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AU LECTEUR
BENEDICTION
L'ALBATROS
ELEVATION
LES PHARES
LA MUSE VENALE
L'ENNEMI
LA VIE ANTERIEURE
BOHEMIENS EN VOYAGE
L'HOMME ET LA MER
DON JUAN AUX ENFERS
CHATIMENT DE L'ORGUEIL
LA BEAUTE
L'IDEAL
LES BIJOUX
LE MASQUE
HYMNE A LA BEAUTE
LA CHEVELURE
SED NON SATIATA
LE SERPENT QUI DANSE
UNE CHAROGNE
DE PROFUNDIS CLAMAVI
LE VAMPIRE
LE LETHE
REMORDS POSTHUME
LE CHAT
LE BALCON
LE POSSEDE
UN FANTOME
SEMPER EADEM
TOUT ENTIERE
A CELLE QUI EST TROP GAIE
CONFESSION
LE FLACON
LE POISON
LE CHAT
LE BEAU NAVIRE
L'IRREPARABLE
CAUSERIE
CHANT D'AUTOMNE
CHANSON D'APRES-MIDI
SISINA
A UNE DAME CREOLE
LE REVENANT
SONNET D'AUTOMNE
TRISTESSE DE LA LUNE
LES CHATS
LA PIPE
LA MUSIQUE
SEPULTURE D'UN POETE MAUDIT
LE MORT JOYEUX
LE TONNEAU DE LA HAINE
SPLEEN
LE GOUT DU NEANT
ALCHIMIE DE LA DOULEUR
LA PRIERE D'UN PAÏEN
LE COUVERCLE
L'IMPREVU
L'EXAMEN DE MINUIT
MADRIGAL TRISTE
L'AVERTISSEUR
A UNE MALABARAISE
LA VOIX
HYMNE
LE REBELLE
LE JET D'EAU
LE COUCHER DU SOLEIL ROMANTIQUE
LE GOUFFRE
LES PLAINTES D'UN ICARE
RECUEILLEMENT
L'HEAUTONTIMOROUMENOS
L'IRREMEDIABLE
L'HORLOGE
LE SOLEIL
LA LUNE OFFENSEE
A UNE MENDIANTE ROUSSE
LE CYGNE
LES SEPT VIEILLARDS
LES PETITES VIEILLES
A UNE PASSANTE
LE CREPUSCULE DU SOIR
LE JEU
DANSE MACABRE
L'AMOUR DU MENSONGE
Je n'ai pas oublié
BRUMES ET PLUIES
L'AME DU VIN
LE VIN DES CHIFFONNIERS
LE VIN DE L'ASSASSIN
LE VIN DU SOLITAIRE
LE VIN DES AMANTS
UNE MARTYRE
DESSIN D'UN MAITRE INCONNU
LESBOS
FEMMES DAMNEES
LES DEUX BONNES SŒURS
ALLEGORIE
LES METAMORPHOSES DU VAMPIRE
UN VOYAGE A CYTHERE
ABEL ET CAÏN
LES LITANIES DE SATAN
PRIÉRE
LA MORT DES AMANTS
LA MORT DES PAUVRES
LA MORT DES ARTISTES
A MAXIME DU CAMP
I
Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah! que le monde est grand à la clarté des lampes!
Aux yeux du souvenir que le monde est petit!
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le cœur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers:
Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.
Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir; cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours: Allons!
Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom!
II
Nous imitons, horreur! la toupie et la boule
Dans leur valse et leurs bonds; même dans nos sommeils
La Curiosité nous tourmente et nous roule,
Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.
Singulière fortune où le but se déplace,
Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où!
Où l'Homme, dont jamais l'espérance n'est lasse,
Pour trouver le repos court toujours comme un fou!
Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie;
Une voix retentit sur le pont: «Ouvre l'œil!»
Une voix de la hune, ardente et folle, crie:
«Amour... gloire... bonheur!» Enfer! c'est un écueil!
Chaque îlot signalé par l'homme de vigie
Est un Eldorado promis par le Destin;
L'Imagination qui dresse son orgie
Ne trouve qu'un récit aux clartés du matin.
O le pauvre amoureux des pays chimériques!
Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,
Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques
Dont le mirage rend le gouffre plus amer?
Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,
Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis;
Son œil ensorcelé découvre une Capoue
Partout où la chandelle illumine un taudis.
III
Etonnants voyageurs! quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers!
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Les bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.
Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile!
Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.
Dites, qu'avez-vous vu?
IV
«Nous avons vu des astres
Et des flots; nous avons vu des sables aussi;
Et, malgré bien des chocs et d'imprévus désastres,
Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.
La gloire du soleil sur la mer violette,
La gloire des cités dans le soleil couchant,
Allumaient dans nos cœurs une ardeur inquiète
De plonger dans un ciel au reflet alléchant.
Les plus riches cités, les plus grands paysages,
Jamais ne contenaient l'attrait mystérieux
De ceux que le hasard fait avec les nuages,
Et toujours le désir nous rendait soucieux!
– La jouissance ajoute au désir de la force.
Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais,
Cependant que grossit et durcit ton écorce,
Tes branches veulent voir le soleil de plus près!
Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace
Que le cyprès? – Pourtant nous avons, avec soin,
Cueilli quelques croquis pour votre album vorace,
Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin!
Nous avons salué des idoles à trompe;
Des trônes constellés de joyaux lumineux;
Des palais ouvragés dont la féerique pompe
Serait pour vos banquiers un rêve ruineux;
Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse;
Des femmes dont les dents et les ongles sont teints
Et des jongleurs savants que le serpent caresse.»
V
Et puis, et puis encore?
VI
«O cerveaux enfantins!
Pour ne pas oublier la chose capitale,
Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché,
Du haut jusques en bas de l'échelle fatale,
Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché:
La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,
Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût:
L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,
Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout;
Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote;
La fête qu'assaisonne et parfume le sang;
Le poison du pouvoir énervant le despote,
Et le peuple amoureux du fouet abrutissant;
Plusieurs religions semblables à la nôtre,
Toutes escaladant le ciel; la Sainteté,
Comme en un lit de plume un délicat se vautre,
Dans les clous et le crin cherchant la volupté;
L'Humanité bavarde, ivre de son génie,
Et, folle maintenant comme elle était jadis,
Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie:
«O mon semblable, ô mon maître, je te maudis!»
Et les moins sots, hardis amants de la Démence,
Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
Et se réfugiant dans l'opium immense!
– Tel est du globe entier l'éternel bulletin.»
VII
Amer savoir, celui qu'on tire du voyage!
Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image;
Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui!
Faut-il partir? rester? Si tu peux rester, reste;
Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit
Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste,
Le Temps! Il est, hélas! des coureurs sans répit,
Comme le Juif errant et comme les apôtres,
A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau,
Pour fuir ce rétiaire infâme; il en est d'autres
Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.
Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine,
Nous pourrons espérer et crier: En avant!
De même qu'autrefois nous partions pour la Chine,
Les yeux fixés an large et les cheveux au vent,
Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres
Avec le cœur joyeux d'un jeune passager.
Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,
Qui chantent: «Par ici! vous qui voulez manger
Le Lotus parfumé! c'est ici qu'on vendange
Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim;
Venez vous enivrer de la couleur étrange
De cette après-midi qui n'a jamais de fin?»
A l'accent familier nous devinons le spectre;
Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous.
«Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Electre!»
Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.
VIII
O Mort, vieux capitaine, il est temps! levons l'ancre!
Ce pays nous ennuie, ô Mort! Appareillons!
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons!
Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte!
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau!
