Couverture

Vivre et mourir…
guéri !

 

 

 

France Gauthier

 

Ariane Éditions

Vivre et mourir… guéri !

par France Gauthier

 

© 2014 Ariane Éditions inc. pour l'édition française
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Aucune partie de ce livre ne peut être utilisée ni reproduite d’aucune manière sans la permission écrite préalable de la maison d’édition, sauf de courtes citations dans des magazines ou des recensions

 

Révision : Martine Vallée

Révision linguistique : Monique Riendeau, Michelle Bachand

Graphisme de la page couverture : Carl Lemyre

Illustration de la page couverture : Renée Desjardins

Mise en page : Carl Lemyre

Photo de l’auteure : Daphné Houle

Conversion au format ePub : Carl Lemyre

 

Première impression : juillet 2014
ISBN papier : 978-2-89626-171-1
ISBN ePub : 978-2-920987-190-1
ISBN ePub : 978-2-920987-206-9

 

Dépôt légal :
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2012
Bibliothèque et Archives nationales du Canada, 2012
Bibliothèque nationale de Paris

 

Diffusion

Québec : Flammarion Québec – 514 277-8807 www.flammarion.qc.ca

France et Belgique : D.G. Diffusion – 05.61.000.999 www.dgdiffusion.com

Suisse : Servidis/Transat – 22.960.95.25 www.servidis.ch


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Imprimé au Canada

Résumé

Quatrième de couverture

 

 

Après avoir publié le best-seller On ne meurt pas, France Gauthier ne croyait pas écrire à nouveau sur la mort. Mais au printemps 2013, sa meilleure amie Anne-Marie a dû être opérée pour un cancer utérin, rare et particulièrement agressif, qui lui donnait peu de chance de survie à long terme. C’est à ce moment-là que l’auteure a décidé d’accompagner son amie dans un processus de guérison, même si cela devait mener à la mort.

Un an plus tard, il ne restait plus aucune trace de cancer. Anne-Marie a choisi la Vie et, par le fait même, vaincu la mort. En fait, elle a compris que la mort n’existe pas, que la guérison est avant tout un état de conscience, que la lutte est vaine parce que tous les chemins mènent à la Vie et, surtout, que chacun peut vivre et mourir… guéri !

Voilà un livre inédit où vous découvrirez tout le processus derrière cette fabuleuse guérison que l’on ne peut que qualifier « d’alchimique ». Vous comprendrez comment Anne-Marie n’a pas défié la mort… Elle l’a transcendée, montrant ainsi le chemin. Les deux amies se sont du coup affranchies de croyances qui gardent l’humanité prisonnière du cycle répétitif de la vie, de la mort et de la souffrance depuis des millénaires.

Chapitre 1

Phase de nidification

Avril 2013. Je ressens toujours une effervescence quasi incontrôlable dans les premières journées du printemps. Ce matin, j’ai le goût de faire la délinquante. Pas envie de travailler, pas envie de lire, pas envie de faire du ménage, juste envie de m’amuser.

J’appelle ma « jumelle des étoiles » pour tâter le terrain. C’est toujours pareil avec Anne-Marie, je n’ai qu’à nommer mon mal-être pour découvrir qu’elle se trouve presque toujours dans le même état d’esprit.

– Veux-tu faire l’école buissonnière avec moi aujourd’hui ?

– Ouiiiiiiiii, répond-elle sans hésitation !

Anne-Marie est bonne joueuse. Quand elle se réjouit de faire un truc pas trop orthodoxe, comme mettre le travail de côté pour flâner avec sa vieille amie en plein lundi après-midi, elle hausse les épaules de contentement et hoche la tête en ricanant comme un petit lutin qui prend un malin plaisir à jouer des tours. Je ne la vois pas, mais je l’imagine. Je sais que nous allons passer du bon temps ensemble et que ça va nous faire le plus grand bien, parce que nous avons appris à lâcher prise sur le « faire » et à nous permettre simplement « d’être » quand la motivation nous fait tout à coup cruellement défaut. En plus, on sait que l’Univers a horreur du vide et tend par conséquent à vouloir le combler. Il va donc nous soutenir pour créer la suite des choses, peu importe la forme qu’elle prendra… !

Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai le sentiment ces temps-ci que tout se transforme. J’aime toujours autant enseigner, animer des conférences et des ateliers, mais je ressens comme un essoufflement, signe pour moi qu’un changement s’amorce.

Anne-Marie, quant à elle, vient d’accepter un nouvel emploi comme directrice du développement, secteur télévision, pour les Productions Juste pour Rire. Une concrétisation professionnelle bien méritée qui lui impose d’habiter quelques jours par semaine à Montréal. Le reste du temps, elle travaille de sa maison de campagne, qu’elle a achetée en 2008 avec son amoureux dans les montagnes de l’Estrie.

Il faut préciser que, pour nous, la notion de travail s’est complètement transformée. Depuis deux ans, nous avons l’agréable impression d’être constamment en récréation. Disons qu’on se sent en « vacances de l’école terrestre », les deux pieds bien ancrés dans le premier niveau de maîtrise, celui du jeu et de la non-souffrance relative, loin de la comparaison, de la compétition, du jugement et de la critique, dans la conscience que nous sommes les grandes créatrices de notre vie… avec l’option « Reculons » disponible sur commande ! On revendique encore le droit à l’erreur et au retour en arrière quand on retombe occasionnellement dans nos blessures, mais ces épisodes sont de plus en plus courts et de moins en moins douloureux. Si je pouvais, à 20 ans, me retrouver en petite boule pendant des mois, voire des années, pour une peine d’amour ou une perte d’emploi, aujourd’hui le même événement va me bousculer pendant quelques minutes, au pire quelques heures. Ce n’est pas du déni ni une sorte de je-m’en-foutisme causé par une série de déceptions amères, mais bien un détachement fort libérateur de vouloir posséder qui ou quoi que ce soit.

Le mot « récréation » prend donc ici le sens de re-création, c’est-à-dire créer de façon renouvelée, avec plus de légèreté. Créer en fonction de nos dons et de nos talents dans le but avoué de s’amuser, comme des enfants qui s’élancent dans la cour d’école pour jouer, mais aussi pour contribuer à la grande œuvre commune de l’humanité. En somme, on se voit s’éloigner mutuellement de la performance et du besoin de reconnaissance extérieure qu’exige notre métier. Et cette prise de conscience nous conduit graduellement à émerger de l’océan des émotions, qui nous gardait prisonnières de nos scénarios d’autodestruction, pour mieux nous propulser dans un état de béatitude quasi permanent.

Alors, aucune culpabilité à prendre congé et à aller magasiner en cette belle journée ensoleillée !

– J’aime bien cette boutique. J’ai déjà acheté plusieurs trucs tout à fait mon style, ici. On va ? me lance ma jumelle alors que nous flânons sur une petite rue commerciale du Plateau-Mont-Royal.

Avant d’entrer dans le commerce, je lève les yeux pour voir le nom affiché sur la façade.

« Solo… Ah oui, c’est la lettre qu’il me manquait ! Mon cheval va s’appeler Solo ! »

Je viens de faire l’acquisition d’un magnifique Quarter Horse de neuf ans à l’écurie où Anne-Marie laisse sa jument en pension. Il se prénommait Éclipse, mais en écriture inspirée il m’a montré le nom qu’il voulait désormais porter. Je pratique et enseigne cette technique depuis plus de deux ans, et les résultats sont étonnants. Pas précis à cent pour cent, mais assez pour apporter quelques réponses réconfortantes à mes millions de questions existentielles. Même si en inspiration le meilleur médium que je connaisse demeure sans conteste ma jumelle, tout le monde peut utiliser cette technique à titre de guidance personnelle sans être un channel accompli. Suffit de se brancher sur le Soi supérieur, source de toute connaissance et de toute sagesse, et de laisser les messages couler à travers notre canal. Parce que, je le répète, nous sommes tous médiums ! En fait, chaque être humain est équipé d’antennes, branchées wifi sur une forme de conscience élargie, qui sont capables d'émettre et de recevoir des informations des plans subtils.

