La nature illusoire de notre réalité et le pouvoir transcendant du véritable pardon
Gary R. Renard
Traduit de l’américain par Louis Royer
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The disappearance of the Universe
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Parution : novembre 2014
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Je doute un peu de ma santé mentale. Quand Gary Renard m’a demandé d’évaluer professionnellement le manuscrit dont est issu le présent ouvrage, je lui ai d’abord fourni des réponses parfaitement sensées. Lorsqu’il m’a dit que ce manuscrit comportait 150 000 mots, je lui ai répondu qu’aucun éditeur raisonnable ne publierait un tel ouvrage en un seul volume et qu’il faudrait d’abord le scinder en deux tomes ou, mieux encore, le réduire à moins de 100 000 mots afin d’en faire un projet plus facile à réaliser. Je pouvais lui dire au moins cela sans avoir lu son manuscrit.
Gary me répondit qu’aucune de ces deux approches ne convenait réellement à son ouvrage, mais qu’il y réfléchirait quand même. Il me demanda alors si je voulais bien, entre-temps, prendre connaissance de son projet, composé largement de longues conversations avec deux « maîtres ascensionnés ».
Ma réponse fut encore une fois très sensée, mais je la gardai pour moi. « Oh non ! me dis-je, encore un interminable manifeste d’âneries spirituelles écrit par un pauvre nigaud qui croit que les voix qu’il entend dans sa tête sont d’origine divine. » En presque deux décennies de journalisme, de critique, de rédaction et d’édition dans le domaine de la spiritualité parallèle, j’avais vu des milliers de pages d’inepties semblables. Je me souvins d’une citation de Jean de la Croix, qui se plaignait des scribes délirants de son époque : « Cela se produit très souvent et plusieurs s’y trompent. Ils croient avoir atteint un très haut degré de prière et recevoir des messages de Dieu. Ils les écrivent donc ou les font écrire, mais il s’avère que ce n’est rien, que ces messages ne contiennent rien de vertueux et ne servent qu’à encourager leur vanité. »
Ce M. Renard était toutefois prêt à payer pour qu’on lui fasse une critique sérieuse de son travail et cela me le rendit sympathique. Ayant déjà produit un nombre incalculable d’évaluations littéraires, je savais d’expérience qu’une « critique constructive » avait bien d’autres effets que de simplement encourager la vanité d’un auteur débutant. Je lui dis donc qu’il pouvait me faire parvenir son manuscrit et que je l’examinerais volontiers sous toutes les coutures.
À peine en avais-je commencé la lecture que je me félicitai de ne pas avoir prononcé à haute voix ma deuxième réponse à Gary, car il m’aurait alors fallu me rétracter. Aussi bizarre que semblât son histoire, elle était étonnamment lisible et même captivante. Les conversations qu’il avait eues, et enregistrées, avec ses instructeurs spirituels aussi étranges qu’inattendus, Arten et Pursah, étaient intelligentes, amusantes et exemptes de la pseudo-profondeur mielleuse qui caractérise bien des livres de channeling. En outre, l’ouvrage ne ménageait pas beaucoup la vanité de Gary. En fait, ses visiteurs d’un autre monde le taquinaient impitoyablement sur sa fainéantise et sa finauderie, tout en l’encourageant grandement dans la discipline spirituelle qu’ils l’incitaient à poursuivre.
Comme le lecteur le découvrira bientôt, il s’agit d’une discipline connue dans le monde entier par des millions de personnes grâce à un document spirituel moderne appelé Un cours en miracles© (UCEM©). Il ne faisait aucun doute que Gary m’avait contacté parce que j’avais publié des ouvrages sur ce cours, dont celui qui avait lancé ma maison d’édition, « L’histoire complète du Cours », un survol journalistique de l’histoire de cet enseignement, de ses principaux instructeurs et vulgarisateurs, ainsi que de ses critiques et des quelques controverses qu’il a suscitées. Gary m’avait peut-être aussi contacté parce qu’il reconnaissait inconsciemment nos similitudes psychologiques. Bien que je ne sois nullement un fainéant comme lui, j’ai assurément un penchant pour la finauderie.