Inhalt
AN DEN LESER
SEGEN
DER ALBATROS
ERHEBUNG
DIE LEUCHTTÜRME
DIE KÄUFLICHE MUSE
DER FEIND
DAS FRÜHERE LEBEN
ZIGEUNER AUF DER FAHRT
DER MENSCH UND DAS MEER
DON JUAN IN DER UNTERWELT
ZÜCHTIGUNG DES HOCHMUTS
DIE SCHÖNHEIT
DAS IDEAL
DIE JUWELEN
DIE MASKE
HYMNE AN DIE SCHÖNHEIT
DAS HAAR
SO BETE ICH DICH AN
DU LOCKTEST GERN DIE WELT
SED NON SATIATA
IN IHREM KLEID
DIE SCHLANGE, DIE TANZT
EIN AAS
DE PROFUNDIS CLAMAVI
DER VAMPIR
LETHE
ALS ICH BEI EINER JÜDIN LAG
TOTENREUE
DIE KATZE
DER BALKON
DER BESESSENE
EINE ERSCHEINUNG
DIR DIESES LIED
SEMPER EADEM
GANZ UND GAR
WAS SAGST DU HEUTE ABEND
AN SIE, DIE ALLZUFROH
GESTÄNDNIS
DAS FLAKON
DAS GIFT
DIE KATZE
DAS SCHÖNE SCHIFF
DAS UNSÜHNBARE
PLAUDEREI
HERBSTGESANG
LIED AM NACHMITTAG
SISINA
EINER KREOLISCHEN DAME
DAS GESPENST
HERBST-SONETT
LUNAS TRAURIGKEIT
DIE KATZEN
DIE PFEIFE
MUSIK
BEGRÄBNIS EINES VERFEMTEN DICHTERS
DER FRÖHLICHE TOTE
DAS FASS DES HASSES
SCHWERMUT
TRÜBSINN
SCHWERMUT
SCHWERMUT
LIEBE ZUM NICHTS
ALCHIMIE DES SCHMERZES
GEBET EINES HEIDEN
DER DECKEL
DER UNERWARTETE
MITTERNÄCHTIGE SELBSTPRÜFUNG
TRAURIGES MADRIGAL
DER MAHNER
AN EINE MALABARESIN
DIE STIMME
HYMNE
DER REBELL
DER SPRINGBRUNNEN
ROMANTISCHER SONNENUNTERGANG
DER ABGRUND
DIE KLAGEN EINES IKARUS
SAMMLUNG
L' HEAUTONTIMOROUMENOS
DAS UNLÖSBARE
DIE TURMUHR
DIE SONNE
DIE BELEIDIGTE LUNA
AN EINE ROTHAARIGE BETTLERIN
DER SCHWAN
DIE SIEBEN GREISE
DIE KLEINEN ALTEN
EIN VORÜBERGEHENDER
ABENDDÄMMERUNG
DAS SPIEL
TOTENTANZ
LIEBE ZUR LÜGE
NEIN, ICH VERGASS ES NICHT
LASST UNS DER TREUEN MAGD
NEBEL UND REGEN
DIE SEELE DES WEINS
DER WEIN DER LUMPENSAMMLER
DER WEIN DES MÖRDERS
DER WEIN DES EINSAMEN
DER WEIN DER LIEBENDEN
EINE MÄRTYRIN
Zeichnung eines unbekannten Meisters
LESBOS
VERDAMMTE FRAUEN
DIE BEIDEN BARMHERZIGEN SCHWESTERN
ALLEGORIE
DIE VERWANDLUNG DES VAMPIRE
EINE REISE NACH KYTHERA
ABEL UND KAIN
DIE LITANEI DES SATANS
BITTE
DER TOD DER LIEBENDEN
DER TOD DER ARMEN
DER TOD DES KÜNSTLERS
DIE REISE
I
Dem Kind, berauscht von bunter Bilder Flimmer,
Scheint wie sein Lebenshunger weit die Welt,
Wie ist sie gross beim stillen Lampenschimmer!
Wie klein von der Erinnrung Licht erhellt!
Es kommt ein Tag, da ziehn wir in die Weiten,
Voll bittrer Sehnsucht und voll banger Glut,
Und wiegen unsre Unermesslichkeiten
Auf eines Weltmeers engbemessner Flut.
Der eine flieht aus fremdverhassten Landen,
Der andre macht sich von der Heimat frei,
Sternforscher, die im Weib den Himmel fanden,
Fliehn vor der Kirke holder Tyrannei.
Sie wollen nicht zum Tier sich wandeln lassen,
Drum flüchten sie zum Meer und Himmelsstrahl,
In Sonnenglut, im Eishauch wird verblassen
Mählich der Küsse brennend rotes Mal.
Die wahren Wandrer aber sind's, die ziehen
Aus Wandertrieb leicht wie die Feder fort.
Sie können ihrem Schicksal nie entfliehen,
Und »weiter, weiter« heisst ihr Losungswort.
Sie, deren Wünsche sind gleich Luftgebilden,
Die träumen wie ein Knabe vor der Schlacht
Von leuchtenden, stets wechselnden Gefilden
Voll Schönheit, wie sie nie ein Mensch erdacht.
