Je travaillais comme infirmière dans un hôpital réputé de Montréal, et chaque midi, je mangeais à la cafétéria avec un groupe de femmes à l’esprit ouvert. Nous étions environ une dizaine, qui partagions le célibat, la liberté, les voyages, et parfois même, les hommes. Nous avions toutes un passé très actif ; nous anticipions l’avenir dans le sens positif, mues que nous étions toutes autant par une irrationnelle et inébranlable confiance en nous-mêmes. Que nous soyons pharmaciennes, infirmières ou médecins, nous nous sentions à égalité, et quelle que soit notre fonction, cette liberté d’esprit était sans doute le véritable moteur de notre amitié. D’une certaine manière, nous étions plus ou moins consciemment des sortes de libertines du XXIe siècle.
Ce jour-là, par je ne sais trop quel hasard, nous étions toutes attablées à la cantine, lorsqu’une nouvelle tête vint s’asseoir à la table voisine : un homme début quarantaine, stéthoscope au cou, et beau comme un lever de soleil sur les dunes du Sahara. Sous ses pantalons, on devinait une cuisse élégante, musclée et aux attributs visibles, que bien des femmes auraient volontiers accueillis entre leurs jambes. Je ne pus m’empêcher de fantasmer, l’imaginant dans mon dépôt en train de me caresser la vulve, ou alors me pénétrant par l’arrière-train, me procurant des jouissances sans pareilles. Puis, au milieu de son quart de nuit, j’allais le rejoindre dans une chambre vide, là où nous nous laissions aller à nos désirs concupiscents. Une chaise devant la porte comme serrure, la fenêtre ouverte donnant sur un vent chaud de juillet, et nosébats, nos caresses, notre sexe intimement lié l’un à l’autre sauvagement, jusqu’à un phénoménal orgasme. Je salivais, à la seule idée des acrobaties sexuelles auxquelles je pourrais me livrer avec ce spécimen.
Je revins à moi, lorsque l’une d’entre nous, considérant l’individu comme point d’attraction, émit une proposition qui nous ravit toutes. Celle d’avoir dans son lit ce bel adonis, mais pas pour un soir seulement, pour une relation sporadique ou non qui durerait au minimum trois semaines, maximum quatre et, de toute évidence, avec preuves à l’appui. Nous en avions huit devant nous pour prouver nos prouesses de séductrice. La première qui réussirait l’exploit gagnerait un voyage en Italie. Il va sans dire que celle qui fit cette proposition avait un frère qui travaillait dans une compagnie aérienne, et que la mise sur table pour la gageure n’était pas considérable, compte tenu du nombre de participantes. Nous étions six à considérer la chose possible, et n’avions même pas cent dollars chacune à investir dans cette aventure jubilatoire, aphrodisiaque et culturelle. Je choisis d’y prendre part, bien que je trouvai l’individu trop séduisant, et sûrement très difficile à prendre dans mes rets. Mais l’enjeu, et surtout la satisfaction de gagner, valaient bien un tel risque, sachant pertinemment que l’attrait d’un tel mâle pouvait électriser bon nombre de femmes.
Trois semaines, c’est long et très court. Je me tins à l’écart quelques jours, pour l’observer attentivement, et ainsi mettre au point ma stratégie d’approche. Je fus ainsi témoin de toutes les tentatives des autres parieuses, qui aboutirent à autant d’échecs. Il s’appelait Joshua, et était affecté au 5e étage, service de pneumologie. J’étais employée à la pharmacie, et rares étaient les occasions que j’avais de rencontrer face à face de beaux mâles. Au cinquième jour du pari, je me retrouvai par chance avec une ordonnance signée Joshua, sur laquelle était gribouillée une posologie quasiment illisible. Certes, avec mes connaissances, je pouvais fort bien deviner, mais je lui envoyai un message lui demandant de bien vouloir passer à la pharmacie. Aussitôt que je le vis arriver de loin, je redressai ma poitrine, ouvris mon sarrau, et arrachai le troisième bouton de mon chemisier, faisant pigeonner ma poitrine autant qu’il en était décemment possible. Il remarqua la chose d’un œil expert…
– Pardon, vous avez un bouton détaché…
– Oh. Merci. Oh non ! Je l’ai perdu. C’est pas très grave. La plupart du temps, je tra- vaille seule, ce n’est pas dérangeant. Qu’en pensez-vous ?
