« Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur. » (Ap 21)
« L’amour est fort comme la mort » (CC 8)
J’ai perdu mon aimée : il me faudra longtemps pour l’accepter.
On revit sans arrêts des événements pénibles, parce qu’un être aimé nous manque, parce que sans cet être nous sommes perdus, parce que cela remet en cause les fondements mêmes de notre existence, parce que cela révèle tout ce qu’on n’a pas eu le temps de faire ou pas su faire.
Cette souffrance est largement tournée vers nous-mêmes. Nous nous apitoyons sur notre sort : les difficiles événements vécus, mes actes manqués, ma solitude, ma vie bouleversée...
Je peux me noyer dans l’action, ne plus y penser, refouler tout cela, qui est pénible pour mon âme. Et puis tout à coup, un lieu, une parole, une chanson... et voici que d’un flash tout remonte. A nouveau un choc, inopinément et avec force. Par vague.
On peut aussi se morfondre, se replier sur soi. On peut se complaire sans la tristesse et les pleures. Les pleures reviennent souvent, sans qu’on puisse y faire grand-chose, de toutes les manières.
Se remettre en route patiemment, sans nier la difficulté de vivre sans l’Autre, sans avoir peur des larmes, mais en restant debout et en avant. La vie continue.
Même en route, en action, ces flashs de tristesse reviennent et on ne les refoule pas nécessairement, c’est une manière de revivre de belles choses. Oh comme on les regrette, comme on les pleure, mais c’est bon aussi de se les remémorer ; c’est un peu de l’Autre qui est là.
Cela n’empêche toutefois pas les angoisses, avec la solitude, avec la perte du sens de la vie que nous avions bâtie.