Votre réalité
immortelle
Comment briser le cycle
des naissances et des morts
Gary R. Renard
Ariane Éditions
Votre réalité immortelle – Comment briser le cycle des naissances et des morts
Titre original anglais : Your Immortal Reality
© 2006, Hay House Inc. P.O. Box 5100 Carlsbad, CA 92018-5100 USA
Par : Gary R. Renard
© 2008 Ariane Éditions inc. pour l'édition française
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Traduction : Louis Royer
Révision linguistique : Michelle Bachand, Georges Bordais, Vincent Verfaille.
Illustration et Graphisme de la page couverture : Carl Lemyre
Mise en page : Carl Lemyre
Conversion au format ePub : Carl Lemyre
Première impression : mars 2008
ISBN papier : 978-2-89626-037-9
ISBN ePub : 978-2-89626-298-4
ISBN Pdf : 978-2-89626-299-1
Dépôt légal :
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2008
Bibliothèque et Archives nationales du Canada, 2008
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Imprimé au Canada
Dans cet ouvrage fascinant, Gary Renard et ses deux maîtres ascensionnés, Arten et Pursah, nous enseignent comment appliquer au quotidien certains principes spirituels avancés, ce qui nous conduira, au-delà de la théorie, à faire l’expérience du divin et à défaire l’ego. Notre progrès s’en trouvera accéléré à tel point que la pratique constante mettra nécessairement fin, une fois pour toutes, à notre besoin de nous réincarner.
Ce deuxième livre de l’auteur est toujours fondé sur les enseignements de deux classiques de la spiritualité, L’Évangile de Thomas et Un cours en miracles. En adoptant un mode unique de pardon, celui que l’on peut mieux comprendre par les termes de pardon quantique, et en comprenant parfaitement toute l’importance de la pensée, nous n’aurons plus d’autre but que de briser le cycle des naissances et des morts.
Au début des années 90, Gary R. Renard connut un puissant éveil spirituel. Tel qu’il lui a été demandé, il a rédigé pendant neuf ans, et avec soin, Et l’Univers disparaîtra. Aujourd’hui investisseur privé, il écrit, voyage et discute de principes métaphysiques avec d’autres chercheurs spirituels.
1
[…] un bon traducteur, bien qu’il doive changer la forme de ce qu’il traduit, ne change jamais la signification. De fait, son seul but est de changer la forme de façon à conserver la signification originale [2].
Au cours des deux années qui ont suivi la dernière visite d’Arten et de Pursah, ma vie a été chambardée. J’ignorais que ce n’était qu’un début. Je ne savais pas si ces deux maîtres ascensionnés qui m’étaient apparus plusieurs fois sous une forme physique très réelle reviendraient me voir. En fait, la dernière question que je leur avais posée était celle-ci : « Vous reverrai-je ? » Arten m’avait répondu : « Il n’en tient qu’à toi et au Saint-Esprit, mon cher frère. Tu devrais Lui en parler, comme d’ailleurs de tout le reste. »
Je Lui en ai parlé et j’ai écouté, en utilisant la méthode de la vraie prière, qui est en réalité une forme de méditation et d’union avec Dieu qu’Arten et Pursah m’ont enseignée. L’une de ses retombées est l’inspiration, une façon d’être guidé par l’intermédiaire de l’esprit pour savoir quoi faire ou quelle décision prendre en telle ou telle circonstance.
La dernière fois qu’Arten et Pursah m’ont quitté, j’ai entendu leurs deux voix combinées, qui étaient la Voix du Saint-Esprit. Je me suis alors souvenu d’une expérience antérieure où j’avais entendu la voix de Jésus, que mes instructeurs appelaient simplement « J ». En comparant cette voix à la leur, j’ai aussitôt pensé au chanteur Brian Wilson, du groupe des Beach Boys. Étant moi-même musicien et admirateur de Brian Wilson, je savais qu’il n’avait jamais entendu sa propre voix en stéréo car il était sourd d’une oreille. Il n’en entendait donc qu’une partie. Quand j’ai entendu la voix de J, c’était comme si j’entendais quelque chose en stéréo pour la première fois. Toute autre voix entendue auparavant me sembla alors incomplète, tandis que celle de J était entière. Tout comme Brian Wilson serait sûrement ébahi d’entendre le spectre sonore complet de sa magnifique musique, je fus stupéfait d’entendre tout le spectre de la voix de J, sachant qu’il s’agissait en réalité de ma propre voix, la Voix qui parle pour Dieu.
La voix composée d’Arten et de Pursah avait cette même qualité et elle ne m’avait jamais quitté. Je l’entendais désormais plus clairement et ses directives étaient toujours justes. Elles ne faisaient pas toujours mon affaire, mais elles s’avéraient toujours les meilleures pour tout le monde, pas seulement pour moi. C’était là, en effet, la marque distinctive des conseils du Saint-Esprit. Il voyait toute la situation alors que je n’en voyais qu’une infime partie. Les conseils du Saint-Esprit visent toujours le bien de tous. C’était d’ailleurs parfois ennuyeux car je désirais toujours ce qui était bon pour moi et je voulais l’obtenir immédiatement ! Je dois pourtant reconnaître, avec le recul, que mes idées auraient échoué là où celles du Saint-Esprit réussissaient. De plus, Il savait déjà tout ce qui se produirait, mais pas moi. Lequel des deux jugements était donc le plus fiable ? J’étais déterminé à écouter et, habituellement, je réussissais.
Note : Étant Un et entier, le Saint-Esprit n’est ni mâle ni femelle. C’est là un concept de séparation dont les opposés résultants reflètent la séparation plutôt que l’unité. Le pronom juste pour décrire le Saint-Esprit serait celui-ci : Il en tant que genre neutre. Cependant, pour des raisons artistiques, Arten et Pursah utilisaient le Il au masculin et je ferai de même. Il faut comprendre que ce n’est là qu’une métaphore qui ne doit pas être prise au sérieux ni au pied de la lettre. Si l’on préfère utiliser le pronom Elle pour désigner le Saint-Esprit, je n’y vois personnellement aucune objection, mais ce n’est pas plus approprié que d’utiliser le pronom Il.