L’écriture pour moi se manifeste à deux niveaux. D’abord les mots, bien sûr, mais aussi les images. Quand j’ai posé la question la veille, à savoir comment mon cheval voulait s’appeler, on m’a montré l’image de la BD Le Temple du Soleil (Hergé), lorsque l’éclipse passe enfin et que Tintin est sauvé du bûcher avec le petit Zorrino et ses acolytes de toujours, le capitaine Haddock et le professeur Tournesol. Puis, le mot Sol s’est écrit tout seul dans ma tête. Sol pour soleil, bien sûr, qui brille après le passage d’une éclipse totale. Mais Sol aussi comme synonyme de terre, ce que le cheval fait pour moi naturellement, c’est-à-dire me ramener dans mon corps en m’enracinant à notre mère Gaïa. Sauf que Solo, ça lui va encore mieux. L’équitation étant un des rares moments solitaires que je m’accorde, raison de plus pour arrêter mon choix sur ce nom plutôt que sur tous les autres qu’on m’a suggérés.

– Ah oui, c’est super beau Solo, approuve instantanément Anne-Marie.

Non pas que j’ai besoin de son approbation, ou elle de la mienne, mais je m’amuse encore de constater combien nous résonnons aux mêmes idées. Faut croire qu’elles descendent simultanément en nous de notre source commune d’inspiration !

Après avoir payé ses nouveaux vêtements, Anne-Marie m’invite à l’accompagner jusqu’à son appartement, question de me séduire à l’idée de l’acheter avec elle en septembre, au moment où les proprios projettent de transformer leur triplex en condominiums[ 1 ]. Elle argumente que c’est un investissement intelligent dans le contexte économique actuel, mais je sais que son enthousiasme est quelque peu intéressé ! De cette façon, nous aurions toutes les deux un pied-à-terre en ville lorsque j’irai aussi vivre à temps plein à ma maison de campagne, voisine de la sienne. J’admets que c’est une idée géniale, quoique totalement irréalisable pour l’instant, mais je me garde bien de briser son rêve du jour. Parce que je connais mon amie. Elle change d’idée beaucoup plus rapidement qu’on change de chemise ! S’il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée, je vous confirme que ma jumelle est la fille la plus saine d’esprit de la planète !

Dans cet élan d’investir, Anne-Marie visite des condos depuis une semaine, sans trop savoir ce qu’elle recherche. Une nouvelle aventure qui m’excite tout autant, surtout que je suis toujours partante pour rêver de projets immobiliers au printemps, même si je n’en ai aucunement les moyens financiers !

Lorsque nous arrivons à l’appartement, je lui propose une petite séance d’écriture inspirée, elle pour moi et moi pour elle, notamment pour répondre à sa question sur la pertinence d’acheter un condo à Montréal dans sa situation de travail actuelle. On s’amuse souvent à faire cet exercice et les enseignements qu’on en retire sur tous les plans n’ont pas de prix.

Puisqu’il fait un temps anormalement doux pour la mi-avril, on s’assoit toutes les deux sur le balcon arrière et on médite quelques instants au soleil avant de laisser aller notre stylo. Je vois très rarement venir les réponses quand j’écris, ce qui représente pour moi un signe indéniable de leur justesse. Les mots me surprennent et se bousculent plus vite que ma pensée, autre indice que je me trouve réellement en état d’inspiration. Je dis toujours à la blague qu’Anne-Marie est totalement perdante quand on s’échange des textes canalisés. Elle m’écrit un long message ultraprécis de plusieurs pages, alors que je lui remets quelques paragraphes moins élaborés en tous points… mais souvent troublants de vérité quand même. J’essaie donc de ne pas retomber dans mes vieux réflexes de comparaison, question de ne pas me foutre des complexes !

