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    SERIE ARES. Histoire militaire– Militärgeschichte An der Front und hinter der Front– Au front et à l’arrière– Rudolf Jaun, Michael M. Olsansky, Sandrine Picaud-Monnerat, Adrian Wettstein– HIER UND JETZT

Impressum

SERIE ARES: Histoire militaire – Militärgeschichte.

Die Schweizerische Akademie der Geistes- und Sozialwissenschaften SAGW hat das Buchprojekt mit einem Beitrag unterstützt.

Schweizerische Akademie der Geistes- und Sozialwissenschaften
Académie suisse des sciences humaines et sociales
Accademia svizzera di scienze umane e sociali
Academia svizra da scienzas umanas e socialas
Swiss Academy of Humanities and Social Sciences
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Lektorat: Urs Hofmann, Hier und Jetzt
Gestaltung und Satz: Greiner & Reichel, Köln
Bildbearbeitung: Humm dtp, Matzingen

ISBN E-Book 978-3-03919-905-1

eBook-Herstellung und Auslieferung:
Brockhaus Commission, Kornwestheim

www.brocom.de

© 2015 Hier und Jetzt, Verlag für Kultur und Geschichte GmbH, Baden

ISBN Druckausgabe 978-3-03919-345-5

Photo de couverture/Umschlagbild:

Inhalt

Dominique Juilland
Préface

Daniel Moccand
Vorwort

Rudolf Jaun, Michael Olsansky, Adrian Wettstein
Einleitung

Rudolf Jaun, Michael Olsansky, Adrian Wettstein
Introduction

Dynamik und Globalität der Kriegführung

Georges-Henri Soutou
De la guerre des tranchées et des sièges aux innovations opératives et stratégiques

Stig Förster
Jenseits von Verdun. Der Erste Weltkrieg in globaler Perspektive

Wandel der Streitkräfte 1914–1918

Günther Kronenbitter
Bedingt einsatzbereit: strukturelle Schwächen der k. u. k. Armee

Ian F. W. Beckett
Recruitment, Organisation and Combat Motivation in the British Army

Wandel der Kampfführung

Dimitry Queloz
Après l’« offensive à outrance »
Facteurs et processus de changement dans la doctrine et les pratiques de l’armée française au cours de la Première Guerre mondiale

Gerhard P. Gross
Operatives Denken im Zeitalter des Grabenkrieges: Deutsche Erfahrungen und Konzepte 1914–1918.
Das Scheitern der deutschen operativen Planungen 1914

Michael M. Olsansky
«Geborgte Kriegserfahrungen»: Kriegsschauplatzmissionen schweizerischer Offiziere und die schweizerische Taktikentwicklung im Ersten Weltkrieg

Der Erste Weltkrieg – ein totaler Krieg?

Roger Chickering
When did the War become Total?

Michael Epkenhans
Die deutsche Armee – an der Heimatfront besiegt?

«Kriegslehren» europäischer Armeen in der Nachkriegszeit

Markus Pöhlmann
Wie und was lernte das Militär in Deutschland aus dem Ersten Weltkrieg?

Michael M. Olsansky
Auf der Suche nach «Kriegslehren»: Das schweizerische Militär nach dem Ersten Weltkrieg

Wim Klinkert
A Bystander catches up. Military Debate and Practice in the Netherlands, 1918–1923

Adrian Wettstein
Zwischen Trauma und Erstarrung. Die französische Doktrin der Zwischenkriegszeit

Sönke Neitzel
Kriegserfahrungen am Beispiel der British Military Intelligence

Kriegserinnerung. Manifestation des Gedenkens

Gerd Krumeich
Der Grosse Krieg in der Erinnerung Deutschlands und Frankreichs

Martin Schmitz
«Vaterland zerstört. Armee zerrissen.» Der Zusammenbruch der Donaumonarchie in der Erinnerung österreichisch-ungarischer Offiziere

Béatrice Ziegler
Die schweizerische Armee als Akteurin und als Thema der Geschichtskultur zur Schweiz im Ersten Weltkrieg

Roman Rossfeld
«Schweigen ist Gold»: Kriegsmaterialexporte der schweizerischen Uhren-, Metall- und Maschinenindustrie im Ersten Weltkrieg

Autoren und Herausgeber

Préface

Fallait-il en cette année de commémoration du 100e anniversaire du début de la Grande Guerre, où foisonnaient journées du souvenir, publications érudites et fouillées – à l’image de Griff nach der Weltmacht de Fritz Fischer, Der Grosse Krieg de Herfried Münkler, Les Somnanbules de Christopher Clark ou encore L’agonie d’une monarchie de Jean-Paul Bled – et autres journées d’études ajouter une énième manifestation consacrée à la Première Guerre mondiale ? N’était-ce pas courir le risque d’enfoncer des portes ouvertes, de réchauffer des lieux communs ? Tout sur ce conflit cataclysmique n’avait-il pas déjà été dit, écrit, étudié ?

Ce second volume de la SERIE ARES apporte une réponse sans équivoque quant à l’utilité, voire la nécessité de cette manifestation.

Les actes du colloque Au front et à l’arrière qu’il contient sont la preuve qu’il reste encore des zones d’ombre à éclairer et des champs de recherche à défricher. L’originalité tant dans la thématique que dans le mode de déroulement du colloque a permis d’apporter, ici et là, un éclairage nouveau et des compléments sur des sujets qui semblaient largement et définitivement connus. En effet, ce colloque se voulait à la fois interdisciplinaire, international, mais aussi intergénérationnel et intercommunautaire. La large palette des communications contenues dans ce volume illustre notre volonté de donner l’occasion à de jeunes chercheurs de présenter les résultats de leurs études en présence d’historiens de renom, d’associer spécialistes de l’histoire et chercheurs venant d’autres domaines des sciences sociales, de faire intervenir côte à côte des universitaires spécialisés en histoire militaire et des militaires intéressés par l’histoire, de confronter les perspectives de personnalités venant des différents pays belligérants de l’époque. Mais ce colloque voulait aussi être l’occasion de la rencontre entre des professionnels de l’histoire militaire et « l’honnête homme » au sens où l’entendait le XVIIe siècle : l’homme cultivé féru d’histoire. Le bilan de ces deux jours de réflexions et d’échanges scientifiques est contenu dans les pages qui suivent. Il est bien trop riche pour être résumé en quelques phrases. Quatre éléments méritent cependant d’être mis en exergue.

