
William Kowalski
Un petit bébé de cinq à six semaines est déposé dans un panier par une jeune femme, devant les marches de la maison de Thomas Mann (rien à voir avec l’auteur du même nom !). Celui-ci découvre l’enfant et, dès le premier regard, le reconnaît comme étant celui de son fils, Eddie, mort il y a quelques mois au Vietnam, son avion ayant été abattu. Il y a bien longtemps que la femme de Thomas l’a abandonné, mais celui-ci décide cependant de garder cet enfant et de s’en occuper. Il sera le descendant des Mann, famille qui a donné son nom à cette ville de l’ouest du New Jersey. Aussi se rend-il chez son seul ami, le docteur Connor, afin de voir s’il est en bonne santé et pour avoir quelques conseils.
Thomas vit en reclus dans une grande maison sur ce qu’il reste des très nombreux hectares du domaine des Mann, à savoir à peine cinquante ares… L’enfant est en bonne santé et grandit normalement. Très vite son grand-père va se livrer à un vaste programme d’enseignement, estimant que son petit-fils n’a rien à gagner à fréquenter d’autres enfants et qu’il saura parfaitement lui enseigner ce qui convient. Il n’ira donc pas à l’école mais apprendra ce qui est nécessaire de façon tout à fait pragmatique, suivant les besoins. Mais son grand-père lui apprendra aussi très vite qui sont les Mann et donc d’où il vient suivant le principe que « Savoir de qui on vient, c’est aussi important que de se connaître soi. En fait, on ne se connaît pas soi-même si on ne connaît pas les siens ». Il lui parlera beaucoup de son père, Eddie Mann, le héros de la ville, l’homme de tous les talents, bourré de charme, adoré de toutes les femmes, celui que toute la ville adorait. Mais il lui parlera aussi de lui, Thomas, ainsi que de son père et de son grand-père à lui. Il a perdu toute la fortune des Mann en voulant élever des autruches. Depuis lors, il est la risée de la ville et s’est tout à fait retiré chez lui, sauf pour Connor. L’unique voisin est un certain Monsieur Simpson, avec ses filles, dont la maison n’est pas loin, mais Billy a l’interdiction formelle de Thomas de voir et de fréquenter ces gens. Il mettra très longtemps à savoir pourquoi…
Un jour, Billy va renverser son grand-père au cours d’un jeu et celui-ci devra se rendre à l’hôpital. Il convient aussi de savoir que Thomas boit du whisky à longueur de journée et est, bien souvent, dans un autre monde en parlant tout seul. L’enfant finira par interpréter ce langage apparemment sans queue ni tête et en déduire beaucoup de choses. Thomas lui a aussi parlé d’un carnet écrit par son grand-père à lui et qu’il a donné à un pilote japonais, lors de la Seconde Guerre mondiale. Thomas et lui avaient fraternisé. Billy est furieux qu’il ait donné ce carnet, car il tient à le lire. Thomas lui dit que le Japonais lui a promis de le lui rapporter avant sa mort à lui, Thomas. Il est convaincu qu’il le fera. Notez que les esprits, les fantômes et le paranormal sont assez fréquents dans ce livre.