Cette fois, je perçois clairement que l’envie d’acheter une demeure en ville est en fait une interprétation d’un élan beaucoup plus profond chez Anne-Marie.

« … Votre jumelle est en pleine phase de nidification. Elle veut faire de l’espace et bâtir un nid pour accueillir sa prochaine grande création. Le lieu de vie n’a aucune importance en soi. Ce qu’elle recherche avant tout est un endroit de calme et de sérénité pour préparer le projet qui est en gestation et servira votre Grand Plan commun… »

 

Je souris en me relisant à voix haute. Je ne veux pas la décourager, mais je suis une fille extrêmement sensitive, et mes sensations décuplent quand il s’agit de ma petite sœur d’Âme. Comme si j’entendais dans mon corps la réponse avant de l’écrire. Or, j’ai beau être enthousiaste, je ne ressens pas qu’elle va concrétiser son projet, pas pour le moment du moins. Je n’ai aucune idée de ce dont elle va « accoucher », mais je ne me juge pas d’avoir transmis cette information. Je vois bien par contre que mon texte la laisse sur sa faim, parce que ce n’est pas une réponse claire et franche qui commence par un « oui » ou par un « non ». Ce n’est jamais le cas. En principe, les guides n’interfèrent pas dans notre processus créateur, pour ne pas compromettre notre libre arbitre. On sait aussi que les enseignements reçus en inspiration prennent souvent tout leur sens dans les semaines ou les mois qui suivent. Nous les prenons donc avec un grain de sel et nous continuons notre route sans trop nous en préoccuper… jusqu’à ce qu’ils nous rattrapent !

En contrepartie, je peux vous assurer qu’Anne-Marie n’a rien perdu de sa « dextérité manuelle médiumnique » ! Le message qu’elle a reçu pour moi en réponse à ma question sur mon travail de conférencière est totalement inattendu et la propulse dans un état d’euphorie propre aux instants qui suivaient ses transes semi-conscientes l’année qu’elle faisait du channeling.

Je vous épargne les détails qui expliquent pourquoi j’ai l’impression « d’être sur pause » dans mes élans créatifs en ce moment, mais disons qu’elle a capté pour la première fois la fréquence de l’archange Michaël, ce qui nous laisse plutôt perplexes. Mais puisque nous sommes des enseignantes-éclaireurs, selon ce qu’on nous a transmis il y a longtemps, et qu’Anne-Marie est un channel capable de recevoir différentes fréquences, pourquoi pas celle du « patron des enseignants » !

Dans son message, cette énergie qu’on attribue aussi au rayon bleu de la connaissance me confirme que « le contact avec la race équine est une façon de me reconnecter avec mon essence ». Ce que j’ai parfaitement ressenti il y a quelques semaines quand j’ai décidé d’adopter Solo. On me l’avait même transmis en écriture, sans que je le partage avec Anne-Marie.

« Solo ! Oui, plus j’y pense, plus je le sens. C’est vraiment son nom. »

Reste à faire passer la pilule à mes enfants, qui trouvent leur mère pas mal flyée et préfèreraient un nom de cheval plus « normal » !


[ 1 ]  Un condominium (ou condo) est un appartement réservé à ceux qui veulent en être propriétaire.

À propos de l’auteure

France Gauthier

France Gauthier est animatrice et auteure de plusieurs livres sur la spiritualité. Ancienne journaliste à la télévision, elle offre depuis 2010 des conférences et des ateliers très courus sur des sujets audacieux tels que l’élévation de la conscience, la maîtrise, l’alchimie et la connexion avec l’invisible, des concepts qu’elle se plaît à démystifier et à retransmettre avec simplicité et légèreté.