À la fin de l’année 2001, après le départ d’Arten et de Pursah, je n’avais aucunement l’intention de donner des conférences publiques. Je désirais simplement publier le livre et le laisser faire son chemin tout seul. Dès le début de nos conversations, Pursah m’avait demandé ceci (pour la forme car elle savait déjà tout) : « Tu n’aimes pas parler en public, n’est-ce pas ? » Je lui avais répondu : « J’aimerais mieux m’asseoir sur des éclats de verre. »
J’ai commencé à changer d’attitude lorsque je suis allé assister pour la première fois au congrès annuel d’Un cours en miracles, à Bethel, dans le Maine, en octobre 2001, peu après la tragédie du 11 septembre. Dans les années 1990, j’étais presque devenu un ermite alors que je vivais dans le Maine rural, où je n’avais pas beaucoup de contacts sociaux. En 1993, toutefois, environ six mois après la première visite d’Arten et de Pursah, je me joignis à un groupe d’étude d’Un cours en miracles. Il s’agissait d’un petit groupe fort sympathique, avec lequel je travaillai ensuite durant onze ans, m’y faisant quelques bons amis sans m’efforcer d’être en interaction avec les autres.
En 1993, j’entendis parler pour la première fois du congrès de Bethel et je décidai de m’y rendre, mais finalement je ne le fis pas. J’eus également l’intention de le faire à chaque année par la suite, de 1994 à 2000, mais je n’y suis jamais allé. En 2001, soit la neuvième année où je m’étais fait cette promesse, je m’y rendis enfin. J’ai bien fait car ce congrès était le dernier. Évidemment, il n’y a pas de hasard. Le fait que mon livre Et l’Univers disparaîtra fût presque terminé (Arten et Pursah m’avaient promis une dernière visite pour la fin de l’année), s’ajoutant à la tragédie du 11/09, me motivait grandement. Comme je ne suis pas quelqu’un qui déborde d’énergie, j’ai toujours besoin d’une motivation supplémentaire.
Je trouvai à Bethel les gens les plus aimants que j’aie jamais rencontrés dans ma vie. La plupart venaient des États de la Nouvelle-Angleterre ou de l’État de New York. J’éprouvai alors le désir de rencontrer davantage d’étudiants de la spiritualité, mais parler en public ne faisait toujours pas partie de mes projets. Durant le congrès, je rencontrai également l’un des premiers enseignants d’Un cours en miracles, Jon Mundy, qui me fit changer d’avis à ce sujet. Alors qu’il se trouvait dans la petite librairie improvisée où les auteurs vendaient leurs ouvrages, j’allai le trouver pour lui raconter que deux maîtres ascensionnés m’apparaissaient régulièrement et que j’étais en train d’écrire un livre là-dessus. Il fut la première personne à qui j’en parlais. Il réagit sans enthousiasme, mais sans non plus porter de jugement.
Après le 21 décembre, soit le jour de la dernière visite d’Arten et de Pursah, je mis trois mois à terminer le manuscrit. Mes instructeurs m’avaient indiqué quoi faire de ce livre. De toutes les informations qu’ils m’avaient fournies, c’est la seule que je n’ai pas incluse dans Et l’Univers disparaîtra, à leur demande. Nous n’avions pas le même plan. J’aurais apporté le manuscrit à un important éditeur new-yorkais qui aurait vendu un million d’exemplaires de mon livre en six mois, après quoi j’aurais déménagé à Hawaii. Ils m’ont dit non et m’ont exposé leur projet. J’étais très naïf, ne connaissant rien du monde de l’édition ni des divisions internes de la belle famille constituant la « communauté du Cours ».
La première belle surprise à laquelle j’eus droit pour avoir suivi les conseils de mes visiteurs fut la facilité avec laquelle j’obtins de la fondation pour Un cours en miracles la permission d’inclure dans mon livre les centaines de citations du Cours que mes instructeurs avaient utilisées. On n’avait pas donné une telle autorisation depuis des années et j’avais même entendu dire que certains auteurs avaient dû attendre un an avant d’obtenir un refus !
J’étais allé deux fois à Roscoe, dans l’État de New York, pour assister aux ateliers de Ken Wapnick, l’ami de Helen Schucman, la rédactrice du Cours ; il en était devenu le premier instructeur et il en détenait le copyright. Je le rencontrai entre les sessions, en l’approchant avec une attitude de respect et de coopération. Il réagit avec gentillesse et un bon sens de l’humour. Plus tard, en avril 2002, je lui envoyai le manuscrit pour qu’il le lise et approuve les citations tirées du Cours. À peine un mois plus tard, je reçus de la fondation une lettre m’autorisant à utiliser toutes les citations.
Note : Peu de temps après, un juge excentrique qui affichait publiquement très peu de respect pour Un cours en miracles invalida le copyright du Cours en vertu d’une clause juridique douteuse et rarement invoquée, celle de la « distribution antérieure ».
La deuxième bonne surprise qui m’échut pour avoir suivi les conseils de mes visiteurs fut la facilité avec laquelle je réussis à faire publier le livre. J’étais un auteur parfaitement inconnu du public, sans aucune qualification dans le domaine, et je racontais l’histoire étrange de l’apparition de deux êtres sur le divan de mon salon. J’ignorais que je n’avais pas la moindre chance de trouver un éditeur « grand public », mais l’on m’avait dit d’envoyer mon manuscrit à D. Patrick Miller, l’unique propriétaire et employé de Fearless Books, une petite maison d’édition installée à Berkeley, en Californie. Patrick n’avait jamais publié d’autres livres que les siens. Après avoir lu mon manuscrit, il me dit toutefois que cela l’intéressait beaucoup et qu’il ferait une exception. Dès octobre, le contrat était signé. La date officielle de publication fut fixée au 1er mai 2003, mais des exemplaires du livre furent envoyés en mars à nos cent premiers clients en ligne, qui l’avaient acheté après en avoir lu des extraits placés par Patrick sur son site Internet.