– Si vous le dites… Hem, je suis le Dr. Joshua Goldberg. J’ai reçu votre message.
– Oui. Excusez-moi, je ne comprends pas ce qui est écrit sur votre ordonnance.
– Vous avez parfaitement raison. J’ai griffonné. C’est 30 mg toutes les 6 heures. Donnez ; je vais vous le refaire.
Je lui tendis le billet, le laissai écrire, puis au moment de reprendre le papier, plaçai fermement ma main sur la sienne.
– Dites-moi. Ça vous dirait de manger avec moi à la cafétéria, demain ?
– Et pourquoi pas ? Ce sera l’occasion de mettre les points sur les i. Demain avec plaisir, mais ce sera à midi. Ça vous convient ?
– À midi ? Bien sûr ; à demain.
Le lendemain, j’étais à la cafétéria à 11 h 55 pile, prête à accueillir mon gibier avec l’affec- tion d’une véritable carnassière. Cette fois, je ne portais pas de chemiser, mais mon décol- leté, sans être plongeant, mettait mes seins en valeur. Il m’en fit d’ailleurs compliment, avec un demi-sourire. Nous étions assis complète- ment au bout de la cafétéria, là où habituelle- ment personne ne va. Sur ces entrefaites, mon groupe de parieuses fit irruption sans être in- vité. Ce fut comme un char d’assaut se jetant sur nous pour avoir la meilleure place à côté de l’homme d’espérance. Celui qui ignorait qu’il était en soi une finalité, celle du voyage en Italie. Je fis mine de rien, en levant légèrement les yeux vers elles. Je regardai mon soupirant, en lui faisant des yeux un signe com- me quoi nous pourrions changer de place. Il n’eut pas l’air d’avoir compris ; et, comble de misère, la conversation tourna autour de consternantes banalités.
Devant ce demi-échec, je lui laissai deux ou trois jours pour avaler l’affront de mes collègues, et m’enquis de l’inviter à manger autre part. Je ne fis pas vraiment d’invitation formelle, mais je lui dis incidemment que j’aurais apprécié remettre ça.
– C’est moi, qui vous invite, fit-il avec
élégance. Par contre, je ne suis pas libre avant dimanche. Et madame ?
– En principe, je travaille. Mais je vais m’arranger…
Je lui glissai mon numéro de téléphone dans la main avant de repartir. Durant les quelques jours d’attente, j’évitai de revoir le groupe, ce qui tourna plutôt à mon avantage, car certaines s’étaient mises à le harceler sans retenue, ce qu’il ne semblait guère apprécier. Cependant, je vins à remarquer que Fabienne,
une des parieuses, ne se montrait plus. Et comme elle travaillait au même étage que lui, peut-être avait-il rendez-vous avec elle avant moi ? J’allai me renseigner. Il n’était pas de garde ce samedi. Fichtre ! Je passe en deuxième, pensai-je.
