Du même auteur :
Au pays de Chonland, Le village de Pouikland Tome 2 (2018)
Au pays de Chonland, A la découverte de la forêt Tome 1 (2018)
Tout ce qu’il faut savoir sur les gerbilles (2017)
Comment bien choisir son rongeur (2016)
Tout ce qu'il faut savoir sur le chinchilla (2015)
Tout ce qu'il faut savoir sur le cochon d'inde (2018 nouvelle édition)
ATTENCHON ! Tous les perchonnages présentés dans ce récit ont un caractère de cochon et ne sont pas toujours choncile à vivre. Leur maîtresse, qui s’est inspirée de leur perchonnalité, les montre dans ce livre sous leur vrai jour. Rien n’est inventé si ce n’est leur histoire dans la forêt de Haye...
Le roi TOUDOU : Sa majestéchon est un roi tolérant qui partage souvent ses repas avec ses compachons. Bon il faut le dire, par peur des représailles du shérif du canton de Chonland qui l’a plusieurs fois menacé de l’expulser du village s’il n’offrait pas un peu de ses richesses aux nécessiteux.
Le shérif Arctique, surnommé Arctichon à cause de ses rosettes qui rappelle les feuilles de l’artichaut ! Il prend à cœur son travail et n’hésite pas à croquer une cuisse de jambonchon pour faire régner l’ordre.
L’adjoint du Shérif, Potiron : Son rêve est de prendre la place du shérif et de faire régner l’ordre à sa façon en attaquant tout ce qui bouge, en fait l’ensemble du village... voudrait-il régner seul ?
Le policier Casper : Un polichon sans pitié. Ne supporte pas qu’on piétine son territoire, c’est à dire l’ensemble du village et de ce qui l’entoure.
Prosper : père du polichon Casper. Il aime s’aventurer hors du village pour découvrir l’inconnu, au risque de se perdre, car c’est un grand vadrouilleur et un curieux.
Bella : jeune demoiselle’chonne qui est devenue une jolie petite femelle bien ronde, si ronde qu’on se demande si elle n’est pas gestante. Surveillée par son papy Pluton et protégée par Merlin, elle passe tout son temps avec eux et préfère leur présence à celle des chonpines.
Pluton : ancien vassal en retraite qui a pris à sa charge Bella pour faire son éducation et lui montrer le sens de la vie, enfin pas toujours, il lui a aussi montré une grosse bêtise... à découvrir dans ce tome !
Mickey l’Ange, surnommé Dormichon : passe ses journées à dormir, dormir et dormir ! Il a été recueilli par une z’humaine pour mieux profiter de son statut de gros dormeur.
Rafale le voleur : prêt à tout pour obtenir le trône du roi et avoir une descendance pour affirmer son côté très viril de mâle.
Mouky le SDF : personne ne veut de lui car il se croit partout chez lui. Il s’approprie l’ensemble du village en marquant de son urine tout le territoire. Il est rejeté par les habitants de Pouikland comme une vieille pomme flétrie !
Manga la suzeraine du village : sirène d’alarme de Pouikland. Rien ne lui échappe et elle passe son temps à pouiker quand quelque chose la chiffonne.
Bébé Topaze: fille de..... et de.... (à découvrir dans ce tome !)
Cyclone et Ouragan : frères jumeaux et fils de ..... et de .... (à découvrir aussi dans ce tome !)
Jules : lapin exotique de même race que Hélios, mais rien en commun avec ce dernier si ce ne sont ses oreilles tombantes ! Il ne pense qu’à faire des chontises et se faire remarquer de mille et une façons.
Vermicelle : petit hérisson qui hiberne dans le village des chons, enfin presque, car il aime piocher dans les stocks de ses chonpins et se rendormir comme si de rien n’était !
Hélios : À l’opposé de Jules, c’est un lapin zen et détendu qui pense surtout à son petit ventre qu’il aime nourrir de feuilles de framboisier.
Merlin le guérisseur : Il a la faculté de soigner et de guérir les maux de ses compachons.
En ce mois de décembre glacial mais ensoleillé, un épais manteau de neige immaculée recouvrait le paysage de la Lorraine. Les maisons étaient englouties sous la neige et les toits à peine visibles. La forêt avait elle aussi revêtu sa parure hivernale : la cime et les branches des arbres étaient dissimulées sous une imposante poudre blanche qui scintillait au soleil. On aurait pu penser que ce décor était figé, car aucun chant d’oiseau n’était perceptible et pas un seul animal n’avait osé s’aventurer sur ce terrain très risqué. Les lieux semblaient déserts à l’exception de deux silhouettes qui se profilaient à l’horizon, emmitouflées dans des manteaux bien chauds, leur tête cachée sous un bonnet enfoncé jusqu’aux oreilles et une écharpe qui ne dévoilait que leurs yeux. Elles tenaient en main des paniers desquels dépassaient des légumes de saison et des sacs remplis de paille. Où pouvaient-elles bien se rendre en prenant ce chemin enseveli sous la neige ?