En fait, trois livres auxquels leurs auteurs avaient travaillé pendant plusieurs années furent publiés en même temps : Beyond Belief : The Secret Gospel of Thomas (« Au-delà de la foi. L’Évangile secret de Thomas »), d’Elaine Pagels ; The Da Vinci Code (Le Da Vinci Code), de Dan Brown ; The Disappearance of the Universe (Et l’Univers disparaîtra). J’étais ébahi de voir que certaines idées mijotaient dans l’inconscient pour ensuite émerger dans la conscience publique exactement au bon moment. Ces trois livres exploitaient plusieurs des mêmes thèmes. Le mien différait en ce qu’il contenait non seulement les enseignements d’Un cours en miracles, absents des deux autres, mais aussi une clarification majeure de ces enseignements. C’était là un cadeau à la fois aux étudiants de longue date du Cours et aux débutants qui l’aborderaient par mon livre ; ces derniers ne se douteraient d’ailleurs pas à quel point cette lecture leur ferait gagner du temps.
Moins d’un an plus tard, j’ai entendu Doug Hough, un instructeur de l’Association for Research and Enlightenment (le groupe d’Edgar Cayce à Virginia Beach), dire à ses étudiants que la lecture de mon livre leur ferait gagner vingt ans dans l’étude du Cours. Je me suis rendu compte que non seulement c’était vrai, mais que je n’aurais pu faire cela tout seul, ce qui m’empêcha d’avoir la grosse tête. Si je n’étais pas responsable de la plus grande partie du contenu de mon livre, je n’avais alors aucune raison de m’en enorgueillir.
En octobre 2002, puisque j’avais désormais un éditeur, j’envoyai un message électronique à Jon Mundy en lui fournissant plus de détails sur le livre. Il ne me répondit pas et j’en fus fort ennuyé, mais je lui pardonnai après un certain temps. Même si je ne pardonnais pas toujours aux gens immédiatement, je finissais toujours par le faire. C’est cette persévérance qui me permit de poursuivre la pratique du Cours pendant la période qui suivit.
Après la publication du livre, au printemps 2003, je reçus un appel téléphonique de Jon Mundy. Il était en train de le lire et il était ahuri. Il me dit aussi qu’il viendrait bientôt à Portland, dans le Maine, pour donner un atelier à l’Église unie, et il me suggéra d’y assister. Je n’aurais pas à prendre la parole ; il me présenterait à l’assistance et il parlerait lui-même de mon livre. J’y allai donc. Quand il me présenta, je me levai immédiatement et dit : « Bonjour ! », puis je me rassis tout aussi rapidement. Ce fut là ma première conférence publique !
Plus tard, nous allâmes dîner ensemble et il me dit alors ceci : « Tu vas donner des conférences pour parler de ton livre, n’est-ce pas ? » Je lui répondis que je ne saurais le faire. Il répliqua : « D’accord, Gary, mais si tu ne le fais pas, les gens ne sauront jamais vraiment ce que fut ton expérience. Certains douteront même de sa véracité et croiront que tu as tout inventé. » Cela me fit réfléchir. Plus tard au cours de la conversation, Jon m’invita à venir à New York à l’automne pour y présenter un atelier qu’il commanditerait. Je n’en crus pas mes oreilles quand je m’entendis accepter l’invitation. Dès que je l’eus quitté, ce soir-là, je me mis à chercher un moyen de m’en sortir.
Je n’avais toujours pas l’intention de parler en public et je ne fis aucun effort en ce sens, mais je tardai à dire à Jon que je ne voulais pas aller à Manhattan. Je finis par me dire que je réglerais mon problème de procrastination en temps et lieu.
Cet été-là, je reçus un appel d’une femme du Massachusetts nommée Vicki Poppe. Elle viendrait bientôt dans le Maine pour conduire un cercle de prière dans l’île de Peaks, au large de Portland, et elle m’invitait à m’y rendre. L’idée me plaisait car le Maine est très beau en été et je n’avais jamais pris le traversier. Vicky y vint accompagnée d’une dizaine de personnes. Alors que nous nous trouvions dans l’île, elle me dit tout à coup : « Dis donc, Gary, pourquoi tu ne nous parlerais pas de tes expériences avec Arten et Pursah ? » Comme je m’étais laissé habiter par le Saint-Esprit, j’étais très détendu en cette chaude après-midi d’été ensoleillée et je consentis à parler à ces gens des visites de mes instructeurs. Plus tard, en retournant au traversier, Vicky me dit ceci : « Gary, tu viens de raconter ton histoire à dix personnes. Si tu peux la raconter à dix personnes, tu peux la raconter à cent personnes. Il n’y a aucune différence. C’est une illusion. »
Sachant que je devais aller à New York en novembre, elle me dit ensuite : « Écoute, tu peux venir faire un atelier chez moi. Si tu n’aimes pas ça, tu n’auras qu’à ne plus le refaire. Essaie quand même au moins une fois ! » J’acceptai, tout en me demandant combien de personnes viendraient chez elle ce jour-là.
Elle habitait rue Adams, à Quincy, au Massachusetts, juste en face de l’ancienne résidence du président John Quincy Adams. Je fus étonné du nombre de gens qui vinrent chez elle en ce premier week-end de septembre. Mon livre avait trouvé beaucoup de lecteurs. Ces personnes manifestaient une telle ouverture, elles étaient si chaleureuses et si réceptives, que j’en fus émerveillé. Je me suis dit : « Si c’est pour être comme ça, je n’ai vraiment rien à perdre ! Même si je donne une performance pitoyable, ces gens vont me pardonner puisqu’ils font un cheminement spirituel. »
En fait, j’ai donné une assez bonne performance, mais j’étais si nerveux avant de commencer que je me suis dit : « Je ne veux plus jamais faire ça… » Une vingtaine de minutes après que j’eus commencé, il se produisit cependant quelque chose d’intéressant. Je demandai au groupe de méditer selon la méthode que m’avaient enseignée mes instructeurs. Il s’agit aussi d’une forme de prière et de contact avec Dieu. Tout juste après, je me sentis connecté à quelque chose de plus grand que moi. À ce stade de l’atelier, c’était comme si ce n’était plus moi qui le donnais. J’avais l’impression de me voir moi-même alors que le Saint-Esprit transmettait son message à travers moi. Je me suis dit : « Peut-être que je devrais laisser le Saint-Esprit intervenir plus tôt ! » La fois suivante, c’est exactement ce que je fis. Deux mois plus tard, j’étais à New York, là où je croyais que je serais le plus nerveux… Pourtant, au moment de parler en public pour la quatrième fois, j’étais moins nerveux que je ne l’avais jamais été devant une foule.
