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poésie
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Données de catalogage disponibles sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec

 

 

Pour l’aide à la réalisation de son programme éditorial, l’éditeur remercie la Société de Développement des Entreprises Culturelles (SODEC), ainsi que le Conseil des Arts du Canada.

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Marcel Broquet Éditeur
55 A, rue de l’Église, Saint-Sauveur (Québec) Canada J0R 1R0
Téléphone : 450 744-1236
marcel@marcelbroquet.com • www.marcelbroquet.com

 

Crédit photo : Vincent Provost

Direction artistique : Rosette Pipar

Conception de la couverture : Rosette Pipar, Roger Belle-Isle et Olivier Lasser

Mise en page : Roger Belle-Isle

 

Distribution :
MESSAGERIES ADP*

2315, rue de la Province

Longueuil, Québec J4G 1G4

Téléphone : 450-640-1237

Télécopieur : 450-674-6237

Internet : www.messageries-adp.com

* filiale du Groupe Sogides inc.,

filiale de Québecor Média inc.

 

Distribution pour l’Europe
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du Nouveau Monde
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30, rue Gay-Lussac, 75005, Paris
Tél. : 01.43.54.49.02
www.librairieduquebec.fr

 

Diffusion – Promotion :

Amomis.com

r.pipar@phoenix3alliance.com

 

Dépôt légal : 3e trimestre 2010
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives nationales Canada
Bibliothèque nationale de France
© Marcel Broquet Éditeur, 2010

 

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction interdits sans l’accord de l’auteure et de l’éditeur.

 

ISBN 978-2-923715-99-5

 

Version ePub réalisée par:
www.Amomis.com

 

 

 

 

 

 

À mes enfants

À toi maman

À mes maîtres

À l’écho de mon âme

 

 

 

ÉCRIRE

PRÉAMBULE

 

Nourrir l’écrit

Lire provoque toujours chez moi une ondée de bonheur et un ardent désir de participation. J’en suis. J’en veux. Oserais-je ce pas vers l’inconnu, incontrôlable, et qui pourtant me comble, à chaque fois, d’une certitude, toujours la même, comme une voix intérieure qui me rappelle que c’est écrire qu’il faut que je fasse. Pourquoi donc cet affolement ? Le bonheur est à prendre.

Derrière moi, les souffrances et les joies, s’entassant dans un coffre sans fond, bouillonnant d’effluves à raconter. Devant moi, la Vie. Nécessité de dire. Urgence d’écrire. Besoin viscéral de redonner vie à tout ce qui m’habite. Regard incessant, capteur de sentiments. Je n’y peux rien. Accepter, une fois pour toutes. Mes yeux en éveil et ces mots naissant sont comme le prolongement instinctif et inévitable de tous mes sens qui se nourrissent de tout. Ils trépignent à la porte de mon âme jusqu’à ce que vie s’en suive.

Condamnée. Je le suis. Par mon hésitation. Quel pire drame pourrais-je vivre que celui de ne pas écrire. Pour moi, pour mon âme, pour mes enfants et pour ceux que j’aime. Pour oser être moi, et ce deuxième moi, réunis enfin. J’entre dans la musique des choses qui se personnifient en moi et vous en livre, simplement, le flux.

L’instant

 

L’instant de la création n’attend pas

Il trépigne, il piaffe, il urge

 

Comme un amant épris

Il veut être pris

Sous peine d’être trahi

Dans la nuit de l’oubli

 

Il a sa raison : la création

Cet instant furtif

Qui jaillit comme un cri

Du cœur du désespoir

Nécessaire comme l’espoir

De l’être condamné

À vivre comme un noyé

En sursis

 

Lire et écrire

Voilà mes raisons de vivre

Le reste n’est plus qu’ennui

À l’encre de mes racines

 

Écrire et dessiner mes racines

Pour mieux les cerner

Et les inscrire dans mon cœur

Pouvoir les conserver

Au creux d’une petite boîte secrète

Où je pourrai puiser

Chaque fois

Que la douleur de l’enfant

Sera trop pénible

Ainsi, reconstituée, illuminée

D’une vérité dans laquelle

On trouve toujours une beauté

Je pourrai, à la fois,

Me distancer et m’y conforter

 

À partir d’aujourd’hui,

Je ne veux plus du raisonnable

Je veux de l’expérience

Écrire les effluves salines

 

Écrire comme le rythme de la mer du Nord

Sombre, dense et opaque

Immuable dans son immensité

 

