Philippe Mathelet est né en 1960 à Moutiers-Tarentaise (73). Après une formation à la lithothérapie énergétique, il découvre une méthode qui met en lien la biologie, l’anatomie, la physiologie, la chimie et la minéralogie.
Il complète sa formation par des recherches personnelles dans ces différentes disciplines, et explore également la phytothérapie, la gemmothérapie et le domaine des compléments alimentaires.
Après dix années de conseils personnalisés et de pratique de sa méthode innovante visant à restaurer une harmonie naturelle du corps humain grâce à l’action des minéraux, il souhaite diffuser plus largement son savoir-faire.
Philippe Mathelet est créateur du magasin Crystal et Bien-Être. Cet espace au concept novateur et dédié au bien-être allie les minéraux aux plantes ainsi qu’aux produits naturels, tout en privilégiant l’écoute et le respect de la nature et des hommes.
Ah ! Les saisons, Ah ! Les saisons
Je ne me lasse pas
D’en rêver les odeurs
D’en vivre les couleurs
D’en trouver les raisons
Ah ! Les saisons, Ah ! Les saisons
JEAN FERRAT
NOTRE SANTÉ et notre équilibre sont étroitement liés aux relations que nous entretenons avec le monde qui nous entoure. L’Homme a toujours trouvé dans son environnement des points de repère nécessaires à son évolution.
Plus que jamais l’être humain prend conscience de l’importance d’une relation harmonieuse avec la nature. Il nous faut donc retrouver notre sens de l’observation afin de pouvoir réapprendre une vie en harmonie avec notre planète. En espérant toutefois qu’il ne soit pas trop tard pour le faire…
« On ne commande la nature qu’en lui obéissant », disait Francis Bacon, et il est évident que ce sont bien les saisons qui nous donnent la cadence. Les saisons rythment notre quotidien, inspirent les artistes, poètes, musiciens, photographes, peintres et sculpteurs qui éclairent notre vie.
Le soleil, qui nous fournit la lumière, se lève à l’Est, et c’est encore à l’Orient qu’il nous faut chercher un éclairage supplémentaire afin de mieux comprendre et maîtriser notre vie.
Les traditions et sagesses orientales ont offert, depuis la nuit des temps, une vision du monde basée sur l’observation de l’univers afin de permettre à l’Homme de se situer entre microcosme et macrocosme.
Car tel est bien l’enjeu : retrouver nos repères afin de vivre en adéquation avec la Terre qui nous a vus naître.
Nous tourner vers l’Orient nous ouvre la possibilité d’éclairer notre chemin, sans pour autant perdre nos racines ni nos ancrages. La civilisation chinoise a développé l’étude des éléments naturels au point d’en faire un système complet et cohérent, basé sur les notions du Yin et du Yang et sur les cinq éléments (Bois, Feu, Terre, Métal et Eau), système servant notamment de socle à sa médecine.
J’ai redécouvert ce concept lors de la lecture du Guide du bien-être selon la médecine chinoise écrit par le docteur Yves Réquéna et Marie Borrel. Il m’a alors paru intéressant d’associer le système de pensée chinois à l’approche des plantes médicinales telles que nous les considérons dans notre civilisation et nos traditions européennes.
Dans leur ouvrage, le Guide du bien-être selon la médecine chinoise, les auteurs imaginent un homme primitif observant la nature qui l’entoure. Cet homme remarque les mouvements du soleil : se levant à l’Est, culminant au zénith et reprenant sa course vers l’Ouest pour s’y coucher et laisser la place à la nuit. Quatre phases immuables qui se reproduisent chaque jour. Puis en étudiant la nature de cette manière pendant une année, il découvre quatre périodes différentes liant la durée du jour à la chaleur ou au froid : les quatre saisons. Terme dont l’étymologie provient du mot « station » signifiant « action de semer », mais pouvant aussi renvoyer « à la césure du temps ». Notre homme va alors rapprocher les quatre périodes de la journée avec celles de l’année : l’été, correspondant au jour et à la chaleur, devient le midi, alors que l’hiver est associé à minuit et au froid. Le printemps, époque du réveil de la nature après une longue nuit, se lie avec l’aurore et sa douce lumière propice à la germination. L’automne, c’est le crépuscule et la fraîcheur annonciatrice de la chute des feuilles et du déclin de la végétation.
