Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du
Québec et Bibliothèque et Archives Canada
De Pervers, Monsieur, 1950- Mémoires épicuriennes. 2
I. Titre.
PS8607.E387M452 2011 C843’.6 C2011-941569-0
PS9607.E387M452 2011
ISBN 978-2-923972-00-8
Imprimé au Canada
Dépôt légal 3e trimestre 2011
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
© 2011, Les Éditions de l’Interdit
Moi, Xavier D…, je n’aurais jamais pensé que ma thérapie prendrait une telle tournure. Je venais tout juste de me marier! Après toutes ces séances passées chez le psychologue, j’étais finalement guéri. Enfin, c’était ce que je croyais.
J’avais réussi, pour un court laps de temps, à n’avoir envie que de ma femme. D’ailleurs, ma Marie-Chantal ne m’en avait pas donné le choix; c’était la thérapie ou la fin de notre liaison. Voyez- vous, chaque fois que je rencontrais une belle femme et que nous échangions
quelques mots, si anodins fussent-ils, les paroles ne me satisfaisaient pas. Comme une poussée de fièvre, j’amorçais ma course folle à la séduction et persistais jusqu’à ce que mon « béguin » me tombe dans les bras et que je m’en lasse. Même si je considérais à l’époque ma liaison avec Marie-Chantal comme sérieuse, c’était plus fort que ma raison. J’avoue que ce n’est pas le genre de situation qui attise une vie de couple. Ma sincérité
était grande, ma guérison, je la voulais complète. J’avais toujours cru que l’on pouvait faire ce que l’on voulait avec la vie devant soi, mais je sais aujourd’hui qu’il y a des situations qui ne peuvent arriver qu’autrement.
Nous étions dans l’avion en route vers le Mexique, c’était notre voyage de noces et j’étais certain que ce voyage serait des plus mémorables dans tous les sens du terme. Premièrement, j’avais une peur bleue de l’avion et les médicaments ne manquaient pas dans ma trousse. Alors, tout au long du trajet, je me sentais un peu somnolent. Même me rendre aux toilettes était pour moi une corvée.
J’ajouterais que ce n’était pas vraiment mon état de somnolence qui m’em- pêchait d’y aller, mais plutôt mon intuition. Je m’y rendis quand même. Là, je vous jure, elle ne m’avait pas menti, mon intuition. Vous ne pouvez pas deviner ce qu’il y avait devant moi quand j’arrivai à l’arrière de l’avion. Je vous assure, je ne vous mens pas, la plus belle des nymphes. Je ne me rappelais pas en avoir vu une aussi belle et de si près. J’en étais consterné. Et je me disais :
« Non, non, Xavier, tu ne dois pas retourner en arrière, tu allais bien… Mais elle est tellement belle! » Des cheveux bouclés lui descendaient dans le dos. Des yeux noisette dévoilaient une intelligence hors du commun. Un visage raffiné et gracieux comme les Brésiliennes. Des vêtements moulés la rendaient si appétissante. De quoi devenir fou. Je fermai les yeux pour ne plus la voir et m’appuyai la tête contre le mur des toilettes.
- Excuse-moi, est-ce que tu vas bien?
me dit-elle.
- Pas vraiment, j’ai le mal de l’air, lui
dis-je.
- Tu veux un comprimé? ajouta-t-elle.
- Non merci, j’en ai une valise pleine,
articulai-je difficilement.
Je m’empressai d’entrer dans les toilettes, et de me soulager vivement. Ce qui n’était pas difficile vu la déesse que j’avais en tête. Je peux vous dire qu’à ce moment-là, le diable en personne se trouvait en moi et je ne voulais surtout pas qu’il se manifeste. Je retournai à ma place, pris la main de ma Marie-Chantal et l’embrassai amoureusement. Elle déposa sa tête sur mon épaule et s’endormit. Moi, je ne pus fermer l’œil, quelqu’une était entrée dans ma tête sans y avoir été invitée.
L’avion commença à descendre et le signal lumineux demanda qu’on attache notre ceinture. C’est en cherchant celle de Marie que je m’aperçus que ma nymphe
était assise juste, dans la rangée derrière nous. Bon sens, que le diable est méchant! Pourquoi veut-il me tenter à ce point? Je me ressaisis et fermai les yeux jusqu’à notre arrivée à Cancún. Le débar- quement traînait en longueur et comme
j’avais les jambes à demi paralysées par l’immobilité, je me levai de mon siège et ouvris le porte-bagages qui était juste au-dessus de mon oréade. Malgré toute ma concentration pour éviter son regard, et malgré mon évitement dans ma lutte contre moi-même vis-à-vis les femmes, elle me fit un brin de causette.
