©2021. EDICO

Édition : JDH Éditions

77600 Bussy-Saint-Georges. France

Imprimé par BoD – Books on Demand GmbH, Norderstedt, Allemagne

Réalisation et conception couverture : © Cynthia Skorupa

ISBN : 978-2-38127-172-9

Dépôt légal : mai 2021

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L.122-5.2° et 3°a, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective , et d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou ses ayants droit ou ayants cause est illicite (art. L. 122-4).

Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À Cynthia

À Yoann

À Clémentine

À Nathalie

À mes auteurs

Merci à vous de donner vie à cette formidable aventure !

Avertissement

Ce livre s’adresse à tous les auteurs, édités ou autoédités ; aux auteurs chevronnés comme aux nouveaux auteurs ou même aux potentiels auteurs ; aux jeunes auteurs comme aux personnes retraitées voulant se mettre à écrire ; il s’ap-puie sur le modèle français dans son organisation, mais les stratégies et tactiques présentées sont universelles.

Le livre est abordé dans son ensemble, le propos ne se limite pas aux romans. Seront concernés les auteurs de romans, d’essais, de livres pratiques, pédagogiques, spécialisés, etc.

La collection Baraka est une collection dans laquelle des auteurs vous livrent, à travers leurs propres expériences, les recettes du succès dans un domaine particulier. C’est dans cet esprit que cet ouvrage est rédigé.

Le livre est un média. C’est un média qui traverse le temps, qui survit aux modes. C’est grâce à un livre que Soljenitsyne a fait découvrir au monde l’horreur du Goulag. C’est grâce à un livre que des auteurs comme Hugo, Balzac ou Zola ont immortalisé leur époque et sa condition sociale. En écrivant un livre, vous serez un porte-flambeau. Le témoin d’une époque. Vous serez, sans vous en rendre forcément compte, une femme ou un homme de média.

Jean-David Haddad

AVANT-PROPOS

Le confinement, qui sera peut-être bientôt un lointain mauvais souvenir de la mémoire collective et des mémoires individuelles, a accéléré l’envie d’écrire des Français. Et d’ailleurs, pas seulement des Français.

Écrire, c’est bien… Vendre ses livres, c’est mieux ! C’est en tous cas ce que pensent beaucoup d’auteurs, qui se demandent pourquoi, au bout de plusieurs années à publier des livres, ils n’ont toujours pas rencontré le moindre succès.

Mais qu’est-ce que le succès, sinon une notion subjective ? Pour l’un, ce sera tout simplement d’être lu, peu importe que ce soit par dix ou dix mille personnes… Pour l’autre, ce sera de passer sur les plateaux TV et d’aligner les milliers de ventes au compteur… Et pour un troisième, ce sera d’être publié par un éditeur connu, de voir son livre cité par des personnes influentes, bref, d’avoir la reconnaissance de personnes et d’institutions reconnues.

Il y a autant de visions de succès que vous serez de lecteurs de ce livre. Aussi, pour mettre tout le monde d’accord, je prendrai la définition du succès donnée par le Larousse :

L’idée générale de cette définition est que votre livre rencontre du public, ce qui sous-entend qu’il se vende à de nombreux exemplaires et pas seulement à une cinquantaine, et qu’ensuite, il plaise au public en question, qu’il en ait la faveur.

Ce succès peut passer par les médias, mais cela n’est pas obligatoire, c’est une des voies vers le succès que nous verrons ensemble.

Je vais donc vous dévoiler, dans ces pages, à travers mon expérience, comment amener votre livre au succès, ce qui fera de vous, forcément, un auteur à succès.

Avant toute chose, il faut bien connaître et comprendre le monde du livre dans ses grandes lignes, cela est très important pour ne pas se tromper de combat. Car un mauvais choix au départ conditionne le succès ou l’absence de succès. Ensuite, nous parlerons de stratégies générales pour aller vers le succès avant d’aborder plus concrètement les tactiques, donc les aspects plus pratiques que vous devrez mettre en œuvre. Je prendrai bien soin de distinguer les différentes catégories de livres, car écrire un livre sur la bourse n’est pas du tout semblable à écrire un roman. Et le succès de l’un n’empruntera pas les mêmes voies que le succès de l’autre, même s’il y a des passages obligés pour tous. J’ai la chance d’avoir écrit aussi bien du roman que de l’essai, ou encore du livre sur la bourse et sur l’économie. Et surtout, d’avoir édité des auteurs ayant rencontré un gros succès, me permettant de vous livrer leurs « recettes ».

