter coûte que coûte les brouillards qui s’annoncent exige que l’on réapprenne à faire confiance à la chance, non plus comprise comme le produit aléatoire de circonstances imprévues, mais bien comme une capacité à tirer le meilleur parti de ces circonstances.

intelligence du fortuitintelligence de l’ imprévisible