Ce colloque fut organisé main dans la main par un organisme d’État – l’Académie militaire à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich – et une organisation de milice, l’Association suisse d’histoire et de sciences militaires. Cette coopération illustre parfaitement cet esprit de milice typiquement helvétique, où professionnels et amateurs éclairés œuvrent ensemble à la réalisation d’un projet. Cette coopération est à l’image de ce qu’est l’armée de milice helvétique : un effort commun des militaires d’active et des citoyens-(soldats) pour garantir la sécurité du pays et donc le bien de la patrie.

C’est l’occasion ici d’exprimer nos vifs remerciements à l’Académie militaire et à son commandant, le brigadier Moccand avec ses collaborateurs pour leur précieux soutien, tant financier qu’administratif, sans lequel ce colloque n’aurait pu se faire dans d’aussi bonnes conditions.

Une question récurrente est de savoir qui doit être en charge de l’histoire militaire : les universitaires ou les militaires ? Les pages qui suivent apportent la seule bonne réponse : les universitaires ET les militaires. En effet, pour le bien de l’étude de l’histoire militaire, il faut un sain mélange entre chercheurs universitaires, garants de la rigueur scientifique en matière de recherche historique, et des militaires d’active apportant l’expérience concrète du métier des armes et des campagnes en cours. Si l’histoire militaire est d’abord une histoire des batailles et des campagnes militaires, elle est aujourd’hui toujours plus interdisciplinaire, englobant l’étude des dimensions politiques, économiques, sociales et culturelles des conflits.

C’est la fameuse polémologie que les générations précédentes ont apprise avec Gaston Bouthoul et Raymond Aron. Cette pluridisciplinarité se reflète dans les communications contenues dans ce volume.

Mais s’il en est ainsi, il ne faut pas perdre de vue qu’in fine ce sont des soldats qui, sur le champ de bataille, s’affrontent jusqu’à la mort. Ce sont 18 millions de soldats – beaucoup d’hommes, mais aussi des femmes – qui ont sacrifié leur vie sur les champs de bataille entre 1914 et 1918. Ces pages sont aussi une façon de rendre hommage à tous ceux qui sont morts au champ d’honneur.

C’est au politique de définir les buts et les valeurs pour lesquels il est prêt à envoyer des soldats à la guerre, in fine d’en accepter la mort. Il appartient au militaire de transformer ces intentions politiques en opérations militaires. Or, conduire la guerre est plus qu’un métier ou un savoir-faire. Ce n’est pas un hasard si l’ouvrage de stratégie militaire écrit au VIe siècle avant JC par Sun Tsu est entré dans l’histoire sous le titre de L’art de la guerre. L’art, ce n’est pas de gagner une bataille à n’importe quel prix. Le sommet de cet art, c’est d’atteindre les objectifs d’une opération militaire avec un minimum en pertes humaines et en destructions matérielles.

Nous faisons nôtre le constat du commandant de corps Mabillard, qui fut chef de l’instruction de l’Armée suisse, qui disait amèrement : « La Première Guerre mondiale, c’est la négation absolue de l’art de la guerre ! ». Verdun et la bataille de la Somme en sont des illustrations dramatiques : des centaines de milliers de morts pour des gains de terrain de quelques kilomètres sans aucune perspective d’atteindre les buts de guerre à la clé.

Que la lecture des pages qui suivent, résumé de deux jours de réflexion, nous aide à mieux comprendre les cruels évènements qui se sont passés il y a cent ans, afin que nous soyons capables de prendre aujourd’hui les mesures opportunes pour que demain de tels massacres puissent être évités.

Divisionnaire (aD) Dominique Juilland

Président de l’Association suisse d’histoire et de sciences militaires

Vorwort

Der sich zum 100. Mal jährende Ausbruch des Ersten Weltkriegs war Anlass für die Tagung «An der Front und hinter der Front: Der Erste Weltkrieg und seine militärischen und gesellschaftlichen Gefechtsfelder» vom 28. Februar und 1. März 2014 an der ETH Zürich. 19 renommierte Historiker und Historikerinnen aus der Schweiz und dem Ausland beleuchteten militär-, sozial-, wirtschafts- und kulturgeschichtliche Aspekte des Ersten Weltkriegs und präsentierten die Resultate ihrer teilweise langjährigen Forschungen. Mit der Publikation des Tagungsbandes findet die in jedem Bereich gelungene und im Erinnerungsjahr in der Schweiz bedeutendste international ausgerichtete Fachtagung zum Ersten Weltkrieg nun ihren Abschluss.

Vor und während der Tagung beherrschte der damals eben offen ausgebrochene Konflikt in der Ukraine die Tagesaktualität. Ein Jahr später – im Frühjahr 2015 – ist dieser Konflikt in gewisser Weise trauriger Alltag geworden. Die durch die internationale Staatengemeinschaft angestrebte Begrenzung und Eindämmung des Kriegs in der Ostukraine gelingt nicht richtig, von einer Beilegung des Konfliktes kann derzeit keine Rede sein. Rückblickend ist es besonders interessant, sich die enge Verknüpfung der historischen Debatte um den Kriegsausbruch von 1914 mit der sicherheitspolitischen Diskussion des Frühjahres 2014 zu vergegenwärtigen. So riefen vor einem Jahr plötzlich Historiker wie Herfried Münkler oder Thomas Maissen den Lesern grosser schweizerischer Tageszeitungen vor der historischen Erfahrung des Ersten Weltkriegs in Erinnerung, dass auch lange Friedensperioden irgendwann einmal enden und selbst in einer gesellschaftlich und wirtschaftlich komplex miteinander verflochtenen Staatenwelt sich plötzlich bedrohliche Konfrontationslagen entwickeln und verschärfen können. Es waren auf einmal Historiker, nicht so sehr Konfliktforscher oder Politikwissenschaftler, die auf der Basis ihrer geschichtswissenschaftlichen Expertise Antworten zu tagesaktuellen Fragen und Problemlagen geben sollten. Und sie vermochten die sich verändernden und teilweise überschlagenden Ereignisse einzuordnen, weil sie als Historiker wussten und wissen, dass es früher auch einmal anders war.

