Auteur et éditeur:
Claudine Grenat, Gronau
Phographies:
Claudine Grenat, Gronau
Mise en page:
Franz Josef Terlinde, Gronau
Imprimerie:
Books on Demand GmbH, Norderstedt
Tous droits réservés:
Claudine Grenat, Gronau 2015
Books on Demand GmbH
ISBN: 9782322020577
Ces comptines et historiettes
mettent en scène
des petits riens de la vie ordinaire.
Elles sont destinées aux enfants et à ceux
qui n’ont pas quitté leur âme d’enfant.
L’heure
Driing !
Il est quelle heure ?
Il est sept heures
Sept heures et quart
Non j’en ai marre !
Sept heures et demie
Je reste au lit !
Huit heures moins l’quart
Je suis en r’tard !
Il est huit heures
Zut quel malheur !
Pourquoi ? Parce que !
Toujours c’est moi !
Pourquoi pas toi ?
Fais-ci fais-ça
Viens-ci viens-là
Parce que par-ci
Parce que par-là
J’en ai marre
de ce bazar
J’vais à la gare
Adieu j’me barre !
Le temps qu’il fait
1. Allô bonjour
On fait un tour ?
Oh zut il pleut
C’est malheureux
Y’a des nuages
Comme c’est dommage
Prends ton manteau
Il fait pas beau
Le ciel est gris
Je reste au lit
2. Il fait soleil
On se réveille
Le soleil brille
Debout les filles
Eh les garçons
Pas de leçons
Il fait si beau
Allons au zoo
Le ciel est bleu
On est heureux !
12 | 00
On est amis
Mon père n’est pas ma mère
Mon frère n’est pas ma soeur
Ma mère est infirmière
Mon père est conducteur
Et moi, ce n’est pas toi
Et toi, ce n’est pas moi
Et qui est Arthur ?
Mon copain, bien sûr !
Manon et Tarik
Manon n’est pas un garçon
ça non, ça non, ça non
Manon n’aime pas les leçons
ah non, ah non, ah non
Manon, elle aime les garçons
c’est bon, c’est bon, c’est bon
Son ami c’est Tarik
il est fantastique
il aime la musique
il aime la physique
mais surtout, surtout, surtout
il aime les bonbons
il aime le violon
il aime Manon
2003
Léon
Dis-moi ton nom
J’m’appelle Léon
Tu habites où ?
A Tombouctou
Tu as quel âge ?
Je n’ai pas d’âge
T’as une maman
Non plus main’tnant
Et ton papa ?
Il a l’sida
Tout seul tout nu
J’vis dans la rue
Là ce carton
C’est ma maison
J’ai faim c’matin
T’as pas du pain ?
Sois mon copain
Donne-moi la main
08 | 01 | 01
J’ai eu six ans
L’école m’attend
J’ai un cartable
très confortable
Y’a tout dedans
c’est excitant
Je vais apprendre
et tout comprendre
Papa Maman
je suis un grand !
07 | 10
Onze ans maintenant
ado naissant
L’collège c’est bête
je m’y embête
Y’a dans mon sac
du bric à brac
des cartes à jouer
pour la récré
Vive les copains
Y’a qu’ça de bien !
07 | 10
C’est la Rentrée
fini l’été
une folle année
va commencer
Vive les copains
tu viens demain
c’t après-midi
j’suis déjà pris
Le prof d’anglais
Dieu qu’il est laid
L’prof de physique
il a des tics
Le prof de math
lui il est bath
même les plus fous
ils comprennent tout
En politique
c’est la panique
et les zéros
pleuvent en philo
Quant au français
là s’il vous plaît
faut tout apprendre
sans rien comprendre
L’vocabulaire
et la grammaire
le temps qu’il fait
et l’heure qu’il est
savoir compter
et conjuguer
mettre au passé
sans hésiter
Va au tableau
Ecris ce mot
Pourquoi cette peine
se dit Hélène
D’mander du pain
ça s’obtient bien
avec la main
sans examen !
08 | 03
PS : français langue étrangère
Lundi matin
un jour de juin
Il fait si chaud
Il fait trop beau
Aucune envie
Où est mon lit ?
Une longue semaine
jusqu’au week-end
Tout l’monde est là ?
Tais-toi là-bas !
L’cours de français
est au complet
Un élève baille
Un autre braille
Qu’est-que j’ai dit
p’tit malapris ?
