« On me demande souvent pourquoi j’ai choisi de vivre en Bretagne.
La réponse dépend du temps qu’il fait.
Mais la question est vicieuse ».
Georges Perros, Papiers collés
« Le fait est que les Bretons ne comprennent rien à la Bretagne. »
Victor Hugo
« Je me fous des Bretons. »
Nicolas Sarkozy, candidat à la présidence de la République.
Il y a les huîtres de Bretagne, les crêpes de Bretagne, le cidre de Bretagne. Et voici les « Brèves de Bretagne » labellisées Hervé Bellec ! Des brèves pétillantes, iodées, savoureuses, que tu dégustes soit tout seul, peinard, au lit, pendant que ta femme lit le dernier Amélie Nothomb, soit à l’apéro, avec tes potes, en sirotant un Laphroaig ou de l’ouzo que t’as ramené de ta dernière virée dans les îles grecques. Tu prends une brève, par exemple celle sur les championnats du monde du cri du cochon… Et ça te déclenche des images, des commentaires, parce que les Bretons, sous des apparences de taiseux, peuvent se mettre à causer et à causer !!! Hervé Bellec, c’est un vieux routard, un marcheur : Brest St-Jacques-de-Compostelle, les monts d’Arrée, le sentier côtier du cap Sizun, mais c’est aussi un mec qui marche à travers tous ces petits riens qui font la Bretagne. Des petites choses qu’on ne voit pas ou qu’on a oubliées. Et lui, le Bellec, il s’arrête, il écoute, il contemple, il note. Il se balade dans la culture bretonne, dans l’histoire, dans l’actualité, et avec des “brèves”, pour ne pas trop nous assommer, il parle des brodeuses communistes de Pont-l’Abbé, du Tuchenn Gador, du chinchard, de la rue de Siam, de Trédudon-le-Moine, premier village résistant en France, de Mary Lester, etc. etc. Et il ouvre la porte à d’autres écrivains, comme pour les inviter à boire un coup sur le coin de son bureau : Perros, Grall, Flaubert… comme pour dire qu’il n’est pas le seul à parcourir la lande bretonne. Yec’hed mat ! Et bonne lecture !
Les marrons de Redon, les galettes de Pont-Aven, l’andouille de Guémené, la saucisse de Molène, les huîtres de Belon, le craquelin de Saint-Malo, le sel de Guérande, le petit vin de Vallet, le kouign amann de Douarnenez, l’oignon rose de Roscoff, le coco de Paimpol, le cidre de Fouesnant, les fraises de Plougastel, les filles de Camaret, les brodeuses de Pontl’Abbé, les demoiselles de Concarneau, les sardinières de Belle-Île, les filles de Lorient, les gars de Locminé, les filles des forges, des forges de Paimpont, dinguedon dondaine, des forges de Paimpont, diguediguedon… Bienvenue en Bretagne, degemer mat e Breizh.
« C’est une dérision que de parler de la Bretagne comme d’une terre enclavée. Enclavée par rapport à quoi ? Par rapport à qui ? Nous avons tout l’espace sous nos fenêtres. Toute la grandeur à portée. »
Xavier Grall, Le Cheval couché
« Julien ne cessait de pousser des exclamations devant tout ce qu’il voyait. – Oh ! Les jolies plantes vertes ! On dirait de longs rubans ! Et celles-ci, elles sont découpées comme de la dentelle ! Et ces coquillages, comme ils sont luisants ! Je ferai sécher ces plantes, et j’en emporterai dans mon carton d’écolier, avec toute sorte de coquillages. Quand j’irai en classe, je les ferai voir à mes camarades, et je leur dirai que j’ai rapporté cela de Brest. »
G. Bruno,
Le tour de la France par deux enfants
1 200 variantes locales de coiffes bretonnes recensées. Quelques centaines de têtes pour encore les porter.
Contrairement à une légende qui court depuis des générations, la gratuité de nos somptueuses voies express n’est nullement le résultat d’un quelconque privilège hérité du duché de Bretagne. Le Plan routier breton a été lancé en 1969 par Charles de Gaulle pour « désenclaver » la péninsule par deux grands axes estouest (N 12 et N 165), améliorer son accessibilité et favoriser ainsi le développement d’une région à la traîne en matière de transports. C’est ainsi qu’on peut aujourd’hui relier à l’œil et pied au plancher Brest et Nantes en moins de trois heures. Mais circulent également des rumeurs de plus en plus insistantes sur une éventuelle privatisation du réseau. Et donc, de remise en question du principe de sa gratuité. Quant à l’axe central reliant Châteaulin à Rennes par la N 164, il attend son achèvement depuis maintenant quarante ans. Comme on dit en breton : Amzer zo ! (Y’a l’temps !)
