L’AMOUR
n’a oublié personne
Une réponse à la vie
Gary R. Renard
Ariane Éditions
L’Amour n’a oublié personne – une réponse à la vie
Titre original anglais : Love Has Fortotten No One – The Answer to Life
© 2013, Hay House Inc. P.O. Box 5100 Carlsbad, CA 92018-5100 USA
Par : Gary R. Renard
© 2014 Ariane Éditions inc. pour l'édition française
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Traduction : Louis Royer
Révision linguistique : Monique Riendeau
Illustration et Graphisme de la page couverture : Carl Lemyre
Mise en page : Carl Lemyre
Conversion au format ePub : Carl Lemyre
Première impression : juillet 2014
ISBN papier : 978-2-89626-167-3
ISBN ePub : 978-2-89626-291-5
ISBN Pdf : 978-2-89626-293-9
Dépôt légal :
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2014
Bibliothèque et Archives nationales du Canada, 2014
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« L’amour n’a oublié personne n’est pas vraiment un livre. C’est plutôt un portail, un système de transport, une réorganisation de l’esprit. Après l’avoir lu, nous connaissons mieux notre nature véritable. »
– H. Ronald Hulnick, président de l’université de Santa Monica et coauteur, avec Mary R. Hulnick, de Loyalty To Your Soul: The Heart of Spiritual Psychology.
Joignez-vous à Gary Renard, l’auteur des livres à succès Et l’univers disparaîtra et Votre réalité immortelle, pour le dernier volet de sa trilogie, qui nous offre un parcours fascinant et fertile en émotions jusqu’à la mystérieuse vérité cachée derrière ce chef-d’œuvre de la spiritualité moderne qu’est Un cours en miracles. Ses instructeurs, les maîtres ascensionnés Arten et Pursah, nous emmènent dans une tournée étourdissante de l’après-vie pour nous enseigner ensuite une méthode qui, avec un peu de pratique, nous permet de liquider tout notre mauvais karma et nous révèle enfin « l’ingrédient manquant » dans les techniques populaires contemporaines de développement personnel.
Ce livre vous affectera profondément tout en vous procurant une clef de l’illumination ! Après sa lecture, vous découvrirez qu’effectivement l’Amour n’a oublié personne !
GARY R. RENARD est un auteur à succès, un conférencier et un instructeur spirituel très estimé. Partout dans le monde, les étudiants d’Un cours en miracles considèrent sa trilogie comme la « compagne essentielle » du cours car elle leur permet de lire, de comprendre et d’appliquer dans leur vie quotidienne ses plus profonds enseignements. Lauréat du prix Spirit de la fondation Infinity, Gary Renard a prononcé des conférences et dirigé des ateliers dans 24 pays.
1
Tu es tel que Dieu t’a créé, comme l’est chaque chose vivante que tu regardes, en dépit des images que tu vois. Ce que tu vois comme maladie et douleur, comme faiblesse, souffrance et perte, n’est que la tentation de te percevoir toi-même sans défense et en enfer. N’y cède pas, et tu verras toute la douleur, sous toutes ses formes, où qu’elle se produise, disparaître simplement comme brume au soleil[3].
À la fin de 2006, j’étais marié et je vivais dans le Maine. À la fin de 2007, j’étais divorcé et je vivais en Californie. L’année 2006 avait été la plus mouvementée de ma vie, mais j’étais loin de me douter que l’année 2007 la surpasserait à cet égard. Je n’aurais même jamais cru que c’était possible.
En août 2005, j’avais vu pour la dernière fois mes chers maîtres instructeurs ascensionnés, Arten et Pursah, qui m’étaient apparus sous les traits d’un homme et d’une femme. Ils m’avaient rendu visite onze fois en vingt mois afin de me livrer la matière de notre deuxième livre, Votre réalité immortelle : comment briser le cycle des naissances et des morts. (J’ai ajouté la narration et les notes, et j’ai maintenu ma part des conversations du mieux que j’ai pu.) Vers la fin de leur dernière visite, je leur ai demandé si je les reverrais. Leur réponse m’a pris par surprise : « Dans un an, demande-toi si ta vie est vraiment telle que tu la désires. Voudras-tu toujours être un auteur ? »
Ils savaient quelque chose que j’ignorais. La quinzaine de mois qui suivirent furent très difficiles. Au milieu d’un voyage et d’un horaire de conférences qui serait éprouvant pour quiconque, et tandis que je m’efforçais de faire tout le reste du travail qui incombe à un auteur actif, je suis devenu la cible d’une vendetta : une campagne organisée de jalousie de la part de soi-disant instructeurs spirituels qui se sont unis dans le but de détruire mon travail.
L’un d’eux était un homme que je croyais être mon ami et à qui j’avais rendu de nombreux services. Cela m’a fait très mal et ce fut l’une des plus grandes leçons de pardon de mon existence. Il m’a fallu plusieurs mois pour gérer la situation. Heureusement, les efforts de ces individus ont échoué, sans doute parce que leurs actes étaient diamétralement opposés à tous les principes spirituels qu’ils étaient censés défendre. Le public n’aime pas l’hypocrisie. Ces instructeurs parlaient d’amour et puaient des pieds.
Quant à moi, je n’étais que moi-même dans toute mon imperfection. J’étais devenu si disponible au public que les gens avaient l’impression de bien me connaître. Je ne m’étais jamais présenté autrement que comme un être humain. Ma personnalité et mon histoire étaient restées cohérentes et inflexibles malgré des années d’une observation mal intentionnée. Il n’existait aucune preuve pour justifier la haine que l’on me vouait ; uniquement des opinions, qui étaient celles d’une infime minorité. En définitive, la plupart des gens étaient de mon côté, et la preuve en serait faite plusieurs fois au cours des mois et des années à venir.