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Introduction

L’histoire que vous vous apprêtez à lire est bien plus que le simple récit d’une guérison physique, qu’une rédemption même. C’en est une de transmutation et, surtout, d’espoir.

Notre humanité a franchi en cette fameuse année 2012 le point de bascule de conscience qui nous permet désormais de comprendre des notions que les courants religieux ont tenté de rendre inaccessibles au commun des mortels en les qualifiant de « miracles ». Or, il existe à l’intérieur de chacun de nous un puissant alchimiste qui peut transformer sa réalité au point de vivre, ici, maintenant, le Paradis sur terre, et d’avoir accès à la « vie éternelle ».

Mon amie Anne-Marie en est un exemple vivant.

J’ai rencontré Anne-Marie au milieu des années 1990, alors que nous travaillions respectivement comme journaliste et recherchiste au réseau TVA. En regardant un de mes reportages d’affaires publiques, elle a eu la nette sensation de me « reconnaître ». Une connexion d’Âmes si forte qu’elle a senti l’élan de suivre mon parcours professionnel, comme si on se connaissait depuis toujours. Nous sommes devenues des amies quelques années plus tard, quand nous nous sommes retrouvées « par hasard » pigistes à l’émission quotidienne de la populaire animatrice Claire Lamarche.

Anne-Marie a toujours été en quête de vérité et d’absolu. À 40 ans, elle avait déjà lu un nombre impressionnant de livres de croissance personnelle et vécu plusieurs expériences spirituelles, alors que moi, je ne croyais à rien. Par ignorance, mais surtout parce que « toutes ces affaires ésotériques finies » pouvaient nuire à mon image de journaliste d’enquête, je ne voulais tout simplement pas savoir ! C’est elle qui m’a initiée à la spiritualité et encouragée par la suite à pratiquer l’écriture inspirée pour recevoir par moi-même cette guidance intérieure.

Depuis douze ans, on s’accompagne ainsi au rythme de notre évolution respective et je suis encore ébahie de constater à quel point on se ressemble au plus profond de notre être, alors qu’en apparence on est si différentes. Nous sommes ce qu’on appelle dans le langage spirituel des jumelles d’âmes. D’un point de vue intellectuel, j’ai beau comprendre le concept qu’une Âme maîtresse peut se diviser en deux rayons distincts pour créer des flammes jumelles, le « comment » et le « pourquoi » d’un tel phénomène demeurent un grand mystère. Quoi qu’il en soit, le puissant lien énergétique qui nous unit dans « la vraie vie » me fascine encore plus qu’au premier jour de notre rencontre. Concrètement, cela nous a amenées entre autres à vivre, en synchronisme, des épreuves similaires et à transformer notre vie au gré des guérisons qu’elles provoquaient.

Au printemps 2010, j’ai reçu le message de faire un reset. C’est le mot qui me venait en écriture inspirée. On me montrait d’appuyer sur le bouton de mon ordinateur mental et de m’accorder une période de repos pour être guidée vers ma prochaine création. Pendant l’été qui a suivi, Anne-Marie s’est mise à canaliser sous mes yeux des messages de guides d’une autre dimension après être entrée dans un état altéré de transe semi-consciente au cours de la méditation matinale.

J’explique toujours que les guides, les anges, les maîtres et autres entités ne sont en fait que des noms qu’on donne à des fréquences vibratoires x, y, z… qui se retrouvent dans les différents plans de l’univers. Puisque nous sommes tous connectés à ce buffet énergétique, nous pouvons capter ces longueurs d’onde, notamment à travers nos perceptions, nos sensations, notre intuition et, bien sûr, en inspiration. Des milliers de channels reçoivent des messages d’autant de vibrations distinctes, chacun en fonction de la fréquence qu’il porte en prédominance.