A priori, notre civilisation occidentale diffère de la tradition orientale en ne reconnaissant que quatre saisons au lieu de cinq. Mais n’est-ce-pas là qu’une apparence ? Si dans les sociétés initiatiques occidentales, on se réfère bien aux quatre éléments (eau, terre, feu, air), on étudie tout de même l’étoile à cinq branches et la symbolique du chiffre cinq, via la notion de quintessence. Pourquoi figer notre raisonnement sur les quatre saisons alors que l’étude de notre anatomie met en évidence cinq organes (cœur, foie, rate, reins et poumons) ?
Nos entrailles sont bien également constituées de cinq autres organes : estomac, gros intestin, vessie, vésicule biliaire et intestin grêle.
Notre observateur primitif a dû se dire que son examen depuis la planète Terre manquait de neutralité puisqu’elle est elle-même soumise à un perpétuel changement du temps. A-t-il imaginé alors un poste d’observation extérieur, un point neutre par rapport à son environnement ? C’est ainsi que les Chinois ont distingué un cinquième élément qu’ils ont appelé « Terre », qui correspond à la notion de tempérance et qui est situé au centre.
Aristote disait : « La vertu est dans le juste milieu, le vice dans l’excès. »
Le centre sera soit un moment d’équilibre comme à la fin de l’été, période où les grandes chaleurs sont terminées alors que n’a pas encore débuté la descente de la sève, la nature faisant une pause, soit un simple temps intercalé entre deux saisons où il convient de se recentrer pour mieux observer la nouvelle phase qui arrive.
De fait, le vrai terme utilisé, Wu Xing, signifie en fait cinq mouvements et non pas cinq éléments.
Il paraît que « traduire, c’est trahir »… Dans leur esprit « organisateur et minutieux », les Chinois ont donc, au fil des siècles, affiné leur classification, y compris du point de vue médical. Mais cette subtilité n’a pas toujours été perçue par les traducteurs occidentaux.
C’est ainsi que les cinq mouvements ou éléments vont être associés aux cinq organes principaux, eux-mêmes reliés aux cinq entrailles.
Ces éléments ou mouvements se définissent de la manière suivante :
le Bois est l’élément du printemps, période propice au végétal ;
le Feu est lié à l’été, période de chaleur ;
le Métal correspond à l’automne où l’énergie descend dans la profondeur de la terre, là on trouve les métaux ;
l’Eau est la matière première de la pluie, de la neige et de la glace qui accompagne nos hivers ;
et le cinquième élément, comme nous l’avons vu plus haut, se nomme « Terre ».
Pour une compréhension complète de cette logique orientale, il convient de noter que les Chinois désignent sous le terme « Rate » un ensemble composé de la rate et du pancréas. La théorie des cinq mouvements peut ainsi se résumer à la correspondance suivante entre saisons, éléments, directions, organes et entrailles :
printemps-Bois-est-foie et vésicule biliaire ;
été-Feu-sud-cœur et intestin grêle ;
intersaison-Terre-centre- rate/pancréas et estomac ;
automne-Métal-ouest-poumon et gros intestin ;
hiver-Eau-nord-rein et vessie.
Cinq organes fondamentaux associés à cinq entrailles, viscères de transit qui permettent d’amener ou d’éliminer les substances liquides ou solides. Hippocrate, père de la médecine occidentale, avait une vision reposant sur les quatre humeurs et donc sur les quatre saisons. La pensée chinoise traditionnelle est venue améliorer ce raisonnement dans une vision plus complète. Tout s’oriente autour du cœur, « l’Empereur » qui ne peut s’arrêter de battre. Le foie est général en chef et établit les plans. Rate et pancréas sont des greniers où se gère l’alimentation, le poumon est ministre de l’énergie et le rein, quant à lui, contrôle la vie primordiale (notre essence première, le moteur du corps).