* * * * *
Environ un an après la deuxième série de visites d’Arten et Pursah, j’ai donné un atelier intensif à l’Institut Omega de Rhinebeck, dans l’État de New York. À cette occasion, un grand type prénommé Joe, vétéran de la guerre du Viêtnam, m’a dit comment Et l’Univers disparaîtra l’avait conduit à Un cours en miracles. Grâce à mon livre, il avait pu comprendre le Cours et en appliquer les enseignements dans sa vie, ce qui lui avait ensuite permis de pardonner toutes les horreurs qu’il avait vues au Viêtnam. En outre, les cauchemars qui l’avaient ensuite assailli pendant des décennies avaient cessé. Cet homme m’a dit qu’il voulait faire connaître le livre à d’autres vétérans. C’est à cet instant que ma réponse à la question d’Arten et Pursah est devenue une évidence. « Bien sûr que je veux toujours faire ce travail. Que pourrais-je désirer de plus ? »
Quelques mois plus tard, après avoir affronté les attaques des autres instructeurs, je me trouvais dans le salon de mon appartement d’Auburn, dans le Maine, et je devinais ce qui allait se produire. C’était le 21 décembre 2006. Alors qu’une crise personnelle se résolvait et qu’une deuxième était sur le point de débuter, j’attendais la visite de mes amis. Les maîtres ascensionnés m’avaient dit que leur prochaine visite dépendrait de ma décision car ils voulaient que j’en sois responsable. Ils m’avaient appris à me situer au niveau de la cause et non de l’effet, et ils s’attendaient à ce que je vive ainsi, sans plus jamais être victime du monde. Cette fois, c’était moi qui choisissais. Je savais qu’ils seraient là pour moi si je le désirais. Je n’ai pas été déçu. Arten et Pursah me sont apparus soudainement sur leur divan favori, que je perdrais bientôt en divorçant, mais que mon ex-épouse me rendrait par la suite.
GARY : Je savais que vous viendriez aujourd’hui ! J’ai reçu plusieurs courriers électroniques me disant que vous m’apparaîtriez aujourd’hui.
ARTEN : Nous ne pouvons donc pas échapper à la gloire ?
PURSAH : Est-ce que les paparazzi sont à la porte ? Mais, sérieusement, tu as vécu une période très difficile.
GARY : Sans blague. Pourriez-vous m’expliquer pourquoi vous ne m’avez pas prévenu que je subirais plus de conneries que n’importe quel autre enseignant dans toute l’histoire d’Un cours en miracles ?
ARTEN : Excuse-moi, mais ne t’avons-nous pas dit depuis le début que nous ne te révélerions pas grand-chose de ton avenir personnel parce que nous ne voulions pas te priver d’occasions de pardonner ?
GARY : Oh ! J’avais oublié. Tant pis ! Mais, Jésus-Christ m’en soit témoin, ce ne fut pas facile, vous savez !
PURSAH : Gary, il n’y a rien de facile en ce qui concerne Jésus. Il a fait son chemin et tu fais le tien. Il a démontré que rien n’était impossible avec Dieu, y compris l’absence complète de douleur. Tu t’es bien débrouillé dans ton récent travail de pardon, même si tu te plains en ce moment. Pourquoi ne fais-tu pas comme les canards ?
GARY : D’accord, je vais mordre l’hameçon. Que voulez-vous dire ?
ARTEN : Les canards ne regardent pas derrière eux. Ce serait trop difficile. Ils ne voient que ce qui se trouve devant eux et ils ignorent ce qui est derrière. Seul leur importe le moment présent. Ils ne pensent pas au passé.
GARY : Vous dites que le passé devrait rester en dehors de ma conscience et que je ne dois penser qu’au moment présent, tandis que le futur prendra soin de lui-même !
ARTEN : Oui, mais nous ne disons pas d’en rester là, à l’instar de certains enseignements spirituels populaires. Toute tentative pour rester dans le moment présent échoue à moins qu’un certain travail ne soit accompli par l’étudiant. C’est qu’il y a quelque chose dans l’esprit qui empêche de rester dans le moment présent. La plupart des instructeurs spirituels ne le savent même pas ; comment pourraient-ils enseigner le moyen de l’éliminer ? C’est le cas des plus populaires enseignants du Cours en miracles car ils n’ont pas vraiment appris le Cours.
PURSAH : Nous nous étendrons tellement sur le sujet que tu ne seras plus jamais le même ensuite.
ARTEN : Comme le dit le maître J dans son Cours : « La seule pensée entièrement vraie qu’il soit possible d’avoir au sujet du passé est qu’il n’est pas là[4]. »
GARY : Cool. Mais, dans l’illusion temporelle, combien de temps durera cette série de visites ? J’ai un horaire chargé. Si vous choisissez certaines dates, je dois en prévenir mon agent.
ARTEN : En réalité, la durée de cette série de visites dépendra de la qualité et de la rapidité de ton travail. Nous te poserons des défis. Il est possible que tes voyages t’empêchent de les relever, mais ton processus de pardon devrait raccourcir. Au cours de la dernière série, tu as remarqué que ce processus était moins long. Il en sera de même cette fois. Finalement, tu n’auras plus besoin de mots et tu pardonneras automatiquement. Il s’agit d’un état très avancé. Pour l’instant, disons que tu apprendras rapidement et que, dans un avenir proche, tu seras en mesure de pardonner automatiquement, quoi qu’il arrive. Tu seras dans un état qui comportera la loyauté et la joie, lesquelles sont des caractéristiques d’un enseignant de Dieu[5]. Tu éprouveras de la gratitude pour ton Créateur, qui ne t’a pas créé pour que tu sois un corps, mais pour que tu sois comme Lui. Tu seras capable de te détendre en Dieu.
GARY : C’est vrai que j’aimerais être plus détendu et reconnaissant pour toute l’aide reçue au cours des deux dernières années : celle qui m’est venue de J, du Cours, de vous, de Pursah, de la coloration Just for Men, du Viagra…
PURSAH : Et tu devrais être reconnaissant aux gens qui t’ont posé des défis au cours des derniers mois. En leur pardonnant, tu as fait d’eux tes sauveurs.
GARY : L’un d’eux est même venu s’excuser en public. Je doute cependant que les deux autres imbéciles puissent jamais quitter des yeux leur nombril. Je blague. Tout est possible. Mais je sais exactement ce que vous voulez dire. En leur pardonnant, je suis en réalité celui qui est pardonné et, en ce sens, ils sont réellement mes sauveurs. Je ne pourrais rentrer au foyer sans eux.