En plus d’être un guide d’enseignement complémentaire aux principes du Cours, le manuscrit de Gary possédait d’autres qualités remarquables. Il ne faisait absolument aucun compromis dans son engagement envers la philosophie spirituelle de « non-dualisme pur » d’UCEM et envers son credo intérieurement activiste du pardon, le pardon perpétuel, jusqu’à ce que celui-ci devienne une habitude de l’esprit. Alors qu’avaient déjà paru avec succès quelques ouvrages basés principalement sur les principes du Cours, les plus populaires étaient ceux dans lesquels ces principes étaient dilués dans des notions plus facilement assimilables relevant du Nouvel Âge ou du guide pratique d’auto-apprentissage. Je fus agréablement étonné de voir que le manuscrit de Gary demeurait fidèle à la fois à la métaphysique pure et à l’exigeante discipline d’entraînement mental du Cours, la plupart du temps en des termes non équivoques. Il était évident qu’Arten et Pursah, quelles que soient leur identité et provenance, n’étaient pas les promoteurs d’une insipide illumination d’atelier de week-end.
En lisant donc ce manuscrit pour la première fois, j’eus le sentiment qu’il méritait réellement d’être publié. Il était toutefois plus lourdement handicapé que je ne l’avais d’abord estimé. D’abord, il était effectivement trop long ; ensuite, il consistait en une conversation à trois voix qui suffirait à rebuter la plupart des éditeurs non spécialisés ; enfin, il se réclamait de sources métaphysiques qui le feraient reléguer dans le domaine du Nouvel Âge alors que le texte lui-même était trop radical pour la plus grande partie de ce lectorat. Il contenait tout simplement trop de points pouvant prêter à la controverse — historiques, religieux, métaphysiques, psychologiques et politiques — et exigeait trop de confrontation avec soi-même pour le genre de lecteurs habitués à suivre étape par étape des recettes de mieux-être facilement digestibles et qu’ils peuvent ensuite oublier dès qu’une nouvelle panacée spirituelle envahit les librairies.
À mesure que j’avançais dans ma lecture du manuscrit, ma préoccupation professionnelle n’était plus de l’évaluer, mais d’aider Gary à trouver un éditeur, et je me rendis compte alors que je ne connaissais aucune maison, petite ou grosse, qui accepterait ce projet sans résister à la tentation de le réduire pour le rendre plus commercialisable. De toute évidence, Gary cherchait un éditeur qui préserverait l’intégralité de son travail, à la fois quant à son format et à sa cohérence thématique. J’avais beau pourtant me creuser les méninges, je n’en voyais aucun qui prendrait ce risque.
Sauf un, bien sûr.
C’est pourquoi je doute un peu de ma santé mentale. Seigneur! je ne crois même pas aux maîtres ascensionnés, tout simplement parce qu’il n’y en a jamais eu aucun qui ait daigné se manifester dans mon petit champ de vision. Malgré tout le bien qu’Un cours en miracles m’a apporté, j’ai toujours été ambivalent quant à sa prétendue origine spirituelle. Au risque de choquer d’autres étudiants d’UCEM, je dirai que je ne me suis jamais préoccupé de savoir si Jésus-Christ avait quelque chose à voir là-dedans. Pour moi, l’authenticité du Cours a été vérifiée tout simplement parce que c’est efficace. Il a produit dans ma vie, comme dans celle de beaucoup de personnes que j’ai rencontrées et interviewées, des changements aussi importants que positifs, mais ce n’est pas parce qu’il se réclame d’une source divine. Sous cet aspect, j’épouse vraiment le point de vue d’Arten et de Pursah, qui rappellent constamment à Gary, dans ce livre, que c’est toujours la vérité intrinsèque du message qui importe et non la personnalité des messagers.
Étrangement, le message contenu dans cet ouvrage m’est parvenu au bon moment. Il a ravivé mon propre intérêt pour le Cours alors que j’étais entré dans une phase de lassitude, largement dû à ma trop grande fascination pour l’UCEM comme phénomène social dans le « monde réel ». Des années de reportages sur les controverses suscitées par les cultes et les copyrights m’avaient détourné de la pratique même de cette discipline. En lisant le manuscrit de Gary, je me disais : « C’est vraiment de cela qu’il s’agit ! J’avais oublié ! Et le pardon, est-ce que ça fonctionne réellement ? »
Lorsque j’eus presque achevé la lecture du manuscrit, je compris que cela fonctionnait pour moi tout comme les instructeurs de Gary l’avaient prévu pour lui et pour ses futurs lecteurs : c’était un passionnant cours de recyclage en spiritualité de l’avenir. Je le dis ainsi parce que, malgré la croissance rapide du nombre de ses lecteurs depuis sa publication en 1976, Un cours en miracles a rejoint relativement peu de gens et je crois qu’il en sera ainsi pour plusieurs générations encore. Sa métaphysique est trop éloignée des croyances de la majorité et sa discipline transformante est beaucoup trop exigeante pour devenir avant longtemps la base d’un mouvement spirituel de masse. Et pourtant, comme le prédisent les instructeurs de Gary, cela se produira un jour.