Blague entendue en français dans un pub de Belfast de la bouche d’Arthur, un Irlandais pur jus, par ailleurs éminent spécialiste des langues celtiques et professeur à l’Université de Belfast :
Pourquoi les Bretons ne pratiquent pas la sodomie ?
Réponse :
Parce que leurs fesses n’osent.
(Fest-noz = fête de nuit où, quand ils ne sont pas à la buvette, les gens dansent jusqu’à pas d’heure au son strident du biniou sur des rythmes endiablés)
La Bretagne se situe à l’ouest de la géographie , m’écrit dans son devoir cet élève de Première S.
Penmarc’h
Visibilité 6 000
Mer belle.
Vents d’est-nord-ouest 8 nœuds.
Pression atmosphérique 1 033 millibars.
Quel plus beau poème ?
Georges Perros, Papiers collés III
La Bretagne connaît trois ruptures, trois failles si l’on préfère : la première est d’ordre politique depuis qu’un décret signé par Philippe Pétain en 1941 et confirmé vingt ans plus tard par Michel Debré l’a amputée de la Loire-Inférieure (aujourd’hui Loire-Atlantique). C’est ainsi qu’on parle de Bretagne à quatre ou à cinq départements, ou encore de Bretagne administrative dans le premier cas et de Bretagne historique dans le second. La deuxième est d’ordre linguistique et culturelle : la Haute-Bretagne, partie orientale, est la région où l’on parlait et où l’on parle encore gallo, la Basse-Bretagne est la partie occidentale bretonnante. Une ligne de démarcation nord-sud allant grosso modo de Plouha à la Presqu’île de Rhuys les sépare. La troisième rupture est plus diffuse : comme le yin et le yang, comme un derby Lorient-Guingamp, l’Armor, pays de la mer et du littoral s’oppose à l’Argoat, qui signifie « pays des bois », c’est-à-dire la Bretagne de l’intérieur. Sans doute est-ce cette dernière la plus doulou-reuse des frontières, à voir la façon dont la première tourne parfois le dos à la seconde.
« Ce poltron de Breton (moi) dégénéré par les deux siècles passés au Canada et en Amérique ! »
Jack Kerouac, Satori à Paris
La famille de l’écrivain américain trouve ses origines dans le Finistère. Quelques 3 000 Kerouac descendent tous d’un seul et même personnage, Urbain-François le Bihan, sieur de Kervoac, un notaire du Huelgoat ruiné et déshonoré, contraint à l’exil vers le Nouveau Monde au début du XVIIIe siècle.
« L’irréalité du décor avait quelque chose d’étrange et de saisissant. Il semblait que l’on assistât peu à peu à l’éveil frissonnant de la lumière et à l’organisation du chaos… Nous entrions au cœur de ce boulevard de la mer qui s’appelle l’Iroise et que borde une double rangée de phares alignés ainsi que des réverbères. Le feu blanc de Saint-Mathieu, dressé très haut dans le ciel, clignotait derrière nous, comme une étoile qui va s’éteindre ; mais, à notre gauche, le feu rouge des Pierres-Noires continuait de brûler dans les profondeurs obscures de l’ouest et dardait sur l’abîme un reflet sanglant. »
Anatole Le Braz, Le Sang de la sirène
Le fameux C’H breton se prononce à la façon de la jota espagnole en plus appuyé. À la fin d’une phrase, on peut le comparer au CH allemand, sans hésiter à faire dans le guttural, comme dans Jean-Sébastien Bach. Ur plac’h (une fille). Par contre, quand il se trouve entre deux voyelles, on l’entend comme un h expiré sans exagération. Ur plac’h yaouank (une jeune fille), par exemple. Essayez encore ! En appuyant davantage et sans craindre de passer pour un plouc ! Ur plac’h. Ur plac’h yaouank. Voilàààà, c’est mieux.