Le lien entre ces deux civilisations devient évident et nous ouvre des perspectives au quotidien pour nous permettre une vie heureuse et en bonne santé. Au final, le but recherché, que ce soit par la construction occidentale ou orientale, était d’avoir un outil servant de repère afin de vivre mieux, en équilibre, en harmonie avec le temps qui passe, ici et maintenant.
Comme vous avez pu le constater au travers de la lecture des lignes précédentes, le présent ouvrage s’inspire de la pensée orientale sans avoir la prétention de la copier. Il ne s’agit pas de l’adopter dans les moindres détails, mais de s’en servir afin de mieux s’orienter.
Ce livre se veut un outil pratique diffusant des informations accessibles à tous et vous livrant des modes opératoires pour bien entretenir votre santé et votre bien-être, tout au long de l’année.
Un parcours au fil des quatre saisons temporelles qui nous conduit aux cinq saisons de la vie, en toute sérénité, grâce à nos amies les plantes.
Tisane : boisson aux propriétés faiblement curatives obtenue par macération, décoction ou infusion de matériel végétal (fleurs fraîches ou séchées, feuilles, tiges, racines), dans de l’eau chaude ou froide. (Wikipédia)
Infusion : la méthode d’extraction la plus courante. Elle consiste à verser de l’eau à 80 ° sur des feuilles ou des fleurs et à les laisser infuser pendant quelques minutes. Cela permet d’extraire les principes actifs des plantes ainsi que leurs arômes.
Décoction : ce procédé implique de plonger les plantes dans de l’eau froide et de la porter à ébullition. Puis de laisser hors feu les plantes dans l’eau de trois à dix minutes Ainsi les principes actifs de la plante sont mieux extraits. On utilise de préférence des racines, des écorces.
Macération : procédé qui consiste à laisser séjourner un solide dans un liquide froid pour en extraire les composés solubles, ou bien pour qu’il absorbe ce liquide afin d’en obtenir le parfum ou la saveur, pour le conserver ou pour qu’il s’y décompose. La macération peut se faire dans une solution alcoolique (macération alcoolique), dans de l’eau, dans une saumure ou dans de l’huile. (Wikipédia)
Macérés de plantes fraîches ou teintures-mères : extraits de plantes unitaires, plantes sauvages ou issues de cultures biologiques traitées immédiatement après cueillette. La plante est mise en macération dans une préparation d’eau de source et d’alcool biologique. Les préparations sont ensuite dynamisées manuellement par agitation afin d’en amplifier la qualité.
Bourgeons de plantes ou macérats glycérinés : résultat d’une macération de bourgeons dans un solvant hydro-alcool glycériné bio. Les végétaux sont travaillés rapidement après la cueillette. Après maturation à température ambiante, il est fait une décantation, un pressage des végétaux résiduels et une filtration de l’extrait obtenu qui est stocké en récipient verre, à l’abri de la lumière, dans un local tempéré. Les bourgeons expriment tout le potentiel d’une plante.
Élixirs de plantes : ils sont composés d’extraits frais de plantes adultes et de bourgeons (jeunes pousses). Les synergies développées entre ces extraits augmentent la potentialité contenue dans chaque plante.
Huiles essentielles : essences volatiles extraites de plantes aromatiques par la distillation par entraînement à la vapeur d’eau. Elles possèdent de nombreuses propriétés qui permettent de soigner toutes sortes de troubles.
Complexe d’huiles essentielles : mélange de différentes huiles essentielles dans un émulsifiant alcoolique d’origine végétale. Facile d’emploi, le support utilisé permet une action renforcée grâce à la synergie des huiles utilisées et offre des avantages indéniables en matière d’absorption des principes actifs.
Hydrolats ou eaux florales : ils sont issus de la condensation de la vapeur d’eau qui a servi à extraire les huiles essentielles. Les hydrolats contiennent certaines des molécules et des composants actifs fortement dilués de la plante et de son huile essentielle. Les propriétés aromatiques des hydrolats leur permettent d’être aussi bien recommandés par voie interne qu’en voie externe.