Geschichte handelt von Veränderungen. Von den Folgen von Veränderungen, von Menschen, die sich verändern, und solchen, die sich gegen Veränderungen wehren. Auf dieser Basis lassen sich heutige Entwicklungen besser deuten, es geht letztlich um Bewusstwerdung. Vor diesem Hintergrund ist es zu verstehen, dass an der Militärakademie der ETH Zürich die Militärgeschichte die traditionellste Disziplin ist. Es ging nie darum, alte Schlachten nachzustellen, um für morgige Schlachten besser aufgestellt zu sein. Vor dem Hintergrund der modernen Schweizergeschichte wäre dies auch etwas kurios. Es ging und geht darum, Vergangenheit zu verstehen, um Gegenwart besser zu begreifen; eben um Bewusstwerdung. Und da die schweizerische Militärakademie eine Forschungseinrichtung an der ETH Zürich ist, geschieht militärhistorische und militärwissenschaftliche Forschung auch einfach um ihrer selbst willen. Vor diesem Gesamthintergrund war die Tagung «An der Front und hinter der Front» zu verstehen.

Es freut mich rückblickend ausserordentlich, dass die beispiellose Kräftebündelung zwischen der Schweizerischen Vereinigung für Militärgeschichte und Militärwissenschaften (SVMM) und der Militärakademie an der ETH Zürich zustande kam und die Tagung vom 28. Februar/1. März 2014 sowie diesen Tagungsband überhaupt ermöglichte. Vor dem Hintergrund des renommierten internationalen Referentenfeldes und der grossen Zahl von Besuchern war es auch eine Genugtuung, dass die schweizerische Militärgeschichte offensichtlich nicht nur zu national eingegrenzten Themen Interesse wecken und Publikum mobilisieren kann. So danke ich abschliessend allen Hauptverantwortlichen und insbesondere dem SVMM für die gelungene Zusammenarbeit und wünsche dem Leser Erkenntnisgewinn und Vergnügen bei der Lektüre dieses Tagungsbandes.

Brigadier Daniel Moccand,

Direktor der Militärakademie an der ETH Zürich

Einleitung

Mit Chiffren wie Verdun und Somme steht der Erste Weltkrieg noch immer für ein jahrelanges industrielles Verheizen von Hunderttausenden Soldaten an der Westfront. Mögen die grossen Schlachten der Westfront auch künftig die populäre Wahrnehmung des Ersten Weltkriegs dominieren – sicher ist, dass dieser auch viele andere, ganz unterschiedliche Gefechtsfelder aufwies.

Zum einen stand die militärische Elite in diesem Krieg vor der grundsätzlichen Herausforderung der permanenten Adaption der Kampfführung. So war denn der Erste Weltkrieg durch eine geradezu revolutionäre Entwicklung der Taktik und Technik, aber auch durch die sich erst ausbildende operative Stufe der Kriegführung geprägt. Diese Entwicklung hatte eine jahrzehntelange Vorgeschichte, kam aber erst in den Jahren 1917/18 zum Tragen. Diese von Deckung, Auflockerung, Tiefengliederung und der Kombination von Feuer und Bewegung geprägte Gefechtsweise bezeichnete der amerikanische Historiker Stephen Biddle unlängst als «modern system of force employment». In Wechselwirkung dazu stand die rüstungstechnische Weiterentwicklung, die mit Neuerungen wie etwa automatischen Handfeuerwaffen, Panzern oder Angriffsflugzeugen aufwartete.

Zum anderen aber war der Frontenkrieg nur eine Ausprägung des Gefechtsfeldes dieses in neuem Masse sich totalisierenden Kriegs. Letzterer war auch durch eine umfassende personelle, wirtschaftliche, politische und geistige Mobilisierung der Kriegsgesellschaften gekennzeichnet und eröffnete ganz neue Gefechtsfelder – nämliche jene an der Heimfront. Nicht mehr alleine Soldaten in den Schützengräben, sondern Rüstungsarbeiterinnen in den Fabriken und Propagandisten in den Pressebüros wurden mitentscheidend für den Kriegsausgang.

Die Tagung «An der Front und hinter der Front» fragte nach den Entwicklungen von Doktrin, Ausrüstung, Kriegsbild und Rekrutierungsform ausgewählter Armeen und nach dem Stellenwert der Zäsur «1914». Des Weiteren lenkte sie den Blick auf die Streitkräfteentwicklung nach 1918 und den diesbezüglichen Stellenwert von Kriegserfahrungen und «Kriegslehren». Mit der Betrachtung der Vor- wie der Nachkriegszeit sollte militärisches Denken und Handeln im Ersten Weltkrieg epochal eingebettet und nicht isoliert betrachtet werden. Der Blick auf die Zeit «nach der Front» befasste sich mit dem gesellschaftlichen Erinnern und Gedenken sowie mit den Deutungen und Narrativen der Darstellungen des Ersten Weltkriegs.

Zu den oftmals nur Spezialisten zugänglichen und verständlichen Gefechtsfeldern gehört die Dynamik militärischer Adaption, sei diese technischer, organisatorischer, taktischer, strategischer oder auch militärtheoretischer Natur. Diese adaptiven Prozesse stehen im Zentrum des Aufsatzes von Georges-Henri Soutou. Er zeigt, wie der als schneller, offensiv geführter Bewegungskrieg geplante Konflikt im Spätherbst 1914 im Westen erstarrte. Dabei betont er die Bedeutung der fehlenden operativen Stufe, die sich erst nach und nach entwickelte, etwa durch die Zusammenfassung von Armeen in groupes d’armées im Herbst 1914 in Frankreich oder durch die Bildung von «Theaterkommandos» wie Ober Ost (Oberbefehlshaber der gesamten deutschen Streitkräfte im Osten) im November 1914 durch das Deutsche Reich. Um dem militärischen Patt an der Westfront zu entkommen, wandten beide Seiten strategische Alternativen an. Vor allem die Entente-Staaten Frankreich und Grossbritannien versuchten eine Peripherie-Strategie, das heisst Offensivaktionen an den schwächer besetzten Fronten der Mittelmächte wie in Griechenland oder bei Gallipoli. Erst mit dem fast schlagartigen Zusammenbruch der bulgarischen Front im September 1918 schlug diese Strategie durch, nachdem die britisch-französische-serbische Saloniki-Front drei Jahre wenig aktiv gewesen war. Nach Soutou versuchten 1915/16 beide Seiten der gescheiterten Vernichtungsstrategie eine Ermattungsstrategie entgegenzusetzen – die Entente durch die Seeblockade, das Deutsche Reich nach dem Scheitern eines Durchbruchversuchs in der Blutmühle von Verdun. Während das Deutsche Reich diesbezüglich erfolglos blieb, brauchte die alliierte Seeblockade sehr lange, bis sie zu wirken begann. 1917/18 folgte dann eine Strategie des Totalen Kriegs, die eine verstärkte Mobilisierung der Gesellschaft, der Industrie und der Politik, eine systematische Kriegführung gegen Zivilisten und den uneingeschränkten U-Boot-Krieg mit sich brachte. Erst durch die taktischen Innovationen der Jahre 1916 bis 1918 wie die Sturmtruppentaktik, neue artilleristische Schiessverfahren und den Panzer als Durchbruchswaffe kam ab Anfang 1918 wieder Bewegung in die erstarrte Westfront. Diese Entwicklung – zusammen mit den Auswirkungen der britisch-französischen Peripheriestrategie – erwies sich, so Soutou, als kriegsentscheidend.

