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CARMEN QUADRATUM

Catalogage avant publication de BAnQ et de BAC

Guénette, Daniel

Carmen quadratum

Poèmes.

Texte en français seulement.

ISBN 978-2-89031-889-2

ISBN 978-2-89031-891-5 ePub

I. Titre.

PS8563.U288C37 2016C841’.54C2015-942454-2

PS9563.U288C37 2016

Nous remercions le Conseil des arts du Canada, ainsi que la Société de développement des entreprises culturelles du Québec de l’aide apportée à notre programme de publication. Nous reconnaissons également l’aide financière du gouvernement du Canada, par l’entremise du Fonds du livre du Canada, pour nos activités d’édition.

Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.

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Mise en page: Raymond Martin

Illustrations: Carmen quadratum, collage de Françoise Barraud, photo: Jacques Lavallée

Maquette de la couverture: Raymond Martin

Distribution:

 

Canada

Europe francophone

Dimedia

DNM (Distribution du Nouveau Monde)

general@dimedia.qc.ca

www.librairieduquebec.fr

Dépôt légal: 1e trimestre 2016

Imprimé au Canada

© Copyright 2016

Les Éditions Triptyque

2200, rue Marie-Anne Est

Montréal (Québec) H2H 1N1, Canada

Téléphone: 514 597 1666

Courriel: triptyque@editiontriptyque.com

Site Internet: www.triptyque.qc.ca

Daniel Guénette

CARMEN QUADRATUM

Triptyque

Table des matières

PREMIER MOUVEMENT

DEUXIÈME MOUVEMENT

TROISIÈME MOUVEMENT

QUATRIÈME MOUVEMENT

PREMIER MOUVEMENT

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1: Il y a l’univers qui tiendrait dans un vers. Nous aurions décrit, là, sans commentaire, cela qui existe. Le livre est ouvert, le discours se tait. Nous sommes sans idée tandis qu’il se déploie.

Ce qui est, l’homme en moins, apparaît devant nous, n’étant évoqué que par son absence. Restent les oiseaux et les bêtes. L’espace est vacant. Le ciel au-dessus des monuments, silencieux.

2: Le silence infini recouvre le verbe. La couche d’ozone se ferme la bouche. Un soleil oblique tire sa révérence. Il redescend et touche terre. L’avenir se cache au fond d’un désert. La tombe antique, inviolée, qu’enlise la dune, se tait pour toujours. L’humanité en marche n’a pas laissé de traces.

Un serpent solitaire poursuit son aventure. Ni l’ombre des dieux ni l’âme des hommes n’atteignent sa paupière close. Ses écailles scintillent au clair de lune.

3: Une photographie qu’on ne retouche pas. La réalité sans imaginaire, sans épithète. Une muselière, tout comme un bandeau, impose le silence aux statues de marbre.

La muse rejette sa lyre, descend de son socle et quitte la scène. C’était l’opéra. Elle n’enchantera plus. Loin de la déflagration du monde, qui se poursuit sans lui, au sommet de l’instant, l’aigle satellite prend un temps d’arrêt.

4: Une fenêtre donne sur un jardin. Les rideaux sont tirés. Sur le lit refait repose une femme. À ses côtés dort un petit enfant.

Autour du lit, quelques meubles modestes. Une lampe Ikea fait le tour de la Terre. La voici, identique. Les autres meubles proviennent d’institutions caritatives.

5: Une fillette revient de l’école. Ses parents l’accompagnent, la tenant par la main. Juin, cette année, se lève sur la pointe des pieds pour se hisser au sommet de la canicule.

À la maison, l’enfant enfile son maillot de bain, coloré comme la joie de vivre. Avec ses parents, la petite se rend à la piscine municipale. Lorsqu’elle sort de l’eau, de légers frissons parcourent sa peau.

6: Les bruits ambiants. Le train sur les rails. Tout près, une voiture démarre. Un promeneur, sa chanson et l’oiseau: un merle sentinelle dont c’est le territoire.