Mise en page : Virginie Turcotte

Maquette de couverture : Étienne Bienvenu

Correction de l’innu-aimun : Yvette Mollen de l’Institut Tshakapesh

Dépôt légal : 1er trimestre 2014

© Éditions Mémoire d’encrier

 

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Kanapé Fontaine, Natasha, 1991-

Manifeste Assi

(Poésie)

ISBN 978-2-89712-199-0 (Papier)

ISBN 978-2-89712-201-0 (PDF)

ISBN 978-2-89712-200-3 (ePub)

I. Titre.

PS8621.A49M36   2014        C841'.6       C2014-940230-9

PS9621.A49M36   2014

 

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Réalisation du fichier ePub : Éditions Prise de parole

Du même auteur

N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, Montréal, Mémoire d’encrier, 2012.

Remerciements de l’auteur

Mon frère et ma sœur, d’exister.

Sylphir, pour ton âme.

Rodney, mon soleil noir.

Ayiti, tes chants et tes rythmes.

Au teueikan et au tambour qui me consolent.

M. D., ma tendresse, pour toutes ces visions secrètes.

Prologue

Ma forêt pleure toute seule en silence.

Alice Jérôme

Et ma terre assise sous mes pieds boit ce silence.

Assi en innu veut dire Terre.

Au départ, il n’y a qu’elle. Son ventre et son royaume. Sa cosmogonie du règne animal et végétal. Les arbres, les eaux, les loups et les hordes de caribous. Puis il y a le peuple. Les Innus.

Il y a moi. Forte d’un nouvel éveil. Il m’aura fallu voir un mouvement transformer le visage des foules, de ma province, de mon pays, pour que je puisse atteindre cette force du tonnerre d’un espoir grandiose.

Une eau précieuse. Une eau vive. Une eau féroce.

Je danse sur le fleuve. Manœuvrant le gouvernail de la roue de la médecine. Ma soif est un manifeste.

Puis, il y a l’Alberta, Fort McMurray, Athabasca.

Où je bute. Où je me blesse. Où je hurle la famine de mon peuple.

Où je dirai à tout l’univers, ce monde, « cessez le massacre! »

Je regarde autour. Je ne vois pas mes enfants. Ils ne sont pas encore nés. Mes grands-parents sont tous partis sans rien me dire. Ils n’ont pas prévu ce qui suivrait. La lutte. La résistance. Ils sont silencieux, de l’autre côté. Ils ne parlent pas.

Les esprits, eux, dansent. Ils dansent sur le pays.

Je reçois leurs visions. Dites-moi, aujourd’hui, qui croit aux prophéties?

Je viens de cette lignée. De la lignée des chasseurs et des braves. Je suis la fille de ceux qui marchent dans les rêves.

Alors, puisque je suis ici à embrasser le sol de ma terre, Assi, je libérerai ses chants de femme.

Que l’homme puisse se remettre à jouer du tambour. Ce livre lui déclare mon amour.

Natasha Kanapé Fontaine