L'auteur, soussigné, se réserve les droits qu'un décret de la convention nationale lui maintient, sur les représentions de sa pièce, par les différents théâtres de la république.
Nota. Les passages de la pièce, marqués de guillemets, ne se récitent pas au Théâtre.
L'idée de cette pièce est prise dans l'Apologue suivant, faisant partie des Leçons du fils ainé d'un roi, ouvrage philosophique du même auteur, publié au commencement de 1789, et mis à l'index par la Police.
En ce temps-là: revenu de la cour, bien fatigué, un visionnaire se livra au sommeil, et rêva que tous les peuples de la terre, le jour des Saturnales, se donnèrent le mot pour se saisir de la personne de leurs rois, chacun de son côté. Ils convinrent en même temps d'un rendez-vous général, pour rassembler cette poignée d'individus couronnés, et les reléguer dans une petite île inhabitée, mais habitable; le sol le l'île n'attendait que des bras et une légère culture. On établit un cordon de petites chaloupes armées pour inspecter l'île, et empêcher ces nouveaux colons d'en sortir. L'embarras des nouveaux débarqués ne fut pas mince. Ils commencèrent par se dépouiller de tous leurs ornements royaux qui les embarrassaient; et il fallut que chacun, pour vivre, mît la main à la pâte. Plus de valets, plus de courtisans, plus de soldats. Il leur fallut tout faire par eux-même. Cette cinquantaine de personnages ne vécut pas long-temps en paix; et le genre humain, spectateur tranquille, eut la satisfaction de se voir délivré de ses tyrans par leurs propres mains,—30 et 31 pag.
Citoyens, rappelez-vous donc comment, au temps passé, sur tous les théâtres on avilissait, on dégradait, on ridiculisait indignement les classes les plus respectables du peuple-souverain, pour faire rire les rois et leurs valets de cour. J'ai pensé qu'il était bien temps de leur rendre la pareille, et de nous en amuser à notre tour. Assez de fois ces messieurs ont eu les rieurs de leur côté; j'ai pensé que c'était le moment de les livrer à la risée publique, et de parodier ainsi un vers heureux de la comédie du méchant:
Gresset.
Voilà le motif des endroits un peu chargés du Jugement dernier des Rois.
(Extrait du journal des Révolutions de Paris, de Prud'homme, Tome XVII, page 109, in-8o.)
L'IMPÉRATRICE. Corset de moire d'or, manches bouffantes; juppe de taffetas bleu, ornée d'un tour de point d'Espagne ou dentelle d'or; mante de satin ou taffetas ponceau, garnie au pourtour, ainsi que la juppe; tour de gorge de linon, formant la collerette; crachat attaché sur la césarine du manteau; couronne de paillons dorés; toque de taffetas bleu.
Le PAPE. Soutane & camail de laine, écarlate ou blanche; rochet de linon, entoilage de dentelle; gants blancs; souliers blancs avec une double croix en or sur le milieu du pied; tiare à trois couronnes, la tiare de satin ponceau & les couronnes en or; calotte de même satin, couvrant les oreilles, & bordée de poil blanc; étole & manipule.
Le ROI d'ESPAGNE