Neue Gefechtsfelder ergaben sich aber auch im geografischen Sinn, nämlich dadurch, dass dieser Krieg sehr rasch zu einem Weltkrieg mit erheblicher aussereuropäischer Beteiligung (Japan, Osmanisches Reich, USA) wurde und eben auch auf aussereuropäischen Gefechtsfeldern stattfand. Umgekehrt kämpften auf dem europäischen Schauplatz Soldaten aus der ganzen Welt, von den Australiern und Neuseeländern bei Gallipoli über Kanadier am Vimy Ridge bis hin zu den Tirailleurs sénégalais am Chemin des Dames. Wie Stig Förster in seinem Artikel zeigt, entstanden aussereuropäische, bisweilen auch eigenständige Gefechtsfelder, wie etwa der Kampf um Unabhängigkeit vor allem in den britischen Kolonien oder die Vernichtung von Minderheiten, die im Falle der Armenier genozidale Ausmasse annahm.

Zu den wichtigsten Themenfeldern des Ersten Weltkriegs gehört sicher die Mobilisierung der Kräfte und Ressourcen durch die einzelnen Nationen. In Bezug auf die Rekrutierung der Soldaten gab es vor und während des Kriegs erhebliche Unterschiede. Dabei spielten nationale Vorstellungen und Eigenheiten eine sehr grosse Rolle. Ian Beckett zeigt die Entwicklung der Rekrutierung in der britischen Armee, die als kleine Berufsarmee in einen erwarteten kurzen Krieg zog. Als sich dieser Krieg immer länger hinzog und in seinen Dimensionen mehr und mehr auswuchs, brauchte das britische Heer neue Kräfte. Diese versuchte es zuerst durch das Heranziehen der Territorials und von Freiwilligen zu gewinnen, und erst als dieses Reservoir weitgehend ausgeschöpft war, wurde eine Wehrpflicht eingeführt. Deren Durchsetzung erfolgte aber deutlich weniger strikt als in den anderen europäischen Ländern.

In Österreich-Ungarn war die Wehrpflicht wie in den meisten europäischen Armeen bereits vor dem Krieg vorhanden, dafür spielten hier die Nationalitätenfrage, der Reichsaufbau der Doppelmonarchie und die relativ geringen Militärausgaben eine wichtige Rolle hinsichtlich des Umfangs, der Ausrüstung und des Ausbildungsstandes der österreichisch-ungarischen Streitkräfte von 1914. Die enormen Verluste des ersten Kriegsjahres vor allem im aktiven Offizierskorps machten allerdings Umstellungen notwendig, die auch politische und soziale Ordnungsvorstellungen betrafen. Als Ironie der Geschichte bezeichnet Günther Kronenbitter in seinem Beitrag das völlige Ausbleiben des vielfach befürchteten Auseinanderbrechens der multiethnischen Armee. Bedeutsamer für die Niederlage Österreich-Ungarns war die zunehmend schlechte Versorgungslage, die ab 1917 katastrophale Ausmasse annahm.

Der Frage, ob der Erste Weltkrieg ein totaler Krieg war, und wenn ja, in welchem Masse und ab wann, widmet sich Roger Chickering. Dabei plädiert er mit dieser Frage für eine neue Herangehensweise, die Kriege nicht einfach als total oder nicht total etikettiert, sondern die in ihnen ablaufenden Prozesse genauer auf ihre Totalisierungstendenzen hin untersucht. Chickering tut dies exemplarisch für den Ersten Weltkrieg und schält drei mögliche Phasen (Jahreswende 1917/18, Herbst 1914, das lange Jahr 1915) heraus. An der Diskussion derselben zeigt er nicht nur exemplarisch die dem historischen Konzept des Totalen Kriegs inhärenten Widersprüche auf, sondern deutet an, dass die einzelnen Nationen zu verschiedenen Zeitpunkten in ganz unterschiedlichem Masse einen totalen Krieg führten. Letztlich, so Chickering, müsse der Totale Krieg weniger als ein Zustand, sondern vielmehr als ein Prozess verstanden werden, bei dem es darum ging, die Herausforderung der grossen materiellen und moralischen Bürden, die der Krieg an die beteiligten Nationen stellte, zu bewältigen.

Den im Beitrag von Georges-Henri Soutou umrissenen Hauptproblemlagen der Kriegführung begegnen Dimitry Queloz und Gerhard Gross in ihren Beiträgen zur Entwicklung der operativen und taktischen Konzepte der französischen Armee beziehungsweise des deutschen Heers im Ersten Weltkrieg. Queloz hält diesbezüglich fest, dass die erst ab 1913 in mehrere Gefechtsvorschriften formulierte Kampfdoktrin der «offensive à outrance» zu spät publiziert wurde, um die reale Gefechtsführung im französischen Heer bei Kriegsbeginn nachhaltig zu beeinflussen. Dergestalt «doktrinbefreit», adaptierten die französischen Truppen bereits ab den ersten Kriegswochen ihre Kampfweise an die Gegebenheiten der jeweiligen Gefechtsfelder, wobei die Minderung der eigenen Verluste Hauptantrieb dieser Bemühungen gewesen sei. Die konzeptuelle und technologische Weiterentwicklung des befestigungsgestützten Defensivkampfes sollte die französische Armee bis zum Jahre 1918 zu einer völlig veränderten und umfassend modernisierten Streitkraft machen, wobei Queloz die Entwicklungswege und Sackgassen militärischer Innovation in der französischen Armee problematisiert.