II
O Schreck! Wir drehn uns, springen wie ein Kreisel,
Die Neugier peitscht uns auf aus Schlaf und Traum,
Dem strengen Engel gleich, der mit der Geisel
Die Sonnen wirbelt durch den Weltenraum.
Seltsames Glück, des Ziele sich verschieben,
Das nirgends ist und dennoch überall!
Der Mensch, von Hoffnung hin- und hergetrieben,
Er sucht die Ruhe und durchrast das All.
Sein Geist gleicht einem Segler, rastlos strebend,
Und »Augen auf« ertönt es aus dem Schiff,
Vom Mast schreit eine Stimme, glühend, bebend:
»Ruhm! Liebe! Glück!« – O Fluch, es war ein Riff!
Doch jedes Eiland, fern im fahlen Lichte,
Scheint uns das Eden, das der Traum verhiess,
Und jeder Tag macht unsren Traum zunichte,
Zeigt starre Klippen uns, kein Paradies.
O arme Sucher lockender Gefilde!
Den Trunknen, der die neue Welt entdeckt,
Stürzt in das Meer, denn vor dem Zauberbilde
Noch bitterer der Staub des Alltags schmeckt.
So stampft der Bettler hin durch öde Strecken,
Durch Kot und Schmutz, träumt eine Zauberwelt;
Und will verzückt ein Capua entdecken,
Wo nur ein Span das finstre Loch erhellt.
III
Erhabne Wandrer, sagt, was ihr errungen,
Was in dem meerestiefen Blick euch lebt,
Zeigt die Kleinodien der Erinnerungen,
Aus Luft und Meer und Sternenglanz gewebt!
Wir wollen ohne Dampf und Segel fliehen,
Erhellt den Kerker, drin wir festgebannt,
Und lasst an unsrem Geist vorüberziehen,
Was Ihr erlebt, vom Horizont umspannt.
Sagt, was ihr saht! –
IV
Wir sahen Sterngefunkel
Und Wogenglanz. Auch Wüsten sahen wir;
Und trotz Sturmschauer und Gewitterdunkel,
Kam oft der Überdruss uns, so wie hier.
Das Abendmeer in violettnem Prangen,
Der Stadt Erglühen, wenn die Sonne sinkt,
Erweckten nur im Herzen heiss Verlangen
Nach einem Himmel, der verlockend winkt.
Die schönsten Länder und die reichsten Städte
Berauschten nie so glühend unsren Sinn
Wie fern am Himmel jene Wolkenkette,
Und traurig zogen wir voll Sehnsucht hin.
O Sehnsucht, nur die Freude gibt dir Kräfte!
Du gleichst dem Baum, den nur die Lust erweckt,
Es wachsen und es schwellen deine Säfte,
Wenn dein Geäst sich nach der Sonne reckt.
Wächst du noch immer kühn wie die Zypressen,
Du alter Baum? – Doch seht, ihr Freunde, hier,
Wir haben auch die Skizzen nicht vergessen
Für euch, die ihr das Fremde liebt wie wir.
Wir grüssten Götzen, halb in Staub gesunken,
Throne von leuchtendem Gestein bedeckt,
Paläste, deren feenhaftes Prunken
Goldgierigen Seelen wilde Träume weckt,
Gewande, deren Pracht die Sinne lähmen,
Und Frauen, die sich färben Zahn und Hand,
Und kluge Zauberer, die Schlangen zähmen –
V
»Was noch, was noch?« –
VI
»O kindischer Verstand!
Allüberall bot sich, was wir nicht suchten,
Was immer sein wird und was immer war,
Die Stufen auf und nieder, die verruchten,
Bot sich des ewigen Lasters Spiel uns dar.
Das Weib, gemein, voll niedrigem Behagen,
Das schamlos sich vergöttert und geniesst,
Der Mann, der Sklavin Sklave, feig, verschlagen.
Ein schmutziger Schaum, der durch die Gosse fliesst.
Der Henker roh des Opfers Qual verschärfend,
Die wilden Feste unterm Blutgerüst,
Das Gift der Macht, Despoten selbst entnervend,
Das knechtige Volk, das seine Rute küsst.
Und Religionen – immer war's ein Gleiches:
Zum Himmel klettern sie, und doch zum Schluss
Ist Glaube nur ein Bett, ein wollustweiches,
Und Dorn und. Geissel wird für sie Genuss.