- Ça va mieux maintenant qu’on est arrivé? me lança-t-elle.
- Oui, merci. C’est mon baptême de l’air. Un cadeau de noces, ça ne se refuse pas, lui répondis-je.
- Ah! Mes félicitations. Hey! Francesca, t’as entendu, c’est leur voyage de noces. Bravo! Ce qui veut dire que vous vous êtes juré fidélité, obéissance, et tout le tra-la-la? Vous êtes braves! Quelle rareté de nos jours! ajouta-t-elle.
- Nous sommes braves et heureux de l’être, n’est-ce pas, Marie? rétorquai-je.
Une gifle gigantesque m’avait atteint en plein visage. Ah oui! la fidélité! Est-ce qu’on les entend vraiment les vœux quand on les prononce? Ma foi, non. Je ne crois pas. Je suis certain que la cérémonie du mariage a été inventée par une femme pour piéger son homme. Par
ailleurs, vous n’avez pas idée du combat intérieur que je me suis livré à moi- même tous les jours de ma vie depuis que j’ai rencontré Marie-Chantal. En fait, je suis nul dans mon intellection. J’aurais dû y penser avant. Ma tête, je l’ai dans mon « érectitum ».
- À quel hôtel êtes-vous? dit la déesse.
- Au Colonial Palladium, lui répondis-je.
- Ah oui! comme nous. Alors, on se verra peut-être. Il paraît que c’est immense. Bon. Eh bien! À plus tard, termina-t-elle.
Pourquoi faut-il que toutes les femmes de la planète me sollicitent encore et encore? Je regardai Marie et lui soufflai à l’oreille :
« Je t’aime mon amour. » De gros doutes lui traversèrent l’esprit, je le sentais. Mais à quoi bon le nier? Je suis attirant, les femmes m’aiment. Autant leur faire plaisir. Je ne peux prendre un autre aspect que celui que je possède déjà : yeux pétil- lants, sourire invitant, lèvres charnues, corps d’Apollon. Je suis ce que je suis. Bon sens! Ma femme, elle le savait avant de m’épouser. Ce n’était pas une surprise.
J’ignorais ce qui s’était passé, mais ma nymphe ne se trouvait aucunement dans le même autobus que nous. Je fermai les yeux et m’offris alors de belles réprimandes. Moi, Xavier D…, je suis un homme de parole. Mon esprit doit rester fidèle, ma conduite irréprochable. Ce voyage n’est-il pas un test? Il me faut rester l’incorruptible que j’ai appris à
être. Allez, âme indécise, cesse donc de vagabonder entre Dieu et le Diable. Sois honnête envers toi-même. Ma loyauté n’a-t-elle d’égal que la mesure de ma verge? Non, elle doit être perpétuelle.
Nous descendîmes de l’autobus, la napée avait raison : c’était effectivement gigantesque. De nombreux complexes gisaient autour de trois immenses piscines, de nombreux restaurants, des centres de services et une plage d’une beauté exceptionnelle. Comme un garçon d’âge scolaire et dans un état de ravissement total, je montrais tout ce que je voyais d’attrayant à Marie-Chantal. J’avais l’air d’un idiot, l’expérience des voyages m’était entièrement étrangère.
Le lendemain de notre arrivée, nous entreprîmes de visiter les lieux. Ce fut là mon ultime erreur. Nous marchions vers le restaurant japonais quand tout à coup, nous arrivâmes face à face avec la nymphe et son amie Francesca. Nous échangeâmes quelques mots et fîmes les présentations. Désormais, le diable me tentera sous le nom de Diana, comme la princesse à qui l’on a attribué tout comme moi plus que la tentation, les agissements et même les méfaits de ne pas avoir été aimée par l’un et d’avoir été trop aimée par l’autre.
Nous nous sommes vite liés d’amitié avec un autre couple de nouveaux mariés et nos soirées ne se passaient jamais en couple solitaire et esseulé. Nous passions pratiquement toutes nos journées ensemble et à la fin de l’après- midi, nous nous retrouvions toujours à la piscine, un verre de bière à la main en organisant la journée du lendemain. C’est ainsi que nous nous retrouvâmes un bon matin tous les trois dans une jeep que nous avions louée pour la journée et qui nous mènerait vers quelques ruines
du Yucatan. Je dis bien tous les trois, ma Marie-Chantal, ne pouvant souffrir les relents de la veille, insista pour rester au lit seule et m’obligea à partir.