Bien que le Cours semble absolutiste et intransigeant, l’un de ses atouts est qu’il prétend n’être qu’une version d’un « programme d’études universel », ce qui constitue en soi une reconnaissance de la sagesse inhérante aux autres voies spirituelles et psychologiques. Il affirme cependant que l’étudiant sérieux progressera plus rapidement par cette méthode que par toutes les autres. En tant que pragmatiste spirituel, j’apprécie cet avantage.
En fait, le Cours retourne périodiquement à l’idée que la reconnaissance et la pratique du pardon raccourcit de « milliers d’années » le processus de développement spirituel. Comme je n’ai jamais accordé beaucoup de valeur à la réincarnation, je ne sais trop quoi penser de ça. J’ai eu néanmoins l’étrange impression que certaines décisions que j’ai prises sous l’influence d’UCEM, des décisions qui m’ont libéré d’un ressentiment coutumier, d’une colère débilitante et d’une peur paralysante, m’ont épargné beaucoup de souffrances futures.
Avant que je ne découvre le Cours, je n’étais décidément pas sur la voie d’une sagesse aussi sublime et activiste que celle qu’il promeut. Je suis tombé sur ce fameux livre bleu au moment où j’en avais le plus besoin et je suis content de pouvoir dire que je ne suis pas le seul à avoir bénéficié de ma rencontre apparemment fortuite avec cet enseignement miraculeux. Sans lui, je n’aurais pas atteint des milliers de lecteurs aussi utilement par mes propres livres (y compris des ouvrages sur la foi et le pardon, il m’arrive de l’oublier !) comme je l’ai fait depuis que j’ai entrepris de le suivre.
Si jamais je consulte un spécialiste de la santé mentale, je vais lui dire que j’ai fini par publier Et l’univers disparaîtra parce que je désirais favoriser d’autres rencontres d’une sagesse profonde et pragmatique. Ce livre n’est évidemment pas un substitut du Cours en miracles, mais je crois qu’il fournit un aperçu vivifiant et radical des principes fondamentaux de cet enseignement. Les lecteurs qui ne s’intéressent pas au Cours y trouveront quand même matière à rire, à discuter ou à s’émerveiller. Si vous êtes comme moi, vous découvrirez rapidement que cet ouvrage n’est pas du tout ce que vous imaginez. Il s’agit d’une sacrée randonnée… Donc, comme vous le diraient Arten et Pursah : amusez-vous bien !
D. Patrick Miller,
Fondateur de Fearless Books, Mars 2003.
Alors que je vivais dans une région rurale du Maine, je fus témoin d’une série d’apparitions, en chair et en os, par deux maîtres ascensionnés, nommés Pursah et Arten, qui m’ont révélé qu’ils avaient été, dans une vie antérieure, saint Thomas et saint Thaddée. (Malgré la croyance populaire, leur existence en tant qu’apôtres ne fut pas la dernière.)
Ces visiteurs ne sont pas venus me voir pour me répéter des platitudes spirituelles déjà connues de bien des gens. Ils m’ont plutôt révélé les secrets de l’univers — rien de moins ! — m’ont exposé le véritable but de la vie, m’ont parlé en détail de L’Évangile de Thomas et clarifié franchement les principes énoncés dans un document spirituel étonnant qui se répand en ce moment dans le monde afin de hâter l’avènement d’un nouveau mode de pensée qui prévaudra dans le nouveau millénaire.
Il n’est pas nécessaire de croire à la réalité de ces apparitions pour bénéficier de l’information contenue dans cet ouvrage. Je peux cependant témoigner qu’il est fort improbable que ce livre ait été écrit par un profane tel que moi sans l’inspiration de ces maîtres. De toute façon, le lecteur est libre de penser ce qu’il veut quant à l’origine des propos que renferment ces pages.
Je crois personnellement que la lecture de Et l’univers disparaîtra peut faire gagner du temps à toute personne ouverte à une voie spirituelle. Après avoir lu ce message, il vous sera sans doute impossible, tout comme ce le fut pour moi, de voir votre vie ou de penser à l’univers de la même façon qu’avant.