Les ventes du livre augmentaient d’un mois à l’autre. Ce n’était pas encore un best-seller, mais on en parlait de plus en plus et je recevais d’autres invitations à donner des conférences. Je ne savais pas jusqu’où j’étais prêt à aller dans ce sens. En accepterais-je seulement quelques-unes ou bien prendrais-je la chose assez au sérieux pour me mettre à voyager sur de longues distances ? Je n’avais encore jamais pris l’avion. Je m’étais rendu en voiture dans quelques endroits de la Nouvelle-Angleterre et à New York. J’étais à un tournant.
Le 20 décembre 2003, je me retrouvai de nouveau chez Vicki, cette fois pour célébrer la fête de Noël. J’y étais allé avec Karen, mon épouse depuis 21 ans. Nous y avons passé la nuit, et, le lendemain, 21 décembre, alors que nous nous apprêtions à repartir pour le Maine, je dis à Vicki : « Tu sais, j’ai l’impression qu’il va se passer quelque chose. » Elle me répondit : « Moi aussi, et je pense que je sais ce que c’est. » Nous n’avons pas eu besoin d’en dire davantage.
Ce soir-là, j’étais assis dans le salon de ce même appartement d’Auburn, dans le Maine, où Arten et Pursah m’avaient visité les trois dernières fois. J’avais quitté la maison de Poland Spring où leurs apparitions avaient débuté, onze ans plus tôt. J’étais donc assis dans mon salon lorsque je sentis soudain une présence dans la pièce. Je dus me tourner vers la gauche car le divan était dirigé dans la même direction que mon fauteuil, c’est-à-dire vers la télévision. Je vis alors mes deux vieux amis assis sur ce même divan qu’ils avaient occupé lors de la plupart de leurs visites. J’en ressentis une joie indescriptible et je m’exclamai : « Arten et Pursah ! » Je me précipitai aussitôt pour les serrer dans mes bras. Je me suis rendu compte plus tard que c’était la première fois que je touchais Arten, l’homme ; j’avais déjà touché Pursah, la femme, une fois auparavant.
Ils avaient exactement la même apparence qu’avant, ma belle Pursah et l’autre… Je trouvai intéressant de ne pas les avoir vus apparaître car il en avait été de même pour leur première apparition, onze ans auparavant. Je me rassis en tremblant d’émotion et c’est Pursah qui entama la conversation.
PURSAH : Bonjour, mon cher frère. Comment vas-tu ? Qu’est-ce qui s’est passé d’intéressant depuis notre dernière visite ? Je blague. Tu sais bien que nous savons toujours tout ce que tu fais.
ARTEN : Eh oui ! Par exemple, tu viens de lire un article sur un Allemand qui a tué quelqu’un et qui l’a mangé. C’est une histoire qui fait les manchettes, là-bas. Il est accusé de cannibalisme et on lui fait subir un procès.
GARY : Normal ! Il faut toujours payer ce qu’on mange !
PURSAH : Je suis contente de voir que tes tendances sarcastiques n’ont pas entièrement disparu. Tu en auras d’ailleurs besoin d’ici à ce que nous repartions.
GARY : Ah oui ? Qu’est-ce que vous mijotez ?
ARTEN : Chaque chose en son temps, Gary.
GARY : Attendez ! Je vais brancher le magnétophone. Je suis tellement heureux de vous voir ! J’ai peine à y croire ! Mais j’ai eu un pressentiment, vu que c’est notre anniversaire…
Note : Le 21 décembre est la fête de saint Thomas, que Pursah fut dans son incarnation d’il y a 2 000 ans, tandis qu’Arten fut saint Thaddée.
PURSAH : Nous le savons. Allons donc directement au but, comme auparavant. Nous sommes revenus te taper sur l’épaule, pour ainsi dire. C’est vrai que certains auraient l’impression de se faire taper sur l’épaule avec un marteau-piqueur. Cela s’explique facilement. Nous voulons aider les gens à rester focalisés. C’est en exerçant le pardon supérieur, ou quantique, que nous t’expliquerons, que l’on peut parvenir le plus rapidement possible à l’expérience de sa réalité immortelle. Nous sommes ici pour t’instruire sur la façon de briser une fois pour toutes le cycle des naissances et des morts.
GARY : C’est tout ? J’espérais apprendre comment mesurer ma conscience.
ARTEN : Tu es facétieux… Mais nous sommes aussi ici pour ce que tu viens de dire. Les gens se laissent distraire par des choses qui leur semblent fascinantes, mais qui ne sont là que pour distraire leur attention de ce qui est important et la diriger plutôt vers des choses qui les feront stagner.
PURSAH : Nous allons développer. Mais, tout d’abord, soulignons que la plupart des étudiants de la spiritualité en demeurent trop longtemps à la phase de l’acquisition d’informations. Ils croient que plus ils emmagasineront d’informations spirituelles, plus ils seront illuminés. Ils passent donc d’une chose à une autre, lisant des dizaines de livres sur divers sujets spirituels. Lors de nos premières visites, nous avons appelé ça « faire la queue au buffet spirituel ».
Il n’y a évidemment rien de mal à recueillir de l’information. Au contraire, cela fournit de bonnes assises spirituelles. Le problème, c’est que les gens en font une fausse idole et que ça ne mène nulle part. C’est un leurre, comme la carotte et le bâton. C’est pourquoi ce n’est pas ce que l’on sait qui importe le plus, mais ce que l’on en fait. Ce qui permet réellement d’accélérer le développement spirituel, c’est la phase suivante, l’application de l’information recueillie.
