Londres, mai
Kate déposa les derniers vêtements de nouveau-né au-dessus de la pile à côté d’elle sur l’ancien tapis anatolien, puis regarda au-delà du fouillis d’emballages déchirés et de boîtes vides l’homme connu pour la brièveté de ses relations amoureuses.
— Es-tu vraiment enthousiaste à propos du bébé, Dominic, ou es-tu simplement poli ? Je comprendrais tout à fait, si ça n’était pas ta tasse de thé… je veux dire… eh bien — tous ces adorables cadeaux à part, toi et les bébés… compte tenu de ton style de vie.
Kate secoua les épaules.
— Ça ne va pas nécessairement bien ensemble, ajouta-t-elle.
— J’aime les enfants.
Le démenti de Dominic rappelait ses bons rapports avec ses neveux et nièces à San Francisco.
— Tout de même, insista-t-elle, parce qu’elle avait tendance à tout analyser à l’excès et, Dominic Knight, milliardaire et coureur de jupons de calibre international, était le candidat le moins probable en ce qui concernait la paternité. As-tu tenu compte du fait qu’élever un enfant représente un engagement total pour au moins 18 ans, probablement davantage avec le collège et l’université et…
— Je sais ce que je fais, Katherine.
Assis sur le plancher de l’autre côté de la pile d’emballages et de boîtes éparses, Dominic Knight réprima un sourire à l’idée qu’il pourrait accepter cet enfant par courtoisie ou ignorance aveugle.
— Et ce n’est pas dans mes habitudes d’être poli, dit-il, ses yeux bleus posés sur la jolie rousse en pyjama imprimé de chatons qui avait, mine de rien, bouleversé sa vie. Surtout quand il s’agit de mariage et de paternité, ajouta-t-il. Alors, pour répondre à ta question, je suis absolument ravi à propos de notre bébé. J’espère que c’est clair maintenant et pour chaque fois où tu commencerais à te poser des questions sur mes motivations.
Puis, il sourit.
— Et te connaissant, je vais encore entendre ça dans les cinq prochaines minutes.
Elle fit la moue.
— Nous ne pouvons pas tous avoir une parfaite confiance en soi jour et nuit, sept jours sur sept.
Le sourire de Dominic s’élargit.
— S’il te plaît. La dame qui a toujours raison.
— Je suis brillante, n’est-ce pas ? fit-elle avec un sourire.
— Absolument, ma chérie. Tu es ma bidouilleuse informatique géniale, répondit-il en lui adressant un clin d’œil. Et tu as rendu ma vie drôlement plus intéressante.
— Comme c’est diplomate, fit-elle en riant. Alors qu’en réalité tu veux dire que tu aimes bien te battre de temps en temps.
Les paupières de Dominic s’abaissèrent davantage, la lueur espiègle dans ses yeux filtrée par ses cils noirs ridiculement longs.
— Quand tu veux, chérie. Les règles du marquis de Queensbury1 s’appliquent ou non ? C’est toi qui décides.
Il jeta un coup d’œil à sa montre Cartier Santos Dumont d’origine.
— Je n’ai pas de rendez-vous d’ici demain midi, alors nous avons tout le temps. Et je peux les annuler si nécessaire.
— Comme tu es conciliant, dit doucement Kate.
Dominic eut un petit sourire.
— Nous essayons.
Soudain, l’image d’innombrables femmes avec lesquelles l’incroyablement beau et sexuellement doué pdg des Entreprises Knight s’était montré conciliant mit brutalement fin au petit
jeu.
— Mais tu n’es conciliant qu’avec moi à partir de maintenant, dit-elle en levant le menton d’un air obstiné.
— Seulement avec toi, acquiesça-t-il immédiatement alors que, seulement quelques mois auparavant, il n’aurait pas compris ce genre de restrictions.
Kate se laissa aller contre le canapé couleur lin, ses yeux verts brillant de plaisir, et elle sourit à l’homme qu’elle aimait.
— Alors, murmura-t-elle avec une délicate impertinence et un petit hochement de tête, est-ce que j’ai vraiment apprivoisé le plus grand Casanova du monde occidental ?
Il lui adressa un lent sourire.
— Je ne croyais pas que tu aimais les hommes apprivoisés, fit-il.
Ses paroles restèrent en suspens dans le silence soudain, traversèrent le corps de Kate, brûlantes et fascinantes, puis se déposèrent profondément en elle pour former une bouillonnante frénésie.
— Ce qui veut dire ? murmura-t-elle, le souffle court.
— Ce qui signifie, pourquoi ne cherchons-nous pas ce que tu aimes ? dit-il doucement en se levant d’un mouvement gracieux de ses muscles saillants, ayant poliment attendu pendant le déballage d’innombrables boîtes qu’elle comprenne finalement ce qu’il avait à l’esprit.
Il lui tendit sa main puissante parsemée de poils sombres, ses longs doigts légèrement écartés.
Un frisson de plaisir la parcourut. Les épaules larges, les hanches minces, en jeans et t-shirt bleu délavé, la beauté sombre, troublante de Dominic était renversante : sa chevelure noire soyeuse, trop longue, les yeux bleus intenses de mauvais garçon, les hautes pommettes et l’élégante structure osseuse, le nez droit comme une flèche, la bouche dont la fermeté contradictoire dissimulait une absolue sensualité. Le tout reflétant une perfection masculine transcendante.