PURSAH : Voilà, mon frère. Ta façon de les voir ou ce que tu penses d’eux déterminera ce que tu penseras de toi-même et finalement ce que tu croiras être : un corps ou le pur-esprit. Que préfères-tu être ? Quelque chose de temporaire destiné à mourir ou quelque chose de permanent qui ne peut pas mourir ? Tes expériences seront déterminées par ce que tu penses des autres ! Comme J te le conseille dans le Cours : « N’oublie jamais cela, car c’est en lui que tu te trouveras ou te perdras[6]. »
GARY : Et en pardonnant quoi qu’il arrive, en ajoutant les souvenirs ou les pensées du passé qui reviennent à l’esprit, j’en suis libéré. Ce type de pardon que J pratiquait est toutefois incompris par la plupart des gens.
ARTEN : Le type de pardon dont nous parlons, qui défait l’ego, permet de rester dans l’éternel présent. Le passé et le futur seront pardonnés. Le Cours dit ceci : « […] s’il est pardonné, il a disparu[7]. »
GARY : Hé ! Attendez un peu ! Nous n’avons pas mis le magnétophone en marche.
ARTEN : Ne t’inquiète pas de ça. Cette fois, nous ne voulons pas que tu nous enregistres. Tu peux prendre des notes, comme tu as déjà commencé à le faire, et tu as une excellente mémoire. De plus, tu nous entends très bien lorsque nous te parlons entre nos visites ou que nous te montrons des mots lorsque tu as les yeux fermés. Nous te le dirons donc si tu commets une erreur de transcription qui vaut la peine d’être corrigée.
GARY : Je ne suis pas sûr d’être d’accord. C’est plus difficile que d’habitude. J’ajoute aux livres une narration et des notes, et je les personnalise en racontant ce qui se passe dans ma vie. Je livre ainsi plusieurs expériences personnelles. C’est vraiment commode pour moi de transcrire les conversations à partir d’un enregistrement, et vous me dites maintenant que je ne peux pas le faire.
PURSAH : Nous te disons que tu n’as pas besoin de le faire. Tout ira bien, tu verras.
GARY : Pourquoi ne pas faire d’enregistrements ?
PURSAH : C’est très simple. Comme tu as décidé de poursuivre ce travail, tu vas écrire d’autres livres. Éliminons donc les questions éventuelles des lecteurs concernant les enregistrements. Tu peux maintenant faire le travail sans cette machine. Les lecteurs devraient se concentrer sur nos conversations plutôt que sur des détails superficiels comme la réalité de notre existence et des enregistrements, alors que nous leur répétons depuis le début que rien n’est réel sauf Dieu, à commencer par eux-mêmes !
De plus, tu as très bien répondu aux questions. Les gens t’en posent depuis des années au sujet de toi-même, d’Arten, et de moi, et tu as répondu à toutes ces questions exactement comme nous te l’avions conseillé.
Note : Depuis la première série de visites, qui s’est terminée à la fin de 2001, j’ai entendu Arten et Pursah me parler sous l’identité du Saint-Esprit, bien que ce genre de communication ne corresponde pas toujours à l’idée que s’en font la plupart des gens. Même si j’entendais souvent une Voix audible, la communication prenait, la plupart du temps, une autre forme, particulièrement après le deuxième livre. Les yeux fermés, mais en état d’éveil, assis ou bien couché dans mon lit juste avant de m’endormir, ou encore à mon réveil, je voyais apparaître des mots comme si je lisais un livre. C’est l’une des formes de communication les plus inspirées que j’aie reçues jusqu’ici.
ARTEN : Il est tout à fait normal de répondre à des questions et tu n’as pas à être sur la défensive. Tu donnes simplement des informations pour contrer la désinformation. N’est-il pas étrange que des gens pensent qu’ils peuvent t’attaquer en te posant des questions qui sont en réalité des affirmations t’accusant sans preuve d’être un menteur et qu’en même temps ils veuillent que tu aies tort de leur répondre ! Comme c’est commode pour eux ! La vérité, au niveau de la forme, c’est que si tu ne livres pas ton expérience aux gens, ils vont créer leurs propres réponses.
Il y a une autre raison pour laquelle nous t’avons conseillé de répondre aux questions. Dans quarante ou cinquante ans, quand les chercheurs examineront les problèmes actuels avec moins d’émotion que ne le font plusieurs personnes aujourd’hui, ils verront que tu avais des réponses à ces questions, et de très bonnes en plus.
PURSAH : Au cours des dernières années, tu es devenu un instructeur spirituel très connu dans le monde. Pourquoi ne pas nous raconter, au profit de tes lecteurs, quelques faits saillants concernant ce que J enseignait il y a 2 000 ans et qu’il enseigne toujours dans Un cours en miracles, et que le monde n’a pas compris et ne comprend toujours pas aujourd’hui, sauf de rares individus.
GARY : Bien sûr, mais je serai bref car j’ai moi-même quelques questions à vous poser. Donc, ce qu’il faut d’abord comprendre, c’est qu’il n’existe que deux choses, dont l’une seule est réelle. Ce qui est réel, c’est Dieu, ou le Ciel, ou votre Source, ou le Foyer, quel que soit le nom qu’on lui donne. Et ce nom, quel qu’il soit, désigne la perfection. À la fois selon la Bible et selon Un cours en miracles, Dieu est parfait Amour. Cet amour parfait ne change jamais. Il est absolument immuable. Si ce n’était pas le cas, il évoluerait et, s’il évoluait, il ne serait pas parfait. Or, la réalité est déjà parfaite ; elle n’a pas à s’améliorer. C’est la réalité de tous. On ne peut ni enseigner ni expliquer cet amour parfait, mais on peut en faire l’expérience, même en vivant ici dans un corps.
Si Dieu est parfait Amour, tout ce qu’il sait faire est amour. S’il savait faire autre chose, cet amour ne serait pas parfait, n’est-ce pas ? Ce point est important pour comprendre la nature non dualiste du Cours.
