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Dépôt légal : 3e trimestre 2010
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives nationales Canada
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© Marcel Broquet Éditeur, 2010
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction interdits sans l’accord de l’auteure et de l’éditeur.
ISBN 978-2-923715-99-5
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À mes enfants
À toi maman
À mes maîtres
À l’écho de mon âme
ÉCRIRE
PRÉAMBULE
Nourrir l’écrit
Lire provoque toujours chez moi une ondée de bonheur et un ardent désir de participation. J’en suis. J’en veux. Oserais-je ce pas vers l’inconnu, incontrôlable, et qui pourtant me comble, à chaque fois, d’une certitude, toujours la même, comme une voix intérieure qui me rappelle que c’est écrire qu’il faut que je fasse. Pourquoi donc cet affolement ? Le bonheur est à prendre.
Derrière moi, les souffrances et les joies, s’entassant dans un coffre sans fond, bouillonnant d’effluves à raconter. Devant moi, la Vie. Nécessité de dire. Urgence d’écrire. Besoin viscéral de redonner vie à tout ce qui m’habite. Regard incessant, capteur de sentiments. Je n’y peux rien. Accepter, une fois pour toutes. Mes yeux en éveil et ces mots naissant sont comme le prolongement instinctif et inévitable de tous mes sens qui se nourrissent de tout. Ils trépignent à la porte de mon âme jusqu’à ce que vie s’en suive.
Condamnée. Je le suis. Par mon hésitation. Quel pire drame pourrais-je vivre que celui de ne pas écrire. Pour moi, pour mon âme, pour mes enfants et pour ceux que j’aime. Pour oser être moi, et ce deuxième moi, réunis enfin. J’entre dans la musique des choses qui se personnifient en moi et vous en livre, simplement, le flux.
L’instant
L’instant de la création n’attend pas
Il trépigne, il piaffe, il urge
Comme un amant épris
Il veut être pris
Sous peine d’être trahi
Dans la nuit de l’oubli
Il a sa raison : la création
Cet instant furtif
Qui jaillit comme un cri
Du cœur du désespoir
Nécessaire comme l’espoir
De l’être condamné
À vivre comme un noyé…
En sursis
Lire et écrire
Voilà mes raisons de vivre
Le reste n’est plus qu’ennui
À l’encre de mes racines
Écrire et dessiner mes racines
Pour mieux les cerner
Et les inscrire dans mon cœur
Pouvoir les conserver
Au creux d’une petite boîte secrète
Où je pourrai puiser
Chaque fois
Que la douleur de l’enfant
Sera trop pénible
Ainsi, reconstituée, illuminée
D’une vérité dans laquelle
On trouve toujours une beauté
Je pourrai, à la fois,
Me distancer et m’y conforter
À partir d’aujourd’hui,
Je ne veux plus du raisonnable
Je veux de l’expérience
Écrire les effluves salines
Écrire comme le rythme de la mer du Nord
Sombre, dense et opaque
Immuable dans son immensité
Revoir la lourdeur du ciel « si bas, si gris »
Et pourtant sentir le vent fou et fort
Ébouriffer mes cheveux et mes sens
Lors de ma course vigoureuse
Chez le boulanger
Revenir, petits chauds à la main
Et saliver à la promesse
De la confiture mêlée de beurre fondant
Sous le croustillant des “pistolets”1 frais
Du petit matin
Croquer enfin
Chaque mot
Que l’écrit
M’insuffle
Pour faire revivre
Tous ces parfums
Qui m’habitent
Et ne demandent
Qu’à ressurgir
Dociles
Sous la plume
De mes mots
Enivrant le quotidien
De ces embruns
Aux effluves salines
1 petits pains
Difficulté d’écrire
Pour l’instant
Je dégorge
Tel un pinceau
Plein d’eau
Et surtout
Plein de couleurs
Ces pigments
Qui brouillent
Le paysage
Que je voudrais tracer
Rien ne me gangraine
Davantage
Que l’immobilisme
Penser ne vaut rien
Agir, c’est honorer la Vie
Qui coule
Et qui gronde
Sa parcelle d’existence
Oser l’espace de l’écrit
Autrefois cachés
Dans mes tiroirs
Les mots attendaient
Sans mot
Leur heure
L’escapade trop rare
Le temps des vacances de Noël
Seuls fugaces moments
Où je me permettais
D’écrire un peu
De relire beaucoup
Et de rêver surtout
À ce métier tant espéré
D’écrivaine
À bout de souffle
Telle une droguée
Devant tant de manque
Je me suis aménagé
Un espace pur
D’écriture
À présent
Chaque soir
Chaque matin
Je traverse ce lieu
Qui sépare mon lit douillet
Du reste de la maison-bureau
Et pourtant, je l’ignore
Comme un cadeau trop beau
Et qu’il faut conserver intact
Un projet en attente
Un bonbon caché
Pour alléger
Les temps durs
Pourquoi alors
Ne suis-je pas impatiente
D’étrenner
Le havre
Tout neuf
Offert
Je feins de ne pas reconnaître
Les signes pourtant évidents
De mon âme
Rongée par ces maux
Omniprésents
Que se passe-t-il ?
Une fois encore
Je regarde cette bulle
Qui pourrait expier mes tourments
Cet espace d’écriture
Attendant les palabres
De mon âme
Qui ne cesse
De se chercher un refuge
Où enfin
Déposer
Ses vagues
Finalement
Ce premier jour de l’an
Tel un engagement
Symbolique
Un soubresaut d’espoir
J’étrenne enfin mon nouvel écrin
Juché dans la mezzanine
À côté de ma nouvelle chambre
À aire ouverte
Ouverte
Sur le monde
Sur l’avenir
Engagée
Envers moi
Envers ce cœur
Qui se désagrège
À mesure que je l’ignore
Avant que la mort
Ne prenne
Les derniers souffles
De mon obsession
Créative
Et pourtant
Paralysée
Figée
Je tente
Une permission
D’au-delà
Plongée
Totalement
En moi
En ces vers
Qui me grugent
Le cœur
Et le corps
Un esprit maléfique
Sans aucun doute
À pris possession
De mes passions
Mes les a fait savourer
Et me les a ôtées
Une à une
Pour n’en conserver que l’effluve
Des regrets
De l’inaccompli
Du désert
Des sillons
D’une vie
Qui n’en finit pas
De se tracer un sentier
Qui jamais
Ne lui laisse
Le goût
De l’accompli
Tant les départs
Sont innombrables
Qui jamais
Ne trouvent
Le vrai
Le seul
Le bon chemin
Sur lequel avancer les pas
Éclairé par la certitude
Sans se soucier de l’issue
Pourvu qu’elle soit pure
À l’image
De l’âme
Qui dicte le cœur et l’esprit
Au grand dam
Des conventions
Des obligations
Des objections stériles
Nourrie
De l’Aventure
Qu’offre la Vie
Pure
Authentique
Qu’il est difficile
D’être seulement
Totalement
Soi
Bonheur de l’aube
Le revoilà le bonheur de l’aube
D’où jaillit la pulsion d’écriture
Qu’y a-t-il de plus émouvant
Que des sentiments forts
Couchés sur ce carnet
Et qui vous plongent