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Table des matières

 

Résumé

Liann et la forêt menacée

Dans la même collection

 

RÉSUMÉ

 

Présentations des auteurs

 

 

 

Suzanne Max, provençale d’origine, est née à Marseille mais vit depuis quelques années à la campagne, dans le sud-ouest. Enseignante en école primaire, elle a toujours aimé partager des histoires avec ses élèves. Attachée au monde de l’enfance, à l’imaginaire et à la fantaisie, elle souhaite offrir aux lecteurs de tous les âges le plaisir d’aventures riches en péripéties et en émotions, sur les traces de ce petit personnage fabuleux qui lui tient à cœur.

 

Alain Benoist est originaire des Ardennes mais partage aujourd’hui son temps entre Paris et la Nièvre au cœur des prairies et des bois. Il travaille depuis plusieurs années dans le dessin animé. Le personnage de Liann, qui est d’abord né sous son crayon, est pour lui l’occasion d’évoquer des sujets qui le touchent tel que l’environnement ou le respect des différences. Il puise son inspiration dans son amour de la nature et dans le monde magique de l’imaginaire.

 

 

 

 

 

 

Suzanne Max (textes)

Alain Benoist (illustrations)

 

LIANN ET LA FORÊT MENACÉE

 

 

Conte illustré

 

 

 

 

 

Dépôt légal mars 2016

ISBN : 978-2-35962-822-7

Collection Aventure

ISSN : 2104-9696

 

 

©2016 - Couverture Alain Benoist pour Ex Aequo

©2016 – Illustrations Alain Benoist

© 2016 — Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays. Toute modification interdite.

 

Éditions Ex Aequo

6 rue des Sybilles

88370 Plombières les bains

 

www.editions-exaequo.fr

 

img1.jpgChapitre 1

 

Le cœur battant, Liann courait aussi vite que possible sans se soucier des branches qui lui griffaient le visage. À travers le feuillage, il devinait la fuite des lapins, des renards et des chevreuils. Le petit faune, lui aussi, cherchait à échapper au danger qui se rapprochait. Dans son dos, le vacarme effrayant s’amplifiait. Les deux monstres avançaient en écrasant tout sur leur passage et leur carapace jaune vif brillait au soleil comme une cuirasse. Leurs bras, armés de lames redoutables, s’abaissaient violemment sur le sol, fendaient la terre, fracassaient les branches, arrachaient les racines des arbres.

Liann, sans ralentir, jeta un coup d’œil derrière lui. C’était un paysage de désolation. Des hêtres, des charmes et même de vieux chênes avaient été abattus. Tous les petits habitants des bois, fourmis, hannetons ou musaraignes devaient être ensevelis sous des amas de terre, comme après une énorme explosion. Affolé, l’enfant faune sentit que l’un des monstres le rattrapait. L’ombre du terrible bras s’abaissa vers lui, il hurla de terreur.

Réveillé par son propre cri, Liann se redressa tout tremblant sur son lit de fougères. La cabane familière où il vivait avec ses parents était calme. Il dressa l’oreille. Du dehors, lui parvenaient les bruits de voix habituels et les chants mélodieux des oiseaux dans le matin printanier. Aucun signe de monstre. Pas le moindre rugissement : il n’avait fait qu’un mauvais rêve. 

Bouleversé, il se leva sans parvenir à chasser de son esprit les images de la forêt massacrée et des animaux en fuite. «Je vais tordre le cou à ce cauchemar», songea-t-il en serrant les poings. «Mais comment?»

 

 

Liann se sentait seul et sans défense. Il n’hésita pas longtemps. La vieille nourrice Aster, âgée de plusieurs siècles, connaissait tous les secrets du monde et avait bercé de ses histoires presque tous les faunes du village. Elle seule pourrait l’aider. Elle vivait un peu à l’écart du campement, à l’entrée d’une caverne creusée dans le rocher. Liann se rendit rapidement chez elle en traversant la clairière.

Lorsqu’elle le vit arriver, Aster comprit tout de suite qu’il était tourmenté. Elle l’écouta raconter son rêve de façon un peu décousue :

— Tu veux dire que ces monstres-là détruisaient notre forêt?

— Non, je ne crois pas. Il me semble que c’était chez la grand-mère d’Althéa.

En entendant prononcer le prénom de la petite fille, Aster fit la grimace :

— Ce sont des humains! Cela ne nous regarde pas, Liann. Nous sommes des faunes, et je t’ai dit mille fois que tu ne devais pas retourner voir cette enfant!

— Mais c’est mon amie, Aster! Elle m’a sauvé lorsque j’étais poursuivi dans la grande ville. Sans elle, je ne serais jamais revenu!

— Je sais, tu me l’as assez raconté!   Mais tu as bien vu qu’il était dangereux pour un faune de…

— Je ne suis plus un bébé, coupa Liann fermement. Et j’aime rendre visite à Althéa et à sa grand-mère. D’ailleurs, elles m’ont enseigné la langue des humains. Je sais même lire et écrire!

La vieille nourrice haussa les épaules. Elle ne comprenait pas à quoi pouvait bien servir le langage des hommes, alors que les faunes vivaient entre eux depuis la nuit des temps et savaient même communiquer avec les animaux. Mais elle garda le silence. Elle s’assit sur une roche plate à l’entrée de sa caverne et considéra avec affection l’enfant faune haut comme trois pommes qui la fixait de ses grands yeux mauves, le menton levé et l’air décidé.

— Que faut-il que je fasse pour toi, Liann? lui demanda-t-elle doucement.

— J’aimerais savoir ce que veut dire ce rêve. Je n’arrive pas à oublier ces images, c’était affreux. Je suis sûr que c’est un message ou un avertissement.

— Je ne peux pas lire la signification des rêves, mon petit. Aucun faune n’’’