À un certain point de son évolution, l’étudiant ou l’enseignant sérieux de la spiritualité doit prendre tout ce qu’il a appris et l’appliquer à chaque personne, à chaque situation ou à chaque événement de sa vie quotidienne. Cela vaut pour tout. Et, habituellement, ce n’est pas un mystère. Quoi qui se produise dans ta vie, c’est la leçon à laquelle le Saint-Esprit veut te voir appliquer les enseignements, et son grand instrument de salut est le pardon. Mais, comme tu le sais, il ne s’agit pas de la forme traditionnelle du pardon. Il ne s’agit pas de la vieille spiritualité de tes parents. Il s’agit d’un tout nouveau paradigme.
C’est uniquement par l’application disciplinée que le pratiquant peut entrer dans la phase glorieuse de l’expérience. Et je te jure, mon cher frère, que seule l’expérience te rendra heureux. Jamais les mots ne te rendront heureux ; oublie les concepts intellectuels, la théologie, la spéculation philosophique. Selon Un cours en miracles, qui, comme tu le sais, est J, le symbole de Y’shua, exprimant la parole de Dieu, les mots ne sont que des symboles de symboles, doublement éloignés de la réalité[3]. Et, quand on y pense bien, comment le symbole d’un symbole pourrait-il te rendre heureux ? Non. La seule chose qui puisse te rendre heureux, c’est l’expérience de ce que tu es réellement. Ce qui te satisfera pleinement, ce n’est pas un symbole de la réalité, mais une expérience de la réalité.
À un certain stade du Cours, J évoque toutes les questions difficiles que les gens se posent et il fait la remarquable affirmation suivante : « … il n’y a pas de réponse, seulement une expérience. Ne cherche que cela et ne laisse pas la théologie te retarder[4]. »
Cette expérience survient si tu laisses le Saint-Esprit entraîner ton esprit à penser et à voir les autres de la même façon que Lui. Mais il faut un bon système, comme le bouddhisme ou Un cours en miracles, pour avancer plus vite vers la réalisation. Laissé à lui-même, l’esprit ne peut pas guérir. Comme le dit également J dans son Cours : « Un esprit inexercé ne peut rien accomplir[5]. » C’est là toute une affirmation car elle signifie que 99,9 % des gens vivant sur la Terre n’accomplissent rien. Tant que ton esprit n’est pas entraîné, tes roues tournent dans le vide.
GARY : Je sais. J’ai réalisé de plus en plus l’importance du Livre d’exercices du Cours à cet égard et j’ai aussi réalisé que, quoi qu’il arrive, le motif est toujours le même : pardonner. Je ne dis pas que je le fais toujours immédiatement, mais je finis toujours par le faire. Et plus je le fais tôt, moins je souffre. Prenons le fait de parler en public, par exemple. Je ne croyais jamais que j’y arriverais. J’étais vraiment nerveux, mais, en me laissant aider par le Saint-Esprit, j’ai compris que je ne l’étais pas pour la raison que je croyais. Comme dit le Cours : « Je ne suis jamais contrarié pour la raison à laquelle je pense[6]. »
ARTEN : Exact, petit finaud. Dans ce monde, vous avez tous peur de quelque chose. Toutes ces peurs remontent directement, au niveau de l’esprit inconscient, à la peur de Dieu, laquelle résulte de votre apparente séparation d’avec Lui ainsi que de la culpabilité inconsciente qui en résulte. Ça peut vous sembler difficile à croire car c’est inconscient, mais ce n’en est pas moins réel.
GARY : Hé ! Est-ce que ça veut dire que nous allons écrire un autre livre ? Parce que si c’est le cas, il se peut bien que certaines personnes ne comprennent pas ce que vous venez de dire.
ARTEN : Alors, pourquoi ne nous ferais-tu pas une petite récapitulation ? Donne-nous un condensé des enseignements de manière à ce que les non-initiés et les pratiquants expérimentés aient une meilleure idée de ce dont nous parlons. Tu le peux. Ton livre et tes conférences marchent très bien jusqu’ici, n’est-ce pas ?
GARY : En effet, tout va bien. Nous avons fait des erreurs, mais nous en avons blâmé les autres. Je blague. Mais je ne sais si je devrais continuer à donner des conférences. J’ai déjà fait ce que je voulais. Je suis allé à plusieurs endroits, même à Manhattan, et j’ai dit au public que c’était bien là mon expérience. Le livre la relate fidèlement. Les gens peuvent le croire ou non, mais s’ils ne le croient pas, ce ne sera pas parce que je ne le leur aurai pas dit.
PURSAH : J’ai bien peur que tes leçons de pardon ne fassent que commencer. Et si je te disais qu’à partir de la fin de février tu parcourras plus de 150 000 kilomètres par an en avion pour aller enseigner la spiritualité ?
GARY : Je dirais que vous blaguez, c’est sûr.
ARTEN : C’est ce qui sera le plus utile, mon frère. En t’incluant, tu pourrais compter sur deux doigts le nombre de personnes qui, parcourant le monde, enseignent ce message adéquatement. Mais ne va pas croire que c’est de cela qu’il s’agit. Nous voulons que, tout en voyageant pour prononcer des conférences, tu accomplisses ton véritable travail, qui est de pardonner. Non pas à l’ancienne, mais de la nouvelle façon.
PURSAH : Es-tu prêt à apporter des changements radicaux à ton mode de vie personnel, en sachant que, quelles que soient les apparences, elles ne sont que des artifices destinés à te convaincre que tu es un corps, et ensuite à le pardonner ?
GARY : Ah ! non.
ARTEN : Eh bien, nous savons de quoi nous parlons. Mets de l’ordre dans tes affaires, camarade. Tu vas bientôt partir en voyage. Mais, en attendant, qu’attends-tu pour nous faire ta petite récapitulation ?
GARY : Ne serait-ce pas un peu redondant pour les lecteurs qui connaissent déjà le sujet ?