« Contrairement à ce qu’on croit, Anne de Bretagne n’est pas à hauteur de l’enjeu. Elle cède quand même tous les droits de son duché à son premier mari. Et ensuite, sous Louis XII, c’est la plus dispendieuse de toutes les reines, un peu comme le sera plus tard Marie-Antoinette. Elle s’offre tous les caprices et n’est à l’aise que dans l’or et le luxe. Elle ne connaît pas la Bretagne et ne la découvre qu’à 35 ans. Parler de duchesse en sabots, c’est du délire ! Elle était tout sauf proche de son peuple. On continue de la respecter comme un symbole mais elle n’a pas su écrire l’Histoire. » Gilles Martin-Chauffier
« Un des traits par lesquels les races celtiques frappèrent le plus les Romains, ce fut la précision de leurs idées sur la vie future, leur penchant pour le suicide, les prêts et le contrat qu’ils signaient en vue de l’autre monde. » Ernest Renan (1823 – 1892)
N.B. : la prévention du suicide figure parmi les priorités de santé publique en France. La région Bretagne est particulièrement touchée ; depuis de nombreuses années les taux de décès par suicide de la population de moins de 65 ans y sont les plus élevés de l’ensemble des régions françaises. (Observatoire régional de santé de Bretagne, Rapport février 2007)
Jusqu’au XIe siècle, Quiberon était une île. Et puis l’accumulation des sables bousculés par des courants capricieux a fini par créer un cordon dunaire nommé tombolo jusqu’à former un isthme de quelques dizaines de mètres qui transforma l’île en une presqu’île. L’isthme est étroit mais suffisant pour y faire passer une ligne de chemin de fer et une route par laquelle passent, comme à travers un goulot d’étranglement, quelques dizaines de milliers de touristes par an.
Pffft ! le breton… le breton… si c’est pas malheureux !
Une belle fille comme toi !
(une grand-mère bretonnante à sa petite-fille qui veut devenir institutrice en classe bilingue)
« Les pierres de Carnac sont de grosses pierres. »
Gustave Flaubert, Par les champs et les grèves
Le phare de l’île Vierge est le plus haut phare d’Europe… et peut-être même de toute la Bretagne ! (entendu à Plouguerneau)
Crêpes ou galettes ? L’une des plus grandes énigmes bretonnes. En Basse-Bretagne (entre nous soit dit la partie la plus haute de la région), la crêpe, composée de blé noir, est salée alors que la galette, faite de froment, est sucrée. En Haute-Bretagne (par ailleurs partie la moins élevée de la même région) une crêpe est sucrée alors qu’une galette est salée. N’y aurait-il pas comme qui dirait un conflit de civilisations dans l’air (iodé) entre les deux extrémités de notre chère péninsule armoricaine ?
« Les morts ne reviennent jamais de l’enfer. Mais des vivants y sont allés et en sont revenus. »
Anatole Le Braz, La Légende de la Mort
« Je trouve un air un peu bourgeois à Quimper, qui ne me plaît pas trop. Je préfère Douarnenez. Je trouve qu’à Douarnenez, il y a un peu comme le sentait Perros, quelque chose de plus vrai. Quimper, c’est une ville de boutiques, c’est à la mode. (…) Quimper est une ville magnifique en architecture, il y a simplement cette légère arrogance des Quimperois (…) J’aime beaucoup Douarnenez en hiver, quand elle a ralenti son rythme de vie, qu’il y a moins de fêtes et de manifestations. J’aime le ton un peu lent des gens, leur ironie constante. Ce sont des gens qui n’ont pas leur langue dans leur poche. Ils sont pas mal les Douarnenistes ! »
JMG Le Clézio, prix Nobel de littérature, 2008 (interview au magazine Bretons)
L’Académie de Rennes obtient chaque année ou presque les meilleurs résultats nationaux au Bac. Ça, on le savait depuis des lustres mais selon un test de calcul du QI élaboré par la société Anxa et auquel ont répondu 220 000 internautes, la Bretagne est la région qui caracole en tête avec une moyenne de 106,6 points devant l’Auvergne (106,5) et l’Ile-de-France (106,3). Voilà qui nous change un peu des statistiques sur les taux d’alcoolisme et de suicide.
Ar c’hallaoued er maez !
(les Français dehors !).
Il faut reconnaître que ce slogan imprimé sur autocollant, distribué dans les années 70 et collé sur le capot arrière des 2 CV est d’un goût douteux mais c’était l’époque du projet de centrale nucléaire de Plogoff, des marées noires à répétition et, venant de la capitale, d’un mépris que certains hauts responsables politiques ne cherchaient même plus à dissimuler, alors oui, on avait bien le droit de se soulager de temps en temps.
« Ma grand-mère et sa sœur parlaient breton à table, alors on pensait que le breton ne servait qu’à dire des cochonneries. »
Alain Robbe-Grillet, de l’Académie française, écrivain né à Brest en 1922
« Quant aux naturels du pays hélas ! C’est la province sans soleil. Croiriez-vous que j’ai fait quatre cent lieues en Bretagne sans déboutonner ma braguette. Impossible de toucher sans pincettes les personnes du sexe de Brest, Morlaix, Saint-Brieux (sic), Rennes, Vannes, Quimper. Ce n’est qu’à Nantes que la Providence m’a envoyé soulagement (…) »
Prosper Mérimée, Lettre à son ami Requien, 1836
« Et Jupiter dans sa colère,
Pour punir le genre humain,
A fait venir sur la terre,
La race des Bigoudens ».