Huiles végétales : corps gras obtenus par pression de graines, d’amandes, de fruits. Elles sont dites « vierges » lorsqu’elles sont obtenues uniquement par des procédés mécaniques et qu’elles n’ont subi aucun autre traitement. Chaque huile végétale a sa spécificité (adoucissante, régénérante, nourrissante, hydratante, tonifiante ou protectrice), mais elles sont toutes très riches en acides gras essentiels polyinsaturés et en vitamines A, D, E, F, K. Elles apportent à notre organisme des éléments indispensables à son bon fonctionnement et à son équilibre. Elles nourrissent, protègent et adoucissent la peau. Elles peuvent s’utiliser pures ou être mélangées entre elles. Elles sont idéales pour diluer les huiles essentielles dont elles complètent l’action en créant des synergies efficaces.
Complément alimentaire (ou nutritionnel) : a pour vocation d’augmenter les disponibilités de l’organisme en certaines substances normalement apportées par l’alimentation (nutriments, acides aminés, vitamines, minéraux, etc.).
Au printemps, au printemps
Et mon cœur et ton cœur
Sont repeints au vin blanc
JACQUES BREL
LE PRINTEMPS est synonyme de réveil de la nature et correspond au début d’un nouveau cycle. C’est l’époque où la plante fait son bourgeon qui porte le devenir de la fleur et du fruit qui vont s’exprimer tout au long de l’année.
Cette nouvelle phase de la nature qui redémarre induit également pour notre organisme le besoin d’une « mue », à l’instar des oiseaux qui renouvellent leur plumage, comme si nous devions faire « peau neuve » afin de relancer nos énergies en restant en phase avec notre environnement naturel.
Or la beauté et la qualité de la peau dépendent étroitement du bon fonctionnement de notre système digestif, et notamment des fonctions hépatiques. De même qu’une plante ne peut bien pousser que si le terrain sur lequel elle se trouve est de bonne qualité, notre « terrain corporel » doit être sain, ce qui sousentend que notre usine de traitement chimique, le foie, soit en bon ordre de marche.
Cela est d’autant plus vrai que le printemps fait suite à une période hivernale propice aux excès alimentaires, notamment au moment des fêtes de Noël et du Nouvel An.
Mais le rôle du foie ne se limite pas à la digestion, car il est un organe maître en matière d’immunité et de circulation sanguine. Un système circulatoire efficace permet de bien nourrir nos cellules et contribue donc à une meilleure vitalité. Plus tonique et rempli d’énergie, le corps humain trouve son équilibre, y compris au niveau émotionnel.
Le foie, associé à la vésicule biliaire, représente l’élément « Bois » en médecine traditionnelle chinoise.
On constate que cet élément est très souvent impliqué dans nos symptômes et maladies, et ce sur tous les plans : organique, émotionnel ou psychique.
C’est ainsi que l’on retrouvera le foie fortement associé au retour veineux par exemple. Bien des troubles circulatoires s’expliquent par un dysfonctionnement hépatique.
Mais le foie gère également le système musculaire, les tendons et les ligaments. Il sera donc important de le tonifier et de le nourrir en cas de problèmes locomoteurs.
Bien évidemment, le foie joue un rôle capital dans le foyer digestif, avec la vésicule biliaire qui tient le rôle de brûleur de graisse.
Une faiblesse de l’élément Bois entraînera donc une digestion délicate.
Enfin, le foie intervient dans la défense de l’organisme et réagit chaque fois que nous ne parvenons pas à nous adapter à une situation.
Il sera donc l’organe clé en cas d’allergies.
C’est aussi pour cette raison que le printemps est une saison propice à ce type de pathologies…
Côté émotionnel, cet organe n’est pas en reste, et on peut dire que toutes les émotions se terminent dans le foie. On l’associe d’ailleurs au sentiment de colère. On peut ainsi devenir irritable du fait d’un foie hyper réactif à cause d’une accumulation d’émotions plus ou moins bien évacuées.
La vésicule biliaire, quant à elle, sera sensible au sentiment d’injustice.
Physiologiquement, on constate très souvent l’impact des tensions nerveuses sur le foie et la vésicule biliaire.