Der Menschen schwatzhaft, hochmutstolle Rotte,
Die fetzt wie ehdem blöde und verrucht,
Schreitauf im Todeskampf zu ihrem Gotte:
»O Herr, mein Ebenbild du, sei verflucht!«
Nur wenige fliehn wahnwitzig und vermessen
Aus dieser eingepferchten Herde Stall,
Und suchen in dem Opiumrausch Vergessen
– So lautet der Bericht vom Erdenball.
VII
O bittre Weisheit, die die Fahrt uns lehrt!
Es hat der Welt stumpfsinnig Einerlei
Stets unser eignes Bild uns zugekehrt,
Ein Quell des Schrecks in öder Wüstenei.
Gehn? Bleiben? Wie wir müssen, wollen;
Der duckt sich nieder und der andre rennt,
Der Feindin zu entgehn, der unheilvollen,
Wachsamen Zeit, die keine Schonung kennt.
Du siehst die Menschen gleich Ahasver eilen,
Da nützt kein Wagen, nützt kein schnelles Boot,
Die Schlimme holt sie ein. – Andre verweilen
Und schlagen sie schon in der Wiege tot.
Doch setzt sie ihren Fuss auf unsren Rücken,
Dann hoffen wir, und »Vorwärts!« heisst der Schrei.
So fuhren wir nach China voll Entzücken
Mit sturmverwehtem Haar, die Blicke weit und frei.
So schiffen wir uns ein zur düstern Reise,
Und jung das Blut durch unsre Adern fliesst,
Hört ihr die Stimmen feierlich und leise:
»Kommt her, kommt her! Und labt euch und geniesst!
Geniesst des Lotos Blüte, schwer von Düften,
Erlesne Früchte, die ihr lang entbehrt;
Berauscht euch an den seltsam fremden Lüften,
Des heissen Nachmittags, der ewig währt!«
Es sind der Schatten liebvertraute Stimmen,
Doch die Pyladen wehren dem Gelüst;
»Willst Labung du, musst zu Elektra schwimmen!«
Spricht eine, deren Knie wir einst geküsst. –
VIII
Tod, alter Fährmann, komm die Anker lichten!
Segel gehisst! – Wir sind der Erde satt.
Wenn schwarz auch Meer und Himmel sich verdichten,
Du weisst, dass unsre Seele Strahlen hat.
Reich uns dein Gift, dass Tröstung wir erfahren!
Noch brennt das Feuer – lass zum tiefsten Schlund,
Lass uns zu Himmel oder Hölle fahren !
Nur Neues zeig uns, Tod, im fremden Grund!
In Dumpfheit, Irrtum, Sünde immer tiefer
Versinken wir mit Seele und mit Leib,
Und Reue, diesen lieben Zeitvertreib,
Ernähren wir wie Bettler ihr Geziefer.
Halb sind die Sünden, matt ist unsre Reue,
Und unsre Beichte macht sich fett bezahlt,
Nach ein paar Tränen rein die Seele strahlt
Und wandert froh den schmutzigen Pfad aufs neue.
Satan, der Dreimalgrosse, übt die Künste,
Auf seinem Kissen wiegt er unsern Geist,
Bis das Metall, das Kraft und Wille heisst,
Vom Zaubrer aufgelöst in fahle Dünste.
Des Teufels Fäden sind's, die uns bewegen,
Wir lieben Graun, berauschen uns im Sumpf,
Und Tag für Tag zerrt willenlos und stumpf
Der Böse uns der Hölle Stank entgegen.
Wie an der Brust gealterter Mätressen
Der arme Wüstling stillt die tolle Gier,
So haschen nach geheimen Lüsten wir,
Um sie wie dürre Früchte auszupressen.
Gleich Würmern wimmelnd ist ins Hirn gedrungen
Die Teufelsschar, die uns zerstören muss,
Wir atmen, und ein unsichtbarer Fluss,
Der Tod, strömt klagend hin durch unsre Lungen.
Wenn Notzucht, Gift und Dolch und alles Böse
Noch nicht geschmückt mit holder Stickerei
Des Schicksals Grund voll fadem Einerlei,
Dann ist's, weil unsre Seele ohne Grösse.