Au moment où nous allions quitter les lieux, François vit les deux filles, Francesca et Diana, qui avaient l’air d’attendre un taxi pour aller en ville. Ne se doutant aucunement de l’état dans lequel j’étais en présence de Diana et comme il y avait de la place, François et Bernadette leur offrirent de nous accom- pagner. Elles furent ravies de pouvoir passer la journée avec nous, pensez donc. Je n’étais pas vraiment d’accord, mais quelles raisons aurai-je bien pu invoquer? Encore une fois, malgré moi, le diable avait gagné…
Je restai à l’arrière, Francesca vint s’asseoir à mes côtés. Son décolleté plongeant me titillait quelque peu et elle prenait un malin plaisir à m’offrir sa poitrine en l’appuyant sur moi dans les courbes un peu trop prononcées. J’avais des crampes dans l’entrecuisse. Je devais me concentrer sur autre chose pour me
distraire de ses avances. Diable, sors de moi! me dis-je. Une fois rendus à Tulum, après la visite des ruines, comme nous voulions goûter à la mer, nous nous offrîmes une baignade des plus rafraîchissantes. J’étais assis face à la mer et regardais au loin un voilier qui s’amusait sur les flots quand j’entendis derrière moi une voix qui m’appelait. C’était Diana qui s’était installée un peu
à l’écart, je ne la voyais pas vraiment. Lorsque j’arrivai près d’elle, je vis qu’elle me tendait sa lotion solaire d’une main et que de l’autre, elle se caressait les seins. Je devinai qu’elle voulait que je lui enduise les seins de crème. Elle me dit :
« Je te parie une baise que tu ne peux me couvrir le corps de crème sans que ton maillot de bain ne prenne de l’expansion à l’extrême. » Je lui répondis : « Je te parie n’importe quoi que je peux te baiser tout de suite avec ou sans crème. » La naïade, qui était une vraie diablesse, m’entraîna dans l’eau et vit qu’elle n’avait pas affaire
à un timoré. Je lui fis deux ou trois courbettes sur l’eau, sous l’eau, qui la transportèrent dans le royaume des nymphes. Quelle agréable sensation que
de plonger littéralement dans le corps d’une femme dans la mer! Ahhhhhhhh! L’excitation est encore plus grande quand on s’affiche devant un public qui doute de ce qu’il voit. Pour continuer cette escapade sensorielle pour ne pas dire sexuelle, je lui donnai rendez-vous
à la piscine de l’hôtel vers une heure du matin et lui promis qu’elle en verrait de toutes les couleurs.
Ma conscience me dicta encore une fois que j’avais fait une grosse erreur en me nourrissant de la chair de cette déesse. Je ne pouvais m’en sortir. Je lui avais donné rendez-vous et elle m’attendrait sachant que mon sexe est le meilleur qu’elle n’ait jamais connu. Moi, tout petit, j’ai dû tremper dans un aphrodisiaque. Je fais aimant avec les femmes, toutes les femmes.
La journée se termina en beauté, ma nymphe me dormait dans les bras et moi je rêvais de ses seins fermes et massifs qui tenaient mon sexe en étau en l’envoyant en ébullition. « Diable, sors donc de moi », criai-je en rêvant.
Lorsque nous arrivâmes à l’hôtel, Marie- Chantal était toujours dans la chambre. Elle voulut y rester et j’ai dû lui faire apporter un repas. Je ne lui racontai pas ma journée en détail, j’appréhendais la suite. Ma Marie me connaissait par cœur et elle aurait tout deviné. Je n’aurais pu alors faire honneur à mon diable et me rendre à mon rendez-vous. Je m’occupai d’elle, lui fis l’amour voluptueusement jusqu’à ce qu’elle s’endorme et filai à la discothèque en vitesse. Dans l’attente, mon corps vibrait au-dehors comme au-dedans, j’avais un grand besoin d’érotisme animal. La musique attisait ma chair et mes pulsions s’accroissaient simultanément. Je me shootai au scotch, fermai les yeux et repris mon déhanche- ment infernal qui attirait sur moi, comme toujours, tous les regards des femmes en manque de sexe. Je les aurais toutes prises une à une bestialement et avec détachement. Diable que j’aime la chair.