Pour la petite histoire, sachez que nous recevions déjà depuis trois ans des notions de ces guides d’un autre plan par le canal d’Anne-Marie. Pour indiquer leur provenance et faciliter notre compréhension du phénomène, ils s’étaient présentés à elle en 2007 comme étant nos « frères et sœurs des étoiles », un groupe appartenant à une conscience collective de la septième dimension. Évidemment, on ne peut pas prouver l’origine ni même l’existence de ces énergies subtiles, mais cela n’a aucune importance en soi. On se contente de reconnaître la justesse des propos transmis, parce qu’ils s’avèrent criants de vérité (et on se garde une marge d’erreur !), ce qui nous suffit pour l’instant. Cela dit, on pourrait parler uniquement d’inspiration et on ne se tromperait pas. Les réponses à nos questions nous sont soufflées par notre esprit, qui est branché directement sur la connaissance universelle. D’ailleurs, le channeling est un métier en voie de disparition, parce que nous sommes tous des canaux de réception… avec différents niveaux de talent. Je compare ce don à celui des chanteurs. Tout le monde peut chanter avec plus ou moins de facilité, mais il n’y a qu’une seule et unique Céline Dion. Pour moi, Anne-Marie est la Céline de l’écriture inspirée !

Cet événement a marqué une bascule de conscience pour nous deux. J’ai quitté la télé à l’automne 2010 pour donner des conférences et des ateliers, notamment sur mes trois grands sujets de prédilection : l’élévation de la conscience, la maîtrise et l’alchimie.

De son côté, ma jumelle d’âme a pris une pause de la télévision pendant un an afin d’offrir des consultations privées en canalisation. En mai 2011, son système nerveux a flanché. Un ensemble de facteurs a provoqué cet épisode d’épuisement, mais le plus important était sans contredit la peur de se tromper ou de déformer le message qu’elle transmettait à ses clients. Cet été-là, pour des raisons différentes, nous avons dû revisiter nos thèmes respectifs. Pendant qu’Anne-Marie faisait face à ses doutes, je revivais la trahison pour la énième fois dans mon parcours amoureux. La bonne nouvelle, c’est qu’on a pu se guérir ensemble des nombreuses blessures émotionnelles qui y étaient associées (lire à ce sujet C’est quoi l’amour ?).

L’automne suivant nous a offert sur un plateau d’argent une grande rédemption. Nous sommes entrées progressivement dans un espace de plénitude et de joie qui perdure toujours. Dans cet état de légèreté, Anne-Marie a accepté des contrats de télé pour le pur plaisir de créer… jusqu’au moment où son corps l’a défiée de nouveau 18 mois plus tard.

Malgré le paradoxe apparent d’une mort annoncée, l’année 2013 aura permis l’ultime guérison de mon amie. Voici donc l’histoire de sa résurrection… et de la mienne, par association !

Autres publications
de France Gauthier

On ne meurt pas, La nouvelle vie de mon père: médecin de l'âme (Éditions Publistar) 2004 et 2010

 

La vie après la mort, tomes 1 et 2 (Éditions La Semaine) 2006 et 2008

 

Le Maître en Soi (Éditions La Semaine) 2007

 

Tout se joue à chaque instant (Éditions La Semaine) 2010

 

C'est quoi l'amour? Histoire d'une grande guérison amoureuse (Éditions Publistar) 2012

Chapitre 3

L’attente

– On se calme, y’a pas lieu de paniquer encore…

À moitié soulagée, je lance cette affirmation à mon équipe alors que nous attendons d’être servis au resto. Je viens de raccrocher la ligne avec Anne-Marie. La petite heure qu’elle a mise pour me rappeler m’a donné juste assez de temps pour partir dans ma tête et m’inventer mille scénarios, même si je tente depuis des années de mettre en pratique à chaque instant le troisième accord toltèque : ne pas faire de supposition. Force est de constater qu’il n’est pas tout à fait intégré !