Et quand il se pencha et que sa main se referma sur elle, elle trembla en éprouvant mille sensations, en sentant un besoin fébrile se concentrer dans son ventre, le désir torride monter le long de sa colonne. Agitée, elle dit dans un souffle :
— Je suis désolée, mais il y a si longtemps que je ne vais pas pouvoir me retenir.
Il la remit sur pied, glissa ses mains sous ses bras, la souleva par-dessus la pile de boîtes, puis la déposa.
— Alors, allons prendre soin de toi.
— Tu n’as pas beaucoup de temps, fit-elle d’une voix tremblante. Juste pour que tu le saches.
Il lui adressa un sourire.
— Avons-nous le temps de nous mettre au lit ? Sinon, fit-il en jetant un coup d’œil sur l’érection qui tendait son jeans, il est bon où que ce soit. Tu n’as qu’à dire un mot.
— Dieu du ciel, ne me demande pas de prendre une décision maintenant !
Il sourit en voyant cette envie d’orgasme qu’il connaissait bien chez elle et, la prenant dans ses bras, il traversa à grands pas la salle de réception et le corridor. Quelques instants plus tard, entrant dans la chambre de Kate, il couvrit la distance jusqu’au lit en quatre enjambées et la déposa sur la courtepointe blanche. Il déboutonna son jeans et baissa sa braguette tandis qu’elle se tortillait pour enlever le bas de son pyjama. Il se laissa tomber complètement habillé entre les jambes pâles de Kate et, en habitué du sexe expéditif, il guida habilement l’extrémité de son membre jusqu’au sexe moite de Kate.
— Oh, mon Dieu… dépêche-toi, dépêche-toi…
Il l’entendit prendre une profonde inspiration tandis qu’il s’enfonçait dans son corps délicieux, mais son membre n’y était qu’à mi-chemin quand elle jouit soudainement avec un cri étouffé et plaintif.
Penchant la tête, Dominic inspira devant le gémissement Kate.
— Je suis désolé, chérie, murmura-t-il, son souffle chaud contre sa bouche boudeuse. Nous le ferons mieux la prochaine fois — et la fois d’ensuite, parce que je ne vais nulle part. Je reste ici même pendant aussi longtemps que tu auras besoin de moi, ajouta-t-il en agitant doucement ses hanches.
Elle grogna doucement tandis que son sexe rigide glissait plus profondément en elle, souleva ses hanches vers la sensation paradisiaque, et quand il réagit avec grâce, s’enfouissant encore davantage en elle, elle émit un petit ronronnement de plaisir langoureux.
Il sourit.
— C’est bon ?
Elle émit un autre petit bruit de plaisir, s’agita faiblement.
— Ce n’est pas tout à fait assez ? Tu veux davantage ?
Bougeant avec une délicatesse magistrale, il plongea dans sa douce chair accueillante, la pression comparable à de la soie contre de la soie ; lisse, fluide, délicieusement sensuelle.
— Que penses-tu de ça ?
— Hummm…
Il connaissait ce son primitif, débordant de ravissement, qui lui avait manqué ces 10 dernières semaines, sourit à l’idée de la baiser à mort pour continuer d’entendre ce doux grognement. Cette idée audacieuse lui avait à peine traversé l’esprit qu’il se la reprocha.
« Les choses ont changé, mon vieux. Plus de baises violentes », pensa-t-il.
Prenant une inspiration pour se retenir, secouant mentalement la tête pour faire bonne mesure, Dominic absorba la nouvelle réalité. Mais il avait besoin de quelques lignes directrices.
— Chérie, regarde-moi, dit-il doucement en lui touchant la joue.
Kate leva ses yeux verts où perça une brève lueur d’agacement.
— Pas d’ordres, Dominic, murmura-t-elle sur un ton boudeur. Je veux vraiment venir cette fois. Je déteste ces demi-orgasmes.
Comme si c’était sa faute. Mais ayant adopté sa meilleure attitude depuis qu’elle lui avait récemment permis de revenir dans sa vie, il ne la contredit pas.
— Accorde-moi quelques minutes et nous allons te rendre heureuse. Mais tu devras d’abord me dire si…
Il hésita, prit une petite inspiration avant de poursuivre :
— Je ne veux pas te faire de mal, ni au bébé. Tout cela est nouveau pour moi… alors tu dois dire non si ça ne va pas. Je n’ai rien contre l’apprivoisement si c’est ce dont tu as besoin. Compris ?
— Tout est normal. Rien n’a changé, répondit-elle.
Il haussa un sourcil, puis elle soutint son regard juste assez longtemps pour souligner qu’elle en était certaine.
— Vraiment, je vais tout à fait bien.
À part quelques nausées matinales, mais ce n’était pas le matin.
— Alors, ne t’inquiète pas de ça, termina-t-elle.
Il avait depuis longtemps dépassé tout type d’intimidation, même de la part de la mère obstinée de son enfant, et il sourit poliment.
— Au cas où, c’est tout ce que je veux dire. Tu parles et j’écoute.
— Et si je te disais de bouger un peu ? fit-elle avec impertinence.
Il ne savait trop s’il devait rire ou être fâché. Elle remettait constamment en question le rôle bien établi des femmes dans sa vie sexuelle. Sans parler de sa vie en général. Par ailleurs, il avait été trop longtemps aux commandes d’une grande partie du monde pour accepter des ordres d’elle ou de quiconque.
