Mémoire d’encrier reconnaît l’aide financière
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de livres, Gestion Sodec.
Mise en page : Virginie Turcotte
Couverture : Étienne Bienvenu
Dépôt légal : 3e trimestre 2016
© 2016 Mémoire d’encrier inc.
Tous droits réservés
ISBN 978-2-89712-405-2 (Papier)
ISBN 978-2-89712-407-6 (PDF)
ISBN 978-2-89712-406-9 (ePub)
FC2944.4.D465 2016 917.14'11045
C2016-941659-3
MÉMOIRE D’ENCRIER
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Fabrication du ePub : Stéphane Cormier
Dans ce court essai intitulé Amériquoisie se retrouvent les importantes notions d’autochtonie, de métissage et de métisserie. J’ai voulu y rassembler plusieurs textes portant sur des thèmes qui me sont chers : le nomadisme, l’occupation entière du territoire, l’insertion dans le paysage, la nordicité. Mais le grand leitmotiv de cet essai, c’est le fait métis, le métissage physique, bien sûr, mais surtout la métisserie culturelle.
Voici quelques définitions :
L’Amériquoisie, c’est le pays rassemblant les gens des Premières Nations comme ceux qui vinrent en terre d’Amérique après Christophe Colomb. Le mot « amériquoisie » est un clin d’oeil évident au film Québékoisie de Mélanie Carrier et d’Olivier Higgins dans lequel, entre autres, on s’interroge sur notre identité collective. Un film, Paroles amériquoises, a été réalisé par le cinéaste Pierre Bastien après une rencontre réunissant en 2011 une trentaine de poètes autochtones et non autochtones à Ekuanitshit et sur une île de la rivière Romaine, sur la Côte-Nord. On peut imaginer que l’Amériquoisie pourrait représenter le territoire de tous les Québécois à travers l’Amérique du Nord.
L’autochtonie, c’est la communauté des gens qui sont nés ou qui sont arrivés dans un pays, sur un territoire, dans un espace géographique afin de l’habiter, mais surtout d’aimer y habiter. Je sais bien que ces années-ci, dans mon pays, l’autochtonie représente l’ensemble des communautés dites « autochtones ». Mais dès que je marche au Nunavik, dans le Grand Nord, dès que je canote au Eeyou Istchee, dès que je ramasse des moules sur la Côte-Nord, je me sens totalement autochtone. En ce sens, mon lien à l’autochtonie reste viscéral, émotif, entier.
Le métissage, c’est l’union physique de deux personnes de groupes ethniques différents qui permet la venue au monde d’un être neuf, issu de deux univers, mais fraîchement ouvert à un univers plus large, plus libre, plus aéré.
La métisserie, c’est le métissage, mais culturel, affectif, spirituel, idéel.
C’est au fil de mes pérégrinations sur le territoire de la péninsule Québec-Labrador, dans les villes le long du Saint-Laurent, au sud, mais surtout au nord, sur la Côte-Nord / Nitassinan, à la Baie-James / Eeyou Istchee et dans le Grand Nord / Nunavik, que j’ai fini par mieux comprendre les extraordinaires qualités de la vie métisse. À n’en point douter, l’avenir harmonieux de ce pays passe par la métisserie. Et, qui sait, un groupe fortement dynamique et francophile créera-t-il un jour sa propre « Amériquoisie ».