Mais au préalable, je vais vous parler de moi. Car après tout, qui suis-je pour prétendre vous guider dans ce monde du livre ? Qu’y ai-je accompli ? Un parcours semé de réussites, et d’échecs, dont j’ai su tirer les leçons.

J’écris des livres depuis 1997. J’ai écrit 22 livres en tout (celui-ci compris). Pour plus de 35 000 ventes cumulées. J’ai été directeur de collection chez une grande maison d’édition et suis éditeur depuis 2017 ; j’ai publié près de 150 livres, pour un nombre de ventes cumulées de plus de 60 000. Je suis à l’origine, en tant qu’éditeur, d’un livre qui dépasse les 10 000 ventes en deux ans : un véritable succès !

Je suis donc en tout à l’origine de 100 000 ventes environ (livres que j’ai écrits plus livres que j’ai dirigés et enfin livres que j’ai édités), ce qui me confère, je pense, une légitimité pour vous guider vers le succès livresque ! Sur les 22 livres que j’ai écrits, j’en compte 7 « chez moi », 3 en autoédition, 1 à compte d’auteur, 1 chez un petit éditeur, et 10 chez de « grandes maisons ». La variété de mon expérience d’auteur me permet, après quasiment 25 ans de carrière, de m’adres-ser à tous les auteurs, de tous les genres, ayant moi-même publié différents genres (2 romans, 4 essais, puis des livres spécialisés, pédagogiques ou des guides pratiques).

Je vais donc commencer par vous relater ce parcours, qui déjà vous aidera à comprendre les premières voies du succès littéraire.

INTRODUCTION

Mon parcours dans le monde du livre :
les leçons de mes succès et de mes échecs

Comme beaucoup d’entre vous qui lirez ce livre, j’ai toujours eu envie d’écrire.

Mon père, homme du début du vingtième siècle, épicurien dans l’âme, collectionnait les cigares, les bons alcools et les livres. Le trio gagnant de l’épicurisme passé. Je voyais, étant enfant, cette belle bibliothèque sous laquelle s’évapo-raient les fumées. Et ces grands classiques qui trônaient, aussi bien les Zola, Balzac, Maupassant, Hemingway, que les livres de son époque : La Bible arrachée aux sables, L’Archipel du Goulag et, plus tard, Messiada, qui m’a donné envie d’écrire.

Mais quand on a un bac S, qu’on poursuit par des études scientifiques… puis des études d’économie, rien n’est fait pour vous inviter à écrire… Sauf à écrire des livres universitaires, mais à mon époque, et d’ailleurs même toujours aujourd’hui, un étudiant ne peut pas marcher sur les plates-bandes de ses profs.

C’est donc à l’aube de la trentaine, fin des années 90, que j’ai commencé à écrire. Et donc à fréquenter le milieu des éditeurs.

D’abord, le jeune professeur que j’étais, passionné par son métier d’enseignant, bien plus qu’aujourd’hui (merci rouleau compresseur de l’uniformité made in Éducation nationale), a voulu écrire un livre d’économie parascolaire pour ses élèves. Mon concept était original et novateur ; j’ai trouvé preneur chez Larousse-Bordas ! Un éditeur si renommé pour commencer… Quel bonheur pour le jeune homme que j’étais !