Une heure sonna à ma montre. Je sortis de mon état languissant et me dirigeai vers la piscine. Oups! J’ignorais laquelle. J’avais oublié qu’il y en avait plusieurs.
« Il me faut les faire toutes », me dis-je. J’en trouvai une qui était déjà occupée par deux ou trois couples qui avaient, semble-t-il, pris un verre de trop : ils
étaient tous habillés, dans l’eau jusqu’au cou, et se lançaient à brûle-pourpoint quelques injures à tout propos. Je ne vis pas ma baigneuse dans cet esclandre, je pris donc le chemin de l’autre piscine. En m’y dirigeant, j’entendis le miaulement d’une chatte en rut. Je me retournai, c’était la princesse Diana.
- On pourrait s’y méprendre, quel talent tu as! Faut croire que tu es prête, lui dis-je.
- Et toi, es-tu prêt à subir mes tortures? J’ai une petite surprise pour toi, suis moi, me dit-elle en m’agrippant par le cou.
N’étant plus vraiment en état d’ébriété, mes recherches pour retrouver la princesse Diana l’ayant amorti, j’éprouvai une espèce d’appréhension, une crainte de suivre cette déesse. J’étais un intuitif. Je ne savais pas ce qui m’attendait, j’étais nerveux et plus du tout certain de vouloir m’offrir les faveurs de cette diablesse. Mais je refusai de me laisser guider par autre chose que le petit cerveau que j’avais entre les deux jambes. Je me lançai les yeux fermés. Faut croire que j’avais le goût du risque.
Lorsque nous arrivâmes à la chambre, une dizaine de petites bougies blanches installées sur le plancher donnaient à la pièce une atmosphère lugubre et mystérieuse. Je me demandais s’il fallait que je commente cette stratégie diabolique. Tout à coup, Francesca sortit de la salle de bain complètement nue.
- Oh! C’est un deux pour un cette nuit? m’enquis-je.
- Tu es perspicace, mon ami, répondit-elle.
Je ne m’attendais pas vraiment à cela. Quelle chance! me dis-je. Diana plaça un CD dans l’appareil et Francesca se mit à danser devant moi, juchée sur une table. Elle se dandinait et je ne savais plus où donner de la tête, alors je la dirigeai vers sa toison humide qui m’attirait
élégamment. Je lui ouvris l’entrecuisse et savourai son clitoris à pleine bouche. Je lui glissai les doigts dans la fente et subrepticement, Diana vint se coller derrière moi en m’attrapant les valseuses qu’elle s’amusa à faire danser sous des doigts habiles. Tantôt, elle allongeait le bras, puis la main, pour frôler mon phallus dressé très haut, prêt à envahir l’étroite bouillotte de Francesca. Je la fis descendre des hauteurs pour l’enfourner. J’avais les mains pleines. Je lui tenais tantôt les seins fermement, tantôt les reins, et je m’agitais comme un gamin à l’intérieur d’elle. Toujours dans mon dos, Diana s’excitait à me jouer dans l’anus et se frottait le bout des seins que je sentais durcir à son envie de me sauter. Je n’eus pas le temps de me rendre au ciel. Diana prit un foulard, me banda les yeux et Francesca se délivra de mon emprise.
« Il te faudra maintenant deviner laquelle est sur toi ». Elle me pria de bien vouloir jouer le jeu, sinon je pourrais avoir mal. Je me laissai guider jusqu’aux abords du lit et me laissai manipuler. Quatre mains douces m’enlevèrent ce qui me restait de vêtements et je me
retrouvai totalement nu, les pieds et les mains attachés au lit, le sexe dur comme fer. J’avais perdu totalement le contrôle et cela m’était inhabituel. Plus le toucher m’était interdit, plus mon sexe durcissait. Le duo à quatre mains se délectait de ma peau et une forte odeur de lavande me picotait le nez. Une douce musique faisait jouir mes oreilles et des seins brûlants, qui frôlaient mon épiderme de la tête aux pieds, me faisaient frissonner.
- Quelle sensation diabolique! criai-je. Je ne pouvais demander mieux. L’une d’elles monta sur moi en se dandinant le vagin sur mon sexe pour se laisser pénétrer pendant que l’autre venait s’asseoir sur mon visage, m’offrant son sexe à goûter.
- C’est Diana, dis-je.
- Non, menteur! c’est moi.
Je reçus une gifle en plein visage.