Gerhard Gross beschäftigt sich demgegenüber schwergewichtig mit der operativen Stufe der deutschen Kriegführung und geht mit ihr auf der Basis seiner kürzlich hierzu erschienenen Monografie streng ins Gericht. Seine Kritik zielt indirekt auch auf die vermeintlich allzu positive Darstellung der Entwicklung der deutschen Kampfführung durch mehrere angelsächsische Militärhistoriker in jüngster Zeit, welche die taktisch-operativen Erfolge des deutschen Heers im Ersten Weltkrieg als Ausgangspunkt der anfänglichen Siegesserie des deutschen Militärs im Zweiten Weltkrieg interpretieren. Zwischen 1914 und 1918 scheiterten nach Gross die auf Bewegung, Angriff, Schnelligkeit, Initiative, Freiheit des Handelns, Schwerpunkt, Überraschung, Umfassung und Vernichtung fokussierten operativen Konzepte des deutschen Heers fast alle an der fehlenden Mobilität beziehungsweise an der Langsamkeit der Truppe, an der lediglich eingeschränkten Fähigkeit zum taktischen Angriff sowie an grundsätzlichen, weil strukturellen Unzulänglichkeiten der deutschen Operationsführung. Die operativen Erfolge des deutschen Heers an der Ostfront wie den Abwehrsieg bei Tannenberg im Jahr 1914, die Sommeroffensive nach der Durchbruchsschlacht bei Gorlice-Tarnów im Jahr 1915 oder die Eroberung Rumäniens im Jahre 1916 anerkennt Gross wohl, qualifiziert sie jedoch lediglich als Halberfolge, da die eigentliche Zielsetzung des deutschen operativen Denkens, die Umfassung und Vernichtung der gegnerischen Kräfte, dabei kaum je gelang. Das entsprechende Schicksal erfuhr, nach Gross symptomatisch, die deutsche Frühjahresoffensive von 1918, welche trotz beachtlicher taktischer Anfangserfolge aufgrund der mangelnden Mobilität der Truppenverbände versackte und letztlich scheiterte.

Wie die nicht kriegführende Schweizer Armee den taktischen und operativen Herausforderungen des Ersten Weltkriegs zu entsprechen versuchte, erläutert schliesslich Michael Olsansky. In seinem Beitrag zeigt er auf, wie Kriegsschauplatz-Abkommandierungen schweizerische Offiziere an fast alle europäischen Fronten des Ersten Weltkriegs führten und dazu beitrugen, zumindest das Kriegsbild im schweizerischen Offizierskorps einigermassen aktuell zu halten. Auf der Basis dieser Frontmissionen lieh sich die Schweizer Armee gewissermassen die Kriegserfahrungen anderer Armeen und war dadurch in der Lage, die Truppenausbildung in der zweiten Kriegshälfte etwas zu modernisieren. Die Haupteinflüsse hierzu kamen von der französischen Armee und vom deutschen Heer, wobei es für den schweizerischen Militärapparat doch schwierig war, aus den teilweise entgegengesetzten Entwicklungswegen dieser beiden Armeen eine eigene Art der Kriegs- und Gefechtsführung herauszufiltern. Die eigentliche schweizerische Adaption der revolutionären Militärentwicklungen des Ersten Weltkriegs sollte sich denn auch erst allmählich in der Zwischenkriegszeit vollziehen.

Aber welche Lehren – bei aller Problematik dieses Begriffes – zogen nun europäische Armeen aus dem Ersten Weltkrieg? Markus Pöhlmann hält in seinem Beitrag zum deutschen Militär nach 1918 deutlich fest, dass der Erste Weltkrieg wohl ein zentraler Erfahrungshintergrund des deutschen Offizierskorps war und auf der taktischen Ebene der Landkriegführung die Erfahrungen und Innovationen der Kriegszeit grosse Wirkung entfalteten. Jedoch waren für die deutsche Militärentwicklung der Zwischenkriegszeit die sich ändernden politischen, gesellschaftlichen, wirtschaftlichen und rüstungsindustriellen Kontexte, so zum Beispiel die militärischen Korsettbestimmungen des Vertrags von Versailles, mindestens so wichtig, sodass der Weltkrieg mit zunehmender Dauer «seine Bedeutung als Referenzereignis verlor». Daneben legt Pöhlmann einen wichtigen Fokus auf die gesamtgesellschaftlichen Aspekte der totalen Kriegführung (Wehrverfassung, Ressourcenmobilisierung, Propagandatätigkeit etc.), deren sich in der Zwischenkriegszeit nicht primär das deutsche Militär, sondern zusehends zivile Stellen und Akteure annahmen und unter der Leitvorstellung der «Wehrwissenschaften» eine zwar kurzlebige, aber gesamtheitliche und anwendungsorientierte «Meta-Wissenschaft vom Kriege» entwickelten.

Adrian Wettstein fokussiert seine Betrachtungen demgegenüber auf eine französische Armee, die sich in der Zwischenkriegszeit primär im Ruhme ihres Sieges sonnte und darob sukzessive intellektuell, konzeptuell und materiell stagnierte. Dabei spielte der auf die Weltkriegserfahrung zurückgehende Imperativ der eigenen Verlustminimierung eine zentrale Rolle und prägte die erstmalig 1921 verschriftlichte französische Doktrin der «bataille conduite» massgeblich. Aufgrund sinkender Rüstungsausgaben, rüstungstechnologischem Stillstand und der Verkürzung der Wehrdienstzeit wurde diese Kampfweise bis 1940 auch nicht mehr grundsätzlich überdacht und die französische Doktrinentwicklung stand spätestens in den 1930er-Jahren still.

Wim Klinkerts Betrachtungen zur niederländischen Militärdebatte der Jahre 1918 bis 1923 gehen wiederum über den engeren militärischen Sachverhalt hinaus. Als Nichtkriegsteilnehmer versuchten führende Vertreter des Offizierskorps die niederländische Militärentwicklung nach Kriegsende weiterhin an der modernen Militärentwicklung auszurichten, wobei sich die traditionell auf das deutsche Modell fokussierte Beobachtung tendenziell auf das französische Militär verlagerte. Alternative Militärkonzepte wurden weniger im militärischen Apparat als in der niederländischen Politik entworfen, wobei sich vorab die politische Linke gegen die Übernahme klassischer ausländischer Militärkonzepte sträubte und auf die Möglichkeiten des Kleinstaats ausgerichtete Gegenmodelle forderte. Diese Diskussionen prallten jedoch an einer an militärischen Angelegenheiten weitgehend desinteressierten Öffentlichkeit ab, die, tendenziell pazifistisch ausgerichtet, Militär vor allem als Kostenfaktor begriff und die Wehrpflicht als staatlichen Eingriff in die individuelle Lebensgestaltung jedes Einzelnen empfand.