Mais il y a cette autre chose qui pense être ici. Elle n’est pas réellement ici, mais elle pense qu’elle y est. Cette chose pense s’être séparée de sa Source et avoir pris une identité propre. Nous l’appellerons l’ego. L’ego est surtout inconscient. Il réside sous la surface. Nous n’en voyons qu’une infime partie avec l’esprit conscient ; la plus grande partie nous est cachée. Or, dans cette partie qui nous est cachée, il y a cette énorme culpabilité d’être apparemment séparé de Dieu. C’est ce que l’on pourrait appeler le péché originel. Il n’y a pas réellement de péché, mais plutôt l’idée d’être séparé. C’est ce qui a fait la conscience, car la conscience requiert plus d’une chose, soit un sujet et un objet. On a alors quelque chose dont on peut être conscient. En réalité, il n’y a ni sujet ni objet, mais unité parfaite.
Donc, pour abréger, nous n’avons pas à lutter pour être ce que nous sommes déjà. Notre être véritable est déjà parfait et immuable. Tout ce qu’il y a à faire, c’est de défaire notre être faux qui pense s’être séparé de sa Source, cet être faux qui se croit coupable.
PURSAH : Et si Dieu est amour pur et absolu, comment cette pensée de séparation a-t-elle pu naître ?
GARY : Ah ! Voilà une question piège. Un cours en miracles enseigne que la pleine conscience de l’Expiation, « c’est donc reconnaître que la séparation ne s’est jamais produite[8] ».
Autrement dit, la séparation est une illusion, un rêve, la projection d’un univers spatiotemporel. Nous ne pouvons trouver la réponse à cette illusion par l’intellect car l’ego se sert souvent de ce dernier pour nous garder enlisés ici. La séparation est une fausse expérience. La réponse adéquate à la séparation consiste à la remplacer par une expérience vraie : celle de la conscience de l’unité parfaite avec Dieu. Dans cet état, on n’est plus un être séparé, mais on ne fait qu’un avec toute la création. Cette expérience est la Réponse à ce que nous appelons la vie. En fait, cette expérience ne comporte aucune question, mais uniquement la Réponse. On retourne ensuite temporairement à la fausse expérience de la séparation et l’on se rend compte que l’on rêvait les questions ! Car les questions n’existent pas dans la réalité, qui est l’expérience de l’amour parfait ne faisant qu’un avec la Source et qui devient notre réalité permanente lorsque nous abandonnons le corps pour la dernière fois.
PURSAH : D’accord, mon frère. Et comment produit-on cette expérience ?
GARY : Eh bien, il faut d’abord cesser d’être une victime. Par exemple, si ce monde a été fait par Dieu, on est alors une victime de Dieu. On est victime d’une force extérieure. Or, le monde n’a pas été fait par Dieu. Comme l’affirme l’une des premières leçons du « Livre d’exercices » : « Je ne suis pas la victime du monde que je vois[9]. » C’est d’ailleurs pourquoi il est si important de comprendre le « Texte » du Cours pour comprendre vraiment le « Livre d’exercices ». Les gens font leur propre interprétation des leçons du « Livre d’exercices » en leur donnant souvent une tournure nouvel âge. Or, le Cours ne relève pas du nouvel âge. Il est unique en soi. Ses enseignements ne sont pas les mêmes que ceux des instructeurs spirituels populaires d’aujourd’hui. C’est d’ailleurs établi dès le début du « Livre d’exercices » : « Un fondement théorique comme celui que le texte procure est un cadre nécessaire pour rendre les leçons de ce livre d’exercices signifiantes[10]. » La plupart des enseignants du Cours ne l’ont pas réellement appris et n’en comprennent pas vraiment la signification. Ou alors ils ne le disent à personne.
La plupart des systèmes spirituels visent à équilibrer le corps, l’esprit et le pur-esprit. Tous les trois sont également importants, mais ce n’est pas là l’approche adoptée par le Cours. Avec le Cours, on apprend comment utiliser le mental pour choisir entre le corps, qui est le grand symbole de séparation de l’ego, et le pur-esprit, qui, dans le Cours, est l’unité parfaite, à ne pas confondre avec l’idée de l’âme individuelle, ce qui est encore une idée de séparation.
Le Cours enseigne que le monde est une projection issue de l’inconscient collectif. Ce qui était dans notre esprit sur le plan métaphysique collectif – nommément la terrible culpabilité inconsciente que nous avons ressentie à la séparation initiale de notre Source – fut nié et projeté à l’extérieur.
Les psychologues vous diront que le déni est toujours suivi d’une projection. C’est parce que ce qui est nié doit bien aller quelque part. Quand une chose est niée, elle devient inconsciente, et d’ailleurs le Cours parle abondamment du déni. On oublie ensuite qu’on l’a niée, et quand elle est projetée à l’extérieur, on prend cette projection pour la réalité. On oublie qu’on l’a créée puisqu’on l’a niée ! Il s’agit donc de notre projection, mais nous n’en sommes pas conscients. Or, le Cours enseigne que « la projection fait la perception[11] ». Cela veut dire qu’en réalité nous avons créé ce que nous voyons, mais que nous l’avons ensuite oublié et que nous le tenons pour la réalité. Nous oublions que c’est une illusion créée par nous-mêmes. Comme le dit J : « N’est-il pas étrange que tu croies que c’est de l’arrogance de penser que tu as fait le monde que tu vois ? Dieu ne l’a pas fait. De cela tu peux être sûr. Que peut-Il connaître de l’éphémère, des pécheurs et des coupables, de ceux qui ont peur, qui souffrent ou qui sont seuls, et du pur-esprit qui vit dans un corps voué à la mort ? Tu ne fais que L’accuser d’insanité en pensant qu’Il a fait un monde où de telles choses semblent avoir une réalité. Dieu n’est pas fou. Or seule la folie fait un tel monde[12]. »
ARTEN : Toi et ton ami J, vous devez arrêter de retenir les choses. Tu as dit qu’une partie de la libération consistait à cesser d’être une victime et à assumer ouvertement la responsabilité de ton expérience. Voudrais-tu préciser un peu comment on y arrive ?