Répète le mot
Va au tableau
L’professeur tonne
la classe bourdonne
Une mouche arrive :
mon Dieu où suis-je ?
Une bande de fous
j’retourne au trou !
16 | 06 | 03
Ça n’va pas bien
envie de rien
J’aime pas l’école
ça me rend fol
J’veux pas apprendre
j’veux pas comprendre
J’veux m’amuser
toute la journée
lire des bédés
dans les vécés
aller au lit
en plein midi
chez des amis
jusqu’à minuit
c’est ça la vie
dont j’ai envie !
Il est sept heures
zut quel malheur
faut se lever
faut pas traîner
faut s’habiller
faut s’pomponner
pas l’temps d’manger
faut s’en aller
Papa maman
c’est pas l’moment
d’vous embrasser
je suis pressé(e)
L’école m’attend
c’est pas marrant
Le stress l’ennui
c’est pas une vie
J’veux pas m’lever
J’veux pas m’coucher
J’veux m’reposer
pas galérer
J’veux un portable
dans mon cartable
de l’ectasy
dans mon étui
Je veux fumer
à la récré
pouvoir fl irter
dans l’escalier
J’veux rigoler
et pas pleurer
J’veux rouspéter
c’est mon métier !
Ça va très bien
besoin de rien
Je peux glander
toute la journée
C’est les vacances
je suis en transe
pas de boulot
pas d’interros
Je peux « chater »
toute la journée
téléviser
sans arrêter
mettre des CD
pour m’éclater
Je suis branché(e)
Ça c’est le pied !
02 | 01
Je suis une libellule
la reine des funambules
Les mots sont mon royaume
J’y puise là mes arômes
Sur les lignes d’un cahier
je joue à cloche-pied
sautille dans les rangées
des phrases alignées
Aidée dans ce labeur
par une armée d’consoeurs
j’ordonne et positionne
portionne et perfectionne
Je suis un p’tit bidule
de taille ridicule
une patte de mouche qui louche
qui fuit dès qu’on la touche
En bio math et physique
mon rôle est mirifi que
Quand j’entre dans la danse
les chiffres entrent tous en transe
La p’tite chose minuscule
c’est moi la p’tite virgule
Le point est mon voisin
il a le mot d’la fi n
09 | 09
Illustration de Laureline
J’aime l’automne
quand le jour sort de la nuit
J’aime les rues ensommeillées
les traces de la vie sur les pavés
qui brillent sous la pluie
J’aime les devantures assoupies
qui resplendissent à l’envie
J’aime les feuilles éparpillées
les rouges les jaunes les mordorées
qui loin d’être mortes
courent toutes essoufflées
se réfugier sous les portes
J’aime les murs délabrés
parés de lierre entrelacé
les oiseaux malicieux
qui se disputent sous mes yeux
J’aime le vent qui me gifle au passage
la pluie qui sillonne mon visage
les nuages aux joues gonflées
que chassent les alizés
J’aime surtout une fois rentrée
après une bonne tasse de thé
me réfugier sous la couette
dans ma maison douillette
11 | 07
Petite feuille, où vas-tu ?
Pourquoi descends-tu ?
Tu n’te plais plus là-haut ?
Y fait-il trop chaud ?
La petite feuille curieuse
est bien aventureuse
Un coup de vent
la pousse en avant
Quel beau tapis se dit-elle
s’élance en carrousel
et atterrit en douceur
au milieu de ses sœurs
La voilà mal tombée
au milieu de l’allée
plaquée au sol
au bord d’une rigole
Rieuse elle reprend son élan
manque tomber dedans
Ouf, j’ai échappé à la tornade
maintenant pas de noyade
Un souffle puissant
la propulse en avant
jusqu’à un monticule
où elle joue les funambules
Un savant rétablissement
et elle accroche dans le vent
une joyeuse farandole
de compagnes frivoles
Elle s’amuse elle batifole
telle un papillon elle vole
Elle oublie le temps
ivre du moment
Voulant se reposer
elle faillit être arrosée
sous la patte levée
d’un chien mal intentionné
Un aspirateur géant
l’envoie dans le néant
Des pieds malfaisants
la foulent brutalement
Elle courbe l’échine
ses forces déclinent
clopin clopant
elle se traîne sous un auvent
La robe fripée le teint jauni
elle n’a plus goût à la vie
La coquette désespérée
est prête à pleurer
Une petite fi lle l’a ramassée
elle l’a mise dans son cahier
à l’abri de tous les dangers
Adieu la liberté !