Il y a des doutes quant à l’origine du mot baragouiner. Pour beaucoup, il s’agit de la conjonction des mots bretons bara (pain) et gwin (vin). Les conscrits enrôlés dans la Grande Guerre et qui ne connaissaient pour ainsi dire pas un mot de français ne pensaient semble-t-il qu’à leur gosier. Mais dans son dictionnaire étymologique de la langue française paru vers 1650, Gilles Ménage rapproche le mot baragouin à celui de barbaracuinus, diminutif de barbaricus (barbare). Si Ménage s’est posé la question de l’origine du mot dès le XVIIe siècle, l’épisode de la guerre 14/18 ne tient donc pas debout. Un autre érudit y verrait barguiner (hésiter) qui a donné le mot anglais bargain, commerce dans le sens de marchandage. En tout cas, en breton, baragouiner se dit gregachiñ qui signifie « parler grec ». Décidément, ces pauvres Grecs…
La clef de la chapelle est au café d’en face
(Titre d’un recueil d’Yvon Le Men, poète costarmoricain, paru chez Flammarion en 1997)
Chomit a-sav war vord ar prad
marteze e klevoc’h kanenn ho tad
Chomit a-sav war vord ma zeod
ha sur e tañvaoc’h blaz glas ar geot
Arrête-toi au bord du champ
peut-être entendras-tu la chanson de ton père
Arrête-toi au bord de ma langue
et sûrement tu goûteras la saveur bleue de l’herbe
Nolwenn Korbell, Valsenn Trefrin
Les Bretons ont toujours Raison
(réclame pour le cidre Loïc Raison)
Quand on fait remarquer aux femmes de l’île de Sein combien leur cimetière est étroit, elles vous répondent par le dicton suivant :
Etre an Enez hag ar Beg
Emañ vered ar gwazed
(Entre l’Île et la Pointe – du Raz – est le cimetière des hommes.)
Cité par Anatole Le Braz
« Il faut assister à ce qu’on appelle ses fêtes, pour se convaincre du caractère sombre de ce peuple. Il ne danse pas, il tourne ; il ne chante pas, il siffle. Ce soir même, nous allâmes dans un village des environs, voir l’inauguration d’une aire à battre. Deux joueurs de biniou, montés sur le mur de la cour, poussaient sans discontinuer le souffle criard de leur instrument, au son duquel couraient au petit trot, en se suivant à la queue du loup, deux longues files d’hommes et femmes, qui serpentaient et s’entrecroisaient. Les filles revenaient sur elles-mêmes, tournaient, se coupaient et se renouaient à des intervalles inégaux. Les pas lourds battaient le sol, sans souci de la mesure, tandis que les notes aiguës de la musique se précipitaient l’une sur l’autre dans une monotonie glapissante. »
Gustave Flaubert, Par les champs et les grèves
Une bonne blague :
Combien y-a-t-il de saisons en Bretagne ?
Réponse :
Deux.
La saison des pluies et l’après-midi du 15 août.
Amusant, non !
Moi, j’ai connu des 15 août pluvieux en Bretagne.
Josée Guellil
D’origine nantaise mais né en 1945 à Tarbes, Gilles Servat a composé La Blanche hermine, véritable hymne de la revendication bretonne, dans une chambre de bonne à Paris-Montparnasse en 1970. Servat chante aussi de sa voix puissante des chansons d’amour d’une sensibilité et d’une justesse à vous faire hérisser les poils de l’âme. Elles sont peut-être moins connues. C’est dommage.
Ar vaouez, a pa vez mezv
A goll an alc’wez ag he rev
(la femme saoule perd la clé de son cul)
Dicton dit de sagesse dite populaire.
À Ouessant comme ailleurs, chaque rocher possède un nom de baptême et chaque marin connaît le nom de chaque rocher : Mean ar C’hleuz, Mean Bras Nividic, Yoc’h korz, Youc’h Veur, An Noa, Korn Here, Ar Bachou, Ar Loven, Ar Rilouet, An Trebechou, Tregarap, Roc’h Nel, Ar Poullou Doun, Ar Forc’hek Bihan… Rien qu’à les prononcer à haute voix, on se sent la gorge obstruée de cailloux.
Les éoliennes, c’est rien d’autre que des grands calvaires qui tournent.
(Entendu au comptoir d’un bistrot lors d’un débat informel sur les éventuels dangers des éoliennes.)