GARY : On ne peut y arriver par habileté mentale ni en étant son propre instructeur. Il faut écouter le système de pensée du Saint-Esprit plutôt que le sien. La vérité est simple et cohérente, mais l’ego ne l’est pas. L’ego est très compliqué et, en réalité, il veut que l’idée de la séparation survive car elle le valorise. Alors, il établit dans ce monde des relations valorisantes, qui sont soit d’amour ou de haine, et je suis sûr que nous finirons par en parler. L’important, ici, c’est de comprendre que l’ego aime les complications parce qu’elles sont des écrans de fumée dissimulant le seul problème réel et la seule solution réelle.
Le seul problème réel, c’est l’idée que nous nous sommes séparés de Dieu, et la seule solution réelle, c’est de défaire l’idée de la séparation afin de rentrer au foyer. Pour nous y guider, le Saint-Esprit nous fournit la simple vérité devant les complexités de l’ego, mais celui-ci ne cédera pas. Comme le Terminateur, il poursuit sa course. Or, la vérité qui défait l’ego finira par gagner car le Saint-Esprit est parfait et l’ego ne l’est pas.
Tout le monde peut comprendre et appliquer les enseignements du Saint-Esprit. Le Cours dit que c’est simple, et il le répète plus d’une fois. Il emploie le mot 158 fois ! J’ai vérifié dans le Concordance. De plus, il ne conseille pas d’avoir des idées originales, et ce, ni à ses enseignants, y compris les maîtres ascensionnés, ni à nous. En fait, il dit ceci : « L’ingéniosité n’est pas la vérité qui te rendra libre, mais tu es libre du besoin d’en user quand tu es désireux d’en lâcher prise[13]. » Il dit également ceci : « Le Cours donne simplement une autre réponse, une fois qu’une question a été soulevée. Toutefois, cette réponse ne tente pas de recourir à l’inventivité ou à l’ingéniosité. Ce sont là des attributs de l’ego. Le Cours est simple. Il a une seule fonction et un seul but. En cela seulement il reste entièrement constant parce que cela seul peut être constant[14]. »
ARTEN : C’est vrai. Par contre, tu ne m’as toujours pas donné la clé. Selon ce que tu as dit, qu’est-ce qui, dans le Cours, modifie ton expérience ?
GARY : Nous modifions notre expérience en modifiant notre vision des autres.
PURSAH : Précisément. Le pardon est un changement dans la vision des choses, qu’il s’agisse de situations, d’événements ou de gens, mais ce n’est pas facile.
GARY : Je ne dis jamais à personne qu’il est facile de pardonner aux autres. En fait, ça cloche parce qu’ils ne le méritent pas.
PURSAH : Ça peut sembler vrai au niveau de la forme, mais, au bout d’un moment, tu comprends que c’est toi qui es pardonné chaque fois que tu pardonnes à quelqu’un d’autre.
GARY : C’est parce que nous ne faisons tous qu’un.
ARTEN : Oui. Les gens semblent séparés parce que ce qu’ils voient est une projection fondée sur l’idée de la séparation, mais c’est une erreur. Quel que soit le nombre de fois que l’ego paraît se diviser, ce n’est qu’une illusion. Il n’y a en réalité qu’un seul être qui pense s’être séparé de sa Source. Il paraît sous une forme nombreuse, mais il n’est qu’un en réalité et c’est toi. Pourtant, l’esprit semble continuer à se diviser et il projette ensuite ces divisions qui font que de plus en plus de gens semblent être ici dans cette projection. Or, tout ça n’est qu’illusion. Il n’y a toujours qu’un seul ego, quel que soit le nombre d’images différentes que vous apercevez.
GARY : Ça expliquerait pourquoi on a commencé avec une ou deux personnes seulement, comme Adam et Ève, et qu’on a abouti à des milliards d’individus. Je me suis toujours demandé comment concilier cela avec la réincarnation. Je veux dire : s’il n’y avait que deux individus au départ, comment ont-ils pu paraître se réincarner en milliards de personnes, à moins que l’esprit ne se soit divisé ? Ce n’est pas possible. Je dis « paraître se réincarner » parce que tout cela est une illusion, ou mieux : un rêve qui semble vrai. Les événements d’un rêve semblent effectivement se produire, mais cela ne veut pas dire qu’ils se produisent réellement.
PURSAH : Crois-tu à la réincarnation ?
GARY : Non, mais j’y croyais dans une autre vie.
ARTEN : Tu as dit que tu modifiais ton expérience en modifiant ta vision des autres. Nous devons faire ici quelques distinctions. Nous avons cité précédemment une très importante loi de l’esprit comprise dans le Cours : « Comme tu le vois, ainsi tu te verras toi-même[15]. »
Il est temps d’être plus précis à ce sujet, mais dis-nous d’abord comment va ta main.
Note : Une semaine avant le retour d’A et P (comme je les appelle parfois en privé), je me suis réveillé un matin avec la main droite complètement engourdie et inutilisable. J’ai consulté un neurologue, qui a diagnostiqué une lésion du nerf radial. Il m’a dit que mes nombreuses heures au clavier et à la signature de livres en étaient la cause. Selon lui, cela pourrait prendre un an à guérir, si jamais cela guérissait. J’étais déterminé à faire en sorte que cela guérisse rapidement.
Les symptômes sont apparus à un bon moment, si l’on peut parler de bon moment à ce sujet. Je disposais d’un mois de congé à l’occasion de la période des fêtes, avant de recommencer à voyager et à donner des conférences. J’ai décidé que je ne laisserais pas cette condition m’affecter et je suis même allé passer les fêtes à New York avec ma conjointe Karen, bien que ma main droite fût pratiquement inutilisable.
J’ai commencé à pratiquer les enseignements sur la guérison fournis par Un cours en miracles et mes deux amis ascensionnés. Ma main s’améliora, mais elle était encore douloureuse et elle n’avait récupéré que la moitié de sa fonctionnalité au moment de l’apparition d’Arten et Pursah. Je prenais des notes du mieux que je pouvais, même si elles ressemblaient parfois à des gribouillis d’enfant.