— Demande-le-moi gentiment et je me ferai un plaisir de bouger.
Elle grimaça.
Il se déplaça juste assez pour la convaincre.
Après avoir cessé de frissonner, elle lui jeta un regard oblique.
— Allez, chérie, montre-toi conciliante. Ni toi ni moi n’aimons les ordres, dit-il avant de sourire. Demande-le-moi seulement un peu gentiment. Nous voulons ça tous les deux, ok ?
Elle leva les yeux au ciel, mais toutes les terminaisons nerveuses de son corps étaient concentrées sur la taille de la splendide queue de Dominic qui la remplissait, son pouls palpitant à travers le réseau comprimé de veines dans son membre gorgé de sang, correspondant à ses propres battements de cœur frénétiques. Et, maudit soit-il, il pouvait la faire attendre pendant une semaine ou davantage, alors vraiment… qu’étaient quelques mots en échange d’une jouissance stupéfiante ?
— S’il te plaît, bouge, dit-elle à peine doucement. C’est suffisant comme compromis ?
— Absolument, murmura-t-il.
Il l’embrassa d’un geste tendre, se retira légèrement et, quand il vit la mauvaise humeur envahir de nouveau son regard, il ajouta rapidement :
— Nous sommes ici, chérie. Ceci, c’est pour toi.
Mais il s’enfouit de nouveau dans son corps moite et accueillant, lentement et prudemment, parce que l’un d’eux devait être raisonnable et que ça signifiait généralement lui. Quand il atteignit l’ultime profondeur et appuya doucement contre la chair tendue de Kate, elle abaissa les paupières, la mauvaise humeur quitta ses yeux et elle soupira doucement dans un état de satisfaction bienheureux.
Il sourit. Voilà. C’était là le son qu’il attendait.
Elle était heureuse, satisfaite. Sans dureté ni violence.
Mais les prochains mois, il allait devoir faire preuve d’abnégation et de prudence. Non pas que le retour de Katherine n’ait pas été à son immense bénéfice. Et, merde, la grande majorité des gens pratiquaient le sexe traditionnel. Il finirait peut-être même par s’y habituer.
Ses priorités fixées, il intégra l’idée nouvelle de faire l’amour, un concept étrange et radical pour lui, distinct de la baise, unique à cette femme voluptueuse sous lui, qui l’enveloppait, réchauffait sa queue et son cœur. Altruiste, super indulgent, faisant appel à ses talents considérables, il se retirait, puis s’enfonçait de nouveau tandis qu’elle devenait de plus en plus humide, lui dit ce qu’ils allaient faire après qu’elle ait convenablement joui, comment il allait la tenir éveillée toute la nuit, comment il allait la remplir de sperme parce qu’il le pouvait et qu’elle était toujours consentante.
— Ne l’es-tu pas ? murmura-t-il en lui mordillant le lobe de l’oreille et en savourant son odeur.
La voix profonde et autoritaire de Dominic échauffait ses sens, ses dents qui la mordillaient la faisaient frissonner, la faisaient haleter de désir, son énorme queue — son accoutumance fatale, son plaisir avide. Et tandis qu’il allait et venait en elle habilement, se souciant de plaire à la fois à son clitoris et à son point G, elle s’accrocha à lui, souleva les hanches pour aller au-devant de chaque pénétration délicieuse jusqu’à ce que, de plus en plus frénétique, elle accélère le rythme.
Il modifia doucement sa cadence, soucieux de répondre à ses attentes, parfaitement capable, et même doué pour satisfaire les femmes selon sa volonté.
Et c’en était ainsi avec Katherine : il le voulait de tout son cœur.
Comment avait-elle pensé pouvoir vivre sans lui, sans ce plaisir profond adouci par la magie de l’amour, la métaphore parfaite du fait d’avoir le beurre et aussi l’argent du beurre.
— Ne t’arrête jamais, souffla-t-elle en soulevant les hanches, faisant glisser ses mains sous son jeans ouvert, écartant les doigts sur ses fesses musclées et les agrippant de toutes ses forces. Jamais, plus…, s’écria-t-elle alors qu’il se dégageait de sa poigne.
— Écoute-moi bien, chérie, dit-il d’une voix enjôleuse. Ceci veut dire que je ne m’arrête pas.
Et, s’étant retiré, il plongea de nouveau en elle jusqu’à ce doux endroit qui lui faisait toujours retenir son souffle.
— Oh, mon Dieu…
Elle pouvait sentir ses os se désagréger, son cerveau se transformer en bouillie, son corps se liquéfier en une flaque de passion et de besoin torrides.
— Plus, plus.
Elle pressa ses hanches contre son érection pour aller au-devant de la vague suivante de ravissement fébrile.
— Plus !
Le halètement de Kate, son exigence frénétique toucha une corde extrêmement sensible dont il n’avait pas connu l’existence jusqu’à récemment. Celle qui concernait la jalousie et la possession, deux concepts inconnus jusqu’à ce que Katherine entre dans sa vie. Il s’immobilisa soudain en elle.
— Chérie, qui est en train de te baiser ?
Sa voix avait un ton agacé.
— Sais-tu seulement qui est en train de te baiser ?
Elle gémit, essaya de bouger.
Il la tint contre le matelas, sa main sur sa hanche.
— Ouvre tes foutus yeux et réponds-moi.