PURSAH : N’oublie pas ce que nous t’avons dit au cours de notre première série de visites : non seulement la répétition est une bonne chose, mais elle est nécessaire. On ne répète jamais assez les bonnes idées. Elles prennent du temps à s’implanter dans les profondeurs de l’esprit inconscient. Nous t’avons déjà dit que ce n’est pas la quantité d’information spirituelle dont on nourrit son esprit qui détermine le degré d’illumination. Cependant, en même temps, la connaissance de la métaphysique d’un enseignement comme Un cours en miracles peut faciliter la décision d’appliquer ce que l’on sait, et c’est ce qui constitue la partie la plus importante de l’application. Une fois que l’on a compris la vérité, le plus difficile est de s’en souvenir quand on en a besoin. Quand on a acquis l’habitude de se rappeler la vérité dans les situations difficiles, son application devient presque une seconde nature. À ce moment-là, on progresse à la vitesse de la lumière vers l’expérience dont nous parlions. Comme l’exprime le Cours : « C’est vers cette expérience que le Cours est dirigé[7]. »
GARY : Très bien. Puis-je tout d’abord vous raconter une blague ? J’aime bien raconter des blagues au cours de mes ateliers.
ARTEN : Tu es allé à Manhattan le mois dernier. Raconte-nous donc cette blague new-yorkaise qui te fait rigoler.
GARY : Volontiers. Un bouddhiste se promenant à Central Park s’approche d’un vendeur de hot-dogs et lui dit : « Un avec tout [Make me one with everything]. » Le vendeur lui donne son hot-dog, puis, après avoir payé, le bouddhiste lui demande sa monnaie [change]. Mais le vendeur de hot-dog lui répond : « Toute richesse est intérieure. [change comes from within] »
PURSAH : Tu fais rire beaucoup les gens avec ça. Nous aimons bien que tu utilises ton sens de l’humour dans tes conférences. Il est important de rire. Rappelle-toi ce que J dit dans le Texte : « Dans l’éternité, où tout est un, s’est glissée une minuscule et folle idée de laquelle le Fils de Dieu ne s’est pas souvenu de rire[8]. »
GARY : Bien sûr, cette petite idée folle, c’est la pensée que nous pourrions avoir une identité individuelle et être séparés de Dieu. Ainsi, pour ce qui est de la récapitulation que vous m’avez demandée, le Cours est un document spirituel réunissant trois livres en un : un Texte qui contient toute la théorie ; un Livre d’exercices pour étudiants, un programme s’étendant sur une année, mais que certaines personnes effectuent sur une plus longue période, et qui entraîne l’étudiant à appliquer le Cours à sa vie quotidienne ; un Manuel pour enseignants, qui renforce le tout. Le Cours fut donné par J, sur une période de sept ans, à une chercheuse en psychiatrie de New York nommée Helen Schucman. Elle transcrivait dans son carnet les paroles de J, puis les lisait à son collègue, Bill Thetford, qui les tapait à la machine.
Quand vous m’êtes apparus, vous deux, vous m’avez donné, par vos enseignements, une vision différente du J d’il y a deux mille ans, dont le vrai nom était Y’shua, un rabbin juif qui n’a jamais eu l’intention de fonder une religion. Depuis, j’ai eu mes propres souvenirs. Je me suis rendu compte que quand vous me parliez de certaines de mes vies antérieures, cela faisait ressurgir davantage de souvenirs de ces vies dans les semaines et les mois qui suivaient. Par exemple, vous m’avez dit qu’il y a mille ans j’étais l’ami et l’étudiant d’un instructeur amérindien illuminé, surnommé le Grand Soleil. Cela a suscité des impressions, des souvenirs et des visions de cette vie où j’étais un Amérindien à Cahokia. [Note : Le site de Cahokia est situé à Collinsville, dans l’Illinois, et témoigne de la société précolombienne amérindienne la plus évoluée qui ait existé au nord du Mexique.] Je me suis même souvenu que je devrais mettre l’accent sur la troisième syllabe du mot Cahokia, au lieu de la deuxième comme tout le monde fait.
ARTEN : Exact. Nous l’avions prononcé à la moderne parce que nous te parlions en anglais, mais tu viens de le prononcer à la manière amérindienne d’il y a mille ans.
GARY : Et quand vous m’avez dit qui j’étais dans l’entourage de J il y a deux mille ans, cela aussi a déclenché davantage de souvenirs de cette vie particulière.
PURSAH : Ça t’a fait quelle impression d’apprendre que tu étais saint Thomas à l’époque de J et que je suis toi ?
GARY : Je sais bien que vous connaissez la réponse à cette question et que vous ne la posez que pour la forme, puisque vous savez tout. J’ai encore peine à croire que vous êtes ici ! Mais quand j’ai appris qui j’étais à l’époque de J, j’ai été euphorique pendant deux ou trois jours. C’était vraiment cool. Mais, au bout d’un moment, on se rend compte que l’on voit toujours dans sa glace la même vieille crapule chaque matin. Les leçons de pardon sont là, et qui l’on était dans une autre vie n’a aucune importance. On doit toujours choisir de pardonner, quoi qu’il arrive maintenant.
PURSAH : Très bien, mon cher frère. Tout le monde a été très célèbre et important dans certaines vies, et la lie de la terre dans d’autres. C’est la dualité. Ce qui importe, c’est de travailler au pardon maintenant. C’est le moyen d’en sortir. Mais il ne s’agit pas du tout de l’ancienne forme de pardon. Tu veux bien expliquer pourquoi ?
GARY : Je vais faire de mon mieux. Tout d’abord, en tant que rabbin et mystique, J comprenait bien les enseignements de l’ancien mysticisme juif. Parmi ceux-ci, il y avait l’idée que le Ciel est la proximité de Dieu et que l’enfer en est l’éloignement. Mais J, qui était du genre à ne pas faire de compromis, ne s’arrêtait pas là. Pour lui, le Ciel n’était pas seulement la proximité de Dieu, mais l’Unité avec Dieu. En fait, c’était l’Unité parfaite avec Dieu. Et l’enfer n’était pas seulement l’éloignement de Dieu ; c’était tout ce qui est séparé de Dieu. Cela se ramène à deux options distinctes dont une seule est réelle car l’unité parfaite ne peut avoir de contrepartie, sinon elle ne serait pas parfaite.
