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RêvHaïti

Mise en page : Virginie Turcotte

Maquette de couverture : Étienne Bienvenu

Dépôt légal : 1er trimestre 2013

© Éditions Mémoire d’encrier

 

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Brathwaite, Kamau, 1930-

RêvHaïti

(Poésie ; 45)

Traduction de : DreamHaiti.

ISBN 978-2-89712-059-7

I. Pagnoulle, Christine. II. Titre.

PR9230.9.B68D7214 2013    811'.54    C2012-942789-6

 

 

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Kamau Brathwaite

RêvHaïti

Traduit de l’anglais par Christine Pagnoulle

Prologue

 

Kamau Brathwaite est un poète anglophone né en 1930 à Bridgetown, capitale de la Barbade. Il a obtenu un doctorat en histoire à Cambridge puis travaillé quelques années au Ghana, qui venait d’obtenir son indépendance, pour le ministère de l’éducation. En 1963, il est nommé professeur à l’Université des Indes occidentales (UWI) et s’installe à Kingston (Jamaïque) où il restera 25 ans. La fin des années 1980 est marquée par une série de ruptures, de déchirements (la mort de sa femme, l’ouragan Gilbert, l’agression dont il est victime…). Il quitte la Jamaïque et devient professeur de littérature comparée à l’Université de New York. Il vit désormais à nouveau à la Barbade.

Sa première trilogie (The Arrivants) date de la fin des années 1960 ; la deuxième (qui sera publiée sous le titre Ancestors) s’étale sur dix ans, entre 1977 et 1987. Dans les années 1990, il publie entre autres Zea Mexican Diary, poignant témoignage d’amour et de deuil, Trench Town Rock, DreamStories, Words Need Love Too, et déjà dans notre siècle, Born to Slow Horses, qui reçoit le Griffin Poetry Prize en 2006. Entre-temps, il publie d’autres recueils, mais aussi des études de sociologie historique dont, en 1984, son ‘histoire de la Voix’ (History of the Voice : Development of Nation Language in Anglophone Caribbean Poetry) qui lie la langue des habitants de la Caraïbe anglophone à leur histoire.

Traduire Brathwaite, c’est s’embarquer pour une destination inconnue en hissant plus haut encore qu’à l’ordinaire la voile de l’imagination empathique. C’est accepter de lâcher le gouvernail quand le poème semble partir à la dérive. C’est aussi mobiliser les ressources de la langue-cible pour retrouver des jeux sonores ainsi la ‘slake grey’ comme couleur des vagues sibyllines au lieu de ‘slate grey’, qui devient ‘gris armoise’, le ‘boy’ en écho à ‘buoy’ qui devient ‘bougre’ à côté de ‘bouée’, le choix de ‘Ici la mer s’atterre’ pour ‘Sea come no father’, ou ‘je me rémécore’ au lieu de ‘remémore’ pour garder la physicalité de ‘I memember’. C’est percevoir et restituer les allusions plus ou moins cachées, comme celles au commerce négrier dans la description de la corvette garde-côte par les mots ‘slipshape and Bristol fashion’. C’est avant tout être à l’écoute du rythme sans cesse changeant qui anime ses vers.