Bernard Fetter

 

 

 

 

 

 

La Pierre du Seuil

 

 

 

 

 

 

 

 

Catégorie : Poésie

www.compagnie-litteraire.com

la pierre du seuil

 

« Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes »

 

Henri Calet

1904-1956

 

 

Tango de l’absence

 

 

Je cherche ton visage

Je cherche ton image

Au long des notes du piano

Qui résonnent

Qui frissonnent

De la nuque jusque au bas du dos

 

C’est le tango de l’absence

Le tango en puissance

Des parents désemparés

C’est le tango de l’annonce

Le tango qui prononce

Des aveux désespérés

 

Je cherche une parole

Une parole qui s’envole

Le long des touches du bandonéon

Le bandonéon qui cadence

La dernière danse

Du jeune homme qui a dit non

 

C’est le tango qui fracasse

Le tango qui espace

Les parents entrelacés

C’est le tango sans réponse

Le tango qui dénonce

La fin de la beauté

 

 

 

 

Je cherche ton image

Je cherche ton visage

Au rythme des scansions

Qui se mêlent

Qui s’entremêlent

Et pose la Question

 

C’est le tango en puissance

Le tango de l’absence

Des parents désespérés

Le tango qui prononce

Qui annonce

Les aveux désemparés

 

Je cherche une parole

Qui s’envole

Le long des touches du bandonéon

Qui cadence

La dernière danse

Du jeune homme qui a dit non

 

C’est le tango qui fracasse

Qui espace

Les parents entrelacés

C’est le tango sans réponse

Qui dénonce

La fin de la beauté

 

 

 

Toná1

 

 

Six cordes pincées en forme d’épée andalouse

Six cordes usées en forme de clefs qui s’épousent

Écoute c’est pour toi que ce soir je broie ta douleur

Écoute c’est pour nous ce chant si doux sous la chaleur

 

Écoute

 

C’est pour toi

Que ce soir je noie

Ta douleur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La ville

 

 

La ville s’offre toujours comme une femme aimante

Par ses rues et ses places et ses ruelles montantes

 

Les chants sont des soleils rouges et pourtant si sombres

Le cri de ces voix nues va de la clarté aux ombres

 

Le temps prend son temps pour écrire son livre

Nous sommes si impatients il nous reste si peu à vivre

 

La muraille longe les jours qui lentement s’achèvent

Dans la pierre il y a un cœur encore battant qui rêve

 

Les fontaines pleurent depuis ce vieux mois d’août

Quand un poète est tombé là-bas à l’écart de la route

 

La ville s’offre toujours comme une femme ardente

Le ciel trop bleu efface les larmes qui nous tentent

errance

 

 

 

 

 

j’ai porté mon fils sur le dos

du début à la fin

chaque goutte d’eau

raconte un chemin

une chanson en lambeaux