Elle l’entendit finalement, ou plutôt son grognement bas, rauque, son ton autoritaire atteignirent sa conscience et chaque zone charnelle palpitante, chaque circuit libidineux de son corps, s’allumèrent, déclenchés par des souvenirs lascifs. Elle s’efforça d’ouvrir les yeux mais, distraite par les sensations fulgurantes, par les ondulations préorgasmiques tremblotantes aiguillonnant son cerveau, elle se concentra plutôt sur le délire croissant.
— Katherine, dit Dominic d’une voix sèche et exigeante.
Mais si proche maintenant de la jouissance, elle ne l’entendit pas.
Se forçant à bien se comporter, se rappelant pourquoi il devait agir calmement, il réprima sa mauvaise humeur et toucha doucement la lèvre inférieure de Kate.
— Ça va, chérie, peut-être la prochaine fois.
Et, à la fois contrit et conciliant, il recommença à se mouvoir en elle.
— Bon Dieu, merci, haleta-t-elle, non pas en réponse à l’exhortation qu’elle n’avait pas entendue, mais par une abjecte reconnaissance parce que sa jouissance s’était immédiatement déclenchée tout en éclairs et en violence tandis qu’il caressait sa chatte frémissante jusqu’aux tréfonds.
Il ravala la réponse classique à « Bon Dieu », sourit, murmura « C’est parti, chérie », puis plongea de nouveau, plus profondément, glorieusement, savoureusement.
Projetant son bassin vers le haut, avide, vorace, si près du but, elle entra en contact avec l’élan de Dominic et tout à coup l’hystérie croissante explosa et son orgasme commença à se répandre, bouillant et rageur, à travers son corps. L’extase se répandit dans sa colonne vertébrale, colora le monde entier d’un ravissement radieux, électrifia son cerveau et, au moment où elle allait jouir, elle se tendit un instant. Puis, son cri sauvage s’éleva dans la grande pièce, se répercuta sur les murs pastel, exprimant d’une voix puissante les 10 longues semaines de privation sexuelle tandis qu’elle jouissait encore, encore et encore…
Se déversant déjà dans le sexe trempé de Kate, Dominic n’entendit pas son cri, trop désireux d’assaillir coup après coup son corps accueillant, seulement concentré sur le fait d’éjaculer un flux de sperme chaud dans la femme qu’il considérait comme sa propriété personnelle.
Après un long raz-de-marée saccageur de béatitude mutuelle, les grognements gutturaux de Dominic et les cris de Kate disparurent lentement, le silence brisé seulement par leurs respirations haletantes jusqu’à ce que finalement, le silence complet se fit.
Prolongé.
Les deux personnes sur le lit encore enveloppées dans une douce euphorie.
Finalement, à demi étourdie et radieuse, encore inexplicablement submergée par le désir, Kate murmura :
— Je t’avertis, Dominic, il se peut que je n’en aie jamais assez de toi.
Il lui fallut une fraction de seconde pour lever la tête du matelas près de l’épaule de Kate. Et une autre seconde pour retrouver sa respiration normale. Puis, se posant sur ses avant-bras, une position enracinée, habituelle, pour un homme de sa taille, il lui sourit.
— Nous pouvons venir ici n’importe quand, chérie.
Toujours en elle, son membre à peine moins rigide, il bougea les hanches en signe de confirmation.
— Tu n’as qu’à le demander, ajouta-t-il.
Levant les bras, elle accrocha les mèches noires de Dominic derrière son oreille et sourit.
— C’est parfait, parce que tu m’appartiens, dit-elle. Ne l’oublie pas.
— Même chose pour moi, chérie, répondit-il en touchant ses lèvres. Et je ne partage pas. N’oublie jamais ça.
— Pourquoi le voudrais-je ?
Elle s’étira paresseusement en un mouvement langoureux qui poussa ses seins sous son pyjama contre la poitrine de Dominic.
— Je n’ai jamais été aussi heureuse, aussi débordante de désir et d’amour.
Alors qu’elle semblait si chaude et sexy, que ses seins généreux reposaient légèrement contre son corps, que son commentaire sur le fait de n’en avoir jamais assez correspondait à ses propres impulsions libidineuses, Dominic éprouva soudain le besoin de souligner fermement les limites de leur relation. Ou, de manière plus pertinente pour un homme possédant son tempérament dominateur, le besoin de marquer clairement son territoire. Frôlant la bague de fiançailles en diamant de 42 carats récemment glissée au doigt de Kate, Dominic dit doucement :
— Cet anneau signifie que nous restons ensemble. Aujourd’hui, demain, à tout jamais. Nous tous. Toi, moi, le bébé. Rien ni personne ne se met en travers de notre chemin. C’est compris ?
Elle acquiesça, essayant de réprimer les larmes qui lui montaient aux yeux.
— Je pleure… tout le… temps, maintenant, hoqueta-t-elle. Surtout… quand je pense au bébé. Tu vas te rebeller… en constatant à quel point… je suis devenue collante… et pleurnicharde.
— Après 72 jours, commença-t-il en tournant son poignet pour jeter un coup d’œil à sa montre, 10 heures 23 minutes sans toi…
Il secoua la tête.
— Non, non… pas question, chérie, impossible.
Elle se mordit la lèvre quand ses larmes se mirent à couler.
— Hé, tout ira bien à partir de maintenant.
Penchant la tête, il lécha ses larmes, puis saisit la couverture et essuya ses joues.