Anne-Marie m’a rassurée tant bien que mal en me confirmant qu’il n’y a aucun résultat officiel, que ça peut être une tumeur bénigne, qu’elle va bien, mais qu’elle a vu la masse près de l’ovaire pendant l’échographie… qui fait au moins 14 cm de diamètre ! Elle a admis avoir eu un dur réveil ce matin, ponctué d’étourdissements violents, après avoir encaissé le choc de devoir se faire opérer au plus vite.

– Quatorze centimètres ! Mon Dieu, c’est un œuf de tyrannosaure !

– Commence pas à t’inquiéter tout de suite, mon amour, me murmure gentiment Stéphane en me caressant l’épaule.

Et Martine, qui est un être de compassion pure, se trouve déjà en mode « je suis toute avec vous », ce qu’elle fait à merveille sans même avoir besoin de parler. « Mais si la masse est à l’extérieur de l’utérus, ce n’est pas un fibrome utérin… alors qu’est-ce que ça peut être ? » Je ne veux plus y penser.

J’ai un sommeil très agité cette nuit-là. Un mélange de fatigue due aux deux ateliers consécutifs que je viens d’animer et aux longues heures passées sur la route pour aller et revenir du Saguenay. À cela s’ajoute « le hamster sur la coke » dans ma boîte crânienne qui roule à 100 km/h pour réécrire le scénario des derniers jours en le retournant à notre avantage. Une très mauvaise habitude qui est devenue de loin mon plus grand défi dans cette vie. « Ici, maintenant, France. Moment présent. Tout va bien dans le moment présent. Tout est parfait ! » Je me ramène constamment, mais rien n’y fait. Je dors tout au plus trois ou quatre heures et je me relève pour méditer. La méditation, surtout quand je peux la pratiquer au soleil levant dans mon jardin en ville ou à la campagne, finit par avoir l’effet d’un sédatif sur mon cerveau, si je reste assise assez longtemps pour me permettre d’élever mon taux vibratoire et de changer d’état. J’y parviens assez bien présentement. Avant de m’asseoir, j’ai pris soin de sortir mon cahier et mon crayon pour pouvoir poser des questions dès que je sortirai de mon état méditatif. J’ai constaté par expérience que les réponses sont toujours plus alignées dans les minutes qui suivent ces moments d’intériorisation.

« Que se passe-t-il réellement avec ma jumelle ? »

« Chère Âme, vous êtes toutes les deux à une croisée des chemins. Votre jumelle a fait un choix, celui de changer de plan pour mieux vous accompagner. Vous ne voulez pas entendre ces mots, ils font mal à la personnalité France. Et pourtant, Myriam Marie (le nom d’Âme que les guides donnent à Anne-Marie) est vous, et vous êtes elle. Vous ne faites qu’Un. Ce choix de votre jumelle pourra vous servir à toutes les deux de façon encore plus expansive que dans la personnalité Anne-Marie.

Soyez rassurée, elle ne partira pas de si tôt. Vous aurez le temps de profiter de sa présence pour vous familiariser avec les rudiments de ce que vous nommez la “mort”. On ne meurt pas, ne l’avez-vous pas déjà écrit ? Vous savez ceci et vous avez maintenant à l’expérimenter pour mieux l’enseigner. C’est le choix de votre Âme maîtresse commune de transmettre au plus grand nombre des notions spirituelles universelles pour que chacun puisse basculer en son temps dans ce Nouveau Monde en construction. Votre sœur d’âme retourne à la Maison. Réjouissez-vous de ce parcours qui vous unit dans la matière comme dans l’éther… »

« Peut-elle changer d’idée ? »

« Certes, tout est perpétuel changement, et vous détenez toujours le libre arbitre, mais vous aurez à faire face à cette éventualité, un jour ou l’autre… »

