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Ce livre est le livre de notre père.
D’aussi loin que nous nous souvenions, il a toujours aimé les mots, les jeux de mots, les jeux avec les mots. Dans toute sa vie professionnelle, il a plutôt été un homme de chiffres, mais au fond de lui, il était d’abord un homme de lettres. En récupérant ses différentes créations, qu’il a notées sur des feuilles volantes, au gré de ses pensées, nous avons constaté qu’il peut écrire sur tout, parce qu’il aime surtout écrire, du moment qu’il puisse laisser parler son imagination. Tous ces écrits parlent d’amour. D’amour des mots, d’amour des choses, d’amour des gens, d’amour de la vie. Notre père a mis sur le papier tout son cœur et cet amour qu’il est trop pudique pour exprimer autrement.
Notre père aime beaucoup la joute verbale, tous ceux qui le connaissent le savent. Il aime surtout avoir le dernier mot.
Alors ce livre est le sien, du premier au dernier mot.
Nelly et Daniel
Avec les mots on peut tout dire,
On peut parler, on peut écrire
On peut dire ma chérie, je t’aime
Et lui écrire des poèmes.
Les mots sont un peu comme des briques
Pour faire des phrases, on les imbrique
On peut aussi faire une chanson
Comme le maçon fait sa maison.
Les mots sont tous différents
Il y a les petits, il y a les grands
Mais ce n’est pas par leur longueur
Qu’on détermine leur valeur.
On peut bien dire des mots gentils
Et quelquefois des mots méchants
Ils vous attirent la sympathie
Ou de nombreux désagréments.
Les mots sont des notes de musique
Qui composent une partition
Mais ils sont surtout bien pratiques
Pour se faire la conversation.
Il y a les mots de tous les jours
Qu’on utilise couramment
Et puis il y a les mots d’amour
Qu’on ne dit pas assez souvent.
Les mots sont notre patrimoine
Dont nous avons tous hérités
Les mots de notre chère Marianne
Liberté et Fraternité.
Le premier mot, le mot AREU
Que balbutie le jeune enfant
Et pour finir le mot ADIEU
Le dernier mot dit en partant.
Je ne suis pas un citadin
Je ne suis pas né à Paris
Je suis né dans un patelin
Dans un village où j’ai grandi
J’ai voyagé de par le monde
Et visité plusieurs pays
Vu la misère dans le tiers monde
Et l’opulence chez les nantis
J’ai vu des hommes se faire la guerre
Se faire tuer pour leur patrie
J’ai vu des femmes dans les rizières
Travailler pour un bol de riz
J’ai vu de belles régions côtières
Ravagées par un tsunami
J’ai vu aux portes du désert
Prier pour faire tomber la pluie
On n’a pas tous les mêmes chances
C’est selon l’endroit où l’on vit
On peut manger et faire bombance
Ou partager la pénurie
A mon retour, dans mon jardin
J’ai retrouvé toute ma famille
J’ai retrouvé tous mes copains
Et toutes les choses que j’apprécie.
On veut chacun son paradis
Ou c’est la mer ou la montagne
Certains veulent vivre à Paris
D’autres préfèrent la campagne
On a chacun sa préférence
On a chacun son mode de vie
Moi mon paradis c’est la France
La France est un si beau pays.
Moi mon paradis c’est la France
La France est un si beau pays.
La guerre des tubercules s’est déclarée sur terre
Par la faute d’une patate qui se trouvait trop plate
La patate en colère frappa une pomme de terre
Qui ripostant soudain la réduisit en pâte.
C’est alors que l’on vit surgir de tous côtés
Des patates armées comme de valeureux preux
La pomme de terre, soufflée, n’en croyait pas ses yeux
Et appela à l’aide pour qu’on vint la sauver.
Des pommes de terre sortirent de tous les champs voisins
Et se précipitèrent pour sonner le tocsin
Une pomme de terre, en robe, survint, prit la parole,
« Je veux que ces patates passent à la casserole ! »
C’était une pomme Duchesse, en robe mousseline,
Une pomme de terre Normande à la voix masculine.
Chacune lui obéit, affrontant les patates
Les faisant voltiger comme de vraies acrobates
Puis devant l’abondance des pommes de terre nouvelles,
Les patates, survoltées, semblaient avoir des ailes.
Des renforts arrivèrent, pour leur prêter main-forte
S’élançant corps perdu au milieu d’la cohorte.
Des pommes de terre venaient de toutes les régions
Des pommes de terre Bretonnes avec leurs lardons
Et puis les Savoyardes avec tout le gratin
Suivies des pommes Dauphines qui se donnaient la main.
« Toutes les patates à l’eau » cria la pomme Duchesse
Voyant des pommes de terre paniquées, en détresse
On vit alors sur terre une chose jamais vue
Des pommes de terre sautées se retrouver au jus.
Puis on vit filer une pomme de terre à l’anglaise
Tandis que des patates chantaient la Marseillaise
Une petite pomme de terre, la pomme de terre Anna
Fit une chose démentielle, dans tout ce brouhaha,
Toisant toutes ses ennemies, se prenant pour Socrate
Elle leur lança ces mots « Allez y hé… Patates ! »
Ce fut alors sur terre un jour d’apocalypse
Des pommes de terre entières se transformèrent en Chips.
A une pomme de terre, ronde comme une pastèque,
Il fut taillé une frite, en levé un beefsteak.
« Je crois que l’on m’entaille ! » hurla cette dernière
N’ayant pas assez d’yeux pour voir par derrière.
Les patates dominaient quand elles furent prises de peur
En voyant arriver des pommes de terre vapeur.
Les patates à peau blanche appelèrent les peaux rouges
Et leur précisèrent bien de couper tout ce qui bouge.
On vit bientôt des tas de pommes de terre pelées
Des pommes de terre sans yeux, des pommes de terre scalpées
Elles se battaient encore, la nuit au clair de lune
S’accrochant au terrain, à leur terre d’infortune.
C’est alors qu’elles verdirent et se firent plus dures
Mais comme se faire la guerre n’est pas une sinécure,
C’est une patate douce, à la voix très câline,
Qui dit aux pommes de terre « voyons mes chères cousines,
Se faire la guerre n’est-ce pas ridicule ?
Nous sommes toutes ici-bas de vulgaires tubercules ! »
L’effet fut radical. Ces mots pleins de sagesse
Calmèrent les pommes de terre, qui se voyant en baisse
Convinrent que la guerre devait se terminer
Avant que les dernières ne finissent en purée.
Ne t’inquiète pas papa
Ne t’inquiète pas
Je ne touche jamais à la coca
Je ne bois que du pastis
Et je ne fume que du haschich
Ne t’inquiète pas papa
Ne t’inquiète pas
Mon p’tit ami s’appelle Edouard
Son frère est un repris d’justice
Il purge sa peine à Mérogis
Hier je l’ai vu à son parloir
Il m’a donné de bons conseils
Qu’il m’a chuchoté à l’oreille
Il dit que je suis un gars bien
Et que si j’veux j’irai très loin
Ne t’inquiète pas papa
Ne t’inquiète pas papa
Ne t’inquiète pas
Lorsque je sors en boite de nuit
J’ai toujours là, dans son étui
Un révolver et quelques balles
Au cas où ça tournerait mal
Hier au soir, Edouard et moi
Nous sommes allés à Levallois
On a braqué une bijouterie
Et piqué toute la joaillerie
Ne t’inquiète pas papa
Ne t’inquiète pas papa
Ne t’inquiète pas
Le flic que j’ai descendu
Est arrivé un peu trop tôt
Je n’sais pas qui l’avait prévenu
Certainement un enfant d’salaud