Alors je me suis mis à voir grand… C’était l’époque où Jostein Garder publia en France Le monde de Sophie, un livre déjà à l’époque best-seller international. L’auteur norvégien avait réussi à vulgariser la philosophie au travers d’un roman ! J’ai voulu l’imiter pour l’économie. Car le succès peut parfois être généré par l’imitation, ou plutôt la transposition. Il a appelé son héroïne Sophie (PhiloSophie)… Qu’est-ce qui ressemblait à « économie » ? Nomie n’étant pas un prénom très vendeur, celui qu’en rapprochait était Noémie. J’ai donc écrit un roman avec une héroïne prénommée Noémie. Et le nom du roman : Noémie au pays de l’Éco. Cela sonnait bien, me disais-je… Lu par Grasset… Sur les recommandations d’une collègue qui connaissait le directeur littéraire de cette imposante maison, Yves Berger. Ce dernier me donna personnellement plusieurs conseils, me suggéra de notables améliorations… et un changement de titre. Il voulait l’appeler « Le billet de loto », car ce livre racontait l’histoire de ma fantasmagorique grande jeune femme qui gagnait au loto et mettait alors les pieds dans les méandres de l’économie qu’elle découvrait à ses dépens. Je m’obstinais à ne pas suivre les conseils de ce monument de l’édition française qu’était Yves Berger, à vouloir garder mon titre, et un style qui était trop scolaire, trop académique… Et au final, le livre ne fut pas publié par la maison aux livres jaunes. Car je me suis entêté à aller dans un sens qui, selon l’éditeur en question, n’était pas le bon.

Je tentai alors des dizaines d’éditeurs : refus, refus, refus… L’on m’interrogeait sur mes capacités à faire connaître le livre. Vu que je n’étais pas connu, je ne savais que répondre ! On n’était qu’à la fin des années 90, et pourtant, les éditeurs demandaient déjà aux auteurs de leur parler de leur notoriété. Obstiné que j’étais à vouloir à tout prix publier ce texte, le roman en question a fini à compte d’auteur. Erreur de débutant. Erreur d’un débutant grisé par son premier livre à succès publié chez Larousse-Bordas (plusieurs milliers de ventes, mais il s’agissait de parascolaire, et le succès que vous rencontrerez dans un domaine ne sera pas systématiquement transposable dans un autre domaine ; ainsi, un succès dans le parascolaire n’était pas transposable dans la littérature). Je ne citerai pas la société qui a édité Noémie au pays de l’Éco, car aujourd’hui, je n’en suis pas fier. Il a fallu payer 20 000 francs et acheter 500 livres… En revanche, ils ont fait la couverture exactement comme je la voulais, avec la police que je voulais… J’étais un client. Normal : je payais. Mais en face, ce n’est pas ce qu’on peut appeler une « maison d’édition ». Juste un prestataire qui fait son chiffre sur les rêves et l’égo des auteurs. Cette Noémie a réussi à convaincre, avec mes efforts, une bonne centaine d’acheteurs, et le stock restant, je finissais par l’offrir à mes différents élèves. Aujourd’hui, plus aucune trace de ce livre, et ce n’est pas plus mal.

Cet échec m’a fait comprendre que je n’étais pas un professionnel du monde du livre et que les conseils des éditeurs sont souvent les bienvenus, car ce sont des professionnels qui savent mieux qu’un auteur en herbe ce qui est bon pour le parcours commercial d’un livre.