Nicht ganz so drastisch standen die Dinge im anderen kriegsunversehrten Kleinstaat Mitteleuropas, der Schweiz. Wie Michael Olsansky ausgehend vom Beispiel des Referatsauftritts von Hans von Seeckt vor der Zürcher Offiziersgesellschaft im Jahr 1930 darlegt, war in der Schweiz das öffentliche Interesse an militärischen Fragen grundsätzlich vorhanden. Jedoch hinderten nach Kriegsende auch hier tiefgehaltene Militärbudgets und damit ausbleibende Rüstungsanschaffungen die schweizerische Militärführung daran, die Kampfweise der Schweizer Armee umfassend zu modernisieren. Aufgrund mehrerer systeminhärenter Bremsfaktoren publizierte die schweizerische Militärführung erst im Jahr 1927 eine erste offizielle Nachkriegs-Gefechtsvorschrift, ein Paradebeispiel für die Problematiken der schweizerischen Militärentwicklungsadaption. Einen Beitrag zu den Kriegserfahrungen der britischen Military Intelligence leistet Sönke Neitzel, wobei die Frage nach der Halbwertszeit und der prozessualen Verwertung derselben im Zentrum steht.

Ein Krieg, der während vier Jahren in intensiver Weise ebenso sehr hinter der Front wie an der Front ausgefochten wurde, musste zu höchst unterschiedlichen Formen des Erinnerns, Gedenkens und Verarbeitens führen. Sieg und Niederlage, Aufrechnung und Nicht-Anerkennung von Kriegsschuld sowie Überwälzung der Niederlage auf das Versagen der Heimfront bildeten die hauptsächlichsten Facetten dabei. Gerd Krumeich zeigt dies in einem Vergleich der Erinnerungsaktivitäten im besiegten Deutschland und im siegreichen Frankreich. In Deutschland liess sich kein nationaler Konsens des Gedenkens und Trauerns herstellen. Die Errichtung von Denkmälern und Gedenkstätten wurde politisch von links und rechts intrumentalisiert und nach deren Errichtung gegenseitig zum Teil wieder zerstört. Zu umstritten war die Frage, weshalb der Krieg verloren ging und der als ungerecht empfundene Frieden von Versailles hatte unterzeichnet werden müssen. Mit der Machtergreifung der NSDAP setzte eine heroische und revanchistische Gedenkkultur ein. Nach der noch katastrophischeren Niederlage im Zweiten Weltkrieg geriet das Gedenken an die Kriegstoten des Ersten Weltkriegs in den Hintergrund. Ganz anders konnte sich in Frankreich ein Gedenken und Trauern etablieren, das bis heute ungebrochen anhält. Im Bewusstsein, dank der Kriegsopfer das Vaterland erfolgreich verteidigt zu haben, wurde in jeder Gemeinde nach nationalen Vorgaben ein Monument des morts pour la France errichtet und mit dem nationalen Gedenktag Armistice am 11. November eine Manifestation des Erinnerns und Trauerns eingerichtet, welche jenseits von allen politischen Differenzen begangen wird und zum festen Feiertag in Frankreich geworden ist.

Michael Epkenhans zeigt in seinem Beitrag, dass die Überwälzung der Niederlage in Deutschland auf die Heimfront und die Kriegsgegner einer empirischen Überprüfung nicht standhält und die These vom Dolchstoss als Dolchstosslüge zu bezeichnen ist. Die Dolchstosslegende, beziehungsweise -lüge, welche die Niederlage vor dem Hintergrund der seit 1917 einsetzenden Betriebsstreiks und Proteste gegen die Versorgungslage der politischen Linken, aber auch den Juden zuschrieb, entfaltete in der Nachkriegszeit eine enorme Wirkung und befeuerte die zum Teil gewalttätigen Auseinandersetzungen zwischen links und rechts. Die Aussage «Im Felde unbesiegt» wurde angesichts der geordnet aus Frankreich zurückmarschierenden Truppenverbände für bare Münze genommen. Epkenhans zeigt, dass diese Aussage angesichts der völlig ausgebrannten deutschen Truppenverbände nach dem Misslingen der Frühjahresoffensive 1918 nicht zutrifft. Die deutsche Armeeführung war ob der materiellen und insbesondere der personellen Überlegenheit der Verbände der Entente und dem mobilisierbaren amerikanischen Ressourcenpotential gezwungen, sich zurückzuziehen, um Waffenstillstand zu bitten und die militärische Niederlage zur Kenntnis zu nehmen, wenn auch nicht zu akzeptieren.

Marin Schmitz zeigt, dass in Österreich insbesondere die höchsten Offiziere die Schuld an der Niederlage, wie die deutsche Heeresführung, nicht ihrem Wirken an der Front zuschrieben, sondern den politischen Akteuren und dem letzten Kaiser Österreich-Ungarns. Gerade besonders brutale Heerführer wie der «Löwe vom Isonzo», Svetozar Boroevic, hielten ihre militärischen Leistungen für untadelig und konnten es nicht verkraften, am Ende nicht nur als Verlierer dazustehen, sondern auch der Heimat beraubt worden zu sein, für die sie gekämpft hatten. Das Auseinanderfallen des Vielvölkerstaats machte viele ehemalige transleithanische Offiziere heimatlos, da sich die Nachfolgestaaten teilweise weigerten, sie als Staatsangehörige aufzunehmen und die Republik Österreich für sie keine Verwendung hatte.

