Né en 1802 à Besançon.
Mort en 1885 à Paris.
Quelques-unes de ses œuvres :
Hernani (drame en cinq actes et en vers, 1830)
Notre-Dame de Paris (roman, 1831-1832)
Les Contemplations (recueil de poésie, 1856)
Personnage essentiel de la scène littéraire française du XIXe siècle, Victor Hugo laisse derrière lui une œuvre riche et protéiforme. Touche-à-tout, il s’illustre aussi bien dans la poésie (lyrique, satirique et épique) que dans le roman ou encore au théâtre. Sa production forme pourtant un tout indivisible et complémentaire : sa prose narrative, sa poésie lyrique et son discours dramatique s’imbriquent de façon harmonieuse, offrant à la littérature française ses plus grands monuments. Si elle est teintée d’une dimension épique, elle est aussi une œuvre profondément populaire qui véhicule de grandes valeurs sociales (le travail, la vertu des petites gens, etc.). Considéré comme l’un des principaux représentants du romantisme français, Hugo inscrit sa création dans une société en pleine mutation dans laquelle les sentiments personnels sont exacerbés et qui laisse apparaître l’héroïsme de certains personnages.
Homme de son siècle, intellectuel engagé, il est le porte-parole des idéaux révolutionnaires et républicains. D’abord préoccupé par la peine de mort (Le Dernier Jour d’un condamné, 1829 ; Claude Gueux, 1834), c’est avec véhémence qu’il prend position tout au long de sa vie sur des questions relatives à l’éducation, à la misère et aux inégalités sociales engendrées par un système malade. À mesure que le temps passe, son activité politique se fait de plus en plus intense : il plaide en faveur d’une liberté de la presse, du suffrage universel et d’un enseignement gratuit et obligatoire (« Discours à l’Assemblée législative », 1849-1851). Dans ses idées, il évolue d’une idéologie monarchiste vers un enthousiasme pour les idées libérales et une admiration pour Napoléon Ier (empereur des Français, 1769-1821).
Sa mort, survenue le 22 mai 1885, plonge le peuple français dans une profonde tristesse. Le 1er juin, ils sont près de deux millions à rendre hommage à celui qui incarnait il y a peu la gloire nationale.
Genre : roman.
1re édition : en 1862.
Édition de référence : Les Misérables, édition présentée, établie et annotée par Yves Gohin, Paris, Gallimard, coll. « Folio classique », 1995.
Personnages principaux :
Jean Valjean, héros du récit.
Monseigneur Bienvenu, personnage secondaire qui viendra en aide à Jean Valjean.
Fantine, mère de Cosette.
Cosette, fille de Fantine.
Les Thénardier, famille qui accueille la petite Cosette avant que Jean Valjean l’en délivre.
Marius, petit-ami de Cosette.
Thématiques principales : la misère sociale, l’histoire, la foi, la pauvreté.
À propos de son roman Les Misérables, Victor Hugo affirme qu’il s’agit d’une épopée sociale : il souhaite ainsi peindre l’histoire de la société contemporaine et, par là, montrer la manière dont les hommes luttent pour le progrès et la justice.
Il en entame la rédaction à partir de 1845. Dans un premier temps, il intitule l’ouvrage « Les Misères » qui a comme héros principal Jean Tréjean. Le mot « fin » y sera apposé le 30 juin 1861 à Waterloo. En 1862, s’opposant au principe de publication en feuilleton en vogue à l’époque, il signe un contrat avec Albert Lacroix (éditeur belge, 1834-1903) pour une double édition qui sera simultanément publiée en France et en Belgique. Les Misérables paraît en trois temps : la première partie le 3 avril 1862, les deuxième et troisième le 15 mai, et la quatrième et dernière partie le 30 juin.
Le 23 mars 1862, Hugo écrit que ce livre sera l’« un des principaux sommets, sinon le principal » de son œuvre (GELY (Claude), Les Misérables de Hugo, Paris, Hachette, 1975, p. 3). C’est que la question de la misère le préoccupe depuis bien longtemps : son roman à thèse, Le Dernier Jour d’un condamné, portait déjà en germe les idées qui y sont développées (« ces misérables dont vous regardez à peine quand ils passent près de vous dans la rue », p. 8). Il s’agit d’un roman opulent, foisonnant, qui offre au lecteur de grandes peintures épiques, telles que la bataille de Waterloo (18 juin 1815), à laquelle est consacré tout un livre, malgré le lien ténu avec le reste du récit.
Victor Hugo avait semble-t-il vu juste puisque Les Misérables est bel et bien considéré comme l’une des plus grandes œuvres du XIXe siècle et continue, encore aujourd’hui, à être étudié.
Photo de Victor Hugo prise par Étienne Carjat en 1876.