Les événements relatés dans ce livre se sont produits entre décembre 1992 et décembre 2001. Ils y sont présentés sous la forme d’une conversation à trois : Gary (moi), et Arten et Pursah, les deux maîtres ascensionnés qui me sont apparus. Ma narration n’est identifiée que lorsqu’elle interrompt le dialogue et elle est alors précédée du mot « Note ». Les mots en italique indiquent une insistance de la part des locuteurs. Veuillez noter que je n’ai apporté aucun changement substantiel à ces conversations, bien qu’il me fût très difficile, en révisant ce texte, de tolérer certains propos critiques et immatures que j’ai tenus au cours de la période couverte par ce livre. Avec le recul, je me suis aperçu que je n’avais réellement pratiqué le pardon que dans les derniers chapitres.
Bien que certaines déclarations faites par ces maîtres au cours de ces conversations puissent sembler très dures ou très critiques par l’impersonnalité de la page imprimée, je peux attester que leur attitude en était toujours une de gentillesse, d’humour, d’humilité et d’amour. On pourrait la comparer à celle d’un bon parent qui sait qu’il faut parfois corriger avec fermeté un enfant, mais dont l’intention est naturellement bienveillante. Donc, quand la conversation semble s’échauffer, il faut se rappeler que, pour mon propre bénéfice, Arten et Pursah me parlent délibérément d’une manière que je peux saisir, afin de m’amener graduellement au but de leur enseignement. Pursah m’a affirmé que leur style était conçu pour éveiller mon attention. Cela veut sans doute tout dire.
Je me suis efforcé de bien faire ce livre, mais je ne suis pas parfait et il ne l’est donc pas plus que moi. Si toutefois il contient des erreurs factuelles, que le lecteur soit assuré qu’elles ne sont dues qu’à moi et non à mes visiteurs. De plus, je dois préciser tout de suite que j’ai rallongé certaines conversations à l’aide de dialogues dont je me suis ressouvenu après coup. Je l’ai fait avec l’approbation d’Arten et de Pursah, dont certaines des instructions qu’ils m’ont données sont incluses dans ces conversations. Ce livre doit donc être considéré comme un projet personnel qui fut à la fois amorcé et guidé constamment par eux, même lorsqu’il ne constitue pas une transcription littérale de nos rencontres.
Les références à l’ouvrage Un cours en miracles, y compris les citations mises en exergue de chaque chapitre, renvoient à un appel de note et sont listées dans l’Index à la toute fin du livre. Je désire exprimer mon infinie gratitude à la Voix du Cours, dont la véritable identité est discutée dans ces pages.
Je témoigne également ma plus profonde reconnaissance aux personnes suivantes, dont les conversations et le soutien m’ont été précieux au cours des ans : Chaitanya York, Eileen Coyne, Dan Stepenuck, Paul D. Renard, Ph. D., Karen Renard, Glendon Curtis, Louise Flynt, Ed Jordan, Betty Jordan, Charles Hudson et Sharon Salmon.
Enfin, bien que je ne sois pas affilié à eux, j’aimerais remercier ici très sincèrement Gloria et Kenneth Wapnick, Ph. D., fondateurs de la fondation pour Un cours en miracles, installée à Temecula, en Californie, et sur le travail desquels est basée une grande partie de ce livre. Mes visiteurs m’ayant suggéré, comme le verra le lecteur, d’étudier aussi les enseignements des Wapnick, ce livre ne peut que les refléter puisqu’il rend compte de toutes mes expériences d’apprentissage.
[Les idées exprimées dans cet ouvrage constituent l’interprétation et la compréhension personnelles de l’auteur et ne sont donc pas nécessairement approuvées par le détenteur du copyright d’Un cours en miracles.]
Gary R. Renard
À mon père et à ma mère.
Nous sommes pas separés.
Il y a ceux qui ont atteint Dieu directement, sans retenir aucune trace des limites du monde et se souvenant parfaitement de leur propre Identité. Ceux-là peuvent être appelés les Enseignants des enseignants parce que, bien qu’ils ne soient plus visibles, leur image peut encore être invoquée. Et ils apparaîtront quand et là où ils pourront aider en le faisant.
À ceux que de telles apparitions effraieraient, ils donnent leurs idées. Nul ne peut leur faire appel en vain. Et il n’y a personne non plus dont ils ne soient conscients 1.