11 | 06
J’suis un p’tit parapluie
de service jour et nuit
et là où je m’ennuie
ce sont les jours sans pluie
Le moindre p’tit rayon
et je perds la raison
Accroché à l’entrée
j’attends la grosse nuée
Une main me saisit
m’entraîne vers la sortie
je renais à la vie
je m’étire je grandis
Mes baleines se déploient
je me sens comme un Roi
Je ruisselle de bonheur
quand le ciel est en pleurs
Mon ennemi c’est le vent
je résiste vaillamment
je me plie je supplie
je hoquète de dépit
Les baleines hérissées
la robe déchiquetée
je joue les fi lles de l’air
je pars en un éclair
Ce rouge dans le fossé
c’est moi le trépassé
03 | 09
Une symphonie débridée
s ’abat sur les pavés
une partition sans clé
que le ciel a composée
Plaisir du blanc immaculé
sur la ville ensoleillée
qui recouvre avec légèreté
tout signe d’impureté
Linceul sans beauté
d’une grise matinée
quand le ciel est engrossé
de lourds nuages serrés
Des enfants emmitouflés
se poursuivent dans les allées
Des sans-logis frigorifiés
cherchent un coin pour se chauffer
Crissements de souliers
dans l’atmosphère ouatée
Des gros flocons légers
qui tombent en giboulées
Une petite vieille courbée
d’un pas peu assuré
trottine sur la chaussée
elle tient son sac serré
Un jeune chien enjoué
chasse les cristaux ailés
renifle la neige souillée
s’éloigne la truffe gelée
La bourrasque est passée
La nature est blessée
les arbres décimés
les oiseaux envolés
Blanche neige s’est éloignée
le redoux l’a chassée
ne reste dans la cité
que les traces du passé
19 | 02 | 10
La nature se réveille
on entend les tourterelles
Maître Corbeau du haut des cîmes
dirige cet orchestre sublime
de musiciens ailés
au plumage coloré
La partition est complexe
les musiciens sont perplexes
Coa coa faites attention
coa coa aux altérations
Cuicui rourou tireli
les airs modulent à l’envie
Et voilà le vent qui s’en mêle
Les notes arrivent pêle-mêle
Les branches s’agitent en cadence
Les feuilles entrent dans la danse
Coa coa pas tous à la fois
Qui a la plus belle voix ?
Les oiseaux s’égosillent fortissimo
Une mésange chante en solo
Le soleil s’émerveille
il inonde la treille
Une douce chaleur
envahit mon cœur
26 | 05 | 10
J’suis une petite serpillère
oh mon père
oh ma mère
vouée une vie entière
aux tâches ménagères
Au supermarché
bien empaquetée
j’étais une beauté
Pour quelques méchants deniers
oh mon père
oh ma mère
j’ai été achetée
jetée dans un panier
Etalée devant l’entrée
des pieds grossiers
m’ont écrasée
puis jetée sans pitié
oh mon père
oh ma mère
à moitié noyée
dans un vieux seau troué
lavée essorée rincée
sur une corde j’ai séché
vulgairement accrochée
Atteinte dans ma dignité
afreusement humiliée
j’me suis recroquevillée
J’ai vraiment trop souffert
oh mon père
oh ma mère
dans cette galère
Quelle misère
De retour à l’entrée
le reste m’a donné
le chien d’la maisonnée
Dans sa gueule m’a secouée
oh mon père
oh ma mère
m’a déchiquetée
m’a traînée jusqu’au palier
Un perfide coup de pied
m’a envoyée sous l’escalier
cruellement blessée
Ci-gît la petite serpillère
elle qui était si fière
au royaume de la poussière
15 | 02 | 09
J’suis une petite souris
au pouvoir maléfique
et si je suis en vie
c’est grâce à la technique
J’suis facile d’entretien
et je n’mange presque rien
il suffit d’me brancher
et j’me mets à marcher
et clic par-ci
et clac par-là
je cours ici
me v’là là-bas
Je n’suis pas toujours sage
ma maîtresse est en rage
Elle me glisse sur la table
j’me démène comme un diable
C’est moi qui mène la danse
j’aime trop l’indépendance
Sur la piste virtuelle
j’me la nargue cruelle
Ma maîtresse dépitée
au panier m’a rangée
Elle se débrouille sans moi
elle clique avec les doigts
Alors dans mon trou noir
je flippe de désespoir
j’attends que son fiston
me sorte de ma prison