GARY : Ça s’améliore. Je fais ce qui m’a été enseigné.
ARTEN : Très bien. Lors de notre quatrième visite, nous parlerons de la guérison ; pas seulement pour toi, mais pour tes lecteurs aussi. Il te reste trois semaines avant de retourner au front. Continue à travailler mentalement sur ta main et nous en reparlerons à notre prochaine visite.
PURSAH : Revenons donc à notre sujet. Les gens font des erreurs de base en appliquant le Cours. L’une des raisons, c’est qu’ils ne se rappellent pas ce qu’est réellement le pur-esprit. Autre erreur, ils se concentrent sur l’illusion au lieu de se concentrer sur la réalité.
GARY : Que voulez-vous dire ?
PURSAH : Souvent, quand les gens font ce genre de travail, ils se focalisent sur le fait que la vie est une illusion, ce qui n’est pas ce sur quoi tu veux te focaliser. C’est que, s’il est vrai que tu te verras comme tu les vois, et c’est le cas, alors, si tu vis en voyant les autres et le monde comme une illusion, tu finiras par te penser inconsciemment comme une illusion. Tu te sentiras vide et insignifiant, ce qui te déprimera. Souviens-toi que ton esprit inconscient appliquera à toi-même tout ce que tu penses des autres. Car, bien que tu n’en sois pas conscient, ton esprit inconscient sait tout, y compris le fait qu’une seule partie de toi se pense ici. C’est pourquoi tout ce que tu penses des autres est en réalité un message de toi à toi-même à ton propre sujet. C’est ainsi que ton esprit inconscient le verra. Tu ne veux donc pas penser que les autres sont une illusion, sinon tu penseras en être une aussi.
Ce ne sont pas seulement les étudiants américains qui font cette erreur. Parce que l’hindouisme et le bouddhisme ont toujours enseigné que le monde visible était une illusion – ou une impermanence, comme disent les bouddhistes –, beaucoup de gens en d’autres pays, dont l’Inde, voient les choses ainsi. Pour aggraver le problème, l’Inde possède un système de castes dans lequel un tiers de la population est inférieur aux animaux !
Heureusement, plusieurs Indiens pratiquent une idée que nous leur avons empruntée, et que l’on voit et entend dans plusieurs temples de l’Église Unie des États-Unis. C’est l’idée du Namaste, qui signifie : « La divinité qui m’habite s’incline devant la divinité qui t’habite. » C’est certes un pas dans la bonne direction, mais il ne va pas assez loin.
Quand tu dis : « La divinité qui m’habite s’incline devant la divinité qui t’habite », tu limites cette personne à un minuscule point dans le temps et dans l’espace. Tu rends réelle l’individualité. Tu sépares aussi les deux personnes en tant que sujet et objet. Que faisait J ? Il oubliait le corps. Ce n’est pas que ses yeux physiques ne voyaient pas les autres corps, mais il comprenait qu’il ne voyait pas avec ces yeux-là et qu’il n’était pas réellement dans un corps. Il savait qu’il voyait avec son esprit. Comme il le dit dans le Cours, tu revois « mentalement ce qui s’est passé[16] ». À propos, pourrait-il exister une meilleure définition du visionnement d’un film ? Le film est fait et maintenant tu le visionnes. Une partie de ce que tu regardes est ton propre corps ! Ton corps n’est qu’une partie de la projection, comme tous les autres corps que tu vois.
Au lieu de limiter à un minuscule point spatiotemporel la personne avec laquelle tu es en interaction, tu veux oublier le corps comme J le faisait. Tu veux considérer cette personne comme illimitée. Au lieu de la voir comme une partie, tu veux la voir comme le tout. Si tu le fais, tu ne seras plus focalisé sur le fait d’être une illusion et le résultat sera très positif. Ce sera efficace et cela t’épargnera des vies d’efforts. Si tu vois les autres comme le tout, rien de moins que Dieu, tu finiras par faire l’expérience de toi-même. C’est ce que J a fait. Il a vu partout le visage du Christ. Dans le Cours, J n’a rien de spécial. Il dit que tu es son égal et que tu en feras l’expérience. La façon la plus rapide d’en faire l’expérience, c’est de voir la réalité du pur-esprit dans chaque personne que tu rencontres.
GARY : D’accord. Je vois donc comme identique à Dieu chaque personne que je rencontre. C’est l’unité parfaite dont parle le Cours. À notre état naturel, nous ne sommes pas différents de Dieu, et il n’y a aucune arrogance à le penser. Par contre, il y a de l’arrogance à penser que nous pourrions être séparés de Dieu. En vérité, nous ne pouvons pas l’être, sauf en rêve, et c’est pourquoi vous pourriez dire aussi que le Cours peaufine l’idée que l’univers spatiotemporel est une illusion, pour en faire l’idée que c’est un rêve dont nous nous éveillerons et que cet éveil est l’illumination.
ARTEN : Très bien. Le secret, c’est de penser que chacun est le tout. Si tu le penses, tu te trouveras à faire quelque chose que très peu de gens ont fait dans toute l’histoire et cela accélérera ton illumination. Ton inconscient comprendra que si les autres sont en parfaite unité avec Dieu, tu dois l’être aussi. Même J a dû y travailler, mais sa vigilance l’a bien servi.
GARY : J’imagine que si même lui a dû y travailler, tout le monde doit le faire.
ARTEN : Absolument. Cela nous amène à la vraie nature de la vision spirituelle. L’ego aime les différences. Comment peut-il y avoir jugement sans qu’il y ait des différences ? Comment peut-il y avoir la guerre, le meurtre et la violence sans qu’il y ait des différences ? L’ego veut donc que tu penses que toute cette séparation que tu vois est vraie. C’est parce que tu y crois qu’elle est réelle pour toi. C’est ce qui lui donne son pouvoir. C’est ce qui lui donne son pouvoir sur toi. L’ego a besoin de contrastes et t’incite à croire à leur existence dans le monde, mais le Saint-Esprit ne voit que similitude. Oui, le Saint-Esprit contrastera son système de pensée avec celui de l’ego, mais c’est un emploi approprié du contraste car l’un est vrai et l’autre ne l’est pas.