— Nous n’allons pas foutre ça en l’air. Nous allons nous rendre mutuellement heureux. Et parlant de bonheur, murmura-t-il tout en s’écartant suffisamment pour atteindre les boutons du haut de pyjama de Kate, voyons voir ce nouveau corps qui fabrique un bébé.
1. N.d.T.: Codification des combats de boxe que le marquis de Queensbury contribua à diffuser au XIXe siècle au Royaume-Uni.
— Vraiment, Dominic, quelqu’un devrait nous avertir qu’on est constamment fatiguée quand on est enceinte, marmonna Kate quand il la secoua pour la réveiller le lundi matin. Seigneur, tu es habillé !
Dominic était assis au bord du lit vêtu de son complet de pdg.
— Quelle heure est-il ?
— Il est tard, chérie, dit-il. Je me suis dit que, comme tu avais pris ta douche hier soir, je pourrais te laisser dormir un peu. Mais il faut que nous commencions la journée.
Écartant les couvertures, il se leva, se pencha et évita consciemment de la regarder — sinon il se serait débarrassé de ses vêtements —, la souleva dans ses bras et la porta dans la salle de bain. Il l’assit sur le comptoir de marbre, étala du dentifrice sur la brosse à dents, garda les yeux sur son visage, lui tendit la brosse avec un verre d’eau et dit :
— Brosse. Quinn a déjà emballé ton petit déjeuner. Tu pourras manger dans la voiture. Je vais t’attendre dans la salle d’habillage.
Un peu plus tard, il entendit la chasse d’eau, le robinet, puis ce fut le silence. Pendant trop longtemps.
Il retournait à la salle de bain quand elle sortit de la chambre, l’image renversante de courbes roses et de seins plantureux qui incita Dominic à soupeser rapidement ses options.
— Je pense que je me suis assoupie, murmura Kate en se frottant les yeux comme une enfant de deux ans ensommeillée.
Ayant maîtrisé sa libido et, par la pure force de sa volonté, refréné son ego qui lui chuchotait qu’il pouvait faire n’importe quoi, Dominic sourit brièvement.
— Il se peut que CX Capital n’en ait pas pour son argent aujourd’hui.
— Ou pour l’avenir prévisible si je ne peux pas me débarrasser de cette somnolence perpétuelle.
— Est-ce le signe que je peux répéter mon laïus à propos de travailler pour moi ? N’importe quand, chérie. Tu n’as qu’un mot à dire.
Il ouvrit plus grande la porte de la salle d’essayage.
— Si tu ne m’épuises pas, mère Nature le fera, dit Kate en passant devant lui pour entrer dans la salle d’habillage. Je devrais demander à Amanda si elle a passé les neuf mois à dormir ou à songer à dormir.
— Nous allons le demander au médecin cet après-midi. J’irai te prendre à 15 h. Ne t’assois pas, dit-il rapidement, nous devons t’habiller et te mettre dans la voiture.
Si on avait demandé à une quelconque des connaissances de Dominic s’ils pouvaient l’imaginer en train de servir une femme, elles auraient fixé cette personne d’un air incrédule. Dominic ne dérogeait pas de ses habitudes avec les femmes. Il ne l’avait jamais fait.
Jusqu’à Kate.
Mais elle n’avait aucun moyen de savoir que la sollicitude de Dominic ne s’adressait qu’à elle, alors elle acceptait ses attentions comme étant normales. Et comme elle n’avait pratiquement pas d’énergie, Dieu merci, ça ne le dérangeait pas de faire pratiquement n’importe quoi.
Y compris lui faire avaler un sandwich au bacon dans la voiture pour éviter que ses doigts ne soient complètement graisseux quand elle arriverait au travail.
— Comment diable peux-tu manger du bacon le matin, murmura-t-il tandis qu’elle savourait le sandwich, et que ça ne te rende pas malade ?
— Sais pas, répondit-elle en avalant la dernière bouchée. Aliments réconfortants ? Comportement compulsif ? Un déclencheur génétique néanderthalien ? Peut-être…
— Désolé d’avoir posé la question, dit-il en souriant. Tiens, chérie, prends un peu de lait au chocolat pour faire descendre tout ça.
Il lui tendit une petite bouteille thermos.
— Je vais te rendre ça un jour, promit-elle en souriant tandis qu’elle lui rendait la bouteille. Je vais prendre soin de toi.
— Tu le fais déjà, Katherine. Tu fais en sorte que chaque jour vaille la peine d’être vécu. Alors, laisse-moi faire ça. C’est un plaisir pour moi.
— Ok, alors, répondit-elle avec un large sourire. Je crois que je vais te laisser faire.
Il rit, ravi qu’elle ait pu le faire rire alors qu’il n’avait pas eu beaucoup de raisons de le faire par le passé.
— Peut-être que quelqu’un de si futé a besoin d’une fessée, murmura-t-il d’une voix légèrement rauque.
Elle le regarda appuyé contre le dossier de cuir noir, impeccablement vêtu d’un complet écru pour la température printanière, ses cheveux peignés vers l’arrière, son sourire séducteur pour elle seule.
— Et je connais peut-être quelqu’un qui pourrait faire ça, murmura-t-elle.
— Bon Dieu, chérie, fit-il en soupirant, puis en inspirant de nouveau et en regardant sa montre. Sérieusement, tu dois quitter ton boulot. J’ai besoin que tu sois constamment à ma disposition. Oh, merde.