Die Schweiz hatte sich weder mit der Erinnerung an Sieg oder Niederlage noch mit sieghaften oder besiegten Gefallenen zu befassen. Der lange Neutralitätsschutz-Dienst, welcher die Milizarmee an die Grenzen ihrer Leistungsfähigkeit führte und der von harten, politisch-medial ausgetragenen Kämpfen um die Darstellung des problembeladenen Dienstbetriebs gekennzeichnet war, sollte auch die nachfolgende Erinnerung und das Gedenken prägen. Béatrice Ziegler zeigt, wie unmittelbar nach dem Krieg für die während des Aktivdienstes durch Unfälle und Grippe zu Tode gekommenen Soldaten Denkmäler errichtet wurden. Diese gerieten im Streit zwischen dem linken und rechten Lager um die Rolle der Auslösung und Bewältigung des Landesgeneralstreiks im November 1918 zur Projektionsfläche. Im Rahmen der Geistigen Landesverteidigung nach 1933 gegen den Nationalsozialismus und Faschismus wurden diese Dispute weggewischt und die Armee in Literatur und Film als Garant der Unversehrtheit der Schweiz und des wehrhaften Zusammenwachsens dargestellt. Die sozialen Probleme der Familien und die ätzenden Missstände in der Truppenausbildung und im Dienstbetrieb wurden als im nächsten Aktivdienst behebbar dargestellt. Diese geschichtskulturellen Narrative determinierten auch die nach 1945 desinteressierte geschichtswissenschaftliche Forschung und führten zum für die Medienöffentlichkeit und Forschung «vergessenen Krieg». Roman Rossfeld zeigt am Beispiel der Produktion von Munitionsbestandteilen, wie sehr die Schweiz in den Wirtschaftskrieg hinter den Fronten einbezogen war – ein Stück verdrängter Geschichte der Schweiz während des Ersten Weltkriegs. Die aus der Uhren- und Buntmetallbranche fulminant gesteigerte Produktion von Munitionsteilen war völlig von den Rohmaterial-Lieferungen der alliierten Kriegsmächte abhängig, welche zu 90 Prozent die Schweizer Munitionsteile-Exporte bezogen. Die Sicherung von Arbeitsplätzen und Gewinnchancen liess neutralitätspolitische und moralische Bedenken in den Hintergrund treten. Die mit Munition hochgradig unterdotierte Schweizer Armee konnte nur hoffen, bei einer akuten Bedrohung der Schweiz vom Feind des Feindes die notwendigen Rohstoffe zu erhalten und die Produktionskapazitäten für den Eigenbedarf nutzen zu können. Dies ist eine der vielen Facetten der Geschichte der Schweiz und der Schweizer Armee im Ersten Weltkrieg, die bisher kaum Eingang in die schweizerische Geschichtskultur gefunden haben.

Die Tagung «An der Front und hinter der Front» hat nicht nur die Dynamiken an der Gefechts- und Ressourcenfront im Verlauf der Kriegsjahre thematisiert, sondern auch die davor und danach liegenden Entwicklungen einbezogen. Sowenig die mörderische Intensität der Waffenwirkungen vor 1914 unbekannt war, so wenig blieben die Erfahrungen dieser Kriegsjahre für die Weiterentwicklung der militärischen Kampfführung wie der Konzepte einer noch intensiveren kriegerischen Nutzung des sozioökonomischen Potentials ungenutzt.

Rudolf Jaun, Michael Olsansky, Adrian Wettstein

Introduction

Les centaines de milliers de soldats tombés sur le front occidental pendant de longues années, que ce fût dans la Somme ou à Verdun, ont donné de la Première Guerre mondiale l’image d’une tuerie à échelle industrielle. Peut-être le grand public continuera-t-il de retenir d’abord de cette guerre, à l’avenir, les grandes batailles du front occidental ; il n’en demeure pas moins que les « champs de bataille » de la Première Guerre mondiale sont bien plus larges et divers.

D’une part, durant cette guerre, l’élite militaire dut procéder à des adaptations constantes de la manière de combattre. La Première Guerre mondiale fut ainsi marquée par une évolution tactique et technique que l’on peut qualifier de révolutionnaire ; de même, ce fut seulement au cours de ce conflit que l’échelon opératif commença à être pris en compte dans la conduite de la guerre. Certes, des signes avant-coureurs de ces évolutions étaient apparus dans les décennies précédentes, mais ce fut seulement pendant la Première Guerre mondiale qu’elles devinrent vraiment visibles. Le nouveau mode de combat des années 1917/18, aboutissement de ces évolutions, se caractérisait par la couverture, la dispersion des troupes, l’échelonnement dans la profondeur, et la combinaison du feu et du mouvement, ce que l’historien américain Stephen Biddle a désigné récemment sous l’expression de « modern system of force employment ». Les progrès techniques de l’armement se poursuivirent parallèlement, et furent marqués par des innovations telles que les armes à feu individuelles automatiques, les chars, les avions d’attaque.

Toutefois, les combats au front furent seulement l’un des champs de bataille de cette guerre, qui devint totale à une échelle bien plus grande qu’auparavant. La nature totale de la guerre se matérialisa par une mobilisation globale, à la fois individuelle, économique, politique et intellectuelle des sociétés en guerre ; elle ouvrit donc d’autres champs de bataille – en l’occurrence, ceux du front intérieur. Désormais, ce n’étaient plus les seuls soldats, dans leurs tranchées, qui étaient susceptibles d’emporter la décision ; les ouvrières des usines d’armement, les propagandistes dans les bureaux de presse étaient eux aussi partie prenante de la décision et de l’issue de la guerre.

Les intervenants du colloque « Au front et à l’arrière » se sont interrogés sur les évolutions de la doctrine, de l’équipement, de l’image de la guerre et des formes du recrutement de plusieurs armées. On a ainsi pu évaluer l’importance de la césure que représente l’année 1914. Ce colloque a permis aussi de mettre l’accent sur l’évolution des forces armées après 1918 et sur l’importance accordée aux expériences de guerre et aux « enseignements » tirés de la guerre. Il est important de ne pas considérer la pensée et la pratique militaires de la Première Guerre mondiale isolément, mais de les replacer dans leur époque, en étudiant aussi l’avant-et l’après-guerre. Porter un regard sur le temps d’après-guerre permet de se pencher sur la question du souvenir, sur celle des commémorations qui furent mises en œuvre par la société, et de prendre de la hauteur sur les interprétations et récits qui furent faits de la Première Guerre mondiale.

