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BLOODY SUNDAY

Sunday Bloody Sunday, par ces quelques mots, le groupe de rock irlandais U2 a gravé à jamais dans l’histoire les sombres événements qui se sont déroulés le 30 janvier 1972 dans la ville de Londonderry, en Irlande du Nord. Au cours d’une manifestation qui se voulait pacifiste, rassemblant plusieurs milliers de personnes, ce ne sont pas moins de 13 civils désarmés, dont la moitié n’avait pas 20 ans, qui ont été abattus par les parachutistes anglais venus encadrer la manifestation et stopper les éventuels débordements. Le bilan s’alourdit quatre mois plus tard avec le décès d’une nouvelle victime. Le monde s’indigne devant ce drame, et, rapidement après les faits, l’ambassade britannique de Dublin est incendiée.

Cette tuerie inaugure une année qui sera la plus mortelle du conflit nord-irlandais, comptabilisant près de 500 victimes, et constitue l’un des points forts de l’affrontement entre protestants et catholiques qui a débuté à la fin des années soixante et qui ne se terminera qu’en 1998. Mais comment en est-on arrivé là ? Que peut donc pousser une armée à s’en prendre ouvertement aux citoyens de son propre pays ?