La voiture se rangea près du trottoir devant CX Capital.
— Il n’y a pas que toi qui aies des besoins, souffla-t-elle, le regard fixé sur son érection croissante, son corps réagissant instantanément.
— Jake va t’aider à descendre de la voiture, fit-il, les narines palpitantes, la voix soudainement tendue comme la corde d’un arc. Je ne vais pas te toucher avec cette foutue érection. Et je suis sérieux, Katherine, ajouta-t-il poliment d’un air sévère. Tu dois quitter ce boulot de merde.
— Parce que tu le dis ?
La voix de Kate avait prit tout à coup un ton dur.
— Surtout, dit-il, les dents serrées, puis il leva les yeux quand la portière s’ouvrit. Merci, Jake. Aide Katherine, s’il te plaît.
Elle passa devant lui tandis qu’il déplaçait ses jambes sur le côté.
— À 15 h, dit-il.
— Va te faire foutre.
— Nous allons le faire après le rendez-vous, répondit-il d’un ton sec.
Pendant qu’elle s’éloignait, il lança la glacière Prada à Jake.
— Rattrape-la. Si j’essaie, elle va jeter ça.
Une fois dans son bureau, pendant une demi-heure de fureur, Kate fixa sans le voir l’écran de son ordinateur pendant qu’elle imaginait mille répliques acérées pour répondre à Dominic exigeant qu’elle quitte son travail. Quelque chose de plus créatif que « Va te faire foutre ». Comme pour lui rappeler de manière acerbe qu’elle était une femme indépendante qui prenait ses propres décisions. Ou peut-être lui demanderait-elle en hurlant pour qui il se prenait en lui disant quoi faire. Ou bien elle pourrait lui parler de la vraie question à savoir qu’elle ne voulait pas être la femme-objet d’un homme qui en avait déjà eu à satiété. Pendant que celle sur le fait qu’il soit un imbécile dominateur revenait toujours sur le devant de la scène.
Elle songea à retourner à son appartement, à partir sans se retourner comme dans les films ou dans les romans du XIXe siècle où les femmes se faisaient toujours avoir en fin de compte.
Au moment même où l’image de toutes ces femmes fictives à l’esprit de sacrifice l’incitait à envisager de partir sans se retourner, un jeune homme dégingandé aux cheveux tombant sur le visage entra dans son bureau en portant avec difficulté un grand vase de cristal rempli de magnifiques roses blanches de David Austin.
Sa colère fondit comme neige au soleil. Disparue en une fraction de seconde. Abracadabra — pouf — partie. Dieu du ciel, l’amour était une foutue balade inexplicablement folle en montagnes russes. Mais, franchement, peu importait à quel point elle se mettait en colère, peu importait à quel point Dominic pouvait être têtu, elle en revenait toujours au même point : il n’y avait que lui qui pouvait la faire sentir aussi heureuse.
Quand elle indiqua le coin de son bureau, le jeune homme déposa le vase, puis recula et redressa ses épaules comme s’il s’attendait à une réprimande ou qu’on allait lui remettre quelque médaille vraiment importante. Sa pomme d’Adam s’agita de haut en bas, il ouvrit la bouche, la referma brusquement et son visage adopta 10 teintes de rouge. Au moment où Kate se demandait s’il avait pris des drogues si tôt le matin, il dit d’une voix pressée :
— Je suis censé dire « Je suis désolé ». Il a dit que vous sauriez ce que ça signifiait.
Puis, il pivota sur ses talons et s’enfuit littéralement de son bureau.
Kate espéra que Dominic lui avait versé un généreux pourboire parce que ce petit discours dépassait de loin la zone de confort du jeune homme. Mais le geste gentil de Dominic lui réchauffa le cœur. Il était doué pour ça, ou bien elle était excessivement naïve, ou peut-être était-ce justement ça l’amour. Le fait d’oublier qu’on était fâché en une fraction de seconde ; faire des concessions que vous n’auriez jamais faites auparavant. Être ravie d’avoir un enfant alors que cette idée ne faisait partie que de projets à long terme… comme dans une décennie.
Elle se pencha, prit l’enveloppe attachée au col du vase avec un ruban et en sortit la carte.
Contemplant l’écriture inhabituellement petite de Dominic sur la carte, elle lut :
Mille excuses. Je suis un parfait salaud. Je vais t’administrer une fessée très, très douce ce soir pour me faire pardonner mon mauvais comportement.
Dominic avait signé son nom et ajouté un petit visage qui souriait pour la toute première fois de sa vie.
Katherine ignorait qu’il n’avait auparavant jamais jugé que les visages souriants pouvaient convenir à une situation, mais elle sourit en le voyant.
Elle lui expédia immédiatement un texto : Je vais peut-être te laisser faire, en ajoutant un petit visage animé qui non seulement souriait, mais bondissait et agitait les bras parce qu’elle se sentait ainsi. Extraordinairement heureuse.
Alors… tous les deux entreprirent leurs tâches considérables de la journée de bonne humeur. Kate toléra même les jeunes qui faisaient du piratage dépassant de loin ce pour quoi ils étaient payés. Refaites ça, leur écrit-elle en expédiant un courriel dans leur compte personnel, et j’envoie la police frapper à votre porte. Ce n’est pas une blague.
Dominic était si joyeux que Max faillit lui demander s’il s’était défoncé.
