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LA GUERRE DE CENT ANS

Célèbre conflit du Moyen Âge, la guerre de Cent Ans est l’un des plus longs affrontements directs entre deux grandes puissances. Elle oppose, entre 1337 et 1453, les deux plus importantes monarchies de l’Occident médiéval : la France et l’Angleterre. Lorsqu’en 1337 le roi d’Angleterre Édouard III revendique son droit à la couronne de France, il entre de plain-pied dans les querelles dynastiques que se livrent les Plantagenêts et les Valois. Mais l’objectif réel s’avère bien plus important que cela puisqu’il consiste en rien de moins qu’en l’acquisition de la domination politique et économique sur l’Europe occidentale. Plus d’un siècle plus tard, lors de l’ultime reddition de la ville de Bordeaux en 1453, cette rivalité a pris la forme d’une véritable guerre opposant deux nations. Les armées ne se sont toutefois pas battues sans interruption durant 116 ans, les épisodes guerriers étant espacés par de nombreuses périodes de trêve.

Alors que les siècles précédents étaient prospères, les malheurs semblent s’abattre sur le monde médiéval en ce début de XIVe siècle. En 1347, la Grande Peste et la famine ravagent le peuple, de même que les nombreuses campagnes qui ont lieu durant la guerre de Cent Ans. Celles-ci se révèlent particulièrement destructrices et meurtrières.

Les forces des belligérants sont, à première vue, déséquilibrées. La France bénéficie en effet d’un grand rayonnement économique, culturel et démographique (elle compte 15 millions d’habitants au début du siècle), tandis que l’Angleterre est faiblement peuplée (moins de 5 millions d’habitants) et déjà engagée dans une guerre contre l’Écosse. Pourtant, c’est bien elle qui a l’avantage entre 1337 et 1360. La France reconquiert ensuite ses territoires jusqu’en 1415, année qui voit les Anglais reprendre le dessus. L’arrivée de Jeanne d’Arc (héroïne française, 1412-1431), l’alliance avec la Bourgogne et la réforme de l’armée donnent finalement l’avantage à la France, qui remporte la guerre en 1453. Les Anglais ne possèdent désormais plus aucun territoire sur le continent, à l’exception de Calais.

Capitale à bien des niveaux, la guerre de Cent Ans fait entrer les monarchies européennes dans l’ère de la modernité et donne naissance à un sentiment national jusque-là inexistant, marquant ainsi un tournant dans l’histoire et dans l’évolution de l’Europe.