Samedi arriva. Il me fallait savoir si Fabienne était chez elle, et en sa compagnie. J’attendis que le ciel se parsème d’étoiles, et me rendis dans son quartier, où par précaution, je stationnai à une dizaine de maisons de la sienne. Arrivée à la porte, je tendis l’oreille. Il y avait bel et bien quelqu’un à l’intérieur. Je me sentis un peu idiote, de sonner comme ça un samedi soir sans prévenir. Je reculai donc devant cette alternative. Pourtant, il m’était impératif de constater qui était bien là. Je longeai le mur qui donnait sur la salle à manger ; et comme une espionne, je jetai un œil par la fenêtre, où les rideaux étaient ouverts. Même si je devais m’y attendre, le jeu faisant partie de cette soirée, j’en restai interloquée, car je reconnus aussitôt Joshua. Il ne perd pas son temps celui-là, me dis-je…
La fraîcheur de la nuit commençait à se répandre, mais je voulais rester un peu, ne serait-ce pour savoir jusqu’où était déjà engagée leur intimité. Je me glissai doucement derrière la maison, et m’accroupis dans un coin sombre où par chance, la porte-jardin me plaçait aux premières loges. La scène était à peine éclairée par quelques bougies ici et là. Ils ne prirent même pas le temps de se rendre à la chambre à coucher. Sur le comptoir de la cuisine, il installa Fabienne, lui fit écarter largement les cuisses en souriant, et à genoux, il enfonça la tête dans le pelage frisotté de son bas-ventre. Je compris alors la raison pour laquelle cette dernière n’ouvrait jamais les fenêtres. Ses vagissements et ses exclamations s’entendaient bien au-delà de l’endroit où je me tenais. À chaque coup de langue, elle criait, explosait littéralement, avec des miaulements de chatte en chaleur. Joshua en semblait même un peu décontenancé. Par instants, il interrompait ses succions, pour la considérer dans toute l’exaltation de sa jouissance. Puis il reprenait consciencieusement le cunilingue ; jusqu`à ce qu’elle poussât un long cri d’exultation, au point culminant de l’orgasme. Il recula d’instinct, mais fut quand même aspergé par le giclement de son liquide. Je me tapis derrière une banquette pour voir la suite. Sans se départir pour autant de la raideur de son membre, il emmaillota en hâte celui-ci d’un préservatif, retourna Fabienne sur le ventre sans ménagement, étalée sur le comptoir, et la perça avec frénésie. Elle semblait y prendre un plaisir fou, à entendre ses vagissements. J’anticipais ma rencontre du lendemain, et me préparais mentalement
à refuser ses avances. Rien qu’à le voir fouir ainsi entre ses fesses rebondies, cela m’enlevait toute envie. Mais au bout d’un moment, elle se dégagea, se retourna et le déshabilla comme s’ils étaient sur le point de prendre feu. Elle saisit à pleines mains le phallus épanoui tendu vers son cul, en retira la capote d’une main preste, et le goba presque entièrement, bourses comprises, comme si elle voulait littéralement lui manger le sexe. Joshua se tenait les mains sur les hanches et la tête renversée en arrière, en émettant par moments des halètements de plaisir, à peine audibles d’où je me tenais. Tantôt, il prenait sa tête entre ses mains et activait lui-même son sexe dans sa bouche, et tantôt elle remontait au gland, pour le rendre fou de jouissance. Mais à les regarder ensemble, je comprenais parfaitement qu’un tel jeu n’était que sexuel. C’était ma seule chance pour les jours à venir.
Le lendemain matin, vers les dix heures, je reçus un appel de Joshua. Il m’invitait à un brunch dans un hôtel du centre-ville. J’avais donc à peine deux heures pour me préparer. Avec ce dont j’avais été témoin la veille, stratégiquement, je ne devais surtout pas jouer les libertines, puisqu’il avait déjà tout ce qu’il lui fallait en la personne de Fabienne. Force était donc, par opposition, de jouer les femmes réservées. Ma toilette fut choisie dans cette optique. Lorsque la sonnette retentit, mon cœur sursauta. Pourquoi donc étais- je entrée dans une telle aventure ? Un bref instant, je me demandai même s’il n’était pas plus sage d’y renoncer. J’ouvris la porte sur un rayon de soleil, qui m’illumina un instant.
– Oh ! Quelle élégance ! Excusez-moi, je suis un peu en avance.
Je ne le fis pas entrer, car ce n’était ni convenable ni impératif. Il me conduisit à sa voiture, un vieux cabriolet Volkswagen impeccablement conservé. Les cheveux dans le vent durant le trajet, je me sentis soudain aussi gaie qu’une adolescente à son premier rendez-vous.