— Je connais ce regard calculateur, dit Dominic en souriant à Max par-dessus son bureau. Ne me pose pas de question.
— Tu ne peux pas me le reprocher, lui répondit Max en le regardant de sous ses sourcils. Je t’ai déjà vu comme ça… mais pas au bureau.
Dominic sourit de nouveau.
— Habitue-toi. Pour moi, c’est encore meilleur que n’importe quelle sensation.
— Tu es complètement parti, alors, fit Max sèchement.
— Je vole, mec. Je ne pourrais pas être plus heureux. Je pourrais même épargner ce foutu Larry qui a essayé de m’escroquer à propos de cet immeuble de bureaux à San Francisco.
— Alors, il va le refaire. Il va se dire que tu es mou.
— Peut-être que je le suis, en ce moment.
— Pas pour longtemps, j’espère, marmonna Max. Sinon, tes revenus vont en souffrir.
Dominic se laissa aller contre le dossier de son fauteuil, croisa ses mains derrière sa tête et adressa à Max un sourire détendu.
— Ne t’inquiète pas. Je pourrai escroquer Larry plus tard. Il va réessayer. Nous le savons tous les deux.
Max se redressa, et l’inquiétude avait disparu de son visage.
— Bien. Je pensais t’avoir perdu pendant une minute.
Dominic secoua la tête, laissa retomber ses bras et se pencha légèrement vers l’avant.
— Je ne suis pas gentil à ce point. Tu le sais mieux que quiconque. Toutefois, je vais devoir modifier un peu mon comportement ou tout au moins être prudent avant de décider d’agir comme un salaud ou non. Katherine se joint à nous, au cas où tu ne le saurais pas.
— C’est ce que je m’étais dit. Quand ?
— Quand je pourrai la convaincre de quitter CX Capital.
— Joanna a reçu son chèque.
Dominic haussa légèrement les sourcils.
— Elle a demandé beaucoup ?
— Pas vraiment.
— Alors, expédie-lui un chèque en remerciement. Vingt pour cent.
— Ça devrait faire son bonheur.
— Pas autant que moi quand elle dira à Katherine qu’elle peut racheter ses parts.
— Alors, tout le monde est heureux, répondit Max d’une voix traînante. Mais puisque tu sembles te foutre de tout en ce moment, ajouta-t-il sur un ton plus sérieux, je tiens à te rappeler de ne pas oublier la vidéoconférence de cet après-midi.
— Je vais revenir pour ça. Katherine et moi avons un rendez-vous chez un médecin à 15 h 30. Une femme, cette fois.
— Apparemment, le sexe a de l’importance.
— Ouais, répondit Dominic sur ce ton à la fois sec et courtois auquel Max était habitué.
Contrairement à la personnalité hyper-enthousiaste de Dominic quelques minutes plus tôt alors que même le fait que Larry le baise n’avait pas d’importance.
— Veux-tu qu’Helen reste jusqu’à ce que la conférence soit terminée ?
— Non. Elle peut rentrer chez elle à 17 h. Ce n’est rien dont je ne puisse pas m’occuper.
La Dre Fuller était jeune et mince, l’air gamin, ses longs cheveux bruns noués en queue de cheval, son grand sourire attirant. Elle les accueillit à la porte de son bureau et leur serra fermement la main, puis leur fit un signe en direction des fauteuils devant son bureau, s’assit derrière et sourit de nouveau.
— D’après ce que je comprends, ce n’est pas une urgence, mais c’est pressant.
Elle avait été convaincue de prendre le temps de les recevoir par deux éminents médecins qu’elle connaissait ; Dominic Knight était impatient et avait eu recours à ses puissantes relations.
— Nous ne connaissons rien à la grossesse, dit-il avec un sourire poli. Alors, nous avons quelques questions urgentes.
Il haussa légèrement les épaules.
— Disons, urgentes pour nous, termina-t-il.
Il jeta un coup d’œil à Kate, toucha légèrement sa main sur l’accoudoir du fauteuil et sa voix se fit plus tendre.
— Veux-tu commencer ?
— D’accord, répondit Kate en souriant.
Rien que ça, aucune parole de plus.
Mais la Dre Fuller se sentit tout à coup de trop devant cet étalage d’affection, et surprise également de l’engagement de Dominic Knight auprès de Mlle Hart. Elle l’avait rencontré une fois ; il ne s’en souvenait pas et elle n’en était pas étonnée. Toutefois, elle l’était de voir qu’il pouvait faire preuve de tendresse. Sa réputation était toute autre.
Dominic perçut le malaise de la docteure. Ses sentiments ne l’embarrassaient pas et Katherine ne semblait pas s’en rendre compte, mais la docteure attendait.
— Pose tes questions, chérie, dit-il en lui frôlant de nouveau la main.
— Désolée, dit Katherine en sursautant. Est-ce que je somnolais ? Dieu du ciel, marmonna-t-elle. C’est ma première question. Est-ce normal d’être toujours fatiguée ? Autrement, je me sens bien. Enfin, sauf pour les nausées matinales.
Elle grimaça.
— Ça s’améliore, mais ce n’est pas encore terminé. Combien de temps ça devrait durer ?