Le Saint-Esprit ne pense pas en termes de séparation. Il voit de l’entièreté partout. Par « voit », je veux dire que c’est son mode de pensée. C’est le mode de pensée qui constitue la vision spirituelle, laquelle n’a rien à voir avec les yeux du corps, même si tu vois des symboles de l’esprit dans le monde. Ce ne sont toujours que des symboles. La réalité ne peut se voir avec les yeux du corps, mais on peut en faire l’expérience par l’esprit.
Si tu veux retourner au pur-esprit, pense comme le Saint-Esprit. Ce dernier oublie le corps, qui est une image fausse, et pense à la vérité qui est au-delà du voile de l’illusion. Cette vérité est unité et innocence parfaites, exactement comme Dieu. Voir les autres ainsi, voilà la vision spirituelle.
Maintenant, raconte-nous une histoire drôle.
Note : Je raconte des histoires drôles depuis des années dans mes ateliers. L’humour tient une grande place dans mes exposés car il introduit de la détente dans des enseignements qui autrement pourraient s’avérer fastidieux. Parfois, j’invente une histoire de mon cru, et parfois ce sont les autres qui le font. Les gens savent que j’aime faire des blagues et, où que j’aille dans le monde, ils me font part de leurs histoires les plus drôles. Alors je les répète. C’est l’antidote parfait à un problème mentionné dans le Cours : « Dans l’éternité, où tout est un, s’est glissée une minuscule et folle idée de laquelle le Fils de Dieu ne s’est pas souvenu de rire[17]. » Il est normal de rire au cours de mes ateliers, pour joindre l’utile à l’agréable.
GARY : D’accord. Le colonel Sanders va voir le pape. Pendant leur rencontre, il lui dit ceci : « Cher pontife, je désire faire un don d’un milliard de dollars à l’Église. » Le pape lui répond : « C’est très généreux ! Vos affaires doivent aller très bien ! » Le colonel Sanders poursuit alors en disant : « Il y a seulement un détail : vous devrez modifier quelque chose dans le Notre Père. Au lieu de dire “Donnez-nous aujourd’hui notre pain de ce jour”, il faudra dire “Donnez-nous aujourd’hui notre poulet de ce jour”. »
Le pape lui répond : « Je ne sais pas. C’est un gros changement et je ne peux prendre cette décision tout seul. Je vais consulter les cardinaux. Nous ferons une conférence téléphonique. Revenez donc demain, quand je leur aurai parlé, et je vous donnerai la réponse. »
Après le départ du colonel Sanders, le pape téléphone aux cardinaux et leur dit : « J’ai une bonne nouvelle et une mauvaise. Laquelle voulez-vous apprendre en premier ? » L’un des cardinaux lui répond : « D’abord la bonne. » « D’accord, dit le pape. Nous allons recevoir un don d’un milliard de dollars. » Tous les cardinaux sont fous de joie. L’un d’eux lance néanmoins : « Hé ! Une minute ! Quelle est la mauvaise nouvelle ? » Le pape répond alors : « Nous devrons renoncer à notre contrat avec Wonder Bread. »
PURSAH : Elle est bien bonne. Il nous faut mentionner ici qu’il existe d’autres moyens de faciliter le dénouement de l’ego. Comme tu le sais, le plus grand moyen est le pardon, et nous en reparlerons. Un autre moyen consiste à laisser le Saint-Esprit diriger tout. C’est beaucoup plus vital que tu ne pourrais le penser, et ce n’est pas simplement parce que le jugement du Saint-Esprit est meilleur que le tien. Oui, le Saint-Esprit peut voir tout ce qui s’est produit depuis le début des temps jusqu’à la fin. Voici toutefois une raison plus importante. Comme le Cours l’enseigne dans le « Manuel pour enseignants », laisser le Saint-Esprit diriger tout te libère de ta culpabilité.
Quand tu demandes de l’aide à une puissance supérieure au lieu de t’en tenir à tes propres talents et capacités, tu défais l’idée de la séparation dans ton esprit au lieu de la renforcer. Quand tu agis seulement par toi-même, tu renforces en toi l’idée de la séparation. La solution, c’est de laisser le Saint-Esprit diriger les opérations. Chaque matin, tu n’as qu’à prendre dix secondes pour dire : « Saint-Esprit, tu dirigeras toutes mes pensées et toutes mes actions aujourd’hui. » Évidemment, ce que tu fais est le résultat de ce que tu penses. La focalisation doit donc porter sur ce que tu penses au niveau de l’esprit, ou de la cause, plutôt que sur l’agir, qui n’est qu’un effet. Dans le rêve, il n’y a pas réellement de cause et d’effet. Tout y est effet. La cause est le projecteur de l’esprit et c’est sur ce plan qu’il faut travailler.
Un autre moyen de défaire l’ego, c’est la forme originale de prière dont il est question dans la brochure du « Chant de la prière », qui n’est désormais plus une brochure puisqu’elle a été incluse dans la troisième édition d’Un cours en miracles. Tu devrais la relire de temps à autre. La forme originale de la prière était silencieuse. Quand J a utilisé le Notre Père il y a 2 000 ans, ce n’était pas une prière. Ce n’était qu’une introduction, comme une invocation ou une invitation à Dieu. Bien sûr, la version incluse dans la Bible n’est pas une très bonne traduction, et en plus elle a été modifiée par l’Église au cours des cinq premiers siècles. Tu en trouveras une meilleure version dans le Cours, à la page 375 du « Texte ». Tu veux bien nous en faire la lecture ?
GARY : Oui. Ça m’a toujours plu. Mais vous dites que ce n’est qu’une introduction, une façon de se préparer mentalement à être avec Dieu. La vraie prière, c’est quand on s’unit silencieusement à Dieu dans l’unité parfaite et que l’on se perd dans Son amour. C’est comme dans l’état d’abondance et de gratitude, car dans l’unité parfaite nous avons tout. Rien ne peut manquer dans l’entièreté.