Doch zwischen Panthern, Schakalen und Hunden,
In der Skorpionen, Schlangen, Affen Welt,
Die kriecht und schleicht und heult und kläfft und bellt,
Im Tierhaus unsrer Laster ward gefunden.
Das schlimmste, schmutzigste von allen Dingen,
Die Qual, die nicht Gebärde hat noch Schrei,
Und doch die Erde macht zur Wüstenei
Und gähnend wird dereinst die Welt verschlingen:
Der Überdruss! – Tränen im Blick, dem bleichen,
Träumt vom Schafott er bei der Pfeife Rauch.
Du, Leser, kennst das holde Untier auch,
Heuchelnder Leser – Bruder –: meinesgleichen!
Wenn nach des Himmels mächtigen Gesetzen
Der Dichter kommt in diese müde Welt,
Schreit seine Mutter auf, und voll Entsetzen
Flucht sie dem Gott, den Mitleid selbst befällt.
»Warum gebar ich nicht ein Nest voll Schlangen,
Statt diesem Spottgebild verwünschter Art!
Verflucht die Nacht, in der mein Bauch empfangen,
Da flüchtiger Lust so bittre Strafe ward!
Was wähltest du mich aus von allen Frauen,
Dem blöden Mann zur ekelvollen Wut,
Was werf' ich nicht die Missgeburt voll Grauen
Gleich einem Liebesbrief in Feuersglut!
Doch ich will deinem Hasse nicht erliegen,
Ich wälz' ihn auf das Werkzeug deines Grolls
Und will den missgeratnen Baum so biegen,
Dass keine Frucht entspringt dem faulen Holz.«
So presst sie geifernd ihren Grimm,
Nichts ahnend von des Himmels Schluss und Rat,
Und schürt sich in Gehenna selbst die Flammen
Für ihre mütterliche Freveltat.
Indessen zieht ein Engel seine Kreise,
Und der Enterbte blüht im Sonnenschein,
Und zu Ambrosia wird ihm jede Speise
Und jeder Trank zu goldnem Nektarwein.
Zum Spiel taugt Wind ihm, Wolken und Gestirne,
Berauscht von Liedern zieht er durch sein Reich,
Und traurig senkt der Engel seine Stirne,
Sieht er ihn sorglos, heitern Vögeln gleich.
Denn alle, die er liebt, voll Scheu ihn messen;
Weil seine Sanftmut ihren Groll entfacht,
Versuchen sie ihm Klagen zu erpressen,
Erproben sie an ihm der Roheit Macht.
Sie mischen eklen Staub in seine Speisen,
Beschmutzen jedes Ding, dem er sich naht.
Was er berührt, sie heuchelnd von sich weisen,
Und schreien »wehe«, kreuzt er ihren Pfad.
Auf öffentlichem Markt, wie eine Dirne,
Höhnt laut sein Weib: »Da mir sein Beten gilt,
So will ich auch vom Sockel bis zur Stirne
Vergoldet sein gleich einem Götzenbild.
Berauschen will ich mich an Weihrauch und Essenzen,
An Wein und Huldigung mich trinken satt,
Und da er göttergleich mich will bekränzen,
Werd ich beherrschen ihn an Gottes Statt!
Und will die Posse mir nicht mehr gefallen,
Pack' ich ihn mit der schwachen, starken Hand,
Mit meinen Nägeln wie Harpyenkrallen
Zerfleisch ich ihn, bis ich sein Herze fand.
Gleich einem jungen Vogel fühl' ichs zittern,
Zuckend und rot wird's meiner Hände Raub,
Und um mein Lieblingstier damit zu füttern,
Werf ich es voll Verachtung in den Staub!«
Zum Himmel, zu dem ewigen Strahlensitze
Hebt fromm der Dichter seine Hände auf,
Und seines lichten Geistes weite Blitze
Verhüllen ihm des Volks blindwütigen Häuf:
»Dank, dir, o Gott, der uns das Leid liess werden,
Das uns erlöst aus tiefer Sündennacht,
Das reine Elixier, das schon auf Erden
Die Starken deiner Wonnen würdig macht!
Dem Dichter wahrst du deiner Sitze besten
Inmitten seliger Legionen Schar,
Ich weiss, du lädst ihn zu den ewigen Festen
Der Herrlichkeit und Tugend immerdar.