Elles parvenaient en bordure de forêt quand l’une des deux s’exclama :
— Il ne nous reste plus qu’à trouver le village des cochons d’inde !
— Ça ne va pas être une mince affaire sans Guinness qui a refusé de m’accompagner dehors.
— C’est un temps à ne pas mettre un chat dehors ! s’esclaffa Isabelle.
Ariane sourit à la remarque de son amie. Son chat s’était effectivement calfeutré derrière la fenêtre du séjour et l’avait regarder partir, d’un air de dire « Je ne mettrai pas une patte dehors par ce froid, tu peux toujours rêver . » C’était l’une des rares fois où il ne cherchait pas à rester avec sa maîtresse.
— Nous retrouverons bien le chemin en dépit de toute cette neige. C’est bien la première fois de ma vie que j’en vois autant.
Les deux jeunes femmes peinaient à marcher sur les allées de la forêt dont la neige montait jusqu’à hauteur des genoux. Elles avaient mis des bottes bien chaudes et, malgré tout, se déplacer s’avérait difficile. Elles s’engouffrèrent avec peine au milieu des arbres recouverts de poudre blanche et leur calvaire ne s ‘arrêta qu’au moment où elles arrivèrent enfin à destination après une bonne heure de marche. Une fois sur place, Ariane ne perdit pas de temps. Elle monta sur la plus grosse branche du chêne qui se dressait à côté du village des cochons d’inde, à la plus grande stupéfaction de son amie Isabelle.
— Tu es complètement folle ! fit son amie, horrifiée. Tu vas glisser et te faire mal.
— Ne t’inquiète pas pour moi, la rassura Ariane. C’est le seul moyen de voir l’ensemble du village.
Une fois qu’elle eut embrassé les lieux d’un regard, elle redescendit, le regard sombre.
— C’est bien pire que ce que je ne pensais. Le village est enseveli sous la neige. On voit seulement les toits des maisonnettes les plus grandes et le haut de la tour du château.
— Que fait-on alors ?
— Ce que nous avions prévu : laisser tout ce que nous avons apporté ici, peut-être que quelques cochons d’inde sortiront de je ne sais où, mangeront nos légumes et prendront la paille pour se faire un nid douillet.
Les deux femmes déposèrent le contenu de leurs paniers et sacs dans un coin du village où la neige était moins abondante, puis elles repartirent le cœur très lourd. Restait-il des cochons d’inde en vie ?
La neige tombée ces derniers jours avait immobilisé l’ensemble de la forêt et rares étaient les animaux qui se risquaient à sortir de leur tanière dans l’espoir de trouver de la nourriture. Des têtes pointaient de temps à autre le bout de leur museau puis se remettaient rapidement à l’abri bien au chaud. Quel animal inconscient aurait l’idée de sortir par ce froid glacial au milieu de cette couche bien épaisse de neige qui ensevelissait entièrement le sol et montait jusqu’à mi-hauteur des troncs d’arbre ? Un lapin sans vergogne qui portait une curieuse jupette à volants mauve piquetée de points violets. Dans ce paysage entièrement blanc, il était impossible de ne pas le remarquer.
Jojo, le gardien de la forêt, qui venait de mettre la tête hors de son terrier, crut que sa diète des derniers jours liée aux conditions climatologiques lui donnait des hallucinations. Comme tous les animaux de la forêt, il était affaibli par ce froid persistant et cette neige qui empêchait toute source d’alimentation. Pourtant, il ne rêvait pas. Hélios, ce lapin exotique1, se tenait à une trentaine de mètres de lui, accoutré d’une drôle de culotte ! Mais que faisait-il donc ici par ce temps ? Il était complètement inconscient. Jojo devait aller le voir et lui rappeler les dangers qu’il courait à vadrouiller par ces conditions extrêmes.
Jojo sortit aisément de son terrier et circula sans difficulté entre les arbres. Il avait en effet déblayé l’entrée de son antre et creusé quelques chemins au milieu de la forêt afin de pouvoir surveiller les habitants qui y logeaient et s’assurer que tous les animaux allaient bien.
Quand il s’approcha du lapin, il dressa les oreilles et pencha la tête, stupéfait par ce qu’il voyait. Ce n’était pas Hélios, en dépit de ses nombreuses similitudes et de la même physiologie que ce dernier. Qui était alors cette énergumène aux oreilles aussi blanches que la neige avec un poitrail et un museau de la même couleur ? Seuls la tête et le reste du corps étaient gris bleuté comme Hélios. Cette nouvelle race de lapins serait-elle une espèce invasive qui allait empiéter sur le territoire des lapins comme Jojo et prendre leur place et leur nourriture ?