Donc, pour J, Dieu est immuable, parfait et éternel. Et Dieu est synonyme de pur-esprit car rien de ce qu’Il fait n’est différent de Lui, sinon ce ne serait pas parfait. Par ailleurs, si Dieu pouvait faire quelque chose d’imparfait, Il serait alors Lui-même imparfait, n’est-ce pas ? Et le pur-esprit n’a pas besoin d’évoluer, sinon il ne serait pas parfait.
Évidemment, Dieu n’est ni un Il ni une Elle, et j’utilise ici le langage biblique comme le fait le Cours. Je pourrais dire que Dieu est un Il neutre, mais ça n’éclairerait personne. Au départ, donc, nous remarquons deux caractéristiques chez notre ami J. Premièrement, il ne fait pas de compromis. Deuxièmement, quelle que soit la complexité apparente des choses, il n’y a toujours que deux options possibles, dont une seule est réelle. L’autre est une illusion, ce qui fut enseigné par les hindous et les bouddhistes bien avant J, mais il a élevé ce choix à une version parfaite de Dieu, celui qui est vraiment Amour parfait, plutôt qu’un Dieu conflictuel et imparfait.
Ensuite, il faut se rappeler que J vivait au Moyen-Orient et qu’il avait ainsi une approche plus orientale qu’occidentale. Les enseignements du bouddhisme lui étaient donc sûrement familiers. Il connaissait le concept bouddhique de l’ego. Il comprenait et savait par expérience qu’il n’y a qu’un seul ego paraissant en constituer plusieurs dans ce que les hindous appellent le monde de la multiplicité et les bouddhistes, l’impermanence. Il n’y a donc qu’un seul d’entre nous qui pense être ici, et je le suis. Il n’y a réellement personne d’autre. Il n’y a personne à l’extérieur. Ce n’est qu’une apparence, un artifice. La partie consciente de l’esprit regarde à l’extérieur et voit toutes sortes de séparations, divers corps et diverses formes, mais c’est une illusion. Et la partie inconsciente de l’esprit, qui est presque entièrement cachée, tout comme la partie d’un iceberg se trouvant sous la surface de l’eau, sait que nous ne sommes réellement qu’un.
Le temps, l’espace et les différences s’avèrent finalement faux, malgré les apparences. Si toutes choses sont interconnectées, c’est précisément parce qu’il n’y a qu’une seule illusion, tout comme il n’y a qu’un seul Dieu. Mais Dieu n’a rien à voir avec l’illusion. C’était une fausse présomption de la part des gens, qui ont alors fabriqué un Dieu à leur image, semblable à ce qu’ils croyaient être. Mais Dieu nous a faits originellement à Son image : parfaits, innocents et Un. L’unité qui existe dans l’illusion est une unité d’imitation car l’ego essaie d’imiter Dieu.
Aujourd’hui, les physiciens quantiques confirment que le temps et l’espace ne sont que des illusions. Le passé, le présent et le futur ont tous lieu simultanément. Nous sommes en réalité des êtres non locaux faisant une expérience locale. J’ai peut-être l’air d’être ici et vous avez peut-être l’air d’être là, mais c’est faux. L’espace n’est qu’une idée de séparation, comme le temps. Nous avons divisé le temps et l’espace afin d’avoir l’impression qu’il existe des intervalles et des lieux différents, alors que tout cela est faux, que tout est la même chose malgré les différences apparentes, car tout est une illusion fondée sur l’idée de séparation. Sauf que les physiciens ne le savent pas encore. Ils savent seulement que notre expérience est une illusion, comparativement à ce que sont réellement les choses quand on les regarde de plus près ! Ils ne voient encore qu’une partie du tableau. La science et la spiritualité ne se sont pas encore rencontrées complètement, mais elles se rapprochent.
Par exemple, elles savent que si je regarde une étoile se trouvant à 20 milliards d’années-lumière, je la modifie instantanément au niveau subatomique. Comment est-ce possible ? C’est que cette étoile ne se trouve pas réellement à 10 milliards d’années-lumière ; elle se trouve en réalité dans mon esprit. Ou, plus précisément, elle est une projection de mon esprit. Je l’ai inventée et elle vient de moi, non vers moi, comme la plupart des gens le pensent. Et elle n’est même pas de la matière tant que je ne l’ai pas regardée ou touchée. Elle est de l’énergie, qui est réellement de la pensée, et c’est pourquoi l’énergie ne peut être détruite. Et la matière n’est qu’une forme différente d’énergie, retournant à l’énergie et se recyclant.
PURSAH : Et comment J a-t-il utilisé, il y a deux mille ans, tout le savoir mystique bouddhique et juif correspondant aux découvertes des physiciens d’aujourd’hui ?
GARY : Eh bien, il a tout simplement saisi quelque chose que les gens ne comprennent pas encore, même aujourd’hui, malgré tout le progrès des connaissances, y compris en psychologie, et c’est ceci : si nous ne sommes réellement qu’un ici et si la partie inconsciente de l’esprit le sait, que faisons-nous donc alors quand nous jugeons et condamnons les autres ? Tout ce que nous faisons en réalité, c’est d’envoyer directement à notre propre esprit inconscient le message que nous sommes dignes d’êtres jugés et condamnés. Quoi que nous pensions des autres, c’est comme d’envoyer à notre soi un message sur nous-mêmes. J a donc décidé que si nous ne sommes qu’un à penser qu’il est ici, et si l’esprit inconscient le sait, il traverserait alors la vie en voyant chacun comme il est réellement, c’est-à-dire le pur-esprit parfait, au lieu de le voir comme un corps, ce qui n’est réellement qu’une idée fausse de séparation. Il verrait chacun comme le Christ, pur et innocent. Il le considérerait comme ce qu’il est réellement : immortel, invulnérable et même hors d’atteinte de ce monde.