Ce fut un déjeuner euphorique. Mon appareil photo, que j’avais apporté pour lesdites preuves, fonctionnait sans arrêt. Du 29e étage de l’hôtel Delta, le restaurant Tour de ville offrait une vue spectaculaire : d’un côté le fleuve et le port, et de l’autre, le Mont-Royal. Nous conversions à bâtons rompus, alors que dans quatre semaines, mon supposé soupirant pourrait aussi bien ne devenir qu’un souvenir de plus. Les règlements de notre jeu stipulaient que la relation devait se terminer au bout de trois ou quatre semaines de fréquentation. Aurais-je à m’en attrister, ou à m’en réjouir ?
Au retour, nous nous arrêtâmes sur le bord du canal Lachine. Là, le dos appuyé à un arbre, il saisit mes lèvres déjà humides d’envie, pre- nant ma tête entre ses deux mains. J’éprouvai alors le désir de m’abandonner, mais le pari que je gardais en tête m’arrêtait. Je devais garder la tête froide, car il m’envoûtait déjà. La suite me rendit perplexe, car il me dit qu’il cherchait une relation stable, et que ce lui semblait être moi. Mais connaissant désor- mais la teneur de sa relation avec Fabienne, je restais sur mon quant-à-moi. Devant nous, les rayons de soleil qui transperçaient les nuages investissaient le bleu pâle du ciel de mai. Quand nous reprîmes la voiture, Joshua m’amena chez lui, au lieu de me reconduire chez moi.
– Un souper à la chandelle, ça te plairait ?
– Pourquoi pas ? Mais on peut aussi culti- ver les fleurs, avant de les couper.
– Sarah, la vie est courte. Je vois la mort tous les jours, tu sais…
Il ne mit pas une heure à me convaincre. Je me laissai faire, puisque de toute façon j’en mourais d’envie.
Chez lui, il me conduisit à son spa situé dans sa chambre à coucher.
– C’est l’endroit où nous prendrons notre dessert.
– Et l’entrée, ce sera où ?
– Viens, je vais te montrer.
Il me prit par la main, tout droit vers la terras- se. Nous avons vite renoncé à nous y installer, car le ciel s’était couvert et annonçait l’orage. Il referma la porte derrière nous, m’installa confortablement sur le canapé du salon, et re- vint avec une bouteille de champagne et deux verres. Après maintes belles paroles, une en- trée de petites quiches et la bouteille presque terminée, il se fit plus entreprenant. Il m’al- longea sur le divan, vint s’installer au bout de mes pieds qu’il plaça directement entre ses jambes. À mon seul contact, sa verge bondit derrière sa braguette. Je mouvais mes orteils sournoisement, pour le porter à ébullition. Mais lui fit de même avec ses pieds, qui se mi- rent à enjôler mes hanches avec application, pour ensuite atteindre ma vulve, après s’être introduits sous les replis de ma jupe. Après quoi seulement, il m’embrassa ; à m’enflam- mer jusqu’au plus profond de mon ventre. Je finis par me retrouver dans ses bras, en direc- tion du spa. L’escalier lui fut difficile à mon- ter, car les rondeurs ne sont jamais légères, c’est vrai ; mais c’était probablement aussi ce qui rendait son érection si émouvante. Il m’y déposa, me déshabilla avec délicatesse. Je me relevai alors, sûre de ma beauté, et me mis à le caresser partout, du bout des doigts, une fois qu’il fut devant moi aussi totalement nu que moi. Il se tenait comme un peu embarras- sé, sans sa blouse blanche et son stéthoscope, le phallus protubérant et les lèvres tremblan- tes. Je sentis alors, combien il pouvait devenir ma chose, par la seule puissance de sa grosse verge éperdument rivée vers moi, et qu’il ne contrôlait plus ; comme si celle-ci était de- venue totalement mienne. Je possédais son
sexe, je le possédais par le sexe ; je le tenais par les couilles. Nous restâmes debout dans l’émotion de ce premier corps à corps, mes seins gonflés de désirs collés à sa poitrine, son phallus frappant à mon ventre comme à une porte close.