La docteure répondit aux questions de Kate et à celles de Dominic qui avaient trait au manque d’appétit de Kate et à ses inquiétudes quant à ce qui pouvait représenter un excès de sexe. Aucune de ces questions ne donna lieu à une réponse limpide ou à des lignes directrices, ce qui ne contribua pas beaucoup à apaiser les craintes de Dominic. Mais la docteure ajouta à la fin :
— Vous n’avez pas à vous sentir seuls concernant votre ignorance. Tous les gens sont pareils la première fois, dit-elle en souriant. C’est une longue courbe d’apprentissage. Maintenant, si vous n’avez pas d’autres questions…
Elle attendit un moment, puis se leva et fit un signe de la main en direction de la porte.
— Nous y allons ?
Dominic entra avec Kate dans la salle d’examen, demeura debout près d’elle et lui tint la main quand elle fut couchée sur la table.
La docteure adressa un sourire à Kate.
— Si vous éprouvez de l’inconfort, dites-le-moi.
Et elle commença l’examen.
— Tout semble normal, dit-elle quelques instants plus tard, puis Dominic aida Kate à s’asseoir. Je vais vous renvoyer à la maison avec quelques vitamines et un dépliant contenant des suggestions pour atténuer les nausées matinales. Et, si vous le pouvez, dormez quand vous êtes fatiguée. Il n’y a pas d’inquiétude à avoir à ce sujet. Certaines femmes ont tout simplement besoin de plus de sommeil quand elles sont enceintes. Et je vous reverrai dans un mois.
Pendant que la docteure quittait la pièce, Dominic se pencha vers Kate.
— Je vais régler les choses à la réception pendant que tu t’habilles, ok ? dit-il.
Quittant rapidement la salle d’examen, il rattrapa la docteure dans le corridor.
— J’ai une question que je ne voulais pas aborder devant Katherine.
Dominic Knight aurait été un homme renversant même sans les signes extérieurs de la richesse et du pouvoir. Son beau-frère, qui aspirait à devenir un député important au Parlement affichant une grande élégance vestimentaire, aurait été stupéfié devant les vêtements superbement taillés de M. Knight.
— Aimeriez-vous que nous retournions dans mon bureau pour parler en privé ?
Dominic secoua la tête.
— Ça me va ici. Je voulais seulement vous demander quels étaient les effets du Depo-Provera sur le fœtus. Les renseignements sur Internet vont dans tous les sens. Kate en a reçu une injection peu avant de tomber enceinte.
— Alors, vous savez que certaines études ne font état d’aucune différence significative en ce qui a trait au poids à la naissance, à des anomalies congénitales ou à des décès alors que d’autres montrent un risque plus élevé. Nous ne savons tout simplement pas parce que nous n’avons aucune étude menée dans des conditions restreintes dans la population en général même si le Royaume-Uni le recommande activement en tant que contraceptif depuis 2008. Sans qu’on observe de problèmes particuliers, ajouterais-je.
Elle sourit faiblement.
— J’aimerais pouvoir vous donner une réponse plus utile. De toute évidence, c’est une grossesse imprévue. Est-ce une préoccupation pour vous ?
C’était peut-être l’expression de son visage ou le ton de sa voix, mais il comprit ce que signifiait le mot-code « préoccupation ».
— Je ne suis préoccupé que par la sécurité de l’enfant. Nous sommes tous les deux ravis de cette grossesse, imprévue ou non.
— Je suis heureuse de l’entendre.
Le fait que Dominic Knight soit ravi d’avoir un enfant était époustouflant. Il n’avait pas la réputation d’être attaché aux valeurs familiales. Elle pensait qu’il aurait pu être impatient d’obtenir rapidement un rendez-vous parce que le temps pressait s’il voulait mettre un terme à la grossesse de sa fiancée.
Elle l’avait rencontré pour la première fois dans un cocktail. Ian, son beau-frère, faisait partie du comité parlementaire chargé d’examiner l’octroi d’un permis pour le parc éolien de Knight dans la mer du Nord et Dominic avait organisé la réception afin d’obtenir des votes en faveur de certaines dérogations qu’il voulait. Il passait d’un invité à l’autre, une superbe femme à ses côtés. Une blonde, si elle se souvenait bien. Il avait charmé tout le monde, en particulier les femmes députées. Elle avait soupçonné que la blonde jouait un rôle semblable vis-à-vis les invités masculins. Elle n’avait jamais oublié les yeux de Dominic Knight quand on le lui avait présenté. Son regard bleu et neutre était remarquable, comme si l’homme fonctionnait sur le pilote automatique après mille événements semblables au cours de l’année.
Même s’il ne se souvenait pas d’elle, il était, bien sûr, inoubliable même dans une foule.
Toutefois, il semblait ne pas être conscient de l’effet qu’il avait sur les gens.
— Est-ce que votre fiancée est inquiète ?
Il parut surpris, comme s’il avait eu l’esprit ailleurs.
— Nous n’en avons pas discuté. Si elle est inquiète, elle ne l’a pas dit.
Sa bouche se tordit légèrement.
— Je serais étonné, si elle n’avait pas déjà songé à tout ça, ajouta-t-il en souriant. Nous évitons probablement tous les deux le sujet.
— C’est mieux ainsi.
— C’est exactement ce que je pense. Merci de nous avoir accordé de votre temps.
— C’était un plaisir. Nous nous reverrons dans un mois.
Pas s’il y pouvait quelque chose. Son avion était à Heathrow, ses pilotes en attente.
Il sourit de nouveau.
— Je vais prendre immédiatement rendez-vous.