J’éclate en sanglots en me relisant. Une tristesse immense m’envahit. Je n’arrive plus à réfléchir. Même pas à penser qu’il est possible que je me trompe complètement ! Je pleure tellement que je me réfugie dans les bras de mon amoureux, qui ne comprend pas trop, mais qui s’en doute, et sans être capable de prononcer un seul mot, je lui déverse mon flot de larmes sur l’épaule. Lorsque j’arrive à parler, je lui lis le message que je viens de recevoir. Quand on pose des questions à notre Grand Soi, il faut être prêt à entendre les réponses. Je ne l’étais pas. Stéphane non plus, semble-t-il. Nous pleurons ensemble en silence sans chercher à se réconforter l’un l’autre. La tristesse est une émotion pure ressentie par tous les humains. La peine, quant à elle, vient avec une charge émotionnelle d’attachement, de jugement ou de comparaison. Je constate encore une fois, dans l’expérience, le chemin parcouru. Je ne ressens plus cette charge. Je ne vis plus de peine associée à ma tristesse. Une fois l’émotion brute évacuée, j’arrive toujours à retrouver une certaine sérénité.

Mais la rebelle en moi se braque. « Pourquoi pourrait-elle mieux m’accompagner sur un autre plan ? Voyons donc ! Pourquoi faudrait-il laisser son corps physique derrière… et tous nos projets communs ? » Et si mon gros ego voulait seulement me tester en me faisant vivre une nouvelle série de sensations fortes, un poison auquel j’ai été accro longtemps après le suicide de mon père lorsque j’avais 14 ans ?

Un rêve de ma courte nuit refait surface pendant que je me casse la tête à essayer de comprendre l’incompréhensible. J’ai rêvé qu’Anne-Marie et moi déménagions ensemble dans une maison de ville. Je marchais sur un chemin sinueux pour en montrer l’emplacement à un ami et, en m’approchant du terrain, je constatais qu’il ne restait qu’un trou béant entre deux autres habitations, prêt à accueillir les fondations de notre nouvelle demeure. Belle métaphore pour exprimer la phase de nidification, j’en conviens, mais je n’aurais jamais pensé une seconde que le nid serait pour un œuf de dinosaure ! Voilà donc la signification du texte que j’ai reçu en inspiration sur le balcon de mon amie un mois plus tôt. Je suis obligée d’admettre que mon canal est de plus en plus ouvert et précis.

« Mais sûrement pas cette fois ! » J’ai déjà constaté par le passé que je pouvais déformer certains messages, notamment quand je suis déstabilisée émotionnellement. En fait, l’information de base reste juste, mais l’interprétation qui en découle peut être teintée de mes peurs ou de mes désirs.

Alors, que peut vouloir dire changer de plan, sinon la mort du corps physique ?

Chapitre 2

L’annonce

Mai 2013. J’adore ces moments magiques partagés avec tout mon clan à l’écurie. Pendant que mes ados bavardent avec les autres jeunes à l’intérieur, je rejoins Anne-Marie au champ. Situé entre les montagnes et l’un des plus beaux lacs des Cantons-de-l’Est, ce décor enchanteur exposé aux grands vents nous offre une sensation inouïe de liberté et de pur bonheur. Nous pouvons passer de longues minutes ensemble sans parler, juste à contempler nos magnifiques bêtes en train de brouter tranquillement la nouvelle herbe vert tendre du printemps. Ces brèches dans le temps, comme autant de portions d’éternité, inscrivent en nous l’empreinte du Paradis sur terre, j’en suis convaincue !

– On est bien, hein ? me lance mon amie, sortant tout à coup de son mutisme.

Anne-Marie est de nature moins bavarde que moi, alors je ne m’inquiète nullement de son silence, mais j’admets qu’elle est particulièrement songeuse ce matin.

– Ça fait drôle d’être si bien, parce que j’ai une étrange nouvelle à t’annoncer.

– Étrange nouvelle ?

– J’ai une masse dans le bas du ventre. Je passe une échographie cette semaine pour en savoir plus.

– Qu’est-ce que tu veux dire par « une masse » ?