Ich weiss, nicht Welt noch Hölle macht zum Hohne
Den einzigen Adel, den der Schmerz verleiht.
Ich weiss, auf meinem Haupt die Wunderkrone
Muss leuchten über Welt und Ewigkeit.
Ich weiss, dass Schätze, die versunken schliefen,
Dass Gold und Edelstein aus finstrem Schacht,
Dass Perlen, die du hebst aus Meerestiefen,
Nicht würdig sind für dieser Krone Pracht.
Denn sie ward aus dem reinsten Licht gesponnen,
Das der Urflamme heiliger Herd besass,
Des Menschen Blick, die leuchtendste der Sonnen
Erlischt vor ihrem Glanz wie mattes Glas.
Oft kommt es vor, dass, um sich zu vergnügen,
Das Schiffsvolk einen Albatros ergreift,
Den grossen Vogel, der in lässigen Flügen
Dem Schiffe folgt, das durch die Wogen streift.
Doch, – kaum gefangen in des Fahrzeugs Engen
Der stolze König in der Lüfte Reich,
Lässt traurig seine mächtigen Flügel hängen,
Die, ungeschickten, langen Rudern gleich,
Nun matt und jämmerlich am Boden schleifen.
Wie ist der stolze Vogel nun so zahm!
Sie necken ihn mit ihren Tabakspfeifen,
Verspotten seinen Gang, der schwach und lahm.
Der Dichter gleicht dem Wolkenfürsten droben,
Er lacht des Schützen hoch im Sturmeswehn ;
Doch unten in des Volkes frechem Toben
Verhindern mächt'ge Flügel ihn am Gehn.
Hoch über stillen Wäldern, blauen Meeren,
Hoch über eisiger Gletscher Einsamkeit
Und über Wolkenflügen weltenweit,
Jenseits der sternbeglänzten ewigen Sphären
Dort regst du dich, mein Geist, so frei und jung!
Wie kühne Schwimmer durch die Wellen gleiten,
So ziehst du durch die unermessnen Weiten
Voll grosser, männlicher Begeisterung.
Flieh' aus der Erde giftigtrübem Schlamme,
Steig' auf zum Äther, Seele, werde rein!
Und trink wie einen starken Götterwein
Der lichten Räume himmlischklare Flamme.
Weit hinter dir lass Kummer, Schuld und Streit,
Die dumpf und lastend dich zur Erde zwingen,
Beglückt, wer sich erhebt auf leichten Schwingen
Zu leuchtender Gefilde Heiterkeit!
Wessen Gedanken gleich der Lerche steigen
Des Morgens frohbeschwingt zum Firmament,
Wer überm Leben schwebt und mühlos kennt
Der Blumen Sprache und der Dinge Schweigen!
Rubens, der Trägheit Garten, des Vergessens Bronnen,
Ein Lager blüh'nden Fleisches, der Liebe leer,
Doch so von Leben und von Glut durchronnen
Wie von der Luft das All, das Meer vom Meer.
Leonard da Vinci Spiegel tief und dunkel,
Wo Engel lächeln süss und rätselschwer
Aus Fichtenschatten, grünem Eisgefunkel
Von ihrer Heimat Gletschergipfeln her.
Rembrandt, das Haus der Traurigen und Kranken,
Von einem hohen Kruzifix erhellt,
Gebete, Seufzer überm Unrat schwanken,
Ein kalter Schimmer jäh ins Dunkel fällt.
Buonarroti, fern, wo Riesenschatten schweben,
Wo Herkules mit Christus sich verband,
Gespenster steil aus ihrer Gruft sich heben,
Mit starrem Finger fetzend ihr Gewand.
Der in des Pöbels Wut, des Fauns Erfrechen,
Der Schönheit fand selbst in der Schurken Reich,
Puget, du grosses Herz voll Stolz und Schwächen,
Der Sklaven König, kummervoll und bleich.
Watteau, ein Fest, wo Herzen leuchtend irren,
Den Schmetterlingen gleich, ein Faschingsball,
Lieblicher Zierat, Glanz und Lichter schwirren
Und Tollheit wirbelnd durch den Karneval.