Au titre des « champs de bataille » qui sont souvent des champs d’investigation accessibles seulement à des spécialistes, il faut citer la dynamique de l’adaptation militaire, qu’elle concernât des aspects techniques, organisationnels, tactiques, stratégiques ou de la pensée militaire. Ces processus d’adaptation sont au centre de la contribution de Georges-Henri Soutou. Celui-ci montre que ce conflit, conçu au départ comme une guerre de mouvement rapide et offensive, se figea, à l’ouest, à la fin de l’été 1914. Il souligne la lacune de l’échelon opératif, à l’époque, dans la conduite de la guerre ; ce fut seulement peu à peu que cet échelon fut développé, peutêtre grâce à la concentration d’armées en groupes d’armées à l’automne 1914, du côté français, ou grâce à la formation de commandements à l’échelle du théâtre d’opérations, du côté allemand, comme le « Ober Ost » (Oberbefehlshaber der gesamten Deutschen Streitkräfte im Osten) en novembre 1914. Pour dépasser le blocage militaire du front occidental, les deux adversaires eurent recours à des alternatives stratégiques. Les Alliés surtout, France et Grande-Bretagne, essayèrent d’échapper au blocage par une stratégie périphérique, c’est-à-dire par des actions offensives sur les fronts d’Europe centrale, occupés plus faiblement, comme en Grèce ou à Gallipoli. Cette stratégie s’avéra efficace seulement après que le front bulgare se fut effondré, presque d’un seul coup, en septembre 1918, alors que le front de Salonique anglo-franco-serbe avait été peu actif pendant trois ans. Selon Georges-Henri Soutou, les deux adversaires essayèrent, en 1915/16, de substituer aux stratégies d’anéantissement, qui avaient échoué, des stratégies d’attrition – voir notamment le blocus de l’Allemagne par les Alliés, et le maintien des Allemands sur le théâtre d’opérations sanglant de Verdun après l’échec de la percée. La stratégie d’attrition ne réussit cependant pas à l’Empire allemand à Verdun, tandis que le blocus initié par les Alliés mit beaucoup de temps avant d’avoir de l’effet. En 1917/18 suivit une stratégie de guerre totale, qui s’accompagna d’une mobilisation renouvelée de la société, de l’industrie et de la politique, d’une guerre systématique contre les civils et d’une guerre sous-marine sans limites. Ce fut seulement grâce aux innovations tactiques des années 1916 à 1918 – tactique des troupes d’assaut, nouvelle procédure de tir de l’artillerie, usage des chars comme arme de percée – que la guerre de mouvement revint à partir du début de 1918 sur un front occidental auparavant figé. Selon Georges-Henri Soutou, cette évolution s’avéra décisive pour l’issue de la guerre, à côté des conséquences de la stratégie périphérique des Franco-Anglais.

De nouveaux champs de bataille émergèrent cependant aussi au sens géographique, car cette guerre devint très vite une guerre mondiale, avec une participation extra-européenne importante (Japon, Empire ottoman, Etats-Unis), y compris sur des théâtres d’opérations extra-européens. Inversement, des soldats du monde entier combattirent sur le théâtre d’opérations européen, depuis les Australiens et les Néo-Zélandais à Gallipoli, jusqu’aux tirailleurs sénégalais au Chemin des Dames, en passant par les Canadiens à Vimy Ridge. Parallèlement à l’apparition de théâtres d’opérations extra-européens à proprement parler, éclatèrent aussi des conflits internes, comme le montre Stig Förster, telles les luttes pour l’indépendance, avant tout dans les colonies britanniques, ou l’extermination de minorités, qui, dans le cas des Arméniens, devint par son ampleur un véritable génocide.

La mobilisation des forces et des ressources au profit des différentes nations figure assurément au nombre des champs thématiques les plus importants pour comprendre la Première Guerre mondiale. On observe de notables différences dans le recrutement des soldats suivant les Etats, aussi bien avant que pendant la guerre. Des différences dues avant tout aux cultures et aux caractères nationaux, comme le montre la contribution de Ian Beckett, qui analyse l’évolution du recrutement dans l’armée britannique. La petite armée de métier britannique entra dans la guerre avec l’idée qu’elle serait courte. Cependant, plus la guerre durait, plus elle prenait de l’ampleur, et plus l’armée britannique eut besoin de nouvelles forces. Elle les chercha d’abord en attirant les réservistes et en enrôlant des volontaires ; ce fut seulement quand ce réservoir humain se tarit que les Britanniques introduisirent la conscription. Mais ils l’appliquèrent de façon nettement moins stricte que dans les autres pays européens.

En Autriche-Hongrie, comme dans la majeure partie des armées européennes, la conscription existait déjà avant la guerre. Dans les choix relatifs au volume, à l’équipement et au niveau de formation de l’armée austro-hongroise de 1914, il faut voir la grande influence, à la fois, de la question des nationalités, de la construction de l’Empire sous la forme d’une double monarchie, et de la faiblesse relative des dépenses militaires. Les énormes pertes de la première année de la guerre, notamment dans le corps des officiers de métier, rendirent des restructurations nécessaires, ce qui correspondait aussi aux attentes d’ordre, politiques comme sociales. Ironie de l’histoire, comme l’explique Günther Kronenbitter, la désagrégation de l’armée multinationale austro-hongroise, que l’on craignit à plusieurs reprises de voir se produire, n’arriva pas. Les difficultés croissantes de l’approvisionnement furent bien plus déterminantes dans la défaite des Austro-Hongrois. Elles prirent en effet des proportions catastrophiques à partir de 1917.

Roger Chickering, pour sa part, s’est penché sur la question de savoir si la Première Guerre mondiale fut une guerre totale, et, si oui, dans quelle mesure, et à partir de quand. Il plaide pour une nouvelle approche, qui ne se contente pas d’établir une distinction entre les guerres totales et les guerres qui ne le seraient pas. Il s’agit de scruter avec plus de finesse les tendances à la guerre totale dans le déroulement des conflits. Roger Chickering applique cette méthode de façon exemplaire à la Première Guerre mondiale et identifie trois phases possibles (l’automne 1914, la longue année 1915, le tournant des années 1917/18). À partir de ces phases, il montre les contradictions inhérentes au concept historique de guerre totale, et permet de comprendre que les différentes nations, à des moments différents, ont mené une guerre totale à des degrés divers. En fin de compte, selon Roger Chickering, la guerre totale devrait être comprise bien moins comme un état de fait que comme un processus, au cours duquel il s’agissait de maîtriser le défi de fardeaux conséquents, matériels et moraux, que la guerre engendrait pour les nations qui y étaient impliquées.

Les principaux problèmes de conduite de la guerre mis en lumière dans la contribution de Georges-Henri Soutou se retrouvent dans les contributions de Dimitry Queloz et de Gerhard Gross, relatives à l’évolution des conceptions opératives et tactiques au cours de la guerre, respectivement dans l’armée française et dans l’armée allemande. Dimitry Queloz soutient à ce sujet que la doctrine de l’offensive à outrance, intégrée dans plusieurs directives sur le combat seulement à partir de 1913, fut publiée trop tard pour pouvoir influer sur le combat dans l’armée française au début de la guerre. Ainsi « libérées de la doctrine », les troupes françaises, dès les premières semaines de la guerre, adaptèrent leur manière de combattre aux réalités de chaque champ de bataille. La poursuite de la réflexion et du développement technologique en matière de combat défensif appuyé sur les fortifications aboutit à une large modernisation de l’armée française en 1918 ; Dimitry Queloz pointe les voies de développement et les impasses que connut l’armée française en termes d’innovation militaire durant le conflit.