Ainsi, la clé de l’illumination réside dans un secret que très peu de gens ont vraiment connu, mais que J connaissait bien. Notre expérience et notre sentiment de nous-mêmes ne sont pas déterminés par la vision que les autres ont de nous ni par ce qu’ils pensent de nous, mais par notre vision d’eux et par ce que nous pensons d’eux. Finalement, c’est ce qui détermine notre identité. Nous nous identifions en tant que corps ou en tant que pur-esprit parfait, comme étant divisé ou comme entier, selon notre vision des autres. Une fois que nous avons compris cela, nous devenons très prudents dans notre vision des autres !
PURSAH : Tu nous fais honneur en tant qu’instructeurs. Et, bien sûr, tu sais qui fut notre instructeur. Continue, je t’en prie.
GARY : Quoi… ? Vous voulez que ce soit moi qui dise tout ?
PURSAH : Nous avons aussi des choses à dire, y compris pour cette récapitulation.
GARY : J’espère bien. Au fait, j’ai mis beaucoup d’informations personnelles dans le premier livre, à cause de la direction prise par nos conversations. Je ne vois pas d’objection à parler de mes leçons personnelles de pardon, mais quelques-unes des personnes que j’ai mentionnées n’étaient pas tout à fait enchantées de se voir présentées dans mon livre comme ayant besoin d’être pardonnées par moi. Chaque histoire a deux versions. N’est-ce pas conforme à la dualité ? Mais je ne peux présenter que ma propre expérience. Pourriez-vous me conseiller sur la manière de parler de mon expérience personnelle ?
PURSAH : Ne t’inquiète pas, Gary. Vu la direction que prend maintenant ta vie, nous parlerons davantage de tes leçons professionnelles de pardon que de tes leçons personnelles. Ça se fera tout seul, fais-nous confiance. Tu veux bien poursuivre la récapitulation ?
GARY : Vous l’avez cherché, mais je dois dire que vous n’avez jamais été aussi belle. Dites-moi quelque chose qui va rester entre nous : serait-ce de l’inceste que de faire l’amour à son futur soi ?
PURSAH : Non, mais ce serait bizarre. S’il te plaît, poursuis.
GARY : D’accord. Ça me fournit au moins un indice. Donc, je continue : chaque fois que J pardonnait, il se rejoignait en réalité lui-même.
ARTEN : En saisis-tu toute la portée ?
GARY : Oui. En fait, il passait d’une expérience de séparation à l’entièreté. Et le mot saint vient du mot entier [En anglais, holy (saint) est lié étymologiquement à whole (entier). N.d.T.] Comme il le dit dans l’Évangile de Thomas : « Je suis Celui qui est issu de Celui qui est l’Ouvert ; il m’a été donné ce qui vient de mon Père. C’est pourquoi j’affirme: Quand le disciple est ouvert, il est rempli de lumière ; quand il est partagé, il est rempli de ténèbres. » On ne peut donc pas avoir les deux. On ne peut pas être entier rien qu’un peu. Si notre allégeance n’est pas indivise, c’est que nous sommes divisés. Quelle que soit l’apparente complexité des choses, il n’y a toujours en réalité que deux options. L’une est l’entièreté ou la sainteté, qui est une et parfaite. C’est pourquoi une vieille prière dit : « Le Seigneur notre Dieu est Un. » L’autre option est tout ce qui n’est pas l’Unité parfaite, donc ce qui est division. On ne peut y échapper. Ainsi, J a complètement pardonné le monde. Son amour et son pardon furent totaux et globaux. Il savait que si l’on ne pardonne le monde que partiellement, on ne sera que partiellement pardonné et l’on demeurera donc divisé. Mais si l’on pardonne le monde complètement, on sera complètement pardonné.
Par conséquent, le grand enseignement de J et du Saint-Esprit, c’est le pardon, mais au sens quantique plutôt qu’au sens ancien, newtonien, du pardon sujet/objet. Ce vieux type de pardon consistait en ceci : « D’accord, je te pardonne, parce que je suis meilleur que toi, car tu as vraiment fait ça et tu es vraiment coupable, mais je vais te laisser aller, sauf que tu vas quand même te retrouver en enfer. » Tout ce que cela fait, c’est de continuer à recycler dans notre esprit inconscient les étranges croyances de séparation que nous entretenons réellement au sujet de nous-mêmes. Ce n’est pas un vrai pardon. D’un autre côté, J connaissait l’existence d’une profonde culpabilité inconsciente dans l’esprit de tous quant à l’apparente séparation originelle d’avec Dieu ; et il savait qu’il existait un autre type de pardon qui constitue le moyen le plus rapide de la défaire, ce qui équivaut à défaire l’ego.
ARTEN : Nous devrons élaborer là-dessus à un moment donné, peut-être avec une version rapide de l’histoire de la malcréation, afin d’indiquer d’où est venue cette culpabilité. Somme toute, tant que cette culpabilité inconsciente demeure dans l’esprit, on ne peut briser le cycle des naissances et des morts et cesser de paraître se réincarner.
GARY : Bien sûr, mais faites-moi une faveur. Développez davantage l’idée que tout cela n’est qu’un rêve. Au cours de mes quelques apparitions publiques, on m’a posé beaucoup de questions là-dessus. Et j’arrive à peine encore à croire que vous êtes ici !
PURSAH : Aucun de nous n’est ici, Gary, comme tu le sais. Parlons donc du rêve. Supposons que tu sois le père d’une fillette de quatre ans qui est au lit pour la nuit et qui rêve. Tu vas jeter un coup d’œil dans sa chambre pour voir si tout va bien et tu t’aperçois qu’elle rêve car elle est agitée. Pour elle, son rêve est devenu sa réalité. Elle réagit aux personnages de son rêve comme s’ils étaient réels. Mais toi, tu ne peux pas voir son rêve. Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas réellement là et que ta fillette de quatre ans n’a jamais quitté son lit. Elle est toujours chez elle, en sécurité, mais elle ne peut s’en apercevoir. Elle n’en est pas consciente car le rêve est devenu sa réalité.
Tu désires la réveiller afin qu’elle n’ait plus peur. Que feras-tu ? Vas-tu t’approcher d’elle et la secouer brutalement