Goya, ein Nachtmahr, ferner wirrer Schrecken,
Leichengeruch vom Hexensabbat weht,
Wo, lüsterner Dämonen Gier zu wecken,
Die nackte Kinderschar sich biegt und dreht.
Und Delacroix, Blutsee, wo Geister hausen.
Im Schatten tief, der Himmel schwer wie Blei,
Wo durch die trübe Luft Fanfaren brausen
Seltsamen Klangs, wie ein erstickter Schrei.
Dies alles, Fluch und Lästerung und Sünden,
Verzückungsschrei, Gebet und Todesschmerz
Ist Widerhall aus tausend dunklen Gründen,
Berauschend Gift für unser sterblich Herz.
Ein Schrei ist's, der da gellt in tausend Stürmen,
Die Losung, die von tausend Lippen schallt,
Leuchtfeuer, das da flammt von tausend Türmen,
Des Jägers Ruf, der durch die Wildnis hallt.
Ein Zeichen, Gott, das wir dir bringen wollen,
Vor deinen Herrlichkeiten zu bestehn,
Glühende Tränen, die durchs Weltall rollen
Und an der Ewigkeiten Rand vergehn.
O meine Muse, der Paläste Kind!
Wirst du, wenn erst der Winter hetzt die Raben,
Für deinen nackten Fuss ein Feuer haben
In trüber Schneenacht und bei eisigem Wind?
Willst du die marmorkalten Schultern laben
Am nächtigen Strahl, der durch die Läden rinnt?
Willst du, wenn leer dir Tasch' und Gaumen sind,
Verborgnes Gold aus blauen Höhlen graben ?
Allabendlich wird dich der Hunger zwingen,
Chorkindern gleich beim Weihrauchfass zu singen
Den Lobgesang, der deinen Schmerz verhöhnt,
Seiltänzern gleich wirst du zur Schau dich stellen.
Indes dein Lachen, darin Schreie gellen,
Des rohen Haufens Gier und Lüsten frönt.
Mein Kinderland war voll Gewittertagen,
Nur selten hat die Sonne mich gestreift,
Und so viel Bluten hat der Blitz zerschlagen,
Dass wenig Früchte nur mein Garten reift.
Nun kommt der Herbst, – ich muss zur Harke greifen,
Die Erde sammeln, die verwüstet schlief,
In die der Regen Risse grub und Streifen
Und manche Holde wie ein Grab so tief.
Doch ob den Blumen, die erhofft mein Träumen,
In dieses wild zerwühlten Ackers Räumen
Die Wundernahrung wird voll Glut und Kraft?
O Schmerz! die Zeit trinkt unsren Lebenssaft,
Der dunkle Feind, der uns am Herzen zehrt
Und sich von unsrem Blute stärkt und mehrt!
Ich wohnte lang in weiter Hallen Schweigen,
Die abends in der Meeressonne Glut
Sich stolz erheben und zur blauen Flut
Sich gleich basaltnen Grotten niederneigen.
Das Meer, darauf des Himmels Abbild ruht,
Tönt feierlich beim Auf- und Niedersteigen,
Und der Akkorde übermächt'ger Reigen
Strömt in den Abend voller Gold und Blut.
Dort lebt' ich lang in dämmerstillem Lächeln,
Voll Wollust atmend Glanz und blaue Luft;
Die nackten Sklaven, ganz getaucht in Duft,
Sie mussten mir die müde Stirne fächeln,
Von einer einzigen Sorge nur beschwert,
Das Leid zu finden, das mein Herz verzehrt.
Zum Aufbruch muss der Stamm der Zaubrer rüsten,
Glutäugig Volk. – Es schleppt der Weiber Schar
Bücklings die Kinder, reicht dem Säugling dar
Den stets bereiten Schatz aus braunen Brüsten.
Zu Fuss die Männer, deren Waffen flimmern,
Die Karren rollen langsam nebenher;
Und Aller Augen wandern sehnsuchtsschwer
Zum Himmel, wo die fernen Träume schimmern.
Sie ziehn vorbei, – und im Versteck die Grille
Singt doppeltlaut ihr Lied durch Morgenstille;
Die Erde, die sie liebt, vermehrt ihr Grün,
Lässt Felsen sprudeln, lässt die Wüste blühn
Für sie, die in der Zukunft dunkles Brauen
Wie in vertraute lichte Lande schauen.