« Nos pauvres Bas-Bretons, à ce que je viens d’apprendre s’attroupent quarante, cinquante dans les champs ; et dès qu’ils voient les soldats, ils se jettent à genoux et disent mea culpa ; c’est le seul mot de français qu’ils sachent. »
Madame de Sévigné, lettre du 24 septembre 1675, à propos de la révolte des Bonnets rouges.
« Que voilà bien cette race bretonne, la plus nostalgique peut-être qu’il y ait par le monde et qui, partout en exil, portant en tous lieux sa soif d’infini, ne connaît d’autre refuge que le songe contre les platitudes ou les tristesses de la réalité. »
Charles Le Goffic, l’âme bretonne
Quelques noms de refuges bretons où l’auteur aime à étancher sa soif d’infini : Tavarn ar Roué Morvan (Lorient), La Bonne Excuse (La Forêt-Fouesnant), le Casse-graine café (Lannion), le Bigorneau langoureux (île de Batz), Chez Youenn (Huelgoat), le Bigorneau amoureux (Douarnenez), Ty Beudeff (île de Groix), le Ty Korn (Ouessant), Le Cormoran borgne (île de Sein), Avel Mad (Bon vent, Moëlan-sur-Mer), Le Startigen (Le Guilvinec), Ty Dul (Elliant), Veuve Pochard Débitante (Saint-Renan), le Phare felu (Saint-Quay-Portrieux), Le Yec’hed-mad (Bonne santé, Locquénolé), Le Baradozic (le petit paradis, Ploudiry), Chez Tata Béa (Quimper), le Cargo sentimental (Locmiquélic), le Lak Atao (Brest ou Penmarc’h), le Lake e barzh (le mets-dedans, Mahalon), le Bigouden Blues (Pleubian), le Ty-Lae (Chateauneuf-du-Faou), Le Reskebil (Te fais pas d’bile, Douarnenez), l’Autre rive (Berrien), le Tapecul (Cancale), le Chaland qui passe (Binic), Chez Mamm Kounifl (Locmiquélic), le Ty Coz (la vieille maison, Morlaix), Tavarn Ty Elise (Plouyé), le Halte-là (Lanloup), An Diskuiz (Mespaul), l’Assurance contre la soif (Quimperlé), Les chaussettes de l’Archiduchesse (Rennes), Le Café du coin d’en bas de la rue du bout de la ville d’en face du port (Saint-Malo), la Mouche qui louche (Quimperlé), le Mondo bizarro (Rennes), les Brasses du Bengale (Port-Louis), Au boit sans soif (Plouray), le Run ar Puns (Châteaulin), Comme si la terre penchait (Lorient), le Bistrot à lire (Quimper), le Tara Inn (Brest), l’Atelier (Treffrin), la Mer à boire (Loctudy), le George Zinc (Carhaix)…
(L’auteur se permettra de vous épargner le sempiternel discours sur la modération.)
Se faire incinérer ? Oh, dame non ! Pas moi. Surtout pas ! Il faut aller jusqu’à Carhaix et je suis malade en voiture. (cité par Dan ar Braz)
« Les milieux culturels bretons sont très machistes. Il faudrait qu’ils se mettent à l’heure de la planète. En Inde, en Tunisie, en Jordanie, en Égypte, on met les femmes davantage en valeur qu’en Bretagne. Plutôt que d’attaquer les pays musulmans sur leur retard par rapport aux femmes, certains Bretons feraient mieux de balayer devant leur porte. Le machisme est une plaie en Bretagne. »
Irène Frain, écrivain née à Lorient
« La Bretagne, avec ses côtes de granit et ses îles rongées par les flots, renferme une population courageuse de marins. » (Le Tour de la France par deux enfants, cours moyen par G. Bruno)
La population bretonne des quatre départements tourne autour de 3 millions d’habitants. Environ 100 000 paysans bretons produisent une valeur de 7,5 milliards de dollars, ce qui la hisse au deuxième rang derrière la Hollande des régions agricoles européennes. On dit que la Bretagne élève douze millions de porcs (55 % de la production française), soit un rapport de 4 cochons pour 1 habitant. Chaque jour, le cheptel breton se déleste de 200 000 tonnes de déjections, soit la cargaison d’un pétrolier de type Amoco-Cadiz. L’épandage de lisier libère dans les champs azote, phosphore, cuivre, zinc, pesticides, herbicides et résidus de médicaments. 60 000 tonnes de nitrate par an rejoignent ainsi la mer, développant sur les plages un phénomène de prolifération de micro-algues particulièrement nauséabondes appelées algues vertes.
Rares sont les étapes du gwenn ha du gwenn ha dugwenn ha du