
Modiano
À l’exception d'Une jeunesse, tous les récits de Patrick Modiano sont écrits à la première personne. En outre, le « je » de ses livres lui ressemble souvent énormément (il a parfois le même âge, la même taille… que Modiano). Toutefois, il ne faut pas lire les œuvres de Modiano comme des autobiographies, mais plutôt comme des autofictions. Dans ses livres, comme le dit très justement Thierry Laurent, « son propre destin est, sous des formes diverses et à des degrés différents, fictionnalisé. »
Et lorsque Jean-Louis de Rambures lui dit : « Il y a tout de même une part autobiographique indéniable dans vos romans », Modiano répond :
« Oui. Mais elle est entièrement métamorphosée par l’imagination. Présenter les choses telles qu’elles se sont passées dans la réalité, cela m’a toujours paru peu romanesque. » (Le Monde, 24 mai 1973)
Fiction et autobiographie se côtoient donc dans l’œuvre de Modiano. Certains livres sont cependant plus autobiographiques que d’autres (c’est-à-dire que la part autobiographique y est proportionnellement plus importante que celle de la fiction), comme Livret de famille, Remise de peine ou Fleurs de ruine, sans être pour autant de véritables autobiographies. Ainsi, sur la quatrième de couverture de Livret de famille