Le spa ayant atteint la chaleur désirée, la demi-heure qu’on y passa m’amena dans un état de relaxation tel, que je ne voulais plus m’en extraire. Mais il s’employa patiemment à m’assécher à coups de langue, il nous enduisit l’un et l’autre d’huile aphrodisiaque, et nos deux corps réunis sur les draps blancs se mirent à glisser l’un sur l’autre dans une sorte de danse de la volupté. Tantôt ma main bien huilée saisissait ses parties génitales, faisant éclore le bonheur de ses sens, tantôt ses doigts passaient et repassaient sur l’œil de mes lèvres intimes. Ensuite, sous mes yeux révulsés de plaisir, Joshua effeuilla à pleine bouche les replis de ma vulve, avec la courtoisie lubrique d’un amant désireux de toucher le plaisir de sa muse avant le sien propre. Je le tenais fermement par ses fesses charnues et moelleuses, pour l’engloutir dans les abysses de mon corps, autant que de mon esprit. Je désirais le contenir en moi, comme un monde absorbé par un autre. Lorsque j’atteignis enfin les limites extrêmes avant l’irruption de l’orgasme, je me retirai brusquement de lui, et pris d’une main ferme possession de sa verge au bord de l’explosion, lui présentant mon postérieur, et en effectuant des va-et-vient dans mon vagin surexcité, tout en lui tenant les pieds. Cette position acrobatique, à tête renversée, nous porta exactement au même instant au paroxysme de la jouissance. Nos caresses finales, sur nos corps huileux, furent aussi voluptueuses que les toutes premières.
Durant le repas qui suivit une copulation si bienfaisante, il ne cessa de me dévorer des yeux. Mais moi, bien qu’encore ivre d’amour, je ne pouvais m’empêcher de revoir la scène de la veille avec Fabienne. J’avais gagné, c’était sûr.
À cause de nos horaires souvent différents, nos rencontres furent pourtant sporadiques. Et au fur et à mesure de nos rencontres, je ramassai les preuves. Où que nous allions, j’en conservais des photos-souvenirs. Entre la troisième et la quatrième semaine, j’eus enfin en main toutes les pièces à conviction qui m’étaient nécessaires. Mon dossier étant monté, j’invitai les filles à venir chez moi pour constater. Pas une seule d’entre elles n’avait réussi à s’en approcher, sauf Fabienne, qui le vit trois fois dans la même semaine, et ce fut tout. Ma conscience me parla très fort ce soir- là. Je leur avouai que même après seulement trois semaines de fréquentation, ma relation avec Joshua était devenue plus importante que prévu. Je leur demandai de ne surtout pas le mettre au courant de notre marché. En échange, j’allai jusqu’à leur laisser mon voyage en Italie. J’étais aussi confuse, car je ressentis brusquement dans les yeux de Fabienne la jalousie qu’elle en éprouvait. En fait, il n’avait jamais été convenu qu’il devait être mis au courant une fois l’affaire terminée, mais c’était bien ce qu’elle entendait faire. Son attitude m’horripila à tel point, que je finis par toutes les mettre à la porte. Le lendemain, je me rendis très tôt chez Joshua. C’était trop tard, il savait tout. Fabienne le lui avait appris depuis longtemps, une fois qu’elle eut compris que tout était joué. Il m’apprit calmement, d’une voix clinique, et sans même un sourire, qu’il n’éprouvait en réalité aucun sentiment pour moi. Il n’avait fait que feindre durant vingt-quatre longs jours, pour moi vingt- quatre jours de bonheur, juste le temps de notre amour pour rire, pour rien. Il m’avait donc grugée, et enculée sous tous les angles par-dessus le marché. De quoi mettre à bas tout mon égo de séductrice de commande. Dès lors, je cessai toute amitié avec les femmes