Désormais, je me tairais. L’une se prenait pour une cavalière chevronnée en me frappant de sa cravache, l’autre pour un repas de fin de journée. Après une heure de sauts périlleux de la part des deux diablesses, je n’en pouvais plus. Je me sentais vraiment seul avec moi-même perdu dans cette noirceur absolue. Tout bien réfléchi, je n’étais pas seul, le diable en personne m’accompagnait encore.
Je demandai aux filles de me détacher. Elles m’affirmèrent qu’elles le feraient sous peu parce qu’il leur restait un dernier truc à effectuer. Je restai silencieux, le corps inerte et l’esprit troublé. Je venais encore de dépasser les bornes. J’entendis la porte s’ouvrir. Les filles m’enlevèrent le bandeau des yeux et me laissèrent attaché. Ce que je vis me troubla au plus haut point. Ma femme se trouvait là, devant moi...
Je ne me rappelle plus comment je suis retourné chez moi ni dans quel état je me trouvais dans l’avion. Mais je savais une chose : c’est que le diable avait eu raison de moi encore une fois et j’en étais peu fier.
Constance et Hubert viennent tout juste de se quitter sur le seuil de la porte. À peine a-t-il fait trois pas au-dehors qu’il revient. Hum… un dernier baiser… oui, un tout petit dernier… pour ma douce, mon amie, mon amante, ma bien-aimée que j’ai enfin trouvée après des années d’errance... Que je suis heureux!
Depuis trois semaines, ces deux êtres nagent dans l’allégresse avec amour, folie, envie, surprise et délectation. Deux hédonistes. Voilà ce qu’ils sont. Dès leur premier jour, une symbiose s’est installée entre eux et c’est l’euphorie.
Constance n’en croit ni ses oreilles ni ses yeux. C’est tout nouveau pour elle, ce genre de relation. Ses amants passaient sans laisser de marque, sans faire de bruit, les uns après les autres. Pourquoi celui-ci s’introduit-il avec autant de fougue, de passion, d’effervescence et d’exaltation? Serait-ce cela le bonheur?
Elle ferme momentanément le dossier amour et ouvre la porte de son bureau. Un vrai capharnaüm. Elle accuse un retard immense dans ses commandes. Elle reçoit des plaintes de ses clients, ils sont en rogne. Sa compagnie d’import- export va bien, même très bien. « Il ne faudrait surtout pas la négliger à cause de la présence d’un homme dans ma vie, » pense-t-elle. Alors, elle se remet au travail, passe son avant-midi à classer, ranger, faire des appels, puis comme elle s’apprête à quitter la maison pour se rendre au bureau des douanes afin de procéder à quelques signatures, Hubert revient. Tout joyeux, un bouquet de fleurs à la main, il lui glisse à l’oreille :
« J’ai envie de toi. Viens là. » Constance dépose son sac à main par terre. Les
fleurs aboutissent, elles, sur la table du salon. Et voilà que ça recommence! « Un autre petit bonheur à vivre, » se dit-elle intérieurement. Hubert va lui faire l’amour en mêlant douceur, tendresse, volupté et virilité. Il place une main derrière sa nuque en la tenant ferme- ment, puis de l’autre caresse doucement le galbe de son sein droit, puis s’attarde joliment sur le gauche. Il la regarde passionnément en lui disant : « Ce que tu es belle! » Puis, il dépose sa bouche contre la sienne et lui offre sa langue dont elle se délecte abondamment. Délicatement, il déboutonne son chemisier, sort ses seins de leur nid douillet et effleure du revers de la main sa peau brûlante. Il lui mange les mamelons en tournant sa langue tout autour de leur aréole, suce le bout et enfin tout le sein, qu’il feint de vouloir entrer en entier dans sa bouche. Constance jette des petits cris perçants lorsque, de ses dents, Hubert lui mordille le bout du sein. Des frissons lui parcourent le corps tout entier. À genoux devant elle, il lui retrousse la jupe et tire sa culotte vers le bas. Il lui ouvre un peu les jambes, lui caresse le clitoris de sa langue. Constance a du mal à se tenir debout, ses jambes fléchissent, ses sens répondent peu à peu. Son esprit est focalisé par la jouissance qui découlera de son ardent désir lubrique. Il la soulève, lui place les jambes sur ses
épaules, puis avec une force vertigineuse la tient là, en suspension, tout en continuant son cunnilingus. Il tortille de sa langue son clitoris de plus en plus rapidement, c’est presque du trois tours
à la seconde, encore plus vite, encore plus fort, jusqu’à ce qu’elle dise :