Revoir la lourdeur du ciel « si bas, si gris »

Et pourtant sentir le vent fou et fort

Ébouriffer mes cheveux et mes sens

Lors de ma course vigoureuse

Chez le boulanger

Revenir, petits chauds à la main

Et saliver à la promesse

De la confiture mêlée de beurre fondant

Sous le croustillant des pistolets1 frais

Du petit matin

 

Croquer enfin

Chaque mot

Que l’écrit

M’insuffle

Pour faire revivre

Tous ces parfums

Qui m’habitent

Et ne demandent

Qu’à ressurgir

Dociles 

 

Sous la plume

De mes mots

Enivrant le quotidien

De ces embruns

Aux effluves salines

 

1 petits pains

Difficulté d’écrire

 

Pour l’instant

Je dégorge

Tel un pinceau

Plein d’eau

Et surtout

Plein de couleurs

Ces pigments

Qui brouillent

Le paysage

Que je voudrais tracer

 

Rien ne me gangraine

Davantage

Que l’immobilisme

 

Penser ne vaut rien

Agir, c’est honorer la Vie

Qui coule

Et qui gronde

Sa parcelle d’existence

Oser l’espace de l’écrit

 

Autrefois cachés

Dans mes tiroirs

Les mots attendaient

Sans mot

Leur heure

L’escapade trop rare

Le temps des vacances de Noël

Seuls fugaces moments

Où je me permettais

D’écrire un peu

De relire beaucoup

Et de rêver surtout

À ce métier tant espéré

D’écrivaine

 

À bout de souffle

Telle une droguée

Devant tant de manque

Je me suis aménagé

Un espace pur

D’écriture

 

À présent

Chaque soir

Chaque matin

Je traverse ce lieu 

 

Qui sépare mon lit douillet

Du reste de la maison-bureau

 

Et pourtant, je l’ignore

Comme un cadeau trop beau

Et qu’il faut conserver intact

Un projet en attente

Un bonbon caché

Pour alléger

Les temps durs

 

Pourquoi alors

Ne suis-je pas impatiente

D’étrenner

Le havre

Tout neuf

Offert

 

Je feins de ne pas reconnaître

Les signes pourtant évidents

De mon âme

Rongée par ces maux

Omniprésents

 

Que se passe-t-il 

 

Une fois encore

Je regarde cette bulle

Qui pourrait expier mes tourments

Cet espace d’écriture

Attendant les palabres

De mon âme

Qui ne cesse

De se chercher un refuge

Où enfin

Déposer

Ses vagues

 

Finalement

Ce premier jour de l’an

Tel un engagement

Symbolique

Un soubresaut d’espoir

J’étrenne enfin mon nouvel écrin

Juché dans la mezzanine

À côté de ma nouvelle chambre

À aire ouverte

Ouverte

Sur le monde

Sur l’avenir

Engagée

Envers moi

Envers ce cœur

 

Qui se désagrège

À mesure que je l’ignore

 

Avant que la mort

Ne prenne

Les derniers souffles

De mon obsession

Créative

Et pourtant

Paralysée

Figée

Je tente

Une permission

D’au-delà

Plongée

Totalement

En moi

En ces vers

Qui me grugent

Le cœur

Et le corps

 

Un esprit maléfique

Sans aucun doute

À pris possession

De mes passions

Mes les a fait savourer

 

Et me les a ôtées

Une à une

Pour n’en conserver que l’effluve

Des regrets

De l’inaccompli

Du désert

Des sillons

D’une vie

Qui n’en finit pas

De se tracer un sentier

Qui jamais

Ne lui laisse

Le goût

De l’accompli

Tant les départs

Sont innombrables

Qui jamais

Ne trouvent

Le vrai

Le seul

Le bon chemin

Sur lequel avancer les pas

Éclairé par la certitude

Sans se soucier de l’issue

Pourvu qu’elle soit pure

À l’image

De l’âme 

 

Qui dicte le cœur et l’esprit

Au grand dam

Des conventions

Des obligations

Des objections stériles

Nourrie

De l’Aventure

Qu’offre la Vie

Pure

Authentique

 

Qu’il est difficile

D’être seulement

Totalement

Soi

Bonheur de l’aube

 

Le revoilà le bonheur de l’aube

D’où jaillit la pulsion d’écriture

Qu’y a-t-il de plus émouvant

Que des sentiments forts

Couchés sur ce carnet

Et qui vous plongent