PURSAH : Tu as tout compris. Alors, fais-nous-en la lecture, puis je te demanderai de nous lire autre chose, après quoi nous garderons le silence pendant quelques minutes pour nous unir à Dieu dans l’unité parfaite, ce qui est un autre moyen de défaire la séparation.
GARY : D’accord. Voici :
Pardonne-nous nos illusions, Père, et aide-nous à accepter notre véritable relation avec Toi, dans laquelle il n’est pas d’illusion et où nulle [illusion] ne pourra jamais entrer. Notre sainteté est la Tienne. Que peut-il y avoir en nous qui ait besoin de pardon quand la Tienne est parfaite ? Le sommeil de l’oubli n’est que l’indésir de nous souvenir de Ton pardon et de Ton Amour. Ne nous laisse pas nous égarer en tentation, car la tentation du Fils de Dieu n’est pas ta Volonté. Et laisse-nous recevoir uniquement ce que Tu as donné, et n’accepter que cela dans les esprits que Tu as créés et que Tu aimes. Amen[18].
PURSAH : Très bien. Lis-nous maintenant ton passage préféré du Chant oublié, ce qui te donnera une bonne idée du sens de cette méditation ainsi qu’une autre excellente définition de la vision spirituelle. C’est le genre d’expérience que l’on désire quand on s’unit à Dieu et que l’on se perd dans son amour.
GARY : Cool. Voici :
« Au-delà du corps, par-delà le soleil et les étoiles, passé tout ce que tu vois et qui est pourtant vaguement familier, il est un arc de lumière dorée qui s’étire devant toi en un grand cercle resplendissant. Et tout le cercle se remplit de lumière sous tes yeux. Les bords du cercle disparaissent, et ce qui est à l’intérieur n’est plus du tout contenu. La lumière s’étend et recouvre tout, allant jusqu’à l’infini et brillant à tout jamais, sans rupture ni limite nulle part. À l’intérieur tout est joint en parfaite continuité. Il n’est pas possible non plus d’imaginer qu’il pourrait y avoir quoi que ce soit à l’extérieur, car nulle part cette lumière n’est pas.
« Telle est la vision du Fils du Dieu, et tu le connais bien. Telle est la vue de celui qui connaît son Père. Telle est la mémoire de ce que tu es : une partie de cela, avec tout cela en dedans et joint au tout aussi sûrement que tout est joint en toi[19]. »
PURSAH : Nous garderons maintenant le silence pendant cinq minutes en nous unissant à DIEU dans l’unité parfaite et la gratitude totale. Nous t’aimons, Père. Dieu est.
Note : À ce moment, j’ai lâché prise et j’ai essayé de m’unir à Dieu. Je me suis senti en expansion et j’ai perdu l’idée de toute frontière ou de toute limite. Je n’avais aucun mot en tête, seulement la pensée d’une belle et pure lumière blanche s’étendant à l’infini. Il n’existait aucune friction, rien pour me freiner. En fait, il n’y avait pas de « moi ». Au lieu de penser, c’était comme si j’étais pensé par Dieu. Cette pensée était parfaite.
Parce qu’elle était parfaite, elle était complète, invulnérable et immortelle. Rien n’aurait pu la menacer. On ne peut être attaqué par l’unité parfaite parce qu’il n’y a rien d’autre pour nous attaquer. On se sent donc en sécurité absolue et l’on n’a peur de rien. Dans cet état, la gratitude est très appropriée. « Le Chant de la prière » est un chant de gratitude. J’ai ressenti de la joie en présence de mon Créateur. J’avais envie de dire : « Merci, merci. » Mais je ne voulais pas faire intervenir les mots. Je voulais simplement vivre l’expérience.
Rien n’aurait pu manquer ici. Il n’y avait aucune pénurie. Il n’y avait aucune possibilité de mort. La mort était à l’opposé de la vie, mais comme le dit Un cours en miracles : « […] ce qui embrasse tout ne peut avoir d’opposé[20] ». Il y avait une constance, un état qui n’existe pas dans l’univers spatiotemporel, mais qui est l’expérience sous-jacente à l’état de réalité parfaite qui est l’immobilité absolue. Le genre d’extension qui a lieu dans une extension simultanée du tout et qui diffère de l’idée de mouvement. De plus, il n’y avait pas de temps. J’avais l’impression qu’il n’y avait rien « après », uniquement l’expérience elle-même, sans aucun besoin qu’elle soit suivie de quoi que ce soit. C’était exquis, c’était le bonheur, c’était Dieu.
Je suis resté dans cette expérience pendant un bon moment. Je ne sais pas combien de temps exactement. Je me sentais en état d’apesanteur et sans le besoin de revenir dans la pièce où je croyais être. J’ai alors entendu Arten parler et j’ai compris que le moment était venu de poursuivre notre conversation.
ARTEN : Un cours en miracles n’est pas une religion. Tu n’as pas à y croire ni à le propager. Tu n’as pas à convaincre quiconque que c’est la bonne voie. Tout compte fait, la spiritualité est une affaire personnelle. Elle se passe entre toi et le Saint-Esprit ou Jésus ou J ou Yeshua ou quel que soit le nom que tu lui donnes. Peu importe. En définitive, elle conduit à une expérience personnelle de notre relation intime avec Dieu. C’est comme un orgasme cosmique parfait que les mots ne peuvent exprimer.
Un cours en miracles ne comporte pas beaucoup de règles, ce qui prouve que ce n’est pas une religion. On te demande toutefois de suivre les instructions contenues dans le « Livre d’exercices ». Par exemple, tu n’es pas censé faire plus d’une leçon par jour. Le tout doit donc prendre au moins un an, sinon plus.
GARY : Un jour, un homme est venu me dire fièrement : « J’ai fait le “Livre d’exercices” en six mois ! »
ARTEN : Il y a des gens qui ne peuvent même pas suivre une seule règle. Il existe aussi une règle non écrite qui devrait être évidente et c’est celle-ci : le Cours Cours