Dès l’année suivante, alors que le nouveau siècle pointait le bout de son nez, je m’étais dit que Noémie au pays de l’Éco était un coup d’essai ; mais le coup d’envoi devait être un livre qui allait davantage me caractériser. Aimant imaginer l’avenir, le monde de demain, je voulais écrire un roman d’anticipation se déroulant sur l’ensemble du vingt-et-unième siècle. L’histoire d’un enfant né en 2000… Racontée en 2100 par cet enfant alors devenu vieillard. Je m’y suis mis. Des heures, des jours à créer mes personnages, à les faire évoluer, à imaginer les situations, les dialogues tels que les gens pourraient en avoir en 2100, et surtout à imaginer le déroulé du nouveau siècle. L’intrigue se déroulant sur une ville flottante au milieu du Pacifique : Pacifica. J’avoue que dans mes anticipations, je suis passé à côté du COVID, mais j’avais parlé d’un président dont le nom de famille commencerait par un M ! Pur hasard, je l’admets… Comme pour Noémie au pays de l’Éco, j’ai envoyé mon texte aux grandes maisons d’édition, aux moyennes, et à quelques petites… Cette fois, c’est Albin Michel qui le trouvait intéressant, mais pas assez long, et bien sûr, mon CV ne laissait pas augurer un très gros potentiel commercial, car j’étais toujours, à une trentaine d’années, un illustre inconnu. J’ai finalement été sélectionné par un petit éditeur nantais, Sol’Air, qui m’a juste demandé d’acheter une centaine de livres, ce que j’ai fait, en me promettant qu’il allait m’aider à les vendre. Promesse tenue. Les 100 livres achetés lui ont assuré son fonds de roulement ; quant à moi, j’ai été invité sur divers salons auxquels participait ce petit éditeur. Mieux que ça : des flyers ont été réalisés par l’éditeur en question, ont été distribués, et mon livre s’est fait connaître dans la région de l’éditeur, où il avait pignon sur rue… Tant et si bien qu’un morceau du livre a été joué par un théâtre amateur à Nantes ! Quel plaisir… Quelle délectation cela fut de voir mes personnages sur une scène ! Les répliques sorties de mon imagination prononcées sur une scène de théâtre… De fil en aiguille, de radios locales en journaux locaux, Pacifica s’est vendu à 2 000 exemplaires environ, ce qui, à l’époque, était un beau score. Je vous le dis : ce serait aujourd’hui un très beau score ! Je n’ai certes pas gagné 3 ans de salaire avec ce livre, je ne suis certes pas passé au JT de TF1, mais j’ai eu le sentiment d’avoir connu le succès, ou au moins un début de succès. Voir ses personnages sur scène, dédicacer à des salons, passer dans quelques médias, et au final aligner 2 000 ventes : oui, ce fut un succès !

Pacifica fut donc pour moi un succès, qui me laissait entrevoir une carrière d’écrivain naissante. Il me fit oublier l’échec de l’année d’avant.

L’année suivante, mon goût pour l’anticipation, ainsi que mon autre carrière naissante, celle d’économiste, grâce à des articles dans des revues spécialisées, m’ont naturellement orienté vers la bourse, qui est devenue d’un coup une vraie passion. Nous sommes en 2000-2001. Une époque où les particuliers ne juraient que par la bourse, bulle internet oblige. Puis explosion de cette bulle spéculative : autant de fortunes virtuelles déconstruites en quelques semaines. De rêves évaporés. Et d’un coup, les attentats du 11 septembre 2001… le krach boursier qui a suivi… des particuliers démunis, ne sachant que faire, et face à eux, une presse financière d’un autre temps. Passionné de bourse que j’étais devenu en très peu de temps, tentant de comprendre les mécanismes du marché à l’aune de mes réflexions d’économiste, je me suis décidé à me lancer dans l’information boursière. Il y avait une forte demande de jeunesse, d’un éclairage nouveau, plus intuitif, plus économiste, plus sociologique, moins technique, moins financier. Avec des associés, avec l’aide de partenaires qui ont cru en mon projet, j’ai créé un média en ligne, Francebourse.com, qui, en très peu de temps, est devenu une référence pour les particuliers qui investissent en bourse. De l’info, des interviews, des recommandations, un service audiotel… Je me suis fait connaître dans ce milieu. Émissions radio, TV, passage dans la presse (pas toujours très tendre avec moi, vu que j’étais un concurrent)…

Restant bien entendu passionné par le livre, j’ai voulu écrire un ouvrage sur la bourse. J’ai pris mon téléphone, j’ai appelé les éditions Gualino (désormais intégrées au groupe Lextenso, spécialiste des domaines juridique et financier) et suis carrément tombé sur monsieur Gualino, qui m’a déroulé, à ma grande surprise, le tapis rouge, alors que je n’avais pas le moindre texte en main ! Juste quelques projets. Mais c’est normal : Francebourse.com, dont j’étais rédacteur en chef, était la valeur montante de son secteur, avec une très belle audience… Donc, j’étais un auteur intéressant, voire très intéressant ! De nos jours, un éditeur connu recherche un auteur qui a de l’audience. Il privilégiera un auteur ayant beaucoup d’audience à un auteur n’en ayant aucune, mais qui a un excellent texte. Si vous avez une forte audience, même sans texte, un éditeur pourra vous passer une commande ! La preuve par mon exemple…

mon éditeur doive s’appuyer sur moi pour faire des ventes…